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369 [FLAUBERT]. HUYSMANS, Joris-Karl. Marthe. Histoire d’une fille. Avec une eau-forte impressionniste de J.-L. Forain. Deuxième édition. Paris, Derveaux, 1879. In-12 (191 x 123 mm) de 1 frontispice, (4) ff., 229 pp., (1) f. blanc et 35 pp. de catalogue de l’éditeur : broché, couvertures jaunes imprimées. Deuxième édition : la première imprimée en France. Une partie du stock de l’édition originale, imprimée à Bruxelles en 1876, fut saisie à la frontière par les autorités françaises. Premier tirage du portrait de Marthe en frontispice, gravé à l’eau-forte par Jean-Louis Forain : sa première illustration pour un livre. Huysmans avait refusé la gravure que Forain avait proposée pour l’édition originale, la jugeant indécente. Des années plus tard, dans Les Hommes d’aujourd’hui, l’auteur rapporte, parlant de lui-même à la troisième personne : “Huysmans fit un roman, le premier en date, sur les filles de maison : Marthe qui parut en 1876 à Bruxelles et fut interdit en France comme attentant aux mœurs. […] Marthe a depuis reparu à Paris et obtenu un certain succès. Ce livre renferme, ça et là, des observations exactes, décèle déjà de maladives qualités de style, mais la langue rappelle trop, suivant moi, celle de Goncourt. C’est un livre de début, curieux et vibrant, mais écourté, insuffisamment personnel.” En 1880, un an après cette première édition de Marthe, Huysmans publiait Sac au dos dans Les Soirées de Medan. Important envoi autographe signé sur le premier feuillet blanc : A Gustave Flaubert Son bien respectueusement dévoué J. K. Huÿsmans Flaubert remercia Huysmans de l’envoi du volume par une lettre du 20 octobre 1879, non sans critique : “Je me rappelais Marthe parfaitement bien. En coupant les pages de la nouvelle édition, je retrouve mes impressions, que j’ai dû vous communiquer autrefois ? Pourquoi avez-vous enjolivé votre volume d’une pareille illustration ? Bonté divine, quel art ! Ça me dépasse.” Les deux écrivains s’étaient croisés dans les salons de l’éditeur Charpentier au début des années 1870. On sait qu’ils furent tous deux présents au dîner organisé le 16 avril 1877 par Guy de Maupassant réunissant les membres de l’école naturaliste. Ensemble, ils assistèrent à la représentation privée d’À la feuille de rose, la pièce scandaleuse de Maupassant. Au début de sa carrière, Huysmans plaçait naturellement L’Éducation sentimentale au sommet de l’œuvre de Flaubert. Plus tard, s’étant éloigné du naturalisme, il fit dans À Rebours un magnifique éloge de Salammbô et de La Tentation de saint Antoine. Dos brisé avec manques. Premier plat détaché. Provenance : Pierre Lambert, avec ex-libris. 6 000 / 8 000 €
369 370 370 “L’ouvrage que je fais pourrait avoir comme sous-titre : Encyclopédie de la Bêtise humaine” FLAUBERT, Gustave. Bouvard et Pécuchet. Œuvre posthume. Paris, Alphonse Lemerre, 1881. In-12 (188 x 122 mm) de (2) ff., 400 pp. : demi-maroquin anthracite à la Bradel avec coins, dos lisse, couvertures conservées, non rogné (V. Champs). Édition originale : elle a paru un an après la mort de l’auteur. Un des 10 premiers exemplaires sur papier de Chine, seul grand papier avec 55 Hollande. L’ultime roman de Flaubert, inachevé, dresse une manière d’inventaire de la bêtise contemporaine et même de la bêtise humaine en général, ce que l’écrivain expliquait dans une lettre à Raoul-Duval en 1879 : “L’ouvrage que je fais pourrait avoir comme sous-titre : Encyclopédie de la Bêtise humaine.” Mais, comme le souligne le rédacteur du catalogue de l’exposition du centenaire à la Bibliothèque nationale (1980, p. 128), “la série d’expériences tentées par les deux bonshommes et plus encore le travail qu’ils entreprennent en copiant des livres, ont une signification ambiguë : on ne sait pas exactement si ces personnages sont des niais qui prennent tout à la lettre ou, comme l’auteur lui-même, des esprits ironiques se délectant des témoignages de la bêtise.” La parution fut un échec public et critique. Le livre se vendit mal. Barbey d’Aurevilly l’interpréta comme “le suicide littéraire” de Flaubert. Seul Maupassant ne cessa de défendre l’œuvre. Très bel exemplaire en reliure signée du temps. Connolly, 100 livres-clés de la littérature moderne, nº 2 : “Publié en 1881 avec une préface de Maupassant, ce livre inachevé doit son édition définitive à Raymond Queneau qui, en 1946, y ajouta la fin reconstituée par ses soins, avec une importante introduction. Le surmenage occasionné par cette encyclopédie de l’ignorance humaine contribua à la mort relativement précoce de Flaubert. (Il lut plus de 1 500 ouvrages pour l’écrire.)”- Carteret, I, p. 270.- Clouzot, p. 122. 8 000 / 12 000 €
