LG 192

NOVEMBRE 2016 N°192
WWW.GEMENGEN.LU
CARLO THELEN
DIRECTEUR GÉNÉRAL
CHAMBRE DE COMMERCE
FERNAND ETGEN
L’ANIMAL N’EST
PLUS UN OBJET
LE LUXEMBOURG:
HUB CYBERSÉCURITÉ
CLAUDE WISELER
L’ÉLABORATION
D’UN ENGAGEMENT

Chambre de Commerce Page 38
LETZEBUERGER GEMENGEN
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l’éditeur ne pourrait nullement être tenu pour responsable.
Sorti il y a quelques jours, le rapport “Planète
Vivante 2016” du WWF clame une nouvelle
fois l’urgence d’agir pour la biodiversité.
Nous – les êtres humains – sommes responsables
de la disparition de 58% des vertébrés
depuis 1970. Un chiffre qui pourrait passer à
67% d’ici 2020 selon l’organisme. Adieu
donc à deux poissons, oiseaux, mammifères,
amphibiens et reptiles… sur trois.
La menace principale qui pèse sur les
animaux sauvages est la destruction de leur
habitat. Imaginez que 13 millions d’hectares
de forêts ont été abattus à travers le globe
entre 2000 et 2010, soit un quart de la
surface de la France chaque année. Or 80%
de la biodiversité terrestre sont liés aux
forêts. Présentes également sur le podium
des menaces: la pollution et la surexploitation
des espèces; un danger qui touche particulièrement
le milieu marin au sein duquel les
récifs coralliens, qui abritent un tiers de la
biodiversité marine, meurent à petit feu.
Avant l’apparition de l’Homme, le rythme
d’extinction était d’une espèce par million
et par an; ce chiffre grimpe aujourd’hui à
1.000 espèces, pour le même ratio.
L’empreinte écologique mesure la pression
qu’exerce l’Homme sur la nature et généralement,
ce sont les pays qui émettent le plus de CO 2
(Chine, Etats-Unis, Inde) qui ont les scores
les plus élevés. Cependant, ramené par
habitant, cet indice présente un classement
différent à la tête duquel on trouve le
Luxembourg (15,8 hectares globaux, soit
9fois ce que la Terre peut produire en un
an), suivi de l’Australie et des Etats-Unis.
Ce n’est plus une sonnette d’alarme qu’il
faut tirer, mais un boulet de canon dans les
mentalités car le déclin de la biodiversité du
globe menace aussi l’avenir de l’humanité.
«Faute d’action, la Terre deviendra beaucoup
moins hospitalière pour notre société», indique
WWF. Aucune espèce animale ou végétale
n’existe de façon isolée. La diversité est la
richesse de ce monde et nous en sommes
dépendants.
La planète n’a pas trop d’inquiétudes à
se faire cependant: ce n’est pas la première
fois que la majeure partie des êtres vivants
disparaissent de sa surface. Depuis l’apparition
de la vie sur Terre, 5 extinctions de masse se
sont déjà produites. Sachez tout de même
que la dernière en date, l’extinction des
dinosaures à la fin du Crétacé, a eu lieu il y a
65 millions d’années… Nous dirigeons-nous
consciemment vers une sixième extinction
massive des espèces?
SoM

Fernand Etgen 8 Simone Joachim 28 Pierre Mangers 30
SOMMAIRE
SOCIÉTÉ
28 Simone Joachim – Office du Ducroire
Exporter en toute sécurité
8 Fernand Etgen, ministre de l’Agriculture
L’animal n’est plus un objet
30 Pierre Mangers – EY
Réfléchir pour mieux agir
10 Handicap International Luxembourg
Êtes-vous INformé?
COVERSTORY
INVESTISSEMENTS RESPONSABLES
38 Carlo Thelen – Chambre de Commerce
Depuis la naissance du lion
12 Chiara Caprioli – Luxembourg Stock Exchange.
The first ever green stock exchange was launched
in Luxembourg
ENTREPRENEURIAT
42 House of Entrepreneurship
ECONOMIE & FINANCE
22 Pierre Gramegna, ministre des Finances
ICT
Brexit: building good bridges
52 Microsoft donne une voix à son bâtiment
26 Georges Bock – KPMG
La sonnette d’alarme d’une Union européenne
qui s’embourbe
54 Gérard Hoffmann – Telindus
Infrastructures, cadre et innovation

Gérard Hoffmann 54 Jacques Brauch 68 Claude Wiseler 80
IMMOBILIER & CONSTRUCTION
PARTENAIRES COMMERCIAUX
68 Jacques Brauch – Soludec
Le meneur de projets
BGL BNP Paribas, ING Luxembourg, Telindus
Luxembourg, KPMG Luxembourg, Fujitsu Technology
Solutions, EY Luxembourg, Fonds du Logement,
74 Alain Weyrich, Gilles Claudon et Kim Rollinger
Alliance des Artisans
L’alliance fait la force
PwC Luxembourg, Handicap International Luxembourg,
Losch, Alliance des Artisans, Imprimerie Centrale,
ImmoDA, Eltrona, Jeda Rénovations, Office du Ducroire,
Soludec, Viessmann, SecuriTec, System Solutions
Luxembourg, Daco, Von Poll Real Estate, Naturgas
PORTRAIT DU MOIS
Kielen, Cegecom, ATS Cranes
80 Claude Wiseler
L’élaboration d’un engagement
Avec l’aimable collaboration de Dechmann et Concept
Factory

Index - Décideurs politiques & économiques
Fernand
Etgen 8
Ministre de l’Agriculture
Martin
Lagneau 10
Directeur
Handicap International Luxembourg
Philippe
Houliat 10
Expert en déminage humanitaire
Handicap International
Maëlle
Pelletier 10
Coordinatrice des programmes Nord-Syrie
Handicap International
info@ma.public.lu
1, rue de la Congrégation
L-2913 Luxembourg
140, rue Adolphe Fischer
L-1521 Luxembourg
140, rue Adolphe Fischer
L-1521 Luxembourg
140, rue Adolphe Fischer
L-1521 Luxembourg
Chiara
Caprioli 12
Business Development Manager
Luxembourg Stock Exchange
35A, boulevard Joseph II
L-1840 Luxembourg
Pierre
Mangers 30
Associé et leader du secteur public
EY Luxembourg
35E, avenue John F. Kennedy,
L-1855 Luxembourg
©Pierre Guersing -Chambre de Commerce
©Pierre Guersing -Chambre de Commerce
Photo ©LuxFLAG
Annemarie
Arens 14
Directrice générale
LuxFLAG
Pierre
Gramegna 14 & 22
Ministre des Finances
Georges
Bock 26
Head of Tax
KPMG Luxembourg
info@luxflag.org
12, rue Erasme
L-1468 Luxembourg
ministere-finances@fi.etat.lu
3, rue de la Congrégation
L-1352 Luxembourg
info@kpmg.lu
39, avenue John F. Kennedy
L-1855 Luxembourg
Simone
Joachim 28
Secrétaire générale
ODL - Office du Ducroire
Luxembourg Export Credit Agency
Damien
Degros 32
Head of Wholesale Banking
ING Luxembourg
Patrick
Gregorius 34
Directeur des ressources humaines
BGL BNP Paribas
14, rue Erasme
L-1468 Luxembourg
52, route d'Esch
L-2965 Luxembourg
50, avenue J.F. Kennedy
L-2951 Luxembourg
Carlo
Thelen 38
Directeur général
Chambre de Commerce
Michel
Wurth 42
Président
Chambre de commerce
Francine
Closener 42
Secrétaire d'Etat à l’Economie
Ministère de l’Economie
Jean
Lucius 45
CEO et président du comité de direction
Encevo S.A.

Photo ©PwC
Marco
Hoffmann 45
Président du conseil d’administration
Encevo S.A.
Gérard
Hoffmann 54
CEO
Proximus Luxembourg
Laurent
Probst 56
Leader
PwC’s Accelerator
Vincent
Villers 56
Partner, IT Risk and Cyber Security Leader
PwC Luxembourg
81-83, route d'Arlon
L-8009 Strassen
2, rue Gerhard Mercator
L-1014 Luxembourg
2, rue Emile Bian
L-1235 Luxembourg
David
Rosewell 60
Head of Digital Strategy Fujitsu EMEIA
Fujitsu Technology Solutions
Robert
Roux 62
Directeur
System Solutions Luxembourg SA
Jacques
Brauch 68
Directeur général
Soludec
Eric
De Prince 70
Gérant
Von Poll Real Estate
Parc d'Activités Capellen
89C, rue Pafebruch
L-8308 Capellen
36, Parc d’activités
L-8308 Capellen
Parc d’Activité Gadderscheier
L-4570 Differdange
6, avenue Pasteur
L-2310 Luxembourg
Alain
Weyrich 74
Président
Alliance des Artisans
Gilles
Claudon 74
Directeur
Alliance des Artisans
Kim
Rollinger 74
Directeur adjoint
Alliance des Artisans
Cary
Arendt 78
Directeur général
ATS Cranes
57, rue des Trois Cantons
L-3961 Ehlange-sur-Mess
57, rue des Trois Cantons
L-3961 Ehlange-sur-Mess
57, rue des Trois Cantons
L-3961 Ehlange-sur-Mess
28, rue Robert Schuman
L-5751 Frisange
Claude
Wiseler 80
Chef de groupe parlementaire
Tête de liste
CSV
Georges
Carbon
Directeur
Carbon G. Sàrl
10, rue de la Cimenterie
L-1337 Luxembourg

Société
L’animal n’est plus un objet
Descartes disait du cri de l’animal qu’il était comme le bruit d’une horloge. Il comparait
son corps à une machine dénuée de conscience et de pensée. L’Homme au centre des
choses, pouvait alors en disposer selon son gré. L’«animal-machine» bercé de
l’anthropocentrisme occidental a depuis le 17 e siècle, fortement influencé notre droit.
Rencontre avec Fernand Etgen, ministre de l’Agriculture qui nous présente le projet de loi qui
entend «assurer la dignité, la protection de la vie, la sécurité et le bien-être des animaux».
(Un) Être vivant
non humain doué de sensibilité
en ce qu'il est doté
d'un système nerveux le
rendant scientifiquement
apte à ressentir la douleur
et à éprouver d'autres
émotions
“
”
Un projet de loi plébiscité
Si dans un premier temps, le gouvernement
voulait apporter des modifications à la législation
de 1983 toujours en vigueur, «il lui est
très vite apparu qu’une nouvelle loi était la
meilleure des solutions», explique le ministre
et d’ajouter que «l’ancienne sera abrogée».
Même si le projet de loi est déjà applaudi par
nombre d’organisations internationales de
protection animalière, «il est plus porté par
les données scientifiques que par les attentes
de la société». L’évolution technologique et
les recherches scientifiques permettent en
effet d’apporter des résultats clairs et précis
sur lesquels se base le texte pour intégrer la
notion de dignité.
Le ministreEtgen insiste sur le fait que ce projet
de loi résulte de plusieurs collaborations.
Les deux groupes pétitionnaires et plusieurs
associations de protection des animaux ont
émis leurs suggestions et l’avis du parquet
était indispensable à l’établissement de sanctions
adéquates. Si la Chambre de
l’Agriculture doit encore remettre ses opinions,
il est déjà possible d’affirmer que le
projet de loi trouve une large approbation qui
s’étend jusque sur les bancs de l’opposition.
De nombreuses associations critiquaient
la légèreté des sanctions de la loi de 1983
qui prévoyait une peine de «huit jours à
six mois et d'une amende de 2.501 à
200.000 (anciens) francs ou d’une de ces
peines seulement». En catégorisant les
délits, la nouvelle législation est beaucoup
plus détaillée et les sanctions y sont plus
sévères. Les animaux détenus dans de
mauvaises conditions pourront désormais
être retirés à leurs propriétaires et les actes
de cruautés, punis de trois ans d’emprisonnement
et de 200.000 euros d’amende qui
pourront même être doublés en cas de
récidive.
Métamorphoses sociétales
L’anthropocentrisme, considérant l’Homme
comme entité centrale de l’univers et dont
Aristote fut le premier à en faire la théorie,
fut ébranlé maintes fois depuis Copernic et
Galilée. Ce n’est pourtant qu’en 1822 par
le “Martin’s Act“ - qui interdisait alors les
châtiments cruels envers le bétail anglais -
que le bien-être animalier est pour la
première fois pris en compte par une
législation.
8
LG - Novembre 2016

Fernand Etgen
Si la souffrance animalière est connue depuis
longtemps, nos sociétés en ont développé
une sensibilité et a fortiori, une prise de
conscience générale que récemment.
Fernand Etgen se rappelle: «Lorsque j’étais
enfant, notre chien avait une fonction à la
ferme familiale: il gardait le bétail». Le ministre
de l’Agriculture est donc d’autant plus
conscient de l’évolution sociétale à l’égard
des animaux, qu’ils soient de compagnie ou
de rente. Le droit doit évoluer à la lumière
des connaissances pour qu’il épouse les
valeurs de l’époque dans laquelle il s’inscrit:
«Je suis persuadé que cette loi évoluera dans
les années à venir et que les générations
futures jugeront négativement la manière
dont on a traité les animaux jusqu’alors».
L’immobilisme législatif peut s’expliquer par des
impératifs scientifiques (tests sur les animaux),
des attaches culturelles (la corrida) ou même
des intérêts économiques (lobbying industriel).
Cependant le consommateur est
désormais concerné par le bien-être animal
et le Luxembourg pourrait très bien devenir
un exemple sur la question.
Statut juridique
Les raisons philosophiques et économiques
ne peuvent pas expliquer à elles seules la
lenteur législative car le statut juridique de
l’animal est encore aujourd’hui, sujet à
controverse. Si certains pensent qu’il faille lui
attribuer une personnalité juridique propre
pour qu’il devienne un sujet de droit (comme
les êtres humains et les sociétés), d’autres
pensent au contraire qu’il doit rester un objet
de droit (comme une voiture ou une chaise
par exemple). Il en va là, d’une question de
subdivision du droit.
Le ministre assure de la précision du texte,
l’animal y est défini comme un «être vivant
non humain doué de sensibilité en ce qu'il
est doté d'un système nerveux le rendant
scientifiquement apte à ressentir la douleur
et à éprouver d'autres émotions». Le terme
de non-humain est primordial dans le sens
où il distingue l’animal de l’homme et permet
ainsi son commerce alimentaire dans un
cadre règlementaire qui garantit la dignité et
la non souffrance. «Nous ne voulons ni
humaniser les animaux, ni animaliser les
hommes», conclut le ministre et d’ajouter
que «les débats doivent être dépassionnés»,
peut-être parce que seule la raison permet
d’éviter un anthropomorphisme qui nuirait
tout autant que l’anthropocentrisme. JuB
LG - Novembre 2016
9

Société
Êtes-vous INformé?
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’était rassemblé le samedi 8 octobre à New York afIN
de statuer sur une résolution proposée par la France. Le texte devait INstaurer un nouveau
cessez-le-feu sur la ville d’Alep afIN d’y permettre la livraison de l’aide humanitaire.
Texte rebouté par le véto russe. Quelques jours auparavant, Handicap INternational
Luxembourg avait INvité la presse afIN de lui présenter sa nouvelle campagne de mobilisation
qui porte le slogan: «Bombarder les civils, ce n’est pas la guerre, c’est un crime».
Bombardements
Selon les mots du Secrétaire général des
Nations unies, Ban Ki-moon lorsqu’il dénonce
les bombardements des hôpitaux, des réserves
d’eaux potables et des convois d’aide
humanitaire, lorsque les civils sont pris pour
cibles, ce sont «des crimes de guerre». Quand
on sait que 92% des victimes d’armes explosives
utilisées en zones peuplées sont des
civils, on comprend alors que l’exil peut devenir
un choix de vie ou de mort. Si la Seconde
Guerre mondiale a jeté sur les routes 50 millions
de personnes, elles sont aujourd’hui 65
millions de par le monde à être concernées.
QuINze conflits, dont la Syrie, le Yémen et
Gaza sont actuellement le triste théâtre de
zones peuplées systématiquement bombardées,
provoquant la mort de 90 personnes,
presque toujours des civils. En Syrie, 83% des
personnes tuées ou bléssées le sont par des
bombardements.
Sur le terraIN
Philippe Houliat est un expert en démINage
humanitaire qui travaille pour Handicap
INternational. Il rappelle que peu de combats
d’INfanterie ont lieu à Alep mais que les bombes
ysont utilisées afIN de saturer les zones. Une
explosion, c’est une augmentation de la température,
un souffle et des éclats à fragmentation
et Handicap INternational recense trois sortes de
bombardements en Syrie. Les combattants utilisent
tout d’abord des bombes artisanales fabriquées
à partir de bombonnes de gaz bourrées
d’explosifs. Larguées d’un hélicoptère ou bien
lancées depuis un canon, elles sont de faible précision
et donc utilisées en masse dans le but de
saturer les zones. Le “21 - Grand“ est un camion
doté de 40 roquettes capable de raser l’équivalent
de 23 terraINs de football à lui seul. Cela
représente à peu près le quartier de la Gare à
Luxembourg-Ville. On retrouve enfIN, l’utilisation
de la bombe aérienne russe OFAB 250-270
qui en explosant à l’impact, envoie des éclats sur
1.000 mètres qui déchiquettent tout sur leurs
trajectoires. Bien évidemment, l’utilisation de ces
bombes est moralement INacceptable mais également
juridiquement condamnable.
«Un enfant syrien de cINq ans n’aura
connu que la guerre»
conséquences post-traumatiques lourdes, des
handicaps permanents et des impacts sociaux
et psychiques. Les INfrastructures sont détruites
et d’après les sources de Maëlle Pelletier à
l’est d’Alep, il ne resterait actuellement que
6lits d’hôpitaux pour 300.000 habitants, alors
qu’il en faudrait 1.800 pour avoir une proportion
par habitant égale au Luxembourg.
La Syrie est depuis cINq ans le théâtre des
bombes qui laissent un décor comme frappé
d’un tremblement de terre. En revenant sur
les décombres des immeubles pour récupérer
ce qui peut l’être, il n’est pas rare de voir les
enfants jouer avec des débris d’explosifs.
Avec 10 munitions au mètre carré dans la ville
de Kobané, enfouies parfois jusqu’à quatre
mètres de profondeur, on estime qu’il faudra
30 ans pour décontamINer la Syrie. Handicap
INternational travaille sur l’utilisation de drones,
de chiens et de robots télécommandés.
Mobilisation générale
La coordINatrice des programmes Nord-Syrie
pour Handicap INternational, Maëlle Pelletier
arappelé la réalité du terraIN. S’il existe un
grand nombre dedéplacés dont près de la
moitié sont des enfants, c’est qu’«il n’existe
pas de place sécurisée en Syrie». Ces masses
migratoires portent en elles les stigmates de
la guerre, les blessures complexes laissant des
Le droit INternational humanitaire impose de
faire la distINction entre les civils et les combattants,
à protéger les civils et à calibrer les attaques
en proportion de l’objectif. Dans le cas de l’utilisation
d’armes explosives en zones peuplées, ces
trois précautions sont bafouées. C’est sur cette
base juridique que Handicap INternational
compte pousser le combat politique.
10
LG - Novembre 2016

