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SHELLEY, Percy Bysshe.
Alastor; or, the Spirit of Solitude: and other Poems. London, Baldwin, Cradock, and Joy, Carpenter and
Son, 1816.
Petit in-8 (158 x 98 mm) de VI pp., (1) f., 101 pp., [sans le dernier feuillet blanc] : veau glacé
havane, dos à nerfs orné, filet sur les coupes, dentelle intérieure (reliure de la fin du XIX e siècle).
Édition originale.
Le premier des grands poèmes de la maturité et l’un des chefs-d’œuvre de Shelley.
Composé dans la maison que louait Shelley (1792-1822) près de Windsor, le poème s’inspire
d’une excursion sur la Tamise en compagnie de Thomas Love Peacock, Mary Godwin et Charles
Clairmont. Il évoque la figure du poète maudit qui ne peut communiquer que par la médiation
de “l’Esprit de solitude”. Le titre fut suggéré à Shelley par son ami Peacock : le mot grec possède
plusieurs sens, dont celui de “démon” ou “d’esprit vengeur”.
La réception fut tiède, si l’on excepte les articles de quelques lecteurs perspicaces, dont Leigh Hunt.
Mais l’impact sur les poètes contemporains de Shelley fut immédiat, et l’on retrouve des traces
d’Alastor dans Byron (Manfred, 1817) et surtout dans Keats (Endymion, 1818).
Dans cette première édition, Alastor est suivi de onze courts poèmes dont Mutability, qui fut
partiellement cité par Mary Shelley dans son Frankenstein (1818).
Exemplaire sans taches, avec de bonnes marges.
Charnières et dos restaurés. Le dernier feuillet blanc fait défaut, comme dans la plupart
des exemplaires reliés postérieurement.
Granniss, Descriptive Catalogue of the first editions of Percy Bysshe Shelley, 1923, n° 32.- Hayward, 226.- Tinker Collection, 1892.
3 000 / 4 000 €
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“La bible du
romantisme
français”
(Ghislain
de Diesbach)
STAËL, Germaine Necker, baronne de.
De l’Allemagne. Paris, Nicolle ; Londres, John Murray, 1813.
3 volumes in-8 (207 x 132 mm) de XXI, (1) f., 360 pp. ; (3) ff., 399 pp. ; (4) ff., 416 pp. :
demi-basane brune à petits coins, dos lisses filetés or, pièces de titre et de tomaison de veau fauve
(reliure suisse de l’époque).
Édition originale.
Une première édition avait été mise en œuvre en 1810 : son impression fut interrompue avant d’être
terminée et les feuilles mises au pilon. De ce premier essai, il ne subsiste aujourd’hui que quatre
jeux d’épreuves ayant échappé à la destruction. L’ouvrage avait été interdit par l’empereur Napoléon I er
qui, entre autres, n’avait pas goûté le Portrait d’Attila qui se croit “l’instrument des décrets du ciel”,
ni cet appel à la régénération dans la liberté de l’esprit : “L’art est pétrifié quand il ne change plus.”