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[FLAUBERT]. HUYSMANS, Joris-Karl.<br />
Marthe. Histoire d’une fille. Avec une eau-forte impressionniste de J.-L. Forain.<br />
Deuxième édition. Paris, Derveaux, 1879.<br />
In-12 (191 x 123 mm) de 1 frontispice, (4) ff., 229 pp., (1) f. blanc et 35 pp. de catalogue<br />
de l’éditeur : broché, couvertures jaunes imprimées.<br />
Deuxième édition : la première imprimée <strong>en</strong> France.<br />
Une partie du stock de l’édition originale, imprimée à Bruxelles <strong>en</strong> 1876, fut saisie à la frontière<br />
par les autorités françaises.<br />
Premier tirage du portrait de Marthe <strong>en</strong> frontispice, gravé à l’eau-forte<br />
par Jean-Louis Forain : sa première illustration pour un livre.<br />
Huysmans avait refusé la gravure que Forain avait proposée pour l’édition originale,<br />
la jugeant indéc<strong>en</strong>te.<br />
Des années plus tard, dans Les Hommes d’aujourd’hui, l’auteur rapporte, parlant de lui-même à<br />
la troisième personne : “Huysmans fit un roman, le premier <strong>en</strong> date, sur les filles de maison :<br />
Marthe qui parut <strong>en</strong> 1876 à Bruxelles et fut interdit <strong>en</strong> France comme att<strong>en</strong>tant aux mœurs. […]<br />
Marthe a depuis reparu à Paris et obt<strong>en</strong>u un certain succès. Ce livre r<strong>en</strong>ferme, ça et là,<br />
des observations exactes, décèle déjà de maladives qualités de style, mais la langue rappelle<br />
trop, suivant moi, celle de Goncourt. C’est un livre de début, curieux et vibrant, mais écourté,<br />
insuffisamm<strong>en</strong>t personnel.”<br />
En 1880, un an après cette première édition de Marthe, Huysmans publiait Sac au dos dans<br />
Les Soirées de Medan.<br />
Important <strong>en</strong>voi autographe signé sur le premier feuillet blanc :<br />
A Gustave Flaubert<br />
Son bi<strong>en</strong> respectueusem<strong>en</strong>t<br />
dévoué<br />
J. K. Huÿsmans<br />
Flaubert remercia Huysmans de l’<strong>en</strong>voi du volume par une lettre du 20 octobre 1879, non sans<br />
critique : “Je me rappelais Marthe parfaitem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>. En coupant les pages de la nouvelle édition, je retrouve<br />
mes impressions, que j’ai dû vous communiquer autrefois ? Pourquoi avez-vous <strong>en</strong>jolivé votre volume d’une pareille<br />
illustration ? Bonté divine, quel art ! Ça me dépasse.”<br />
Les deux écrivains s’étai<strong>en</strong>t croisés dans les salons de l’éditeur Charp<strong>en</strong>tier au début des<br />
années 1870. On sait qu’ils fur<strong>en</strong>t tous deux prés<strong>en</strong>ts au dîner organisé le 16 avril 1877 par<br />
Guy de Maupassant réunissant les membres de l’école naturaliste. Ensemble, ils assistèr<strong>en</strong>t à<br />
la représ<strong>en</strong>tation privée d’À la feuille de rose, la pièce scandaleuse de Maupassant. Au début de sa<br />
carrière, Huysmans plaçait naturellem<strong>en</strong>t L’Éducation s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tale au sommet de l’œuvre de Flaubert.<br />
Plus tard, s’étant éloigné du naturalisme, il fit dans À Rebours un magnifique éloge de Salammbô et de<br />
La T<strong>en</strong>tation de saint Antoine.<br />
Dos brisé <strong>avec</strong> manques. Premier plat détaché.<br />
Prov<strong>en</strong>ance : Pierre Lambert, <strong>avec</strong> ex-libris.<br />
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