Martin Lagneau
“
Bombarder les civils,
ce n’est pas la guerre,
c’est un crime
”
Philippe Houliat
Le directeur de Handicap International
Luxembourg, MartIN Lagneau en appelle à la
mobilisation des politiques, des médias et des
citoyens européens. Il a également souligné l’engagement
du Luxembourg, comme tous les autres
pays membres de l’Union européenne pour l’arrêt
de cette pratique militaire. C’est d’ailleurs le
mINistère des Affaires étrangères luxembourgeois
qui a fINancé le rapport de Handicap
INternational “Qasef, EscapINg the bombINg“.
Un rapport qui récolte cINq années de documents
et qui établit que l’utilisation massive d’armes
explosives en zones peuplées est une des
causes premières du déplacement des Syriens.
Les deux combats historiques que sont les mINes
antipersonnel (Traité d’Ottawa - 1997) et les
bombes à sous munitions (Traité d’Oslo - 2008)
sont la preuve que les victoires politiques
peuvent mener à des victoires de terraIN.
Handicap INternational réalisera plusieurs
campagnes de sensibilisation dans les mois à
venir comme celle du samedi premier octobreoù
les passants de la Place d’Armes ont été INvités
às’immerger dans la ville bombardée de Jisr
Al-Choghour via une vidéo à 360°.
Maëlle Pelletier
Handicap INternational
140, rue Adolphe Fischer
L-1521 Luxembourg
Tél.: 42 80 60 1
www.handicap-international.lu • www.ruin.lu
LG - Novembre 2016
11

Investissements responsables
The first ever green stock exchange
was launched in Luxembourg
Although since the COP21 conference the political world has become increasingly
aware of the need to fight against climate change, there was no dedicated structure for
green finance until recently. Therefore on September 27th, the Luxembourg Stock
Exchange (LuxSE) wanted to set an example by launching the first green Stock Exchange
in the world 100% dedicated to green projects. Interview with Chiara Caprioli, Business
Development Manager and Green Team Member at Luxembourg Stock Exchange.
Almost half
of the listed green bonds
in the world are actually
on the Luxembourg Stock
Exchange
“
”
What is the origin of this project?
The Paris Agreement reached during the
COP21 conference last year showed a political
will to invest capital into environmentally
friendly projects. The market for green finance
is growing fast, and yet it represents an almost
invisible fraction of overall capital market funding,
around 1% of the whole fixed income
universe. We believe this market is set to grow
and could become a widely-sought asset class
as investors seek to hedge the risks associated
with climate change.
As the leading exchange for green bonds, we
believe we have chosen to play a pivotal role in
shaping the futureofgreen finance. With almost
half of the listed green bonds in the world being
on the Luxembourg Stock Exchange, we felt a
responsibility to act in the interest of the market,
its growth and its enhanced integrity. This is why
we launched Luxembourg Green Exchange
(LGX) on September 27th that has received
immediate recognition from industry peers.
a green bond, the European Investment
Bank’s «climate awareness bond». Our reputation
has been growing since, thanks to our
transparent service and long-term cooperation
with supranational organizations and
multilateral development banks, so far the
largest green issuers.
Demand for green investments is growing
quickly but the risk of greenwashing threatens
the integrity of the green market. As the
market evolves, there is a growing need for
greater transparency and that is exactly
where we see our role as a gatekeeper of
green information and a catalyst to standardization
and growth.
LuxSE is the first exchange to apply on a
mandatory basis to all issuers the highest
industry standards. We expect issuers to be
rewarded for their disclosure efforts by
increasing reputation and stronger visibility,
while investors will certainly benefit from
accessing free and unrestricted information
for green securities.
How do you explain that Luxembourg
has become the world leader in the
field of «green» stock exchanges?
What are the eligibility criteria for
issuers seeking access to this platform,
in other words, what is a «green bond»?
The Luxembourg Stock Exchange has been
the global pioneer of green bond listing.
In 2007, we became the first exchange to list
To join LGX, an issuer must first list its
security on one of LuxSE’s markets: the
EU-regulated Luxembourg Market (LuxSE) or
12
LG - Novembre 2016

the exchange-regulated Euro MTF market.
Once listed, the issuer must fulfill several criteria
for their security to be displayed on LGX.
First, he must clearly state the intended
green nature of the bond by ticking the specific
«green-box» in the application form to
trigger LuxSE’s specific green assessment.
Then he will have to clearly disclose the
green nature of the use of proceeds into
100% financing or refinancing of green projects,
according to the international taxonomy.
Then, he’ll commit to provide both
independent external review and ex-post
reporting. The ex-post reporting should start
12 months after the green security has been
issued. It can take many different forms, the
rational being informing the public about
how funds are being allocated to projects
and, ideally, about the expected and actual
environmental impact of the projects.
How many issuers and how many green
bonds does this stock exchange host and
how much money does it represent?
LuxSE hosts 114 green bonds, issued by 25
different issuers in 19 different currencies.
Out of these 97 currently comply with
LGX eligibility criteria and are displayed
into the green exchange. This represents
USD 45.7 bn worth of outstanding debt.
While we are fairly confident a number of
additional issuers whose securities do not
yet fully comply with LGX eligibility criteria
will ultimately make it to the LGX platform,
a green issuer who does not meet
LGX eligibility criteria can still list on our
markets (and label its green bond as
green) without being displayed on LGX.
The ‘bar is higher’ than the minimum
requirements on LGX and we have created
this platform specifically to guarantee high
quality disclosure. It is a sort of «dark
green» transparency label we are offering
via the LGX display.
What kind of guarantee can you give
to investors?
Potential investors looking to invest in green
securities and that value transparency will
benefit from our new platform. Each investor
will normally be looking for different
shade of green depending on their own
Chiara Caprioli
investment strategies and philosophy.
Through enhanced disclosure into the product,
they will be able to perform detailed
and customized due diligence and better
compare between the different green securities
on the market.
What are your expectations for the
next few months?
We have not set quantitative metrics for
our green exchange- we simply believe in
the need to facilitate investment in green
projects. We will all benefit from a greener
tomorrow and we are proud that we are
taking a leadership role. Hopefully the platform
will be able to embrace green finance
instruments other than green bonds, such
as sustainable or social bonds, ESG
funds/ETFs as standardization and reporting
evolve.
Réponses communiquées
par la Bourse de Luxembourg
LG - Novembre 2016
13

Investissements responsables
Le Luxembourg
surfe sur la vague verte
LuxFLAG (Luxembourg Finance Labelling Agency), avec le lancement de son nouveau
label financement climatique, prépare le terrain pour un environnement financier
transparent. «Grâce à l’encouragement du gouvernement, les premières initiatives
vertes sont lancées et des projets ambitieux vont suivre. La vague de la finance verte au
Luxembourgse montre prometteuse pour un futur durable», nous explique Annemarie Arens,
directrice générale de LuxFLAG, l’agence de labellisation de fonds d’investissement
responsables et durables. Compte-rendu de son opinion sur la question.
“
en faveur du climat
”
Une certification à 100%
La ratification de l’Accord de Paris et
l’entrée en vigueur officielle en date du
4novembre 2016 montre non seulement la
bonne volonté des nations de s’engager
dans le combat international contre le
changement climatique – mais surtout
l’engagement et l’action dans une lutte sans
précédent. La place financière a un rôle
fondamental à jouer dans le soutien de
cette lutte, comme l’a évoqué le ministre
des Finances, Pierre Gramegna, ces derniers
mois. Dans ce contexte, le Luxembourg a
fixé ses objectifs afin d’assumer sa responsabilité
envers la communauté internationale.
L’initiation de la “Climate Finance Task
Force”, un groupe de travail mené par
Marc Bichler, nommé ambassadeur du
Luxembourg pour les questions de changement
climatique, fait preuve de la forte
capacité du Grand-Duché à prendre l’initiative
et à faire avancer les projets afin de
traduire les engagements dans la réalité.
LuxFLAG est partie intégrante du double
objectif stratégique du gouvernement
luxembourgeois et de ses partenaires industriels,
de contribuer de manière crédible à la
lutte internationale contre le réchauffement
climatique avec l’ambition de s’établir et de
positionner le Luxembourg comme un centre
international du financement climatique.
Le lancement de trois premiers projets,
menés par la Banque européenne d’investissement,
la Bourse de Luxembourg et
LuxFLAG, sont les premiers résultats de
l’initiative.
Un nouvel outil de transparence
La transparence est un critère critique pour
l’investisseur qui veut placer son argent
dans des produits d’investissement responsable
et durable. Le nouveau “LuxFLAG
Climate Finance Label”, vise des fonds
d’investissement finançant des mesures
d’atténuation et/ou d’adaptation au
réchauffement climatique. Le label prépare
le terrain pour un environnement financier
transparent. Quatre gestionnaires de
fonds, à savoir East Capital, Finance in
Motion, Luxembourg Microfinance and
Development Fund et Nevastar Finance, se
sont déjà engagés à soumettre leur
demande pour le label financement climatique.
En tant qu’agence internationale et indépendante,
LuxFLAG vise ainsi à fournir une évaluation
et certification transparente à des fonds
d’investissement de financement climatique.
14
LG - Novembre 2016

Annemarie Arens
Pierre Gramegna
Source photo LuxFLAG
Pour les fonds demandant le label, un des
principaux critères d’éligibilité est qu’au
moins 75% des investissements du fonds
doivent être investis dans des activités
d’atténuation et/ou d’adaptation au
changement climatique ou des activités
transversales. Les autres 25% ne doivent
pas aller à l’encontre du mouvement et
doivent exclure des secteurs nuisant à
l’environnement – menant à une certification
à100% en faveur du climat. Avec le label
de qualité, les investisseurs peuvent être
confiants: leurs investissements contribuent
au financement de la lutte contre le
changement climatique. Nous sommes
convaincus que les nouveaux labels
permettront de séparer le bon grain de
l’ivraie et renforceront la capacité du
Luxembourg à atteindre ses objectifs fixés
par l’Accord de Paris.
Les obligations vertes: un marché à
suivre
La Place offre un cadre idéal pour le financement
climatique avec sa panoplie de véhicules financiers
et son expertise, domiciliant la Banque
européenne d’investissement et la Bourse de
Luxembourg, des leaders de la finance verte.
L’étude ALFI/KPMG de 2015 sur l’investissement
responsable montre que les fonds
luxembourgeois gèrent déjà environ 70%
des actifs sous gestions dans des fonds de
changement climatique en Europe. Les obligations
vertes ou “Green Bonds”, des
emprunts financiers émis sur le marché pour
financer des projets verts, s’avèrent être un
nouvel instrument financier capable d’accroître
davantage le capital pour financer
des mesures d’atténuation et d’adaptation
au changement climatique.
La Bourse de Luxembourg, qui a lancé en
septembre la “Luxembourg Green
Exchange” (LGX) en tant que première
bourse verte mondiale, fait preuve d’un
esprit pionnier dans la cotation d’obligations
vertes. La nouvelle plateforme rassemble
autant la nouvelle technologie
“blockchain” que la volonté d’avancer la
finance verte au premier plan, en donnant
la possibilité de coter différents véhicules
d’investissement verts.
LuxFLAG de son côté ne va pas tarder à
présenter son prochain projet, le “Green
Bond Label” qui va être lancé en collaboration
avec la Bourse de Luxembourg, en fin
d’année. LuxFLAG élargit ainsi son espace
de labellisation au-delà des fonds d’investissement,
à d’autres véhicules de placement.
La finance verte en vogue
La création de LuxFLAG en 2006 témoigne
d’un partenariat public-privé précoce et
fructueux pour mettre en lumière la finance
durable et le développement de la transparence
au sein du marché. Partant de la
microfinance, LuxFLAG a continuellement
étendu ses activités au sein de la finance
durable, avec les labels environnement et
ESG (environnemental, social, gouvernance).
En effet, les scandales d’entreprises
récents et l’agenda politique adressant le
changement climatique éveillent la
conscience du public sur les sujets de la responsabilité
sociale, environnementale et de
gouvernance. Le financement climatique
ouvre un nouveau chapitre dans l’univers
de la finance qui doit faire preuve de transparence
et de crédibilité; car c’est un thème
qui devrait tenir à cœur, à travers le monde
entier.
Communiqué par LuxFLAG
LG - Novembre 2016
15

Brèves économiques
Une belle note pour la BIL
Le 26 octobre dernier, l’agence Moody’s -
connue pour ses notations financières standardisées
des grandes entreprises - a relevé
la note qu’elle attribuait à la BIL. Au vu d’une
nouvelle évaluation, Moody’s Investors
Service a revu à la hausse les principaux indicateurs
de notation financière de la Banque
Internationale à Luxembourg; faisant passer
la note des dépôts de long terme de A3 à A2.
Cette décision reflète la solidité financière de
la plus ancienne banque universelle du
Grand-Duché.
________________________________________
15% de pauvres
Dans l’objectif d’informer sur la situation
de la pauvreté au sein du pays, le STATEC
(Institut national de la statistique et des
études économiques) a présenté un rapport
détaillé à la mi-octobre, nommé «Travail et
cohésion sociale». On y découvre que le
risque de pauvreté est moins important au
Grand-Duché qu’ailleurs sur le continent,
mais que 26% des habitants ont tout de
même connu une période de pauvreté
entre 2012 et 2015, soit un individu sur
quatre. L’an dernier, le nombre de personnes
vivant sous le seuil de pauvreté défini
par l’institut s’établissait à hauteur de
15,3% de la population, contre 16,4% en
2014.
Le chômage en diminution par
rapport à l’an passé
Ils étaient 16.493 demandeurs d’emploi
enregistrés auprès de l’ADEM, l’Agence pour
le développement de l’emploi, durant le mois
de septembre. Cela équivaut à un taux de
chômage de 6,4% de la population active du
pays: un chiffre plutôt stable au regard des
deux mois précédents. A titre de comparaison,
les demandeurs d’emplois étaient plus
nombreux de 533 personnes en septembre
2015; sur un an, le taux de chômage a, en
conséquence, baissé de 0,3%.
________________________________________
Jusque fin novembre, un temps
idéal pour créer son entreprise
Novembre voit les Journées Création,
Développement et Reprise d'Entreprise prendre
leur quartier, du 8 au 29 du mois.
L’édition 2016, organisée par la Chambre des
Métiers en partenariat avec le ministère de
l’Economie et la Chambre de Commerce,
répondra à toutes les questions que peuvent
se poser les (futurs) entrepreneurs sur le
financement, les aspects juridiques, le marketing,
la création de startups ou encore le
recouvrement de créances. Au programme:
conférences, workshops et tables rondes.
Rappelons que le secteur des PME comporte
29.000 entreprises au Grand-Duché et que
l’économie en dépend donc grandement.
©BIL
L’égalité salariale?
Pas avant 170 ans
C’est du moins ce qu’expliquent les résultats
du rapport 2016 du Forum économique
mondial (WEF) sur la parité entre hommes et
femmes. Saadia Zahidi, l'un des auteurs du
«Global Gender Gap Report», a indiqué que
si rien ne change, il faudra attendre 2186
pour atteindre l’égalité économique sur cette
question. Les pays mieux classés en ce
domaine sont l’Islande – premier du podium
depuis 8 ans – puis la Finlande, la Norvège,
la Suède et le Rwanda. Loin du peloton de
tête, le Luxembourg se place au 34 e échelon
de de ce classement qui comporte 144 pays.
________________________________________
KPMG primé
en matière de santé
«Healthcare Advisory Award 2016», c’est le
nom du prix décerné à KPMG le 6 octobre
dernier, lors de la 3 e édition du Luxembourg
Healthcare Summit, organisé par Farvest.
Cette récompense met en valeur les conseils
apportés par le Big Four à ses clients, afin de
les aider à mener à bien leur activité et leurs
projets. KPMG est déjà engagé depuis plusieurs
années auprès des acteurs de la santé luxembourgeoise,
pour les accompagner dans leurs
initiatives phares, notamment dans leurs
programmes d’innovation digitale.
________________________________________
PwC en croissance
Al’aube du mois de novembre, PwC a communiqué
ses résultats annuels. Dans son rapport,
l’entreprise met en évidence deux items particuliers:
un chiffred'affaires en hausse de 11% et sa
place de 6 e employeur privé du pays avec 2.700
collaborateurs. L’exercice concerné, clos au 30
juin 2015, concerne un chiffre d'affaires de 374
millions d'euros. Ces bons résultats sont le fruit,
selon le Big Four, d'investissements continus en
direction des collaborateurs de la firme, de la
formation et des compétences ainsi que des services
innovants intégrants les dernières technologies.

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La parole à l’opposition
Le budget de l’Etat 2017 ou les finances saines?
Le Luxembourg connaît un problème
structurel. Avec plus de 16.000 personnes
dépendantes de l’ADEM et
avec plus que 16% de personnes touchées
par un risque de pauvreté, il
faudrait s’attendre à un budget qui
pose la question sociale. Cependant
on ne lit rien à ce sujet dans ce budget
qui continue une politique de
«perpetuum mobile». En effet le gouvernement
finance son projet de
réforme fiscale avec l’argent que la
dernière réforme a apporté. En faisant
le solde, la plupart des citoyens ont
toujours moins qu’avant la prise de
pouvoir du gouvernement actuel.
En plus de ne pas penser aux plus
démunis, le gouvernement va endetter
nos enfants et petits-enfants
encore davantage et non pas pour
financer des nouveaux emplois moins
qualifiés comme il le faudrait mais
pour faire profiter les quelques
douzaines d’investisseurs dans des
initiatives ayant pour seul but
d’agrandir nos ministres. L’argent
nouvellement emprunté pourrait
payer plus de 21.000 salaires pendant
une année. Il faut alors s’interroger
sur l’utilité d’un nouvel emprunt qui
faisait augmenter notre dette souveraine
de 50% par rapport à 2013 – et
de 500% par rapport à 2007 –
jusqu’en 2020. De parler alors de
finances saines est schizophrénique.
Le premier but d’un pays comme le
Luxembourg devrait être de réduire la
dette souveraine et de constituer des
fonds pour le futur qui permettraient
d’affronter les changements sociodémographiques
qui sont en train de se
développer.
Finalement le budget de l’Etat 2017
est irresponsable car il ne tient pas
compte des vrais problèmes du
Luxembourg mais essaie de les cacher
ou de les faire oublier en distribuant
l’argent librement aux électeurs. C’est
une stratégie irresponsable.
Jusqu'à récemment, des mesures
d'économies étaient de mise au
Luxembourg, toutes regroupées sous le
soi-disant "paquet d'avenir", et s'agissant
d'une politique d'austérité d'une
nécessité impérieuse. Tout à coup, le
gouvernement annonce une augmentation
des dépenses.
Bien plus encore, des investissements
sont prévus et des cadeaux fiscaux
seront distribués. Que s’est-il passé?
Non, il ne s'agit pas d'un changement de
cap idéologique, mais de nouvelles
prévisions de croissance. Le moteur de la
croissance, auquel sont liées toutes les
dépenses, restera avant tout la place
financière. C'est pourquoi le ministre des
Finances a tenu à mettre en évidence la
coopération avec la City de Londres après
le Brexit. Des investissements étatiques
devront soutenir cette croissance, comme
par exemple l'aménagement de la voirie
indispensable pour l'Etat de 1 million
d'habitants. On court après les nantis et
les caisses des promoteurs se remplissent,
alors qu'en même temps les moins
fortunés sont en train de décrocher.
En revanche, dès que la place financière
rencontrera des difficultés et si la
croissance ne sera pas celle escomptée,
on reviendra à la case départ des mesures
d'austérité. Camouflé par ces haut et
bas constants, le fardeau fiscal des entreprises
se réduit de plus en plus, alors que
les charges financières qui pèsent sur les
consommateurs, tel que l'augmentation
de la TVA de 2015, ne sont pas corrigées.
Le futur du pays et du système social
doit être indépendant de la croissance.
Il s'agit de créer des garanties pour les
habitants au lieu de continuer à miser
sur des miettes tombées de la table de
l'industrie financière mondiale.
Ainsi, des investissements durables tels
que des logements publics s'imposent
tout comme une réorientation de
l'aménagement du territoire afin de
rendre obsolète de longs trajets de
transport.
Le 12 octobre dernier, le gouvernement
a présenté le budget de l'Etat
pour 2017 qu’il a placé sous le signe
de la stabilité des dépenses, de la
qualité, de la solidarité et de la compétitivité.
Or, cette présentation est trompeuse.
Le CSV constate que les chiffres
présentés vont à l'encontre des
promesses faites par le gouvernement:
assainir les finances publiques et
réduire la dette publique. Malgré une
très forte croissance de plus de 4% et
des taux d’intérêt historiquement bas,
le déficit de l’administration centrale
ne cesse d’augmenter pour s’élever
en 2017 à près d'un milliard d'euros.
Des nouvelles dépenses courantes
telles que la mise en œuvre de la
réforme fiscale en 2017, la création de
1.000 nouveaux postes au service de
l’Etat ou encorel’éducation plurilingue
vont intensifier l’effet de ciseaux entre
recettes et dépenses.
Par ailleurs, nous observons, en valeur
absolue, une croissance de la dette
publique. Sur la période de 2017 à 2020
elle va augmenter de 13,5 milliards
d’euros à 16 milliards d’euros.
Il importe pour le CSV de réduire la
dette de l'Etat tant que la conjoncture
économique y est propice et ceci pour
mieux se préparer à des chocs économiques
futurs.
Le CSV salue le fait que le gouvernement
ait évoqué «une croissance
qualitative» mais se doit de constater
que la majorité des «investissements
durables» annoncés pour la modernisation
des infrastructures du pays comme le
tram ont déjà été mis sur les rails par
les précédents gouvernements.
Contrairement aux apparences, le
budget 2017 ne prépare pas l’avenir
du pays et le CSV ne peut pas
partager l’optimisme du gouvernement
sur l’état des finances publiques.
6,5 % de croissance économique et
un milliard d’endettement supplémentaire:
ces deux pôles budgétaires
confirment la qualification par l’ADR
du budget 2017 comme, étant à la
fois fou et irresponsable. A l’image
des cadeaux fiscaux, le gouvernement
dépense sans compter pour satisfaire
ses clientèles, car avec une coalition à
trois que peu réunit, les clientèles sont
multiples.
Le budget 2017, c’est d’abord l’échec
des plans d’épargne bleu-rouge-vert.
La situation des finances de l’administration
centrale ne s’est pas améliorée
malgré un «Zukunftspak» avec 260
mesures, dont beaucoup socialement
injustes, frappant les ménages à faible
revenu. Il s’agit de ne pas s’y tromper:
c’était l’équilibrage des recettes et
dépenses de l’administration centrale
qui était visé par ces mesures, le budget
global du Grand-Duché, finances
des communes et de la sécurité sociale
comprises, étant en équilibre précaire.
Deuxième constatation: Non content
de faire de nouveaux emprunts, l’Etat
luxembourgeois ne rembourse pas ses
dettes. Le service de la dette se
contente du payement des intérêts, le
capital emprunté étant systématiquement
refinancé par un nouveau prêt.
C’est la spirale de l’endettement à un
niveau que d’autres pays nous
envient.
Troisième constat: Les signes économiques
sont à l’assainissement budgétaire.
Conjoncture favorable, taux d’intérêt
bas, note énergétique réduite, c’est le
moment ou jamais de rembourser les
crédits étatiques, d’alléger l’hypothèque
financière des générations futures.
Surtout que les dépenses luxembourgeoises
présentent un haut potentiel
d’épargne. Citons ici le projet du tram
qui n’aura que peu d’impact sur les
sérieux problèmes de mobilité que
connaît le pays et qui n’est qu’un
projet de prestige.
Sven Clement, du Parti Pirate
Communiqué par déi Lénk
Communiqué par le CSV
Communiqué par l’ADR
18
LG - Novembre 2016

