en association avec

laBiblioth%C3%A8quedePierre%2DBerg%C3%A9DEUXI%C3%88ME%2Dvente%2D8%2Det%2D9%2Dnovembre%2D2016 laBiblioth%C3%A8quedePierre%2DBerg%C3%A9DEUXI%C3%88ME%2Dvente%2D8%2Det%2D9%2Dnovembre%2D2016

vincentchabault
from vincentchabault More from this publisher
08.11.2016 Views

276 Une précieuse relique hugolienne HUGO, Victor. Cromwell, drame. [Paris, Ambroise Dupont, 1828.] In-8 (207 x 130 mm) de (2) ff. [sur 3 ; le titre manque], LXIV et 474 pp. [sur 476 ; les pages 471-472 manquent] : demi-chagrin noir, dos lisse fileté or et à froid, tranches mouchetées (reliure vers 1850). Édition originale : elle est dédiée au père de l’auteur, le général Hugo, qui devait mourir peu après. Premier grand drame de Victor Hugo. La longue préface de 64 pages fait figure de manifeste romantique : “Elle rayonnait à nos yeux, déclara Théophile Gautier, comme les Tables de la loi sur le Sinaï.” Exceptionnel exemplaire de dédicace, portant cet envoi autographe signé : I er exemplaire a mon noble et bien bon père Hommage tendre et respectueux Victor À la mort de son père, Victor Hugo écrivit à un ami : “J’ai perdu l’homme qui m’aimait le plus au monde, un être noble et bon qui mettait en moi un peu d’orgueil et beaucoup d’amour.” Il avait grandi loin de lui, les parents étant séparés à la fois pour des raisons personnelles et des motifs d’ordre politique, Mme Hugo ayant été une fervente royaliste. Il s’était rapproché de lui à la mort de sa mère en juin 1821. Le recueil des Odes de 1824 marquait un premier rapprochement, à la fois avec le poème intitulé A mon père, mais aussi par les distances que prenait le poète vis-à-vis du camp légitimiste. La figure de ce père général de la Grande Armée alimenta le mythe napoléonien dans l’œuvre du poète : au “fléau vivant” dénoncé en 1822, succéda la figure du héros, l’égal de Charlemagne et des rois qui firent la grandeur de la France. Le poète chanta alors sans réserve la gloire de l’Empereur et de l’épopée napoléonienne, assumant fièrement l’héritage de ce père soldat : “Le plus beau patrimoine est un nom révéré.” Le colonel Pontmercy, des Misérables, remémore bien des traits de son caractère. L’exemplaire a été placé dans une reliure des années 1850 : elle porte au dos “Œuvres de V. Hugo” et, plus bas, le titre. Il est incomplet de la page de titre et des pages 471-472 contenant les notes à la fin. Un autre feuillet de notes a été grossièrement réparé. Rousseurs. Provenance : marquis de Piolenc (cat. 1913, nº 360).- Louis Barthou, avec ex-libris (I, 1935, nº 180). Bertin, Chronologie des livres de Victor Hugo, nº 28 : l’exemplaire est cité. Le bibliographe lit plutôt “cordial” que “tendre” dans l’envoi. - Carteret, I, p. 398.- Clouzot, p. 144. 6 000 / 8 000 €

276<br />

Une précieuse<br />

relique<br />

hugoli<strong>en</strong>ne<br />

HUGO, Victor.<br />

Cromwell, drame. [Paris, Ambroise Dupont, 1828.]<br />

In-8 (207 x 130 mm) de (2) ff. [sur 3 ; le titre manque], LXIV et 474 pp. [sur 476 ; les pages<br />

471-472 manqu<strong>en</strong>t] : demi-chagrin noir, dos lisse fileté or et à froid, tranches mouchetées<br />

(reliure vers 1850).<br />

Édition originale : elle est dédiée au père de l’auteur, le général Hugo, qui devait mourir peu après.<br />

Premier grand drame de Victor Hugo.<br />

La longue préface de 64 pages fait figure de manifeste romantique : “Elle rayonnait à nos yeux,<br />

déclara Théophile Gautier, comme les Tables de la loi sur le Sinaï.”<br />

Exceptionnel exemplaire de dédicace, portant cet <strong>en</strong>voi autographe signé :<br />

I er exemplaire<br />

a mon noble et bi<strong>en</strong> bon père<br />

Hommage t<strong>en</strong>dre et respectueux<br />

Victor<br />

À la mort de son père, Victor Hugo écrivit à un ami : “J’ai perdu l’homme qui m’aimait le plus au<br />

monde, un être noble et bon qui mettait <strong>en</strong> moi un peu d’orgueil et beaucoup d’amour.”<br />

Il avait grandi loin de lui, les par<strong>en</strong>ts étant séparés à la fois pour des raisons personnelles et des<br />

motifs d’ordre politique, Mme Hugo ayant été une ferv<strong>en</strong>te royaliste. Il s’était rapproché de lui à<br />

la mort de sa mère <strong>en</strong> juin 1821. Le recueil des Odes de 1824 marquait un premier rapprochem<strong>en</strong>t,<br />

à la fois <strong>avec</strong> le poème intitulé A mon père, mais aussi par les distances que pr<strong>en</strong>ait le poète<br />

vis-à-vis du camp légitimiste. La figure de ce père général de la Grande Armée alim<strong>en</strong>ta le mythe<br />

napoléoni<strong>en</strong> dans l’œuvre du poète : au “fléau vivant” dénoncé <strong>en</strong> 1822, succéda la figure du<br />

héros, l’égal de Charlemagne et des rois qui fir<strong>en</strong>t la grandeur de la France. Le poète chanta alors<br />

sans réserve la gloire de l’Empereur et de l’épopée napoléoni<strong>en</strong>ne, assumant fièrem<strong>en</strong>t l’héritage<br />

de ce père soldat : “Le plus beau patrimoine est un nom révéré.” Le colonel Pontmercy, des Misérables,<br />

remémore bi<strong>en</strong> des traits de son caractère.<br />

L’exemplaire a été placé dans une reliure des années 1850 : elle porte au dos “Œuvres de V. Hugo”<br />

et, plus bas, le titre. Il est incomplet de la page de titre et des pages 471-472 cont<strong>en</strong>ant les notes à<br />

la fin. Un autre feuillet de notes a été grossièrem<strong>en</strong>t réparé. Rousseurs.<br />

Prov<strong>en</strong>ance : marquis de Piol<strong>en</strong>c (cat. 1913, nº 360).- Louis Barthou, <strong>avec</strong> ex-libris (I, 1935, nº 180).<br />

Bertin, Chronologie des livres de Victor Hugo,<br />

nº 28 : l’exemplaire est cité. Le bibliographe lit<br />

plutôt “cordial” que “t<strong>en</strong>dre” dans l’<strong>en</strong>voi.<br />

- Carteret, I, p. 398.- Clouzot, p. 144.<br />

6 000 / 8 000 €

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!