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[LOUYS, Pierre.]<br />

La Conque. Revue. Paris, 1891.<br />

Livraisons n° 1, 2 et 4 (sur 11), soit : 3 fascicules grand in-8 (240 x 158 mm) de VIII pp. et (1) f.<br />

pour le premier fascicule, 8 pp. ch. [IX]-XVI pour le second et 8 pp. ch. [XXV]-XXXII pour le<br />

troisième : <strong>en</strong> feuilles, couvertures jaunes imprimées <strong>en</strong> mauve ; étui-chemise moderne <strong>en</strong><br />

demi-maroquin vert.<br />

Trois des onze livraisons de la revue de poésie fondée par Pierre Louÿs.<br />

Un des 100 exemplaires sur vergé de Hollande (n° 77). Tirée à 120 exemplaires, La Conque se<br />

v<strong>en</strong>dait par souscription à un prix délibérém<strong>en</strong>t élevé : 100 francs-or l’abonnem<strong>en</strong>t annuel.<br />

Paul Valéry <strong>en</strong> fut le principal contributeur, fournissant 14 poèmes dont le fameux Narcisse parle qui<br />

se trouve ici dans la première livraison, <strong>en</strong> édition préoriginale. Lors de sa réception à l’Académie<br />

française, l’auteur de la Soirée <strong>avec</strong> M. Teste devait rappeler le rôle crucial de ces petites revues littéraires<br />

qui fleurir<strong>en</strong>t au tournant du siècle : “Ces petites églises où les esprits s’échauff<strong>en</strong>t, ces <strong>en</strong>ceintes<br />

où le ton monte, où les valeurs s’exagèr<strong>en</strong>t, ce sont de véritables laboratoires pour les lettres.”<br />

Âgé d’une vingtaine d’année, Pierre Louÿs (1870-1925) <strong>en</strong> fut à lui seul le directeur et le comité<br />

de lecture, ce qui lui permit de faire appel à deux jeunes inconnus, Paul Valéry et<br />

André Gide tout <strong>en</strong> sollicitant ses aînés, Heredia, Mallarmé, Leconte de Lisle.<br />

Il prit soin d’adresser les premières livraisons à des personnalités émin<strong>en</strong>tes : Maupassant,<br />

Emile Zola, Ernest R<strong>en</strong>an, Maurice Barrès, Camille Saint-Saëns, Degas ou Oscar Wilde.<br />

(Place, Bibliographie des revues et journaux littéraires, II, 1974, pp. 182-193).<br />

Précieux <strong>en</strong>voi autographe signé à l’<strong>en</strong>cre violette au verso de la première couverture :<br />

A Mr Oscar Wilde<br />

hommage respectueux<br />

Pierre Louÿs<br />

C’est probablem<strong>en</strong>t chez José-Maria de Heredia, son futur beau-père, que Pierre Louÿs r<strong>en</strong>contra<br />

Oscar Wilde dans les derniers jours de novembre 1891. L’écrivain irlandais, alors à son apogée, avait<br />

été triomphalem<strong>en</strong>t accueilli à Paris. Lorsqu’il composa <strong>en</strong> français sa fameuse pièce pour Sarah<br />

Bernhardt, Salomé, il fit d’abord corriger le manuscrit par Stuart Merrill et Adolphe Retté, puis fit<br />

revoir ces corrections par Pierre Louÿs, dont l’interv<strong>en</strong>tion l’<strong>en</strong>thousiasma. Louÿs retrouva Wilde <strong>en</strong><br />

juin 1892 à Londres, où il était v<strong>en</strong>u perfectionner son anglais, et c’est au cours de ce séjour<br />

qu’il comm<strong>en</strong>ça à traduire The Young King.<br />

Mais l’homosexualité de Wilde devait le heurter. Wilde prit acte de la brouille <strong>avec</strong> un mot fameux<br />

et cinglant : “J’avais espéré avoir un ami ; désormais, je n’aurai plus que des amants.”<br />

Triste épilogue lorsque l’on songe qu’au début de leurs relations Wilde avait offert à Louÿs un<br />

exemplaire de A House of Pomegranates <strong>avec</strong> cette éblouissante dédicace : “Au jeune homme qui adore la Beauté.<br />

Au jeune homme que la Beauté adore. Au jeune homme que j’adore.”<br />

6 000 / 8 000 €

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