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Brèves ministérielles
Pierre Gramegna, Kai Ma et Xavier Bettel
Visite du Vice-Premier ministre
Le Vice-Premier ministre de la République
populaire de Chine et membre du bureau politique
du Comité central du Parti communiste
chinois, Kai Ma, s'est rendu à Luxembourg le
19 octobre 2016 pour une visite de travail.
Il a été accueilli par le Premier ministre Xavier
Bettel, pour une entrevue à l’Hôtel de
Bourgogne à laquelle a participé également
le ministre des Finances, Pierre Gramegna.
Le Vice-Premier ministre chinois a aussi été
reçu en audience par S.A.R. le Grand-Duc.
________________________________________
Le Grand-Duc héritier et
Gramegna en Chine
Du 24 au 28 octobre 2016, S.A.R. le Grand-
Duc héritier a présidé une mission menée par le
ministre des Finances, Pierre Gramegna, à
Beijing, Shanghai et Shenzhen. Le Grand-Duc
héritier et le ministre des Finances ont eu des
entrevues avec des représentants du monde
économique et financier ainsi qu’avec les autorités
chinoises. Ils ont également participé aux
séminaires que Luxembourg for Finance a
organisé le 25 octobre àBeijing, le 27 octobre
àShanghai et le 28 octobre 2016 à Shenzhen,
àl’attention des professionnels de la finance de
ces métropoles chinoises. De plus, ils ont assisté
àla signature d'un accord entre les universités
du Luxembourget de Fudan (Shanghai) pour la
création d'un institut Confucius.
©SIP/ Luc Deflorenne
Lucius en Prison
Sur proposition du ministre de la Justice, Félix
Braz, le Conseil de gouvernement a chargé
lors de sa réunion du 14 octobre 2016
Michel Lucius de la direction du Centre pénitentiaire
de Luxembourg (CPL). Il a pris le
1 er novembre 2016, les fonctions de Vincent
Theis, qui a fait valoir ses droits à la retraite.
Communiqué par le ministère de la Justice
________________________________________
Sécurité et bâtiment
Le ministre du Travail, Nicolas Schmit a annoncé
l’organisation d’une semaine sur la sécurité au
travail dédiée au secteur de la construction. Le
but étant de sensibiliser les entreprises et les
employés du secteur qui représentent un quart
des accidents au travail.
________________________________________
L’Eldorado
D’après une étude du Statec sur la structure des
salaires, «le salaire moyen du secteur public
dépasse de 45% celui du secteur privé». Les
enseignants affichent les salaires les plus élevés
avec une moyenne de 90.640 euros bruts par
an pour un employé de l’enseignement public.
Les donneurs d’organes sont rares
Et plus particulièrement au Luxembourg
puisqu’il n’y a eu que trois dons en 2015.
La loi de 1982 stipule pourtant que nous
sommes tous des donneurs potentiels, sauf
exception pour ceux qui de leur vivant ont
fait connaître leur refus par écrit.
Cependant, les médecins se tournent systématiquement
vers les familles endeuillées
qui ne respectent pas toujours la volonté
du défunt.
________________________________________
Le Luxembourg et les baleines
La 66e réunion bisannuelle de la Commission
baleinière internationale (CBI) s’est tenue du
24 au 28 octobre2016 à Portoroz en Slovénie.
Le Luxembourg est membre actif de la CBI
avec droit de vote. L’expert luxembourgeois,
Dr Pierre Gallego, a été envoyé par le ministre
de l’Environnement, Carole Dieschbourg, pour
représenter le Département de l’environnement
du ministère du Développement durable
et des Infrastructures à la conférence.
Communiqué par le ministère
du Développement durable,
Département de l'Environnement

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Economie & finance
Brexit: building good bridges
«Brexit means Brexit», was the message from Britain’s new Prime minister Theresa May
after the country voted to leave the European Union on June 23, a decision that is likely
to have huge implications for the future of all European countries. But what does Brexit
actually mean for Luxembourg? In this interview, Finance Minister Pierre Gramegna
offers his views on the opportunities and challenges following the referendum.
You were in London at the end of July
with Minister Schneider. What was the
post-referendum atmosphere like?
Before the referendum, there was a lot of
uncertainty for investors and the leave vote
has prolonged this for another two and half
years at least. It is going to be a tough time
for people in business and government.
What do you think will happen next?
What will be the best way to bring
back the necessary stability?
First of all, the UK has to trigger article 50
and we have already heard from the government
that this will not happen this year,
meaning that formal negotiations will have
to remain on hold for another few months.
Although there has been some contact, it
has been really informal. Neither the UK, nor
the other 27 member states have been able
to set out their positions, which will take
time because this is the first time a country
has chosen to leave the European Union.
It has become clear that the UK had no plan
Band the government has explained that it
will need a few months to spell out its position.
Both sides arein a “wait and see” mode
and will need time to do their homework.
Taking into account that we are in a
“wait and see” mode, how can
Luxembourg assist financial institutions
based in London?
As the negotiations will take at least another
two and half years, it means the UK will still
be part of the European Union during this
time and we should all make the most of
this.
This is not going to be easy, because we
don’t know what the final outcome of the
negotiations is going to be. However, we do
know that those companies in Switzerland,
which is outside the EU, have solutions to
deal with the fact that they do not have full
access to the single market. These often
include having a substantial presence in
Luxembourg to access the single market.
Luxembourg thus acts as a European hub for
Swiss banks to serve clients’ needs in wealth
management, capital markets, treasury and
other financial functions.
The EEA countries, Norway, Lichtenstein and
Iceland, have their own ways of dealing with
EU market access. In return for access, these
countries are obliged to implement all the
EU’s laws relating to the internal market.
They have participation rights, but no voting
rights.
Probably Britain wants to choose a third way.
ABritish solution sui generis. After all, its situation
is different to Switzerland and the EEA
countries, which have never been members.
There is a lot of talk about competition
between financial centres on the continent
to lure business out of London,
yet Luxembourg’s messages seem to
be more accommodating than other
financial centres. Why is that?
First of all, Luxembourg does not want to
behave as if the UK had already left the EU.
The UK is a partner and we need to take full
consideration of that. The financial centre of
London is also the main partner for the international
financial centre in Luxembourg.
We want to continue that cooperation and
even develop it in the future, especially in
view of a changing legal framework.
Luxembourg’s goal is not to take away business
from London, but to find ways and
means to keep working together, whatever
the framework will be in the future.
On the day the UK leaves the EU, London will
still be one of the most important financial
centres in the world and there will still be good
bridges built between it and Luxembourg.
22
LG - Novembre 2016

“
Luxembourg’s goal is
not to take away business
from London, but to find
ways and means to keep
working together
”
Luxembourg has been doing business
with London for a long time. What do
the two financial centres have in common?
London and Luxembourg are truly international
financial centres, which are set
up to attract investors inside and outside
the EU. This is a common feature which is
evident in the way both our countries
have reacted to different initiatives proposed
by the EU Commission to regulate the
internal EU market and financial services
industry. It has been a concern for both of
us that whatever is done within the EU
must be compatible with non-EU countries.
In certain business areas, both our financial
centres are really complementary. In the
field of funds, for example, Luxembourg is
the location for international fund administration
and distribution. While these funds
are often managed in London, it is
Luxembourg that has the infrastructure,
the accounting, or risk management. This
division of labour has served us both well.
We need to keep that complementarity
even tomorrow. The way we achieve that
will depend on the final result of the negotiations.
Pierre Gramegna

Economie & finance
“
It would be
an incentive for the UK
to maintain close links
with the EU
”
What will be the main challenges
during the negotiations?
As a Finance Minister, I tend to focus on
things related to financial services, but this is
just one of many things.
Other factors include security, free movement
of labour and people, British citizens
living in the EU, EU citizens residing in the
UK, the list goes on…
part of the capital markets union, which is
one of the key projects to make the EU more
competitive in terms of financial services.
Fortunately, that project has been put on
rails already one year ago by the EU
Commission and I am very keen that the
CMU will be implemented as quickly as possible.
As the UK is part of the EU for at least
2.5 more years, I think a large part of the
agenda of the capital markets union will be
achieved by then.
For financial services though, the key issue
will be whether the UK maintains access to
the single market or not. Will there be full
access (unlikely), partial access (following
negotiations), or no access at all? It is very
hard to see a situation where the 27 remaining
member states allow the UK to keep
three out of the four freedoms (goods, services
and capital) but have restrictions on the
free movement of people. Finding the right
balance will be challenging.
Do you think many banks or asset
management companies are likely to
leave London?
London has a large and important financial
centre and I don’t see that changing.
Companies based in London will have to
adapt and will probably need to expand their
presence in the EU. That does not mean they
will leave London though - I see it as an optimisation
of their presence on the continent
rather than a closing down in London to
open up shop somewhere else.
Luxembourg might lose a marketfriendly
ally once Britain has left the
EU. What are your views on future
financial regulation in the EU?
We need to stay in close contact with the UK
on those issues that are close to both our
hearts. I think of all the Directives that are
If we achieve that, we will then have a very
interesting point of discussion. What will
happen with these common rules once the
UK leaves? The capital markets union will
broaden and deepen the EU single market
for capitals and it would be an incentive for
the UK to maintain close links with the EU.
Independently from Brexit, where do
you see the strongest growth for the
Luxembourg financial centre in the
future?
The strongest growth will be in FinTech and
in the fund industry. Both will continue to
grow in a major manner in the next few
months and years. The assets under management
figures in the fund industry have
been growing double digits since 2014.
FinTech is a field where Luxembourg has
been present historically with leading e-commerce
and e-payment companies and we can
build on that. Many FinTech companies are
looking at Luxembourg from the outside and
also players in Luxembourg are very excited
about that sector. That’s why the government
has decided to launch a Luxembourg
House of Financial Technology. I am looking
forward to inaugurate the LHoFT next year in
spring and even before that there will be
some softlaunch events.
LR
Source: Luxembourg for Finance
24
LG - Novembre 2016

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credit insurAnce, finAnciAL support

Economie & finance
La sonnette d’alarme d’une Union
européenne qui s’embourbe
«Le Brexit est un choc duquel nous pouvons apprendre» déclare Georges Bock, Head of Tax
chez KPMG Luxembourg. Selon lui, face aux incertitudes de la séparation, le Luxembourg
doit agir pour prendre le rôle d’une plateforme de rencontre entre les parties, en misant sur
des secteurs prometteurs et sans rater la digitalisation de son secteur public. Interview.
Face aux inquiétudes engendrées par le
Brexit, quel est votre message?
Dans une optique économique, le plus grand
problème actuel découlant du Brexit est l’incertitude
quant à l’évolution des relations
entre les deux parties. J’ai des doutes sur
l’éventualité d’une voie anglaise exceptionnelle.
Dans ses rapports avec l’Union européenne,
le Royaume-Uni suivra probablement
l’un des quatre modèles existant: celui de la
Norvège, intégré dans l’Espace économique
européen; celui de la Suisse, fait de négociations
bilatérales; le modèle NAFTA (North
American Free Trade Agreement) très commercial;
ou encorel’exemple turque, une association
économique avec union douanière.
L’un de ces quatre scénarii est le plus probable,
bien qu’on ne puisse encore totalement
exclure la possibilité d’un revirement politique
empêchant la concrétisation de ce divorce.
La sortie du Royaume-Uni est désormais une
réalité politique qui engendre des interrogations
des deux côtés de la balance. Londres
est, pour l’économie européenne, comme
l’huile pour un moteur. Vu que nos financements
proviennent majoritairement d’outre-
Manche, nous serons bientôt coupés de
cette impulsion. L’effet du Brexit sera donc
déplorable sur le continent au regard du
financement de son économie. Inversement,
la privation de l’accès au marché européen
posera de graves soucis au Royaume-Uni
et aux sociétés anglaises. Si elles désirent
continuer à servir leurs clients européens,
elles devront se déplacer. La problématique
du Brexit a donc deux facettes, conduisant
les acteurs concernés vers une situation que
je qualifierais de “lose-lose”.
Quel sera le rôle du Luxembourg sur
ce nouvel échiquier?
S’il est capable de saisir sa chance, le Grand-
Duché sera la plateforme où chacun se
retrouvera. Il apportera ainsi une solution
aux problèmes de l’UE et du Royaume-Uni,
en devenant leur lieu de rencontre.
Le danger face à cette opportunité serait un
excès de confiance qui nous pousserait à l’immobilisme.
Nous devons agir car d’autres pays
se montrent intéressés par ce rôle. De plus,
nous pourrions cibler les secteurs prometteurs,
qui ont une chance de fleurir dans le futur.
Nous devons être proactifs et jouer sur nos
forces. L’objectif n’est pas de délocaliser des
milliers d’emplois anglais vers le Luxembourg,
ce qui serait ingérable en matière d’infrastructures
pour notre petit pays! La stratégie à supporter
est de servir le marché européen pour
des intérêts plus lointains, par exemple ceux
de banques américaines ou japonaises qui
passaient précédemment par Londres pour
entrer sur ce marché. Cela n’implique pas de
déplacer les bureaux londoniens vers le
Luxembourg, tout en créant une situation
profitable pour notre économie.
Dans cet objectif, nous devons en particulier
travailler sur nos infrastructures, ce qui est
actuellement notre point faible. De plus, le
Luxembourg souffre d’un défaut de représentation:
il nous faut combattre le cliché
d’un pays «village» où rien ne se passe.
Al’opposé, nous disposons de beaux avantages:
notre “pole position” en finance, la présence
d’une large communauté internationale, une
qualité de vie très haute, notre proximité et
facilité de dialogue avec les “stakeholders”
comme le gouvernement ou les régulateurs…
Je pense que si nous faisons des efforts
sérieux – et nous les avons déjà entamés –
nous avons de belles chances de nous
mouler dans cette fonction de plateforme de
rencontre avec le Royaume-Uni.
Quels sont les créneaux qu’il faut viser
àcet escient?
Tout d’abord, il ne faut pas perdre notre
leadership européen en matière de fonds
d’investissement, un segment fortement
concurrentiel. Les autres domaines sur lesquels
se concentrer sont liés à la nouvelle économie
du digital: FinTech (technologie en service
financier) et RegTech (solution de conformité
par la technologie) et Data Management.
L’expression «Data is the new oil» doit
rencontrer un bel écho dans notre pays.
Cette stratégie ne doit cependant pas uniquement
trouver une oreille attentive auprès
26
LG - Novembre 2016

“
Remettre
uniquement la faute sur
le Royaume-Uni, c’est
se voiler la face sur nos
propres problèmes
”
du monde économique. Pour que cet élan
déploie toute son efficacité, il faut que le
gouvernement et les administrations soient à
la hauteur. D’ici cinq ans, toute entreprise sera
«tech» et le secteur public doit s’y préparer
afin d’êtrecapable d’encoredialoguer avec ces
sociétés, ainsi qu’avec le citoyen. Des administrations
modernes aux infrastructures dynamiques
sont un élément essentiel de la compétitivité
globale du pays. En ce sens, une législation
plus avant-gardiste est nécessaire car les
évolutions numériques ne concernent pas que
le monde économique. Le secteur public ne
doit pas passer à côté de sa révolution digitale.
Quelles sont les leçons à tirer pour
l’Union européenne?
Contrairement à ce qu’il se dit, les Anglais ne
sortiront pas de cette situation forcément
affaiblis. Dans un premier temps, ils subiront
les conséquences de leur choix. Mais dans
l’hypothèse d’un Brexit effectif, et après un
travail législatif colossal, ils se créeront de
nouvelles opportunités.
Robert Scharfe, CEO de la Bourse de
Luxembourg, a déclaré que le risque est
réel que les Anglais prennent le meilleur
des règlements de l’UE et se déchargent
du superflu empreint de la complexité
européenne, pour en garder l’essence.
Selon cette logique, le Royaume-Uni - centre
financier historique de l’Europe – se doterait
de lois teintées de l’esprit européen, performantes,
crédibles et soulagées des lourdeurs
politiques. On peut ainsi imaginer les Anglais
bénéficier de cette situation à moyen terme.
A vouloir tout réglementer, l’Union européenne
en fait parfois trop et s’attache à ses
propres chaînes. Résultat: sur certains
segments, l’UE est lente, peu compétitive et
risque de voir d’autres Etats vouloir quitter
l’aventure. Réguler intelligemment, sans
lourdeur et dans un esprit raisonnable: voilà
la leçon à retenir pour les Etats membres.
Le départ du Royaume-Uni doit être une
sonnette d’alarme face à une certaine UE qui
Georges Bock
s’embourbe, qui ne se remet pas en
question, qui voit ses préoccupations trop
éloignées du peuple et du monde économique.
Le Brexit est un choc duquel nous pouvons
apprendre: remettre uniquement la faute sur
le Royaume-Uni, c’est se voiler la face sur
nos propres problèmes.
KPMG Luxembourg
39, avenue John F. Kennedy
L-1855 Luxembourg
Tél.: 22 51 51 1 • Fax: 22 51 71
info@kpmg.lu
LG - Novembre 2016
27

