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383 BAUDELAIRE, Charles. Les Fleurs du Mal. Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1857. In-12 (189 x 121 mm) de (2) ff., 248 pp., (2) ff. : demi-maroquin bleu nuit, dos à nerfs, compartiments de filets à froid, tête dorée (Lortic). Édition originale. Elle a été imprimée sur vélin d’Angoulême à 1 300 exemplaires, dont environ 200 exemplaires “de passe” – sans omettre la vingtaine d’exemplaires sur vergé de Hollande. Exemplaire de première émission, avec notamment la faute “Feurs” au titre courant des pages 31 et 108, et la faute “captieux” pour “capiteux” au premier vers de la page 201 : il est complet des six pièces condamnées. “Le maître livre de notre poésie” (Yves Bonnefoy). Recueil de cent une pièces, conçu comme un “livre”. Baudelaire s’y appliqua plus de vingt ans ne cessant de le retravailler. Au-delà du succès de scandale, l’œuvre d’une vie eut un immense retentissement avant d’être perçue comme le véritable point de départ de cette modernité dont Baudelaire est précisément l’inventeur. Magnifique exemplaire très pur et grand de marges, portant un envoi autographe signé au crayon sur le faux titre : à M. Grandguillot, Charles Baudelaire Baudelaire a en outre inscrit au verso du feuillet de garde précédant le faux titre, toujours au crayon, la liste des “Poèmes condamnés par jugement du 20 aout 1857. / Les Bijoux / Le Léthé / à celle qui est trop gaie / Lesbos / Femmes damnées : à la pâle clarté … / Les métamorphoses du Vampire.” L’exemplaire présente par ailleurs 5 corrections autographes (au feuillet de dédicace et aux pages 29, 43, 44 et 110). Provenance attachante et marque de reconnaissance du poète impécunieux. Rédacteur en chef du Constitutionnel et du Pays, Alcide-Pierre Grandguillot (Rouen 1829-1891) occupait une position enviable dans les milieux journalistiques. Les grands journaux furent une planche de salut pour les écrivains de la seconde génération romantique, toujours en peine de placer leur copie pour subsister, sinon réduits au silence et à l’anonymat. Le nom de Grandguillot revient maintes fois dans la correspondance et dans le Carnet de Baudelaire au cours des années 1860 à 1863. Si les tentatives d’approche furent éconduites, le rédacteur en chef lui versait quand même des avances à fonds perdu sans que leurs relations d’estime et d’amitié en pâtissent. D’où l’entreprise de haute séduction qu’on peut situer au printemps 1860, redoublée par l’envoi de son étude sur Théophile Gautier qui venait de paraître. Une lettre du 17 janvier 1861 à Poulet-Malassis atteste qu’il figure sur la liste du service de presse de la deuxième édition des Fleurs du Mal. Mieux encore, il s’agissait de compenser le fait qu’il n’avait pu lui offrir un exemplaire de tête des Paradis artificiels : “Pour que je puisse acheter des exemplaires sur fil, il faut qu’il y en ait. Où sont-ils ? Et moi qui attendais cela, au moins pour Grandguillot (chose grave)” (Lettre à Poulet-Malassis du 18 mai 1860).
Grandguillot n’est pas moins révéré des aurevilliens : non seulement il protégea Barbey d’Aurevilly, mais il lui sauva la mise après que le fougueux critique eût été évincé du Pays par “ce crapaud qui voudrait tant être une vipère” (entendez : “Sainte-Bave”). Si la recension des Fleurs du Mal par le défenseur du poète maudit fut refusée, il parvint toutefois à placer celle des Paradis artificiels. Parfait exemplaire en demi-maroquin signé de Lortic, des plus désirables qui soient. On mesure l’enjeu : le poète offre ici un exemplaire qu’il avait conservé pour lui-même et fait relier à grands frais par Lortic père. Installé au 199 rue Saint-Honoré, Pierre-Marcellin Lortic fut le relieur “fashionable”, reconnu par les bibliophiles et par ses pairs comme un des plus brillants artisans du second Empire – quoique classé dans le Carnet de Baudelaire parmi les “vilaines canailles”, suite aux relances intempestives des bordereaux en souffrance pour les huit exemplaires qu’il lui avait confiés. (Œuvres complètes, I, p. 742.) D’une grande élégance, la facture de ses demi-maroquin est caractérisée par la minceur des cartons, le bombé du dos serti de caissons à froid et par des nerfs très pincés. On a ajouté en tête une épreuve sur Chine du portrait de Baudelaire gravé par Bracquemond pour la deuxième édition des Fleurs du Mal (1861). Bibliothèque nationale, En français dans le texte, 1990, n° 276.- Bogousslavsky, Les Exemplaires avec envoi de l’édition originale des Fleurs du Mal, in Histoires littéraires nº 64, 2015, pp. 7-39 : l’exemplaire est décrit sous le numéro 49.- Pichois, Dictionnaire Baudelaire, pp. 217-218. 100 000 / 150 000 €