Economie & finance
Exporter en toute sécurité
S’il semble aisé d’exporter ses services et produits dans des pays voisins, la grande
exportation et ses incertitudes effraient plus d’une entreprise grand-ducale.
Heureusement, le guichet unique du gouvernement destiné aux exportateurs est là pour
rassurer, guider, inciter et protéger les sociétés qui désirent se lancer sur le marché mondial.
Interview de Simone Joachim, secrétaire générale de l’Office du Ducroire (ODL),
l’agence luxembourgeoise à l’exportation.
“
La majorité
des engagements que
nous avons concernent
l’Inde, la Russie et la
Corée du Sud
”
Quelle est la situation du Luxembourg
au regard des exportations à l’étranger?
Notre pays possède une économie très
ouverte. Le commerce extérieur est un secteur
clé pour les entreprises qui doivent développer
leurs activités à l’étranger si elles veulent être
compétitives. La grande majorité des exportations
au départ du Grand-Duché est envoyée
vers d’autres Etats de l’Union européenne, en
particulier vers les pays voisins tels que
l’Allemagne ou la Belgique. Ce marché est
généralement couvert par le secteur des assurances
privées, ce n’est donc pas une prérogative de
l’ODL. L’Office du Ducroire est plutôt tourné
vers les pays situés sur d’autres continents,
pour une grande part moins développés.
Ce sont des lieux où les risques politiques sont
plus élevés et où nous pouvons pleinement
exercer notre rôle de filet de sécurité pour les
entreprises grand-ducales. Actuellement, nos
concentrations de risques les plus importantes
se situent en Inde, en Russie et en Corée du
Sud.
Vous définissez l’ODL comme un filet
de sécurité pour les entreprises qui
souhaitent exporter. Pouvez-vous
expliquer cette comparaison?
Créé en 1961, l’ODL est une institution publique
dont l’objectif est de supporter l’économie
internationale et les relations financières, dans
l’intérêt du Luxembourg. Notre mission première
est l’assurance-crédit, c’est-à-dire que
nous protégeons les compagnies luxembourgeoises
contre le risque de non-paiement de
leurs clients situés à l’étranger, surtout dans des
pays lointains avec lesquels la communication
ou la confiance est parfois plus difficile à établir.
D’une part, nous analysons la fiabilité de ces
partenaires étrangers. Grace à notre longue
expérience, à nos bases de données et à nos
nombreux partenariats, nous dressons le bilan
des risques encourus. Sur cette base, nous établissons
des limites de crédit. De plus, en cas
de non-paiement, nous nous occupons du
recouvrement et le cas échéant nous indemnisons
les créances ouvertes. D’autre part, nous
effectuons une forme de veille en suivant ces
clients d’exportateurs luxembourgeois. Si nous
sommes alertés que leur comportement évolue
négativement, nous réduisons la limite de
nos crédits, les suspendons ou même parfois
les résilions. Grace à nos analyses et notre surveillance,
les entreprises exportatrices sont rassurées
et prêtes à se lancer sur des marchés
qu’elles n’envisageaient pas de prime abord.
Quelles sont vos autres services?
En 2002, nous avons obtenu une nouvelle
mission de la part du gouvernement: l’aide à
l’exportation des biens et services. Auparavant,
cette tâche était divisée entre le ministère des
Affaires étrangères et le ministère de l’Economie…
Une situation compliquée qui engendrait des
28
LG - Novembre 2016

quiproquos réguliers. Les aides furent donc
regroupées sous notre responsabilité, et attribuées
à un Comité pour la promotion des exportations
luxembourgeoises, le COPEL. Il se réunit
une fois par mois et a pour objectif d’optimiser
ces incitants financiers à l’exportation.
Une aide attribuée à travers le COPEL prend la
forme soit d’un remboursement partiel des
coûts; soit d’une avance remboursable sous
certaines conditions. Son montant peut atteindre
200.000 euros sur trois ans, ce qui la rend très
intéressante pour les PME en particulier.
Populaires, 670 demandes d’aide ont été
introduites en 2015, la plupart concernaient le
remboursement de frais de participation à des
foires à l’étranger. Par ailleurs, le COPEL contribue
aux dépenses en création de matériels promotionnels
comme des brochures, des films
publicitaires ou encore des vidéos sur internet.
Il soutient également la traduction de contenu
web quand une société souhaite s’engager sur
un nouveau marché. Le support financier à
l’exportation peut aussi avoir trait à des études
de marché, des brevets ou des certificats nécessaires
àl’exportation d’un produit. Le COPEL est également
habilité à intervenir pour soutenir une entreprise
qui répond à un appel d’offre à l’étranger,ou
encore pour aider une compagnie qui ouvre un
bureau de représentation dans un pays lointain.
Ce sont nos deux principaux produits. Mais
nous faisons également de l’assurance-crédit
pour des biens d’équipements ainsi que de
l’assurance d’investissements à l’étranger.
Les investissements portent soit sur des
participations en capital, soit sur des prêts;
et nous les couvrons contre les risques politiques
(expropriation, guerre, …). Par ailleurs,
depuis 2015, nous offrons un produit destiné
aux banques: l’ODL participe à l’émission de
garanties en faveur du client de l’exportateur
luxembourgeois. Dans le futur, nous souhaitons
encore élargir notre gamme de produits, en
mettant en place diverses autres assurances
liées à l’exportation.
Un bilan pour vos 55 ans d’existence?
L’ODL a pris une belle ampleur cette dernière
décennie. D’année en année, nos produits
remportent de plus en plus de succès.
En 2015, nous avons payé plus de 12 millions
d’euros d’indemnités, et nous savons que ce
chiffre sera encore plus élevé pour 2016.
Au cours de la même année dans notre rôle
d’assureur-crédit public, nous nous sommes
engagés à hauteur de plus de 500 millions
d’euros dans l’assurance de nouvelles transactions.
Simone Joachim
Cela prouve que nous jouons un rôle très
important auprès des entreprises du pays.
Sans notre aide, beaucoup d’entre elles
n’envisageraient pas la grande exportation.
Notre importance est avérée, notamment en
matière de maintien de l’emploi à travers
le pays. N’oublions pas que, même si
l’économie se porte bien ici, la situation à
l’international est peu stable. Les conflits au
Moyen-Orient ou les diverses sanctions
internationales envers la Russie génèrent une
certaine incertitude. Plus proche de nous, la
situation économique grecque a fait fuir les
assureurs-crédits privés, laissant les compagnies
exportatrices sans aucune couverture.
Nous avons dû rapidement nous adapter à la
situation et prendre le relais afin que ces
entreprises conservent leurs relations
commerciales… Je suis convaincue que notre
présence et notre souplesse sont indispensables
aux entreprises exportatrices de ce pays.
ODL - Office du Ducroire
Luxembourg Export Credit Agency
14, rue Erasme • L-1468 LUXEMBOURG
Tél.: 28 85 54 1 • Fax: 288 554 99
www.odl.lu
LG - Novembre 2016
29

Economie & finance
Réfléchir pour mieux agir
Le budget base zéro (Zero-based budgeting) est une technique budgétaire qui vise une
allocation des ressources de la manière la plus efficace possible. Il s’agit de repenser de façon
stratégique chaque dépense afin d’allouer uniquement les budgets nécessaires pour atteindre
ses objectifs. Cette technique qui a vu le jour au début des années 70 aux Etats-Unis et qui
connaît aujourd’hui une renaissance, permet de réduire considérablement le coût des frais de
fonctionnement. «Les gains réalisés peuvent être ensuite alloués au cœur de métier mais
également au recrutement et dans le bien-être du personnel», Interview de Pierre Mangers,
associé intervenant dans le conseil auprès des PME et leader du secteur public chez EY.
Aqui profite le budget base zéro?
Le budget base zéro (BBZ) peut s’appliquer à
tous les secteurs d’activités dans le but de
mieux maîtriser les frais de fonctionnement.
Nous avons observé dans plusieurs cas que la
complexité administrative des principales
fonctions de support (de la gestion
financière, des ressources humaines ou de
l’informatique) peut occasionner une
augmentation quasi incontrôlée des frais de
fonctionnement d’une entreprise, se situant
entre 4 et 12% du chiffre d’affaires.
Les frais de fonctionnement élevés des entreprises
représentent cependant un véritable
frein à l’investissement et notamment dans
les nouvelles technologies informatiques qui
sont pourtant indispensables pour s’adapter
àl’ère du numérique.
Grâce à la méthodologie BBZ, une entreprise
pourra justement trouver une partie ou
l’ensemble des moyens financiers nécessaires
pour assurer sa pérennité future.
EY assiste les directions des entreprises à identifier
les éléments susceptibles de réduirela complexité
administrative des fonctions de support et de se
focaliser uniquement sur les activités à haute
valeur ajoutée (par exemple la gestion des compétences
du personnel au sein de la fonction
RH) et d’automatiser par un algorithme les
activités à valeur ajoutée moins élevée (par
exemple la gestion de l’absentéisme).
Contrôler les frais de fonctionnement
afin de libérer des gains de gestion
pour investir dans le cœur du métier…
mais quelle est la méthode du BBZ?
Si un budget classique tient généralement
compte des années précédentes, le BBZ ne
tient pas compte des ajustements annuels et
propose de repartir à zéro comme le fait une
startup. Il s’agit de définir les besoins par
département et plus précisément les ressources
indispensables consommées par les activités
utiles et nécessaires pour atteindre les objectifs
opérationnels d’un département, et ce en
lien avec les objectifs stratégiques de l’entreprise.
Cette méthode de segmentation des
activités permet de dresser un tableau précis
des ressources disponibles en interne. En se
concentrant sur les besoins utiles et nécessaires,
il est possible de réaliser des réductions
qui peuvent atteindre 30 % des frais de
fonctionnement.
Le comportement est aussi un élément à
considérer et les conférences téléphoniques
ou visioconférences peuvent se substituer aux
voyages d’affaires par exemple. Le BBZ ne
saurait néanmoins se résumer à l’ajustement
des ressources aux activités utiles et nécessaires,
c’est une méthode qui s’inscrit plus largement
dans un processus de réflexion stratégique.
C’est par conséquent en se posant des
questions simples que l’on arrive à travailler
mieux avec moins de ressources et c’est là,
tout le charme de cette solution.
Le BBZ est-il bénéfique pour les PME?
Cela peut s’appliquer à toutes les entreprises
et notamment aux PME qui n’ont pas nécessairement
prêté suffisamment d’attention à
l’évolution de leurs frais de fonctionnement
suite au développement de leurs fonctions
de support. Des frais de fonctionnement
au-delà de 8% du chiffre d’affaires dans une
conjoncture qui nécessite des investissements
est paradoxal. Les gains réalisés peuvent
alors être mobilisés pour l’acquisition d’une
nouvelle machine, dans les compétences et
le bien-être des ressources humaines, dans
le numérique ou pour résumer, dans ce qui
sert le cœur du métier.
Cette méthode est-elle transposable au
secteur public?
Elle l’est d’autant plus lorsqu’on sait que les
gains réalisés peuvent être au moins aussi
importants que dans le secteur privé. La revue
systématique des dépenses publiques relève
d’une décision politique qui est plus facilement
applicable en période de croissance et
de stabilité. La nécessité d’un changement en
30
LG - Novembre 2016

temps de crise crée un sens d’urgence et ne
laisse pas d’autrechoix que de l’accepter; il est
donc important de réaliser cet exercice lorsque
nous en avons les moyens, écartant les tensions
et la précipitation des temps de crises.
Les administrations contribueraient à faire
encore un meilleur usage du denier public et
les gains réalisés pourraient être orientés
davantage vers les projets stratégiques pérennisant
la richesse de notre pays.
Quels en sont les bénéfices?
Une fois les gains de gestion identifiés, il
revient aux dirigeants de l’entreprise ou
respectivement aux décideurs politiques,
de faire le choix du réinvestissement.
Cette décision managériale doit s’inscrire
dans un processus de réflexion stratégique
qui dépasse largement le simple montant des
gains libérés.
Notre cabinet a acquis une grande technicité
dans le BBZ et a développé comme par
accompagnement, une qualité de modérateur
dans les dialogues entre les actionnaires,
les dirigeants et le personnel. La motivation
de tous les employés est intrinsèque à la
réussite du BBZ qui peut être un levier de
financement du bien-être du capital humain.
EY Luxembourg apar exemple impliqué son
personnel au préalable de la conception de
son bâtiment, ce qui nous a permis d’optimiser
nos modes de travail.
D’un point de vue plus large, la majorité des
entreprises ne réagit aux mutations uniquement
lorsqu’elles y sont contraintes, le BBZ
permet à l’inverse d’anticiper l’impact de la
prochaine crise sur le cœur du métier et de
générer alors, de nouveaux souffles pour se
préparer au futur.
Propos recueillis par Julien Brun
“
La nécessité d’un
changement en temps de
crise crée un sens d’urgence
et ne laisse pas d’autre choix
que de l’accepter; il est
donc important de réaliser
cet exercice lorsque nous en
avons les moyens
”
Pierre Mangers
LG - Novembre 2016 31

Economie & finance
Une banque de référence
pour les entreprises
Entreprises et institutionnels trouvent, au sein d’ING Luxembourg, un département qui
leur est dédié. Alliant les impératifs de l’économie réelle avec ceux du monde financier,
et soutenu par un réseau international implanté dans plus de 40 pays, le Wholesale
Banking d’ING Luxembourg et ses 65 collaborateurs trouvent toujours des solutions
adaptées pour ses clients. Interview de Damien Degros, Head of Wholesale Banking.
“
Nous renforcerons
notre capacité à délivrer
des services de qualité,
en nous appuyant sur
notre offre digitale
”
En quoi consiste le département
Wholesale Banking?
C’est la banque des entreprises et des institutionnels.
Nous offrons nos services aux
PME grand-ducales, aux groupes locaux et
internationaux, aux institutions financières
comme les compagnies d’assurances ou les
fonds d’investissement et à encorebien d’autres.
Le département est composé de cinq équipes
dédiées aux clients. Pour commencer, nous
avons une équipe qui s’occupe du financement
de projets immobiliers, équipe qui est en
contact avec les secteurs de la construction et
de l’immobilier.Ensuite, nous offrons une activité
réservée aux sociétés de type “Private Equity”,
en leur fournissant des services bancaires adéquats.
Nous servons les fonds d’investissement,
en jouant pour eux le rôle de banque dépositaire.
Par ailleurs, les compagnies d’assurances se
tournent vers nous pour le même type de
services. Une équipe importante est dédiéeaux
entreprises multinationales et locales et apour
mission d’accompagner ses entreprises dans
leur développement international. Et enfin,
nous servons les PME, principalement à capital
luxembourgeois, qui proviennent de tous
secteurs: le transport, le milieu associatif,
l’agroalimentaire, la distribution, etc.
En parallèle, nous offrons à nos clients
quatre catégories de produits et services.
Tout d’abord, nous leur proposons une gamme
complète de possibilités de financement: crédit,
leasing, financement d’acquisition,… Notre
deuxième catégorie comprend le “payment &
cash management” qui intègre l’ouverture de
comptes, la gestion des flux et des dépôts.
Troisièmement, nous avons une offre “custody
& securities” via laquelle nous gardons des
actifs pour le compte de compagnies d’assurances
ou de fonds. Et enfin, dernière catégorie:
les produits et services proposés par notre
salle de marché qui développe des produits de
couverture, comme des produits de couverture
de taux ou encore des opérations classiques de
change. Ces quatre activités représentent ce
qu’une banque peut offrir de plus efficace à des
entreprises – luxembourgeoises ou internationales
– afin que celles-ci déploient une activité
locale au Grand-Duché.
Quelle en est la particularité?
Par rapport à nos concurrents, notre taille, plus
légère nous permet d’être souples et de proposer
des services avec une flexibilité qui plaît aux
clients professionnels. Notre principale particularité
sur le marché tient du fait que nous sommes
la seule banque à lier deux segments
généralement distincts: l’économie réelle et le
monde financier. Le département est totalement
intégré au niveau des services proposés.
Ce regroupement représente une force pour
32
LG - Novembre 2016

nos clients et pour la banque. Cette intégration
permet à notre clientèle de bénéficier de services
spécialisés qui ne leur sont généralement
pas adressés; et implique pour nous de n’avoir
qu’une seule stratégie commerciale efficace.
Votre plus grand atout?
Notre capital humain. Quand j’ai pris la tête de ce
département il y a neuf ans, nous étions moins de
30. Aujourd’hui composé de 65 collaborateurs, le
Wholesale Banking est un département complet
dans lequel nous continuons d’investir.
Mes collaborateurs sont luxembourgeois,
français, belges, allemands, néerlandais et
russes. Six nationalités, pour une douzaine
de langues: nous affichons un profil international
pour nous adapter aux entreprises
présentes au Luxembourg. De plus, le niveau
de formations des collègues est élevé. Ce qui
nous intéresse dans leur profil, c’est leur
capacité de compréhension et leur capacité
d’adaptation au vu de la diversité des activités
que nous couvrons et avec lesquelles nous
devons jongler quotidiennement.
Quelle est votre stratégie pour l’avenir?
Dans notre relation clientèle, nous souhaitons
devenir “primary bank”, c’est-à-dire la banque
préférée de nos clients. Nous ne désirons pas
être la plus grosse institution du pays, mais
une référence lorsqu’un client doit réaliser une
opération importante.
Il est une spécificité sur laquelle nous devons
insister à l’avenir: c’est notre présence à la fois
dans l’économie réelle (PME, grands groupes
et real estate) et dans le secteur financier
(fonds, compagnies d’assurance, corporate
services). Il nous faut continuer à servir ces
marchés de façon complémentaire.
Le troisième axe est notre approche directe,
digitale. Elle implique, pour les services transactionnels
simples, de privilégier un modèle
numérique, laissant à nos collaborateurs
davantage de temps pour offrir à nos clients
des services à valeur ajoutée. Le développement
de cette approche digitale permet à nos
employés de se pencher alors au maximum
sur des activités plus importantes pour la
clientèle. Ainsi, nous renforçons notre capacité
à délivrer des services de qualité.
Votre réseau international est développé
àtravers plus de 40 pays en Europe,
Asie et Amérique. Quels avantages vous
apporte-il?
L’intérêt d’un tel déploiement est double. Pour
les investisseurs qui viennent de l’étranger,
Damien Degros
notre nom faisant écho à une structure internationale
est rassurant. C’est un bel avantage
que nous avons sur les banques locales.
Cependant, cet atout de marque internationale
n’existe plus dès qu’il s’agit d’entreprises du
marché domestique. Pour les sociétés luxembourgeoises,
notre réseau trouve son intérêt
dans sa capacité à offrir des services à travers les
différents pays dans lesquels ING est présent.
En effet, le marché grand-ducal est étroit: les
acteurs locaux ont généralement des contacts
vers l’Allemagne, la Belgique, France… Et nous
les servons également sur ces territoires voisins.
Le troisième avantage de ce réseau est
l’échange de compétences. Chaque lieu
développe des expertises propres, sur des
segments pour lesquels il existe un marché et
une masse critique. Par exemple, ING au
Grand-Duché est spécialisée dans les aspects
“securities” et “private banking”. Lorsqu’un
client a un besoin particulier, nous appelons à
l’aide un spécialiste d’une autre entité d’ING
et bénéficions ainsi directement de l’expertise
de là où elle est la plus développée.
ING Luxembourg
Wholesale Banking
52, route d'Esch • L-2965 Luxembourg
Tél.: 44 99 27 30
www.ing.lu
LG - Novembre 2016
33

Economie & finance
Embaucher ou
proposer une expérience?
Bientôt centenaire, la banque BGL BNP Paribas n’a eu de cesse de muter afin de s’adapter
aux exigences des évolutions économiques, jusqu’aux modes agiles prônés d’aujourd’hui.
Patrick Gregorius, directeur des ressources humaines pour l’ensemble des entités du
Groupe BNP Paribas au Luxembourg, aborde dans cette interview l’impact de ces changements
en matière de recrutement, fidélisation de talents, burnouts et fin de carrière.
Au 1 er mars, vous avez reçu la certification
"Top Employer Luxembourg 2016".
Selon vous, pourquoi BGL BNP Paribas
mérite-t-elle cette récompense?
BNP Paribas avait déjà été certifiée "Top
Employer" dans d’autres pays dans lesquels le
Groupe est présent. Vu notre environnement
de travail et notre politique RH qui font de
nous un excellent employeur, il n’y avait
aucune raison que le Luxembourg n’y
prétende pas. Je parle notamment de notre
flexibilité d’horaire de travail, de la possibilité
d’acheter des jours de congés ou de prendre
des congés sans solde, de notresalle de fitness,
de notre crèche, de notre conciergerie ou
encore de nos divers espaces de restauration.
L’objectif principal de cette certification est de
faire prendre conscience à chacun que nous
offrons ce qui est nécessaire en matière de
confort et de bien-être. Nous cherchons à
offrir un cadre qui permette au collaborateur
de se sentir bien sur son lieu de travail. L’un
des résultats d’une telle approche est que
nous avons un turn-over très faible. Nous le
constatons par ailleurs annuellement via
notre Global People Survey: un nombre
infime de nos collaborateurs répondent
positivement à la question «envisagez-vous
de quitter le Groupe BNP Paribas?».
Quels sont les grands défis que vous
rencontrez en matière de recrutement?
Le recrutement a subi des bouleversements
importants ces dernières années. Nous recrutons
moins aujourd’hui, mais les profils
recherchés sont plus spécifiques.
Le premier défi est de trouver des personnes
qui disposent des compétences dont nous
avons besoin aujourd’hui… Mais surtout
dont nous aurons besoin dans le futur, et ce,
alors que certains jobs de demain n’existent
pas encore.
Le second défi est d’attirer les jeunes vers un
secteur qui peut parfois avoir mauvaise
presse; perçu comme trop compliqué et peu
créatif. Pourtant, les attentes de nos clients
nous poussent à nous dépasser, en matière
d’ouverture et d’idées novatrices, dans un
monde de plus en plus digital.
Mais malgré cela, le secteur financier a tendance
à souffrir d’un défaut de représentation
auprès des jeunes. Pour y pallier, nous sommes
notamment en train de revoir la façon dont
nous rédigeons nos offres d’emploi. Autant
hier encore vous y trouviez «Voilà ce que nous
attendons de vous»; autant aujourd’hui vous y
voyez «Voilà ce que nous vous proposons».
Votre recette pour fidéliser les talents?
Notre objectif est qu’à chaque étape, l’expérience
soit la meilleure possible pour celui
qui nous rejoint. Dès le premier jour, il doit avoir
le sentiment d’avoir fait le bon choix.
Nous revoyons par exemple notre processus
d’ “On Boarding” car veiller à ce qu’un
nouveau collaborateur se sente bien dès le
début est impératif pour créer un sentiment
d’inclusion. Pour un accueil réussi, il faut au
collaborateur connaîtrel’employeur,ses valeurs
et ses méthodes afin de s’intégrer rapidement
dans une position d’efficacité effective. Il faut
qu’il se sente bienvenu et surtout utile.
Epuisement professionnel: comment
l’éviter?
Mon principe est simple: personne ne se
rend au travail pour en tomber malade. Nous
devons donc nous assurer que la stratégie en
place ne mette pas inutilement le collaborateur
sous pression. Aucun modèle économique
n’amène à des résultats productifs par le
stress. Bien entendu, une pression positive
peut être bénéfique, si seulement elle est
encadrée par un management responsable,
des “feedbacks” réguliers et une mise en
lumière des atouts de chacun.
34
LG - Novembre 2016

“
La tendance du métier RH
est moins d’être un chasseur
de talents, mais plutôt un
créateur d’expérience client
”
En tant que département des ressources
humaines, notre responsabilité est de concevoir
un cadre grâce auquel ce risque d’épuisement
professionnel est le moins important possible.
Une atmosphère de confiance qui permet
d’œuvrer dans le respect de tous diminue
certainement la perception de pression que
peuvent subir les collaborateurs. Le burnout
ne dépend cependant sans doute pas exclusivement
de facteurs professionnels et ses
causes peuvent être multiples.
Et les fins de carrières?
Le malheur, c’est lorsque les gens y aspirent
et ont le sentiment que leur vie ne commence
qu’à la retraite! Selon nous, la fin de
carrière est le synonyme d’un projet achevé.
Le départ doit être marqué par de la fierté du
travail accompli et le sentiment d’avoir transmis
ses connaissances, dans une impression
de continuité avec ceux qui restent.
Nous souhaitons insister sur les notions de
coaching par des personnes en fin de
carrière, qui n’assument pas forcément leurs
responsabilités opérationnelles jusqu’au
dernier jour, et peuvent accompagner ceux
moins expérimentés, pour les faire évoluer.
Un mot sur votre département?
Notre équipe de 60 personnes s’occupe non
seulement des 2.300 personnes employées
par BGL BNP Paribas, mais au total des 3.800
qui travaillent pour le Groupe BNP Paribas
sur le territoire. Recrutement, paiement des
salaires, définition des avantages, nous
n’externalisons aucune activité. Nous avons
également un service HR Information
Management qui se concentre sur les procédés
traitant d’informations concernant nos
collaborateurs. C’est un angle très important
car si nous voulons bien les servir, il nous faut
bien les connaître. Dans un monde de plus
en plus agile, rassembler ces données
souvent éparpillées afin de les utiliser au jour
le jour est essentiel. Ainsi, nous étudions le
parcours de nos collaborateurs - du recrutement
àla retraite en passant par les promotions ou
la mobilité, en local ou à l’étranger. Cela
nous permet de redéfinir la façon dont nous
gérons les ressources humaines, au service
du collaborateur. Nous créons de la valeur
ajoutée grâce à la connaissance de l’humain
dans l’entreprise.
Patrick Gregorius
La tendance du métier RH est moins d’être un
chasseur de talents, mais plutôt un créateur
d’expérience client via la satisfaction du
collaborateur.Notre métier évolue, conséquence
naturelle des modes plus agiles des organisations,
moins figées que par le passé. Nous raisonnons
plutôt par missions dans notre définition de
l’emploi, ce qui exige une certaine souplesse
du collaborateur, et une plus grande réactivité
de l’employeur.
BGL BNP Paribas
50, avenue J.F. Kennedy • L-2951 Luxembourg
Tél.: 42 42 20 00 • Fax: 42 42 20 01
www.bgl.lu
LG - Novembre 2016
35

Economie & finance
Financement de la lutte contre
le changement climatique, les fonds
d’investissement ont un rôle clé à jouer
Le financement de la lutte contre le changement climatique nécessite des moyens financiers
de plusieurs centaines de milliards d’euros. Les fonds d’investissement constituent un
véhicule essentiel pour catalyser les investissements requis. S'appuyant sur l’expérience
acquise dans le secteur des investissements responsables, dans lequel le Luxembourg
est un champion européen, l’ALFI s’efforce de promouvoir activement le rôle crucial que
l’industrie des fonds d’investissement peut jouer dans ce contexte.
“
Pour développer
le secteur de l’investissement
responsable, il faut
mettre l’accent sur la
simplicité, la transparence
et l’intégrité
”
L’accordconclu dans le cadrede la conférence
COP 21 des Nations Unies sur le climat àParis
en décembre 2015 reconnaît le besoin de
mobiliser 100 milliards de dollars par an
jusqu’en 2020 pour financer à la fois des
projets destinés à atténuer les effets du
changement climatique (afin d’aider les pays
les plus concernés, par exemple par
l'élévation du niveau de la mer ou la
désertification) et des projets pour réduire
les émissions de gaz à effet de serre. Il n’y a
pas de doute que ce montant est largement
sous-estimé.
Les moyens financiers doivent provenir
d’une variété de sources, publiques et
privées, bilatérales et multilatérales, et les
instruments financiers à déployer devront
couvrir l’ensemble des instruments disponibles,
qu’il s’agisse de donations, d’investissements
ou même de prêts.
Dans sa communication sur le marché unique
européen des capitaux, la Commission européenne
souligne l’importance de stimuler les
investissements en technologies propres et
leur développement, de faire en sorte que le
système financier soit à même de financer
durablement la croissance à long terme et de
contribuer à bâtir «une économie à faibles
émissions de carbone et résiliente au changement
climatique».
Les fonds d’investissement constituent des
instruments essentiels dans ce contexte. Ils
mettent en relation les investisseurs de plus
en plus nombreux désireux de s’engager
dans la lutte contre le changement climatique
avec les différentes opportunités d’investissement
qui résultent de ce changement
climatique.
L’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement
est bien placée pour faire avancer
les fonds pour le climat. Le Luxembourg
est déjà le premier domicile européen pour
“fonds d’investissement responsables”,
c’est-à-dire àla fois des fonds d’investissement
porteurs d’impact visant des retombées
environnementales ou sociales et des fonds
traditionnels à investissements plus larges
mais appliquant des critères environnementaux,
sociaux et de gouvernance (“ESG”)
lors de la sélection de leurs investissements.
Un grand nombre de fonds d’investissement
actifs dans le secteur de l’environnement,
avec des stratégies d’investissement allant de
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LG - Novembre 2016

l’efficacité énergétique et des énergies
renouvelables jusqu’à la gestion forestière
durable et l’agriculture, ont déjà été créés au
Luxembourg. Ils profitent de la possibilité de
concevoir un fonds d’investissement luxembourgeois
de manière à ce que la structure
de son capital et la distribution des bénéfices
qu’il réalise réponde aux demandes à la fois des
investisseurs publics, privés et institutionnels,
ce qui permet de combiner des ressources
publiques et privées afin d’atteindre l’effet
de levier financier requis.
L’expertise acquise au fil des années par l’industrie
luxembourgeoise des fonds d’investissement
en matière de mise en place de fonds
d’investissement structurés s’avère très précieuse
dans ce contexte. Une bonne partie de
cette expertise a été acquise il y a plusieurs
années déjà avec les fonds microfinance, secteur
dans lequel le Luxembourg est un des
leaders mondiaux. Ce succès pourrait très
bien être dupliqué dans le financement de la
lutte contre le changement climatique.
Le “European Responsible Investing Survey”
de l’ALFI a montré que le marché actuel de
l’investissement responsable continue à être
alimenté par des investisseurs institutionnels
comme des compagnies d’assurance ou des
fonds de pension. Cependant, suite à la
COP21, un nombre croissant d’investisseurs
–àla fois institutionnels et privés – semble
exprimer un intérêt pour des fonds d’investissement
ayant un impact direct sur l’environnement.
En même temps, on constate
une pression de plus en plus grande sur les
gestionnaires d’actifs d’observer des critères
environnementaux dans leurs stratégies d’investissement
plus classiques.
Source photo ALFI
Pour développer le secteur de l’investissement
responsable, il faut mettre l’accent sur
la simplicité, la transparence et l’intégrité.
Ceci est vrai non seulement pour les fonds
pour le climat, mais également pour les
autres fonds d’investissement à impact et
pour les fonds ESG en général. L’investisseur
doit avoir l’assurance que son argent est
investi conformément à ses attentes.
Des initiatives de certification comme
LuxFLAG visent à rassurer les investisseurs
sur la façon selon laquelle sont investis leurs
placements. En même temps, les fonds d’investissement
mettent davantage l’accent sur
le reporting extra-financier et informent leurs
investisseurs sur l’impact concret qu’ont eu
les projets dans leurs portefeuilles.
Enfin, il est important que les gouvernements
aident les gestionnaires d’actifs plus
petits et innovateurs en matière de financements
relatifs au climat.
Ils peuvent le faire en encourageant les
acteurs privés à participer à des projets innovants
en offrant des garanties, en assumant
les premières pertes, en mettant en place des
services “incubateurs” ou même en accordant
des avantages fiscaux spécifiques.
Etant donné l’importance que revêt la lutte
contre le changement climatique pour nous
tous, l’ALFI stimule de manière proactive la
contribution de l’industrie des fonds d’investissement
aux efforts conjoints.
Communiqué par Jean-Jacques Picard,
Senior Communications Manager, ALFI
LG - Novembre 2016
37

Coverstory
Depuis la naissance du lion
La Chambre de Commerce est créée en 1841, sous le règne du Roi Grand-Duc
Guillaume II. Deux ans seulement après son indépendance, le Luxembourg doit déjà
faire un choix déterminant pour son avenir politique et économique. Le tout nouveau
Grand-Duché doit-il rejoindre l’union douanière allemande (Zollverein) ou faut-il
plutôt négocier un arrangement avec la Belgique et les Pays-Bas? Alors que la question
divise les 21 industriels, commerçants et banquiers qui constituent l’Assemblée
Plénière de la toute jeune Chambre de Commerce, Ferdinand Pescatore, son premier
président, estime que le «Zollverein» constitue la meilleure option. Guillaume II suit
son avis tout en s’assurant de la liberté d’exporter le minerai de fer vers la Belgique.
Interview de Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de Commerce.
“
Plus
les sujets de discussions
sont conflictuels, plus nos
efforts pour trouver un
consensus sont importants
car chacun est conscient
qu’il en va de l’intérêt
économique général
”
En parcourant l’histoire de la Chambre
de Commerce, on s’aperçoit qu’elle est
comme intrinsèquement liée à l’histoire
du pays…
…c’est parce que nous sommes un partenaire
et un interlocuteur privilégié du gouvernement
depuis 1841. La Chambre de Commerce a,
depuis sa création, la mission d’émettre des
recommandations et d’accompagner les
entreprises. Guillaume II avait compris qu’un
petit pays venant tout juste d’accéder à son
indépendance, et pauvre de surcroît, ne pouvait
se développer sans une économie dynamique
avec des entreprises qui réussissent.
C’est pourquoi deux semaines avant la première
Constitution du pays, et avant la création
du Conseil d’Etat, il a institutionnalisé un
porte-parole attitré des entreprises.
Depuis le choix du «Zollverein» qui s’est avéré
être le bon, la Chambre de Commerce n’a eu
de cesse de conseiller les gouvernements sur
des décisions stratégiques. La Chambre apar
exemple su convaincre de tout l’intérêt que
représentait la présence du Luxembourg à la
première exposition universelle de Londres en
1851. Nous avons aussi toujours appuyé les
différentes phases d’intégration de l’Union
européenne, que ce soit l’UEBL (l’Union économique
belgo-luxembourgeoise), le Benelux ou
encore la Communauté européenne et bien
évidemment l’introduction de la monnaie unique.
Peut-on parler d’une culture du dialogue?
Je pense en effet que le dialogue fait partie
intégrante de l’ADN de notre institution et
c’est ce qui la distingue des fédérations ou
associations professionnelles qui privilégient
davantage des revendications sectorielles
spécifiques. C’est parce que nous devons
défendre l’intérêt économique général de
nos ressortissants que nous avons développé
cette remarquable capacité de trouver un
consensus entre les différents secteurs de
notre économie.
38
LG - Novembre 2016

L’Assemblée Plénière de la Chambre de
Commerce avec ses 25 membres élus représente
tous les secteurs d’activités (à l’exception
de l’artisanat qui a sa propre chambre).
Cette représentativité assure la crédibilité et la
légitimité de la Chambre de Commerce. Les
avis ou recommandations que nous émettons
émanent du terrain et reflètent les positions
consensuelles des entreprises membres. Plus
les sujets de discussions sont conflictuels, plus
nos efforts pour trouver un consensus sont
importants car chacun est conscient qu’il en
va de l’intérêt économique général.
Nous sommes à la fois le porte-parole des
entreprises et le partenairedu gouvernement;
cela implique que nous devons parfois critiquer
les positions du gouvernement, mais
toujours de manière factuelle et constructive.
Nous sommes la courroie de transmission
entre les entreprises et le gouvernement.
Proche du terrain, nous rassemblons les
doléances et critiques que nous faisons
remonter sous forme d’avis circonstanciés, de
propositions, de recommandations et d’analyses
fouillées, qui se basent souvent sur les
meilleures pratiques identifiées à l’étranger.
Les 175 ans sont aussi l’occasion de
promouvoir le Grand-Duché…
Nous voulions mettre en avant notre rôle historique
dans le développement économique
du pays. Rester proactif afin de mieux anticiper
et préparer les changements est fondamental
pour réussir dans le futur. L’économie connait
actuellement des mutations profondes auxquelles
nos entreprises doivent s’adapter. D’où
notre participation à l’étude Rifkin (intitulée,
«la troisième révolution industrielle») qui
concerne notamment la digitalisation de l’économie,
mais aussi des thématiques comme la
mobilité, l’efficience énergétique, l’économie
de partage, l’économie circulaire, etc. Je suis
persuadé que les 15 prochaines années apporteront
des changements plus profonds que ce
que nous avons vécu les 175 dernières années.
Carlo Thelen
Est-ce pour cela que vous avez
participé à «De Schlëssel»? Clip
promotionnel aux effets spéciaux et
aux références humoristiques qui a
été projeté lors de la soirée du
175 e anniversaire?
(Rires) Je tenais à ce que la «House of
Entrepreneurship» soit officiellement inaugurée
lors des festivités des 175 ans en tant que
cadeau aux membres de la Chambre de
Commerce présents dans la salle. Cette maison
de l’entrepreneuriat vise à promouvoir
l’esprit d’entreprise et à contribuer à la simplification
administrative.
En cette fin de soirée, je voulais cependant
que ce lancement symbolique soit fait avec
humour et légèreté. Je dois souligner l’aide
précieuse que j’ai reçue de toute l’équipe de
tournage et notamment de l’actrice très
douée, Eugénie Anselin. Cette journée de
tournage pour quatre minutes de film était
très amusante.
LG - Novembre 2016
39

“
Nous sommes
la courroie de transmission
entre les entreprises et le
gouvernement
”
Quelles sont les activités de la
Chambre de Commerce aujourd’hui?
Nous défendons les intérêts des entreprises,
mais toujours dans une vision à long terme et
dans un souci de soutenabilité. Le ton utilisé
dans nos publications et dans nos avis est institutionnel
et factuel. Nous sommes également
un partenaire privilégié du gouvernement au
niveau de l’apprentissage et de la formation
professionnelle initiale et continue. Etant
membre fondateur de «Luxembourg for
Business and Innovation» et de «Luxembourg
for Finance», nous œuvrons à la promotion de
l’économie luxembourgeoise à l’international.
Une autre mission importante constitue l’accompagnement
des porteurs de projets et le
conseil et l’assistance des créateurs d’entreprise.
Le nouveau «One-Stop Shop» au sein
de la «House of Entrepreneurship» est un nouvel
instrument très prometteur à cet égard.
Finalement, la Chambre de Commerce est
force de proposition et produit des études et
analyses socio-économiques avec l’objectif de
contribuer au développement de l’environnement
dans lequel évoluent les entreprises, mais
également du cadre sociétal. Par exemple, la
Chambre de Commerce a été un des initiateurs
de la discussion autour d’une croissance
plus intensive, axée sur plus de productivité et
d’efficience, par rapport àla croissance extensive,
jusqu’à présent axée principalement sur
un accroissement soutenu de l’emploi et du
nombre de résidents.
Un dernier mot sur le budget…
Il s’agit d’un budget de la croissance: le gouvernement
table sur des chiffres optimistes
pour 2017 (croissance de 4,6% du PIB).
Or l’environnement international reste fragile:
Brexit, contexte géopolitique instable,
une Chine qui se porte moins bien… Malgré
la bonne conjoncture actuelle, le déficit de
l’administration centrale se creuse et la dette
publique, en montant absolu, augmente. Les
recettes augmentent moins vite que les
dépenses en 2017. D’un autre côté, il faut
saluer le maintient d’un taux d’investissement
élevé. Nous pensons aussi que la
réforme fiscale aurait pu davantage soutenir
la compétitivité et l’attractivité, sans constituer
un coût supplémentaire à charge de
l’Etat. C’est un premier pas dans la bonne
direction, mais nous espérons néanmoins
que d’autres mesures seront prises à l’avenir.
La fiscalité est un facteur d’attractivité qui
doit être constamment surveillé et adapté
aux évolutions internationales. JuB
40
LG - Novembre 2016