- Page 233 and 234: “Tout a été dit sur la magnific
- Page 236 and 237: 351 Le dernier grand manuscrit de F
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- Page 244 and 245: 355 FLAUBERT, Gustave. [Notes manus
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- Page 254 and 255: 360 “Je vous désire autant que j
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- Page 262 and 263: 366 Un des informateurs scientifiqu
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BAUDELAIRE, Charles.<br />
Les Fleurs du Mal. Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1857.<br />
In-12 (189 x 121 mm) de (2) ff., 248 pp., (2) ff. : demi-maroquin bleu nuit, dos à nerfs,<br />
compartim<strong>en</strong>ts de filets à froid, tête dorée (Lortic).<br />
Édition originale.<br />
Elle a été imprimée sur vélin d’Angoulême à 1 300 exemplaires, dont <strong>en</strong>viron 200 exemplaires<br />
“de passe” – sans omettre la vingtaine d’exemplaires sur vergé de Hollande.<br />
Exemplaire de première émission, <strong>avec</strong> notamm<strong>en</strong>t la faute “Feurs” au titre courant des pages<br />
31 et 108, et la faute “captieux” pour “capiteux” au premier vers de la page 201 : il est complet<br />
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“Le maître livre de notre poésie” (Yves Bonnefoy).<br />
Recueil de c<strong>en</strong>t une pièces, conçu comme un “livre”. Baudelaire s’y appliqua plus de vingt ans<br />
ne cessant de le retravailler. Au-delà du succès de scandale, l’œuvre d’une vie eut un imm<strong>en</strong>se<br />
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Magnifique exemplaire très pur et grand de marges, portant un <strong>en</strong>voi autographe signé<br />
au crayon sur le faux titre :<br />
à M. Grandguillot,<br />
Charles Baudelaire<br />
Baudelaire a <strong>en</strong> outre inscrit au verso du feuillet de garde précédant le faux titre, toujours au crayon,<br />
la liste des “Poèmes condamnés par jugem<strong>en</strong>t du 20 aout 1857. / Les Bijoux / Le Léthé / à celle qui est trop gaie / Lesbos /<br />
Femmes damnées : à la pâle clarté … / Les métamorphoses du Vampire.”<br />
L’exemplaire prés<strong>en</strong>te par ailleurs 5 corrections autographes (au feuillet de dédicace et aux pages 29,<br />
43, 44 et 110).<br />
Prov<strong>en</strong>ance attachante et marque de reconnaissance du poète impécunieux.<br />
Rédacteur <strong>en</strong> chef du Constitutionnel et du Pays, Alcide-Pierre Grandguillot (Rou<strong>en</strong> 1829-1891)<br />
occupait une position <strong>en</strong>viable dans les milieux journalistiques.<br />
Les grands journaux fur<strong>en</strong>t une planche de salut pour les écrivains de la seconde génération<br />
romantique, toujours <strong>en</strong> peine de placer leur copie pour subsister, sinon réduits au sil<strong>en</strong>ce et à<br />
l’anonymat. Le nom de Grandguillot revi<strong>en</strong>t maintes fois dans la correspondance et dans le Carnet<br />
de Baudelaire au cours des années 1860 à 1863. Si les t<strong>en</strong>tatives d’approche fur<strong>en</strong>t éconduites,<br />
le rédacteur <strong>en</strong> chef lui versait quand même des avances à fonds perdu sans que leurs relations<br />
d’estime et d’amitié <strong>en</strong> pâtiss<strong>en</strong>t.<br />
D’où l’<strong>en</strong>treprise de haute séduction qu’on peut situer au printemps 1860, redoublée par<br />
l’<strong>en</strong>voi de son étude sur Théophile Gautier qui v<strong>en</strong>ait de paraître. Une lettre du 17 janvier 1861<br />
à Poulet-Malassis atteste qu’il figure sur la liste du service de presse de la deuxième édition<br />
des Fleurs du Mal. Mieux <strong>en</strong>core, il s’agissait de comp<strong>en</strong>ser le fait qu’il n’avait pu lui offrir un<br />
exemplaire de tête des Paradis artificiels : “Pour que je puisse acheter des exemplaires sur fil, il faut<br />
qu’il y <strong>en</strong> ait. Où sont-ils ? Et moi qui att<strong>en</strong>dais cela, au moins pour Grandguillot (chose grave)”<br />
(Lettre à Poulet-Malassis du 18 mai 1860).