LA MAÎTRISE DU BÉTON ARCHITECTONIQUE
Le nouveau bâtiment de la CSSF (Commission de
Surveillance du Secteur Financier), situé aux portes de la
ville de Luxembourg route d’Arlon, représente une réelle
prouesse architecturale.
Soludec a livré cet ouvrage clé en main en septembre 2015 ;
le délai, le budget et la qualité requis ont été parfaitement
respectés.
La réalisation de la façade en béton architectonique
blanc a été également un véritable défi. Son montage
et sa fixation ont demandé l’élaboration d’une méthode
particulière : à la fois monolithique et aérienne, elle est
tout simplement adossée au bâtiment.
Plus de 600 personnes s’affairent sur 5 niveaux et 17.000 m 2
de bureaux, au confort hors norme.
Architectes : JSWD et Bertrand Schmit.
TEL.: 26 59 91
www.soludec.lu

Entrepreneuriat
La maison de l’entrepreneuriat
La Chambre de Commerce et le ministère de l’Economie lancent un guichet commun
afin de promouvoir et de soutenir l’entrepreneuriat à Luxembourg. La presse a pu
découvrir les nouveaux locaux de la “House of Entrepreneurship – One-Stop Shop“ le
jeudi 6 octobre en présence de Francine Closener, secrétaire d’Etat à l’Economie, de
Michel Wurth, président de la Chambre de commerce, de Carlo Thelen, directeur général
de la Chambre de Commerce et de nombreux partenaires publics et privés.
“
Les portes de la maison
de l’entrepreneuriat sont
ouvertes à tous les partenaires
publics et privés
Michel Wurth
”
Les clés de la nouvelle “House of Entrepreneurship“
ont été officiellement remises lors des festivités
du 175 e anniversaire de la Chambre de
Commerce. Voisin direct de la “House of
Finance“ et juste en face de la Chambre de
Commerce, la nouvelle maison de l’entrepreneuriat
forme l’ambition de devenir un guichet
unique en proposant une assistance-conseil sur
mesure à tous les porteurs de projet souhaitant
se lancer dans l’aventure de la création d’une
entreprise et à ceux qui veulent développer ou
céder leurs affaires. Le président de la Chambre
de Commerce, Michel Wurth a donné l’objectif
de cette nouvelle plateforme qui est «d’offrir
aux entrepreneurs, la possibilité de trouver sous
un seul toit toutes les informations et de recevoir
toutes les autorisations nécessaires au
démarrage et au développement de leurs
activités». Promouvoir l’entrepreneuriat et en
simplifier les procédures administratives
forment le double objectif de la maison.
Carlo Thelen a expliqué que la maison de
l’entrepreneuriat est née du constat que
l’«Espace Entreprises» devait faire face à un
nombre croissant de clients et risquait alors de
ne plus pouvoir répondrede manièreadéquate
aux besoins des entreprises. De 5.049 en 2011
à10.827 en 2015, les demandes d’information
écrites ont en effet plus que doublé en
cinq ans. En 2015, ce ne sont pas moins de
2.000 clients qui ont été reçus en rendez-vous
et 7.600 appels téléphoniques qui ont été traités.
La Chambre de Commerce a donc préféré plutôt
que d’agrandir son centre d’accueil et
d’information en son sein, créer une nouvelle
entité qui accueillera également les services du
Guichet unique pour entreprises du gouvernement,
installé boulevard Royal. L’idée d’une grande
maison de l’entrepreneuriat a immédiatement
séduit le ministère de l’Economie qui est le
ministère tutelle partenaire de la Chambre de
Commerce, car c’est est un moyen de simplifier
les procédures et d’améliorer le service aux
clients en matière d’établissement et de développement
des entreprises.
Les équipes ont été renforcées et ont pu prendre
leurs quartiers au 14 rue Erasme le 26 septembre
dernier. Les portes de la maison de l’entrepreneuriat
sont ouvertes à tous les partenaires
publics et privés qui souhaitent faire avancer la
cause de l’entrepreneuriat au Luxembourg et
compte pour l’heure: la Chambre des Métiers,
Luxinnovation, l’ADEM, le Technoport, nyoko,
le hub créatif 1535°, l’IPIL (Institut de
la Propriété Intellectuelle Luxembourg),
la Division de la Sécurité Alimentaire, le
ministère de la Fonction publique et de la
Réforme administrative et la Mutualité de
Cautionnement et d’Aides aux Commerçants.
Tous sont prêts à déléguer une permanence
régulière au sein des locaux de la maison de
l’entrepreneuriat afin d’accélérer les démarches
administratives dans lesquelles ils sont
impliqués.
L’extension des heures d’ouverture de 8h30 à
18h00 sans interruption du lundi au vendredi,
la confidentialité accrue des bureaux protégés,
42
LG - Novembre 2016

Vincent Hieff, Francine Closener, Michel Wurth et Carlo Thelen
l’optimisation des flux de travail, la réduction
du temps de réponse à moins de 48 heures, la
mise à disposition de nouvelles brochures
sectorielles, la possibilité de consulter des
documents sur place et d’accéder gratuitement
au wifi, la mise à disposition d’un espace
social et l’organisation régulièred’ateliers et de
séances d’informations sont les améliorations
qui ont été soulignées par le directeur général
de la Chambre de Commerce. Les équipes
sont d’ailleurs prêtes à répondre à toutes les
questions relatives aux futures sàrl simplifiées
et sociétés d’impact sociétal (SIS). Une “Soft
landing structure“ devrait également accueillir
les investisseurs étrangers qui leur proposera
un encadrement professionnel spécifique.
Francine Closener
Carlo Thelen
La secrétaire d’Etat à l’Economie, Francine
Closener, s’est félicitée de l’excellente collaboration
des derniers mois avec la Chambre de
Commerce. Elle voit en la maison de l’entrepreneuriat
«une mesure phare pour promouvoir
davantage l’esprit d’entreprise et l’entrepreneuriat
au Luxembourg». Cette structure
nouvelle est complémentaireau Guichet virtuel
entreprises.lu lancé il y a douze ans en partenariat
avec les chambres professionnelles. JuB
©Pierre Guersing -Chambre de Commerce
LG - Novembre 2016
43

Entrepreneuriat
111 ans de passions
La Fédération des Artisans a fêté le 27 octobre dernier ses 111 ans à Luxexpo. Son président Michel
Reckinger a, devant le Premier ministre, quelques-uns de ses ministres et de nombreux autres invités,
rappelé la responsabilité, le savoir-faire et la passion des artisans du pays.
1
2
3
4
1. Le Premier ministre Xavier Bettel avait fait le déplacement accompagné
de ses ministres de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Economie
2. Etienne Schneider, Vice-Premier ministre, ministre de l'Economie, de la Sécurité intérieure et de la Défense
3. Michel Reckinger, président de la Fédération des Artisans
4. Francine Closener, secrétaire d'Etat à l'Economie, à la Sécurité intérieure et à la défense

Enovos International
fait peau neuve
Le 3 octobre dernier, la société Enovos International S.A., nouvellement nommée Encevo S.A.,
adonné une conférence de presse afin d’annoncer son changement de nom. Le but premier
de cette nouvelle appellation est de distinguer clairement la société holding de ses filiales,
àsavoir Enovos – principal fournisseur d’énergie au Luxembourg – et Creos – gestionnaire
de réseaux. Retour sur le rôle et les compétences de la société-mère.
Marco Hoffmann
Jean Lucius
Jean Lucius, CEO et président du comité de
direction d’Encevo S.A., a pris soin de déterminer
le rôle du groupe Encevo. Celui-ci sera
responsable de la définition de sa stratégie et
de sa gouvernance, du financement et du
support des différentes entités opérationnelles
qui le constituent ainsi que de la gestion
des relations en interne et avec tout autre
organisme extérieur au groupe. Jean Lucius a
par ailleurs assuré que cette modification
n’aurait aucune conséquence sur les contrats
de travail des employés ni pour les actionnaires.
Cette conférence était également l’occasion
de présenter au public une nouvelle
identité graphique que Marco Hoffmann,
président du conseil d’administration
d’Encevo S.A., a dévoilée. Le nouveau logo
de la marque a en effet été réalisé de
manière àentremêler les identités visuelles
d’Enovos et de Creos.
Par ailleurs, de nouveaux défis attendent le
groupe qui devra innover dans le cadre de la
transition énergétique en marche dans des
domaines assez variés comme la mobilité, le
digital ou la décarbonisation. Par exemple, le
groupe devra assurer la mise en place de
compteurs intelligents au cours des quatre
prochaines années ainsi que l’installation de
bornes de recharge électriques à travers tout
le pays dès 2017. Le véritable challenge
qu’Encevo devra relever au cours des 18 à
24 mois à venir, sera d’adapter sa stratégie et
ses offres de manière à offrir les meilleurs
services possibles au public à des tarifs avantageux.
Ainsi, le groupe envisage la mise en
place de nouveaux produits dans les deux
prochaines années, notamment dans le but
de s’adapter aux nouvelles réglementations
relatives à l’efficience énergétique entrant en
vigueur en janvier 2017.
Dans un premier temps, Encevo devra se
concentrer sur l’acquisition de nouvelles
compétences, mais très vite, il leur faudra
surtout tenter d’initier un changement dans
les mentalités tout en s’adaptant aux habitudes
d’une nouvelle génération plus apte à
adopter un mode de consommation plus
durable. C’est donc tout le réseau d’alimentation
en énergie qu’il faudra revoir pour le
rééquilibrer et le faire évoluer en parallèle du
changement qui s’opère au niveau des habitudes
de consommation.
MC
LG - Novembre 2016
45

Les Link2Fleet Awards 2016
Le 4 octobre dernier, les Link2Fleet Awards étaient remis pour la deuxième année consécutive au Casino
de Mondorf-les-Bains. Pour l’occasion, François Bausch, a prononcé le discours d’ouverture. D’autres
invités de marque, dont les présidents des Fédérations, étaient présents, ainsi que deux autres orateurs:
Laurence Capossele, fondatrice et directrice de Cetup, ainsi que Philippe Meyer, Managing Partner de
KPMG Luxembourg depuis le 1 er octobre. Parmi les 25 candidats participant à ce concours, cinq d’entre
eux ont décroché un prix remis par une table d’experts qui les avait évalués lors d’une présentation
orale ayant eu lieu au mois de septembre. Ainsi, Sébastien Jungen a été élu meilleur gestionnaire de
flotte, Maxime Fouquet s’est vu décerner le prix du meilleur commercial loueur, Pascal Mouze était le
lauréat du prix du meilleur commercial fleet, ALD Automotive a été proclamé meilleur loueur et enfin,
le prix du meilleur concessionnaire de l’année a été attribué à Autopolis.
1
2 3
Source photo: Link2Fleet
4 5 6
1. François Bausch,
ministre du Développement durable et des Infrastructures
2. Sébastien Jungen, gérant de Bamolux
3. Maxime Fouquet, Sales Manager de LeasePlan Luxembourg
4. Pascal Mouze, responsable fleet du Garage Schmitz
5. Dominique Roger, General Manager d’ALD Automotive
6. Marc Devillet, administrateur délégué d’Autopolis

Brèves communales
Henri Kox
Luxembourg-Ville
Découvertes archéologiques
Lors des travaux opérés dans le cadre de
l’extension et de la rénovation du
parking Knuedler situé sur la place
Guillaume II, des découvertes archéologiques
ont été réalisées non loin de la
maison Lassner. Guy Arendt, secrétaire
d’Etat à la Culture, a présenté l’avancée
des fouilles réalisées par le Centre
National de Recherche Archéologique
(CNRA) en collaboration avec la ville de
Luxembourg. Celles-ci ont révélé l’existence
du chœur de l’église du couvent
datant du 13 e
siècle ainsi que d’un escalier
en colimaçon menant à une crypte.
Les archéologues ont également trouvé
deux tombes qui seraient associées à
l’église du 17 e
siècle. Ces découvertes
n’entravent en rien l’avancée des travaux
dont les délais devraient être respectés.
________________________________________
Ettelbruck
Agrandissement pour De Park
Dans le cadre de la rénovation de ses pavillons
déjà existants, quatre nouveaux bâtiments
vont être construits au sein de cette entité
appartenant au Centre Hospitalier Neuro-
Psychiatrique (CHNP) et dédiée à l’accueil de
jour, au suivi socio-pédagogique et au soutien
thérapeutique des personnes souffrant d’un
handicap mental. Par ce biais, le CNHP a pour
but d’offrir à ses patients un environnement
qui se plie à leurs besoins. L’aboutissement de
ce projet aura lieu en avril 2019, mais dès la
fin de l’année 2018, 100 nouveaux résidents
pourront s’installer dans ces nouveaux bâtiments.
Corinne Cahen, ministre de la Famille,
de l’Intégration et à la Grande Région, et
Lydia Mutsch, ministre de la Santé, étaient
présentes lors du lancement des travaux qui
offriront aux résidents un cadre de vie réduisant
leur handicap au maximum pour qu’ils
puissent vivre normalement, en société.
Luxembourg
Une plainte commune
Plus de 100 communes luxembourgeoises se
sont unies afin de protester contre le
nucléaire. Par le biais de Henri Kox (Déi
Gréng), député-maire de Remich, qui représente
40 d’entre-elles, une plainte officielle a
été formulée et sera déposée mi-novembre
au tribunal de première instance de
Bruxelles. Ensemble, les communes veulent
parvenir à faire fermer les réacteurs belges
de Doel et de Tihange, notamment en
prouvant que les fissures présentes dans les
réacteurs de Tihange se sont aggravées au fil
du temps et constituent un véritable danger
pour la population.
Mondorf-les-Bains
Une nouvelle étape
pour le Tour de France
Le 1 er juillet 2017, le Tour de France partira
de Düsseldorf en Allemagne pour finir à
Paris, le 23 juillet. La troisième étape du
célèbre Tour débutera quant à elle de
Mondorf-les-Bains pour finir à Vittel.
La veille de ce départ, les coureurs entreront
dans le pays par Wemperhaardt avant de
passer par Wiltz, Esch-sur-Sûre, Grosbous,
Esch-sur-Alzette et finira la journée par
Audun-le-Tiche et Longwy. Le 4 juillet, lors
de la troisième étape, ils parcourront également
Burmerange, Remerschen et Schengen
avant de traverser la frontière. Pour la
première fois en plus de 25 ans, le Tour
passera par les cinq principaux massifs
montagneux français.
Corinne Cahen
Photo ©SIP

Moselle
Récoltes miraculeuses
La nature s’est acharnée au fil des saisons sur
les sols luxembourgeois: un printemps très
froid, un début d’été très pluvieux et pas
assez chaud, autant d’éléments qui n’auguraient
rien de bon pour les récoltes. Et pourtant,
à la mi-octobre, lors de la visite de
Fernand Etgen, ministre de l’Agriculture, en
Moselle, les vignerons se sont dits agréablement
surpris du résultat des récoltes.
En effet, grâce à une fin d’été plus chaude et
sèche, les vendanges ont pu être sauvées
d’une conclusion catastrophique. De Remich
à Wormeldange, les vignerons ayant su
réagir à temps aux mauvaises conditions
météorologiques ne connaîtront qu’une
perte estimée à 30% au niveau de la
quantité produite, mais heureusement, la
qualité du vin ne sera pas impactée.
Esch-sur-Alzette
Une nouvelle reconversion
Les friches industrielles d’ArcelorMittal se trouvant
sur le territoire des communes d’Esch-sur-Alzette
et de Schifflange vont être au cœur d’un chantier
prochain afin de les dédier à un autre usage.
Les 62 hectares de terrain vont d’abord faire
l’objet d’une étude afin de déterminer si elles
seront plutôt consacrées au marché de l’immobilier
ou aux transports publics. Cette étude devrait
prendre environ trois ans au terme desquels les
communes prendront leur décision finale.
________________________________________
Schifflange
Rénovations de l’échangeur
Les travaux d’aménagement de l’échangeur de
Foetz/Schifflange ont commencé à la fin du mois
d’octobre. Leur but est d’une part l’aménagement
d’un espace, sous l’A13, pour faciliter le passage
des piétons et des cyclistes et d’autre part la création
de deux ronds-points. Le premier sera situé à
Schifflange et le deuxième à Foetz. Ce second
giratoire permettra de rejoindre l’A13, Foetz et la
nouvelle zone d’activité «op Herbett» qui devrait
bientôt être construite dans le but d’accueillir des
professionnels de l’artisanat. Les travaux, qui
permettront aussi de rénover les canalisations et
les réseaux souterrains à cet endroit, devraient
aboutir au début de l’année 2018.
________________________________________
Kayl
Une nouvelle échevine
Le 14 octobre dernier, Vivianne Petry est devenue
échevine de la commune de Kayl. Celle-ci
adonc dû prêter serment, en présence de Dan
Kersch, ministre de l’Intérieur, et de Laurent
Deville, premier conseiller de gouvernement au
ministèrede l’Intérieur, afin d’être assermentée.

Le Pacte Climat et les communes
par Martina Cappuccio
Le Pacte Climat est un contrat établi entre l’Etat et les communes. D’un côté, les communes
s’engagent à appliquer les mesures créées par l’European Energy Award (eea) et à mettre
en place un système de comptabilité énergétique et d’un autre côté, l’Etat apporte aux
communes le soutien financier et l’assistance technique nécessaire à la réalisation d’un
tel projet. Au Luxembourg, une certification des communes est même prévue à partir de
40% de mesures mises en place.
Reisdorf
En ce moment, la commune se concentre surtout
sur le volet «construction» du Pacte
Climat. En effet, de nouveaux vestiaires pour
le terrain de football de Reisdorf sont en cours
de construction. Ce bâtiment respectera les
normes en vigueur en matière de performance
énergétique et sera équipé de panneaux
solaires. Des travaux de rénovation et
d’extension pour une maison relais ont également
débuté cette année. Des panneaux
solaires seront aussi installés sur son toit afin
de fournir l’eau chaude nécessaire dans tout le
bâtiment. Par ailleurs, la mise en place d’une
cuve dont le réservoir aura une capacité de dix
mètres cubes est prévue afin de récupérer
l’eau de pluie qui sera ensuite utilisée pour alimenter
toutes les toilettes de la maison relais.
Enfin, dans un tout autre domaine, la commune
de Reisdorf a la volonté politique de
remplacer petit à petit l’entièreté des luminaires
qui éclairent ses routes et ses bâtiments
par des ampoules LED, pour une consommation
d’énergie plus durable.
________________________________________
Luxembourg-Ville
Dans le quartier Cloche d’Or, le bâtiment
ECCO, inauguré début octobre, regroupe
dans ses murs une centrale de chauffage
urbain administrée par LuxEnergie et un poste
de transformation d’électricité haute tension
en électricité moyenne tension géré par Creos.
Au cours de l’année à venir, c’est la chaleur
dégagée par l’usine d’incinération des déchets
du Sidor qui aidera, par le biais de ce nouveau
bâtiment, à alimenter en chaleur et en électricité
les quartiers du Ban de Gasperich et de
Cloche d’Or qui abriteront principalement des
bureaux, des commerces et des logements.
Ces quartiers pourront donc être alimentés en
chauffage à 85%, ce qui permettra d’économiser
18.000 tonnes de CO 2 par an.
________________________________________
Rambrouch
Ala mi-octobre, le Centre de découverte de
la forêt Burfelt à Isenborn a ouvert ses portes
pendant tout un week-end afin de sensibiliser
les visiteurs aux rôles qu’elle joue au quotidien.
En effet, peu de personnes en ont
conscience mais au Luxembourg, ce sont les
habitats forestiers qui constituent le principal
réservoir de la biodiversité. Ils regroupent
ainsi de nombreuses espèces protégées. A
cette occasion, le public a donc pu découvrir
le patrimoine naturel et les métiers qui sont
liés à celui-ci.
________________________________________
Mertert-Wasserbillig
La commune a décidé de remplacer le bac diesel
effectuant la liaison entre l’Allemagne et le
Luxembourg sur la Moselle. En collaboration
avec la commune allemande d’Oberbillig,
Mertrert-Wasserbillig va faire l’acquisition,
d’ici à l’automne 2017, d’un nouveau bac à
propulsion électrique afin de remplacer l’ancien
dont les frais d’entretien devenaient trop
élevés. Ce changement permettra aux deux
communes d’économiser près de 14.000 litres
de diesel en plus d’éviter le rejet de gaz
d’échappement dans l’air. Par ailleurs, ce bac
sera plus silencieux et plus spacieux, ce qui
permettra de désengorger le pont frontalier
qui relie les villes de Wellen et Grevenmacher.
Tandel et Parc Hosingen
Les représentants de ces deux communes,
déjà primées par le «European Energy
Award GOLD» il y a un an, ont participé à
une conférence donnée lors de la cérémonie
de remise officielle des récompenses de
cette année. Le sujet principal abordé
concernait la collaboration intercommunale
dans le cadre d’une politique climatique
et énergétique conjointe. A cette
occasion, 36 nouvelles communes provenant
d’Autriche, de France et de Suisse ont
reçu un certificat saluant leurs efforts
envers le climat.
________________________________________
Dudelange et Bettembourg
Les deux communes ont décidé de mettre
en place un programme de développement
des économies d’énergie et de développement
durable à destination des entreprises
implantées dans ces communes. En collaboration
avec myenergy et l’IMS
Luxembourg, Dudelange et Bettembourg
ont organisé une séance d’information le
24 octobre dernier pour permettre aux
entreprises d’accéder à un atelier de travail
destiné à les aider à identifier les points
forts et les faiblesses de leur société en
matière de consommation énergétique.
Ainsi, une trentaine d’entreprises sont déjà
passées par cette étape et dès 2017, elles
pourront trouver des pistes d’action à
concrétiser entre 2018 et 2020. L’adhésion
àce projet ne coûte rien aux entreprises et
la mise en place de mesures favorables à
l’économie d’énergie est soutenue financièrement
par l’Etat.

ICT
Microsoft
donne une voix à son bâtiment
Garantir le bien-être des travailleurs, augmenter l’efficacité globale de l’entreprise et
ouvrir la voie de la transformation digitale: voici les arguments qui ont poussés
Microsoft Luxembourg à transformer son espace de travail en un véritable bureau intelligent.
Avec l’aide de VyzVoice et de sa solution alliant internet des objets (IoT) et cloud, le
confortable environnement de travail est maintenant capable de s’exprimer.
“
Nous voulons pousser
nos clients à penser leur
innovation
”
Dans le bâtiment vitré situé sur les Rives de
Clausen, l’expérience digitale débute dès le
passage du seuil. Face à une tablette fixée
sur un socle, le visiteur s’enregistre lui-même
àson arrivée et reçoit ainsi directement un
badge d’identification personnel. La décoration
du lieu est soignée et l’atmosphère chaleureuse.
Un sobre lion blanc, similaire au
Roude Léiw figurant sur le drapeau civil
grand-ducal, orne la baie vitrée du hall d’entrée.
Sur la gauche un peu plus loin, un mur
végétal en mousse. Un écran de belle taille
affiche diverses informations de façon graphique:
température, qualité de l’air, nombre
de personnes au travail ou encore consommation
énergétique.
Bureaux connectés: les raisons
Autre raison de se doter d’un bureau intelligent:
l’efficacité. D’une part, elle a trait à la
rentabilité et à l’optimisation des ressources
comme les énergies. En effet, en mesurant
précisément la façon de consommer des
employés, Microsoft peut identifier les comportements
à changer ou à encourager: «Les
données sont disponibles pour les employés
en temps réel, les encourageant ainsi à adopter
des habitudes durables». Le potentiel
d’impact sur la responsabilité sociétale de
l’entreprise est immense. D’autre part, un
espace de travail agréable renforce le bien-être
des employés. Ainsi, Microsoft s’assure de la
motivation et de la fidélité de ceux-ci. «Ce
sont les personnes qui font la valeur d’une
compagnie», déclare le Country Manager,
«nous voulions offrir le meilleur environnement
de travail possible à nos employés».
Candi Carrera a supervisé la transformation
récente de cet espace de travail. Il motive
cette stratégie par la volonté de Microsoft
d’ouvrir la voie: «On entend constamment
parler de transformation digitale, de compagnies
“disruptives” telles qu’Uber ou AirBnb.
Microsoft souhaite participer à ce mouvement.
Nous voulons pousser nos clients à
penser leur innovation... Il nous fallait donc
montrer le chemin. Nos bureaux intelligents
sont un bel exemple de l’impact potentiel de
la transformation digitale», dit-il.
Un espace soigné et confortable
Disposer d’un bel environnement de travail
est également important en matière de captation
et conservation des talents. Microsoft
l’a bien compris et – outre l’angle “connected
office” – le bureau de Clausen est entièrement
aménagé dans cet objectif.
«Chaque salle de réunion a sa propre
saveur», déclare Candi Carrera. En effet, la
52
LG - Novembre 2016

pièce Stockholm est douillette, aux couleurs
Nous avons choisi VyzVoice qui avait à la fois
perspective de coût assez bas, et surtout de
pastelles et tapissée de bois: idéale pour une
l’expertise et l’expérience que nous requérions».
façon non-intrusive», commente Robert
rencontre informelle en comité restreint.
Compagnie basée à Windhof, VyzVoice
Spicer. «Notre modèle économique est celui
A côté, la salle Focus ne contient aucun écran.
emploie 23 personnes et est spécialisée dans
du leasing, c‘est-à-dire que nous louons la
Claire et lumineuse, elle comporte beaucoup
l’installation de plateforme connectée capables
plateforme, les capteurs et nous veillons à la
d’éléments rappelant la nature. Un peu plus
de faire s’exprimer les données.
bonne santé générale du système».
loin, un trou dans le mur donne sur une petite
cellule de sieste qui ressemble à une cabane
et offre la possibilité aux employés d’effec-
Son CEO, Robert Spicer, explique:
«Notre plateforme Chorus collecte des
Dialogue technologique
tuer une “power nap”. Au cœur des diffé-
données et les interprète». Humidité, tempé-
rents open spaces où les employés travaillent
rature, qualité de l’air, luminosité, bruits
Imaginez: une douzaine d’employés débattent
en rangs, se trouve un lieu de réunion central.
ambiants,… Toutes ces informations sont
dans une salle de conférence. La discussion
C’est une vaste salle de vidéo-conférence sur
envoyées au système par de discrets capteurs
animée dure depuis quelques heures.
les murs de laquelle s’étendent un grand
placés dans le bâtiment. Par ailleurs, Chorus
Soudain, le capteur discret qui émet généra-
écran et des tableaux blancs. Pas de table ou
reçoit aussi des notifications d’autres sources
lement une lumière bleue continue, vire à
de chaise: tout est fait pour rompre le schéma
comme le système électrique, de chauffage
l’orange. «C’est le signe d’une mauvaise
traditionnel d’un espace de travail classique.
et d’air conditionné. Il ajoute: «Nous supportons
qualité de l’air. Le dispositif nous indique
nos clients en les aidant dans leur
qu’il est temps de faire une pause», sourit
Un partenaire grand-ducal
transition digitale, en les poussant à faire une
différence grâce à un environnement de
Candi Carrera. «Grace à l’IoT, nous avons le
sentiment que notre bâtiment nous parle».
travail efficace».
Afin de mettre en place son dessein de
Un bureau qui s’exprime, apportant toutes
bureau connecté, Microsoft s’est fait accom-
Avantage non négligeable: la solution de
les informations pour aider les travailleurs à
pagner par un partenaire de premier choix. Le
Country Manager raconte: «Nous cherchions
une société locale et chevronnée dans l’implémentation
de solutions IoT et Cloud pour
transformer notre bureau en “smart office”.
VyzVoice est livrée clé en main. Chorus est
prêt à l’emploi et très flexible car il ne nécessite
pas d’adapter l’immeuble. «Nous avons été
choisis par Microsoft car nous leur proposions
une implémentation rapide dans une
prendre les meilleures décisions au quotidien:
pas de doute, Microsoft Luxembourg a réussi
son pari de faire de son bureau une vitrine
technologique. Reste à voir si les êtres
humains en écouteront la voix… SoM
Source photo: Microsoft Luxembourg
LG - Novembre 2016
53

ICT
Infrastructures, cadre et innovation
Il est fasciné par les technologies depuis son plus jeune âge, plus précisément depuis
son premier Commodore PET 2001 qu’il s’amusait à programmer. C’est sur les bancs
universitaires (à l’ETH en Suisse puis à Stanford), qu’il a pu observer à quel point l’ICT
allait devenir un axe fondamental pour la société. Gérard Hoffmann, CEO de Proximus
Luxembourg qui regroupe Telindus et Tango et Président de l’asbl ICTLuxembourg
revient sur les enjeux du développement du secteur IT.
“
La digitalisation
n’a pas fini de bouleverser
les services financiers qui
sont comme désagrégés par
l’avènement des nouvelles
technologies
”
Comment se porte l’IT au Luxembourg?
Le pays est dans une phase extraordinaire de
digitalisation du secteur des services qui est
important pour son économie. Si le
Luxembourg affiche une croissance plus
élevée que ses pays voisins, son secteur IT
progresse également plus rapidement.
Nous pouvons dire que la bonne santé de
notre économie profite aussi au secteur des
nouvelles technologies.
Nous sommes à un tournant économique
décisif pour notre avenir, et ce, dans un
contexte géopolitique compliqué (le Brexit, la
crise des réfugiés, l’Europe…). La digitalisation
n’a pas fini de bouleverser les services financiers
qui sont comme désagrégés par l’avènement
des nouvelles technologies.
Bien évidemment, un procédé inédit, une
technique naissante ou une méthode nouvelle,
requièrent un cadre juridique adapté. Je prends
pour exemple les nouvelles solutions de paiement
digital qui sont à l’origine de la directive
européenne PSD2 relative aux services de
paiement qui entend faciliter les paiements
transfrontaliers tout en ouvrant le marché à la
concurrence. Il en va de même pour le cloud
qui est à l’origine des débats en cours sur la
libre circulation des données au sein de l’UE.
La réactivité des régulateurs est donc primordiale
car ils doivent être flexibles et ouverts
aux changements. La CSSF occupe un rôle
central dans l’attractivité du pays car elle élabore
un environnement intelligent qui ouvre
des opportunités.
L’IT pèse actuellement 7% du PIB
national, va-t-il continuer de croître?
Sans nul doute car le secteur se développe
mais cela n’implique pas forcément une
proportionnalité en terme d’emplois. La digitalisation
participe plus à un processus
d’intensification que d’expansion.
Le Luxembourg peut-il espérer devenir
l’épicentre européen des technologies de
l'information et de la communication?
C’est tout du moins notre ambition. Nous
le sommes déjà mondialement pour les
fonds d’investissements et pour tous les
services qui se greffent autour. Le pays se
donne les moyens de son ambition et
notamment en investissant dans les infrastructures:
de la création de LuxConnect
en 2006 en passant par le lancement récent
du “Luxembourg House of Financial
Technology” et ce jusqu’aux investissements
encore à venir.
La sortie de la Grande-Bretagne de
l’Union européenne serait-elle un
avantage?
Je resterais prudent devant trop d’euphorie.
Le Luxembourg peut gagner en importance
mais nous ne sommes pas les seuls à revendiquer
la succession de Londres. Il y aura
54
LG - Novembre 2016

certainement des retombées mais il faut
rester réaliste, le tremblement de terre qui
fera s’écrouler la City n’aura pas lieu et
Londres restera une capitale de la finance
internationale, quelle que soit l’issue des
négociations. Je pense que le Luxembourg
doit se positionner et trouver les niches qui
peuvent nous différencier.
Des niches telles que les FinTech et la
cybersécurité peut-être?
Par exemple, puisque notre législation encadre
la protection des données et le secret
professionnel. Ce dernier est désormais
purgé de l’évasion fiscale avec l’échange
automatique, il peut donc être à la fois être
un gage de qualité de la place luxembourgeoise
mais aussi un moyen de nous positionner
plus fortement encore dans le
domaine de la cybersécurité.
Constatez-vous une internationalisation
de votre clientèle et donc une adaptabilité
de vos services?
Bien évidemment car nous ne pouvons pas
nous contenter des frontières nationales.
Désormais, les technologies télécoms et l’IT en
général facilitent tellement la globalisation
que nous remarquons pour presque tous nos
grands projets, des aspects d’internationalisation.
Couvrir les territoires de tous nos clients
nous est commercialement incontournable.
Via nos centres de données par exemple, nous
répondons aux besoins de nos clients basés en
Europe de l’Est, en Asie ou au Moyen-Orient.
Quels chantiers pour le pays?
Même s’il faut encore et toujours investir, le
Luxembourg s’est doté de très bonnes infrastructures.
Nous devons ensuite mieux
Gérard Hoffmann
adapter notre cadre juridique, et ce, en fonction
des initiatives et directives européennes,
dans le but de nous démarquer.
Enfin, l’innovation passe inéluctablement par
l’immigration des hautes compétences.
Puisque le système luxembourgeois ne saurait
suffire à la demande, nous sommes
dépendants de l’importation de compétences.
Le gouvernement actuel a déjà beaucoup
fait pour l’innovation, du financement de
l’Université, en passant par les incubateurs ou
par la création du “Digital Tech Fund” dans
lequel Proximus est l’un des investisseurs.
Si la dimension humaine est omniprésente dans
la digitalisation, elle est aussi l’unique matière
première dont dispose le Grand-Duché.
Telindus Luxembourg
81-83, Route d'Arlon • L-8009 Strassen
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LG - Novembre 2016
55

ICT
Le Luxembourg: hub cybersécurité
Le 18 octobre 2016 s’est tenu le premier «PwC Cyber Security Day» au Luxembourg.
Avec 315 millions d'utilisateurs d'Internet, la Cyber Sécurité est devenue l'épine dorsale
de notre société digitalisée et de notre croissance économique. Ce constat oblige les
entreprises à réfléchir leurs stratégies en matière de cybersécurité, mettant en place de
nouvelles solutions de sureté informatique, tant le nombre de cyber-incidents, toutes
industries confondues, a considérablement augmenté ces dernières années à travers le
monde. Au Luxembourg par exemple, 57%* des entreprises s’attendent à être victime
de cyber-attaques au cours des deux prochaines années.
“
Plus de 80%
des entreprises européennes
interrogées ont connu au
moins une fois un incident de
Cyber Sécurité en 2016
56
”
Les deux entreprises lauréates entourées
de Laurent Probst et Vincent Villers
Photo ©PwC
Une utilisation proactive de solutions
de sécurité de plus en plus sophistiquées
L'événement a réuni une gamme très variée
d'experts dans le secteur de la cybersécurité
venus partager les dernières tendances en la
matière.
«Nous avons besoin de renforcer la coopération
au-delà des frontières, et ce, tous secteurs
d’activité confondus. Notre événement
a ainsi rassemblé de nombreux acteurs internationaux,
un moment important au
Luxembourg qui nous a permis de réaliser un
état des lieux des menaces actuelles au
niveau mondial, mais aussi de valoriser les
opportunités d'affaires dans le domaine de la
cybersécurité» déclare Laurent Probst, associé
chez PwC Luxembourg et Leader du
réseau mondial PwC’s Accelerator.
L’événement a ainsi permis à différents
experts d’intervenir au rang desquels
Francine Closener, secrétaire d'Etat à
l’Economie, à la Sécurité Intérieure et à la
Défense, Luca Del Monte de l’Agence
Spatiale Européenne, François Lavaste de
chez Airbus DS ou Guy-Philippe Goldstein de
Wikistrat, entre autres.
«Notre PwC Cyber Security Day s’est révélé
*selon l’étude de PwC Global Economic Crime Survey 2016
être une occasion unique pour les acteurs
privés et publics invités de présenter de
nouveaux projets en matière de cybersécurité
ainsi que les investissements liés qui
renforceront significativement l'écosystème
européen en la matière», ajoute Laurent
Probst.
Quatre tendances ont émergé au cours des
débats: 1) les entreprises de solutions de
cybersécurité adoptent des technologies et
des approches de plus en plus innovantes, 2)
les techniques de «Threat Intelligence» et de
partage d’information deviennent impératives
pour les entreprises, 3) les organisations
saisissent aujourd’hui les risques associés à
l'Internet des Objets (IoT) et 4) les menaces
géopolitiques augmentent.
«S'il y a un fil conducteur, c’est le Cloud!»,
ajoute Vincent Villers, «la puissance et la
capacité des plateformes de cloud-computing
à fonctionner avec d’autres produits et
services permet aux entreprises d’utiliser une
combinaison de technologies. De plus, les
entreprises peuvent tirer parti de la simplification
du Cloud pour construire en toute
confiance de nouveaux produits et services
sécurisés. Ces avantages leur offrent une
occasion pour intégrer et améliorer leur stratégie
en matière de cybersécurité».

Vincent Villers
Par ailleurs, la conception et la mise en
œuvre d'une stratégie de cybersécurité ne
suffit pas: une fois en place, les différentes
composantes de cette dernière doivent être
soigneusement intégrées, gérées par des
professionnels et constamment améliorées.
Un défi de taille pour les entreprises aux
ressources de plus en plus contraintes que
beaucoup d’entre elles résolvent en
adoptant des services dits de «sécurité
gérée». Un constat marquant s’impose
alors: la pénurie de talents qualifiés dans le
domaine de la cybersécurité est devenue
mondiale.
«À ce rythme rapide de perturbations technologiques,
s’entourer de talents formés
dans les technologies innovantes telles que
l'Internet des Objets et le Cloud computing
s’avère de plus en plus difficile pour
les entreprises», précise Vincent Villers.
«Dès lors, leurs fournisseurs de services de
“sécurité gérée” leur permettent de se procurer
des profils aux compétences spécifiques
voire de niche, pour renforcer leur
développement».
80% des entreprises européennes ont
été la cible de cyber-attaques
La fréquence des cyber-menaces (le vol de
données ou de propriété intellectuelle ou les
atteintes à la sécurité nationale), a considérablement
augmenté au cours des dernières années.
La cybersécurité est devenue une priorité pour
les dirigeants et les Etats dans le monde entier.
Par ailleurs, l'écosystème des startups ou des
entreprises spécialisées dans les solutions de
cybersécurité évolue à grande vitesse.
Le rapport mondial «Global State of
Information Security Survey 2017» dirigé par
PwC indique que plus de 80% des entreprises
européennes interrogées ont connu au moins
une fois un incident de cybersécurité en 2016.
En outre, le nombre d'incidents de sécurité
informatique, toutes catégories confondues à
travers le monde, a quant à lui augmenté de
80%. Les dépenses pour se défendre ont également
augmenté, puisque 59% des dirigeants
répondants affirment que la digitalisation des
activités de leur entreprise a affecté leurs
dépenses en matière de sécurité informatique.
SecurityScorecard et Morphisec récompensées
L’entreprise Digital Shadows provenant du
Royaume-Uni, Quarkslab de France,
SecurityScorecard, enSilo, Skybox Security et
RedOwl des Etats-Unis, NetGuardians de
Suisse, Ironscales et Morphisec d’Israël, ainsi
que Picus Security de Turquie, ont ainsi provoqué
l’événement en expliquant sur scène
comment leurs solutions innovantes façonnent
une nouvelle approche de la sécurité
informatique. A la fin de la journée, le Prix de
l’entreprise la plus prometteuse a été
décerné à l’entreprise SecurityScorecard tandis
que Morphisec s’est vu attribuer le Prix
du public assistant à l'événement.
L’étude “Global State of Information Security
Survey 2017” est disponible sur le site
Internet de PwC Luxembourg.
PwC Luxembourg
2, rue Gerhard Mercator • L-1014 Luxembourg
Tél.: 49 48 48 1
LG - Novembre 2016 57

ICT
Une plateforme unique pour faciliter
les transactions financières
B2 Group a développé une plateforme digitale facilitant les transactions financières entre
les grands groupes internationaux et leurs banques réparties à travers le monde. Afin de
sécuriser l'ensemble des opérations, la société digitale a choisi d'héberger sa solution
dans les infrastructures d'EBRC.
Marc Binck
Source photo: B2 Group
Dans une économie globalisée, les groupes
internationaux sont amenés à travailler avec
de nombreuses banques différentes, dans
divers pays. Parce que les standards
d’échange de données entre acteurs peuvent
varier d’une banque à l’autre, ou d’une
juridiction à l’autre, la conciliation de l’information
peut vite devenir complexe. «C’est
avec la volonté de faciliter les échanges entre
les grands groupes internationaux et leurs
banques à travers le monde que nous avons
développé notre activité», explique Marc
Binck, CTO et Co-Fondateur de B2 Group.
La société, créée en 2009, conseille les
grands groupes commerciaux mais aussi les
acteurs bancaires dans l’amélioration de leurs
processus transactionnels. «D’autre part,
notre plateforme cloud, qui intègre l’ensemble
des standards d’échange, est une interface
de choix entre les différents acteurs», poursuit
Marc Binck.
Grands et petits montants
La plateforme de B2 Group permet à plusieurs
centaines de sociétés internationales de
réaliser facilement des transferts d’argent
vers leurs nombreuses banques à travers le
monde ou de passer des ordres. «La plateforme,
qui permet de concilier les informations quels
que soient les standards utilisés par les
parties prenantes, permet d’améliorer
les processus de traitement des transferts.
Entre autres avantages, nos clients disposent
d’une plus grande visibilité, plus rapidement,
sur leurs positions et leurs situations», précise
Marc Binck. Par ailleurs, pour les banques, la
solution facilite l’on-boarding des clients.
«La banque s’adapte plus aisément aux
besoins du client. La plateforme permet de
gérer une large diversité de montants, des
petits paiements, d’un ou deux euros,
en grande quantité, ou des transferts de
plusieurs millions de livres sterling, plus
ponctuels».
Convaincre les acteurs internationaux
B2 Group, en temps qu’intermédiaire clé,
compte tenu des montants engagés, doit
s’assurer que les ordres passés sont bien
exécutés. «Au vu de la sensibilité des données
et des opérations, il est essentiel pour
nous de garantir à nos clients la sécurité la
plus élevée et une haute disponibilité de nos
services», assure le CTO. «Afin de présenter
à nos clients les garanties nécessaires, nous
avons choisi d’héberger notre solution, dans
sa version cloud, au sein d’EBRC au
Luxembourg. La qualité des infrastructures
et l’expertise des équipes en matière de
transformation digitale des acteurs financiers
nous permettent aujourd’hui de
convaincre les plus grands acteurs internationaux».
58
LG - Novembre 2016

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ICT
Table ronde autour de la stratégie digitale
Lors d’une table ronde organisée au Cercle Munster le 29 septembre dernier, Fujitsu a
exposé sa stratégie de transformation digitale à une quinzaine de décideurs luxembourgeois.
L’événement était animé par David Rosewell, Head of Digital Strategy Fujitsu EMEIA.
David Rosewell
Qu’est-ce que la Transformation Digitale?
La Transformation Digitale s’adresse au fonctionnement
de l’entreprise. Elle aborde les processus
de fonctionnement internes et mène
souvent à la création de nouveaux produits et
services. Ces derniers pouvant même s’adresser
àde nouveaux clients.
Quelles approches sont disponibles?
Il existe plusieurs approches pour aborder la
Transformation Digitale, notamment: partir de
zéro, acheter une startup, changer l’existant ou
encoredévelopper deux solutions qui coexistent
en parallèle. Laquelle choisir dépend du secteur
d’activité et de la situation concurrentielle, en
d’autres termes de la menace économique.
Quelles sont les différentes «vagues» du
Digital?
Le Digital n’est pas nouveau, et nous pouvons
distinguer quatre «vagues» ou étapes d’évolution.
La première étant Internet, la seconde l’accès
mobile (Smartphone). La troisième vient juste de
démarrer, il s’agit de l’Internet des objets (IoT) et du
Big Data, les deux activités étant intimement liées.
L’une produisant des données en masse, l’autre
permettant de les analyser et d’en tirer des conclusions
à valeur ajoutée. La quatrième vague pointe
àl’horizon; il s’agit de l’intelligence artificielle et de
la robotique. Elles permettront aux entreprises de
prendre des décisions et de les appliquer directement
suivant les analyses Big Data.
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60
LG - Novembre 2016

Zoom sur l’event

ICT
Célébrons la fidélité
System Solutions vient de fêter ses 20 ans en présence de près de 500 convives. Depuis
sa création en 1996, la société luxembourgeoise qui réalise 70% de ses activités sur le
territoire national, n’a eu de cesse d’évoluer pour atteindre aujourd’hui un chiffre
d’affaire de l’ordre de 20M d’euros et quelques 70 employés. «Une longévité notamment
due à la grande fidélité de nos clients», souligne le directeur Robert Roux. Interview.
“
Nous sommes restés
fidèles à une technologie
évolutive que nous maîtrisons
parfaitement
”
Quel a été le message principal de ces
festivités?
Certainement que nos racines sont luxembourgeoises.
Dans le secteur IT, les grands
groupes qui implantent des filiales à
Luxembourg font légion mais l’inverse est
plus rare. C’est à partir de notre maisonmère
que nous avons ouvert nos bureaux
belges et français.
Comment est née l’aventure?
Je travaillais dans une société informatique du
nom de Digital pour qui j’ai mené une mission
au Grand-Duché; pays que je n’ai plus
quitté. J’ai très vite compris qu’il existait un
besoin réel de promouvoir la technologie de
ce constructeur. L’évolution technologique
m’a très rapidement contraint à proposer
plusieurs solutions et de vendeurs de produits
-et au fil du temps - nous sommes ainsi devenus
des intégrateurs et un partenaire informatique
global. Digital, Compaq et maintenant HP;
certes, il y a eu des mutations mais nous sommes
restés fidèles à une technologie évolutive que
nous maîtrisons parfaitement.
Comment s’est passée votre implantation
dans les pays limitrophes?
Bien évidemment, 20 années ne peuvent pas
être uniquement un long fleuve tranquille.
Lorsque le marché luxembourgeois était
moins favorable, nous avons fait le choix
d’étendre géographiquement notre rayon
d’activités. La philosophie, la stratégie mais
aussi les produits et les solutions restent les
mêmes que ceux de la maison-mère luxembourgeoise.
Nous avons donc créé System
Solutions Belgique qui s’occupe essentiellement
de Bruxelles (bureaux: Avenue Louise)
et de la Wallonie (bureaux: Ottignies-
Louvain-la-Neuve).
Nous avons également constaté que le tissu
économique lorrain manquait d’une société
locale capable de répondre aux besoins
informatiques des entreprises qui se tournaient
jusqu’alors vers des sociétés parisiennes.
Nous avons donc créé System Solutions
France dont les activités s’étendent jusqu’en
Alsace. Nous y comptons des clients comme
les papeteries Clairefontaine, la verrerie
Baccarat, ThyssenKrupp ou encore l’Hôpital
de Colmar.
62
LG - Novembre 2016

Vous êtes PSF depuis huit ans, est-ce
que ce label connait un écho à l’international?
Sans aucun doute et même les entités étrangères
non financières en sont rassurées. En tant que
PSF de niveau 1, nous sommes astreints à faire
un contrôle mensuel de notre situation financière,
ce qui est très rassurant pour nos clients.
D’autant plus que ce label nous oblige aussi à
respecter des processus de sécurité, de protection
des données et de confidentialité qui sont
de plus en plus indispensables aujourd’hui.
Le label PSF est-il également utile pour
vos solutions cloud?
Le label nous a permis de signer des contrats à
l’étranger et notamment pour l’hébergement
cloud. Notre centre de données est hébergé
par LuxConnect qui est une infrastructure unique
à Luxembourg et en Grande Région. Nous
organisons une fois par mois, une visite des
locaux pour nos clients et je suis toujours aussi
surpris de leur engouement et curiosité.
Nous louons aussi des espaces au centre de
données de Gembloux en Belgique et réfléchissons
à un centre de données français.
Dans la mesure où nous travaillons avec des
sociétés parastatales, des conseils régionaux
et des préfectures, il devient de plus en plus
important de leur assurer que leurs données
ne quittent pas le territoire national.
La relation à long terme est-elle intrinsèque
à vos activités?
Nous vendons des services et des solutions
informatiques et ce sont les besoins de nos
clients qui déterminent notre comportement.
Nous sommes parfois dans la réaction (à un
problème par exemple), parfois dans la prévention
(et donc proactifs) et nous sommes parfois
aussi dans la gestion globale du système informatique.
Dans tous les cas, nous devons nous
intéresser à leur affaire. Un confident informatique
de qualité doit comprendre l’activité commerciale
de ses clients, prendre en compte les
besoins spécifiques, cerner la portée des projets
et participer à l’évolution de l’entreprise.
Robert Roux
Ainsi, nous sommes fiers que CommerzBank,
Banque Pictet ou encore Ceratizit qui étaient
clients de la première heure, le soient restés
20 ans après.
Pouvez-vous nous dire un mot sur vos
équipes?
Elles sont essentiellement composées de
commerciaux et d’ingénieurs. Et si je dois
trouver un point commun à ces deux mondes
si différents, je dirais que c’est la longévité.
Beaucoup de nos collaborateurs ont de 15 à
20 ans d’ancienneté dans l’entreprise. C’est
une plus-value importante et notamment
parce que nos clients aiment garder les
mêmes contacts.
System Solutions Luxembourg SA
36, Parc d’activités
L-8308 Capellen
Tél.: 31 40 40 1
Fax: 31 40 42
www.systemsolutions.lu
LG - Novembre 2016
63

Welcome home!
Du 15 au 23 octobre à Luxexpo, le salon Home & Living a ouvert ses portes aux visiteurs curieux des
innovations, produits et services du marché en termes de logement et construction. En collaboration
avec la Semaine Nationale du Logement, cet évènement annuel unique a réuni plus de 250 spécialistes
du logement et de la construction pour accueillir plus de 30.000 visiteurs durant 9 jours. L’organisation
de cette troisième édition - pour ce qui était anciennement nommé la Foire d’Automne - était assurée
par Luxexpo, en étroite coopération avec le Ministère du Logement, la Chambre des Métiers,
la Fédération de l’Ameublement et le GIE Myenergy.

RÉSIDENCE ALIZÉE
Rue de la Montagne à Differdange
9 appartements / duplex et penthouses
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Cabinet d’architecture: AREATECH SÀRL
Renseignements & vente
IMMODA
Tél. 58 49 17
secretariat@immoda.lu
www.immoda.lu

Home & Living Expo:
La sécurité, aussi sur le tapis rouge
La Home & Living Expo a pris ses quartiers au sein du Luxexpo, du 15 au 23 octobre dernier. Au détour
des allées couvrant les 30.000 m 2 de surface du plus important salon de l’habitat et de l’art de vivre de la
Grande Région, les 30.000 visiteurs présents n’ont pas pu manquer le large stand de l’entreprise SecuriTec.
Basée à Livange, cette société est spécialisée dans la conception, la vente, l’installation et la maintenance
de systèmes de sécurité à destination des professionnels et des particuliers. Chacun a pu y découvrir
les caméras, systèmes d’alarmes, écrans de vidéosurveillances, lecteurs biométriques, vidéo-parlophones,
coffres-forts, matériel de contrôle d’accès ou encore détecteurs de mouvements, présentés par l’équipe
d’experts présents sur place pour guider les intéressés dans leur choix en solutions de sécurité.
Gilbert Reyland, Raymond Schambourg et Luca Quarato, SecuriTec

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Si vous souhaitez vendre, acheter, louer une maison ou un appartement, investir ou
développer un projet, toute l’équipe de VON POLL Luxembourg est à votre disposition
pour vous aider dans cette démarche.
Tout en bénéficiant du réseau international de VON POLL, nous mettons à votre disposition
notre grande expérience du marché luxembourgeois.
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Immobilier & construction
Le meneur de projets
Nombre de grues, de camions et de chantiers sont flanqués du sigle de l’entreprise
générale Soludec fondée en 1949. Le Pont Adolphe, le Mudam, la CSSF, le siège de la
SES à Betzdorf ou encore le Terminal principal de l’Aéroport sont quelques exemples de
ses chantiers emblématiques qui font partie du paysage architectural du pays.
Rencontre avec Jacques Brauch, directeur général de Soludec.
“
En tant qu’entreprise
régionale, il est primordial
de préserver nos activités
et notre savoir-faire multisectoriel
”
Comment pourrait-on définir l’entreprise?
Nous sommes une entreprise générale de
construction dans le secteur du bâtiment,
du génie civil et des ouvrages d’art. Nous
sommes présents, tant sur les marchés de
gros-œuvre (GO), que sur les marchés
de tous corps d’état (TCE). Nous sommes
également actifs dans le secteur de la
promotion immobilière. En son nom propre
ou en co-promotion, Soludec développe
des résidences et des maisons de grande
qualité, répondant aux standards énergétiques
les plus poussés.
Soludec est en charge de nombreux
marchés publics; pouvez-vous citer
quelques-unes de vos réalisations pour
les communes?
Nous sommes en charge du nouveau complexe
scolaire de Capellen, de l’extension du
lycée de Redange ou encore de l’école fondamentale
et primaire de Rosport. Nous réalisons
aussi la station d’épuration de
Bleesbruck et avons dessiné et réalisé le nouveau
skate-park de la Pétrusse pour la Ville
de Luxembourg.
Qui sont vos clients?
Nos principaux clients sont aussi bien issus
du secteur privé que du secteur public. Nous
pouvons néanmoins dire que les Ponts et
Chaussées nous font confiance depuis longtemps.
Nous restaurons par exemple le Pont
Adolphe qui devrait être fonctionnel d’ici la
fin de l’année avec en flanc, une passerelle
réservée aux piétons et aux vélos.
Nous avons aussi développé depuis 2003,
nombre de chantiers à Belval, dont le bâtiment
Dexia, la gare, la Maison du Savoir, le
tunnel Micheville et plusieurs bâtiments de
bureaux. Nous y avons également conduit
l’immeuble du Jazz (96 appartements et
5.000 m 2 de bureaux et commerces) qui sera
livré en décembre de cette année.
Peut-on dire que toutes ces réalisations
contribuent au visage architectural du
pays?
Depuis sa création, Soludec a toujours contribué
aux besoins du pays. Nous avons, par
exemple, construit les usines sidérurgiques
des années 50 et 60, puis les écoles, les maisons
de soins, les hôpitaux, et ce, jusqu’aux
bâtiments du secteur financier des années 90.
68
LG - Novembre 2016

Jacques Brauch
En tant qu’entreprise régionale, il est primordial
de préserver nos activités et notre savoirfaire
multisectoriel.
Ce n’est pas un hasard si Soludec est
aujourd’hui très active dans l’immobilier.
Que ce soit en notrenom propre, en collaboration
avec le Fond du Logement ou pour
des tiers comme le SNHBM , nous pouvons
citer le Nonnewisen à Esch-sur-Alzette,
Les Terrasses de Differdange, ou encore la
résidence pour personnes âgées à Junglinster.
Les bâtiments de la CSSF, d’EY, du One On
One, de la Cité Judiciaire ou de la DEXIA
sont quelques-uns de nos grands projets qui
assoient notreposition de leader sur le marché
des bâtiments administratifs. Nous réalisons
en ce moment même, les 17 étages qui
accueilleront fin 2018 le nouveau siège social
de Deloitte à Gasperich ainsi que les 10.000 m 2
de l’immeuble Beaubourg à Bertrange, mais
aussi le nouveau siège du bureau d’études
Goblet Lavandier à Niederanven et le KAD
pour le Parlement Européen au Kirchberg.
Pouvez-vous nous dire un mot sur la
formation de vos collaborateurs?
Soludec accorde beaucoup d’importance à la
formation de ses 335 collaborateurs. C’est
pourquoi nous suivons plusieurs programmes
à l’IFSB de Bettembourg. Nos ingénieurs
et techniciens y sont formés aux dernières
nouveautés en matière de développement
durable et nous encourageons nos ouvriers à
yfaire reconnaître leur savoir-faire en passant
leur CATP.
Nous sommes également très concernés par
leur sécurité, c’est pourquoi nous sensibilisons
nos collaborateurs jusque sur les chantiers.
Comment peut-on définir l’avenir du
secteur à Luxembourg?
Le volume de travail s’est nettement amélioré
comparé à il y a quelques années. Notre
carnet de commandes est donc bien rempli,
ce qui est toujours rassurant pour l’avenir. Le
marché luxembourgeois est néanmoins
extrêmement concurrentiel car l’activité du
secteur attire de nombreuses entreprises
étrangères.
Soludec
Parc d’Activité Gadderscheier
L-4570 Differdange
Tél.: 26 599 1
Fax: 26 599 599
www.soludec.lu
LG - Novembre 2016
69

Immobilier & construction
L’immobilier de vos rêves
Von Poll Real Estate offre à ses clients des services étendus dans le courtage immobilier.
Ses conseillers sont des spécialistes du marché luxembourgeois et compétents dans la
vente, la location et les investissements. Von Poll Luxembourg fait partie d’un réseau
global, attaché aux valeurs traditionnelles que sont la confiance et la responsabilité.
Interview de son directeur, Eric De Prince.
Nous mettons
tout en œuvre afin que
nos clients se sentent le
plus rapidement possible
chez eux
“
”
Pouvez-vous nous dire quelques mots
sur vous?
J’ai été à la direction d’un grand cabinet international
en immobilier commercial puis
j’ai développé la marque immobilièrerésidentielle
Engel & Volkers pendant six ans.
C’est donc fort d’une expérience de plus de
25 années sur le marché immobilier luxembourgeois,
que j’ai décidé d'implanter les
agences Von Poll Real Estate au Luxembourg.
Nous y proposons la commercialisation, le
développement et l’investissement des biens
résidentiels et commerciaux.
clients mais aussi de toujours fournir les
outils de pointe à ses agents. C’est aussi une
certaine humilité, qui fait trop souvent
défaut à ce milieu car malgré nos efforts et
notre professionnalisme, nous ne sommes
pas parfaits.
Etablie à la fin des années 90, Von Poll est
peut-être encore considérée comme une
marque jeune dans le monde immobilier.
Nous avons néanmoins su acquérir une
réputation d’entreprise dynamique sur le
marché des biens de qualité et de l’immobilier
de luxe.
Ce nouveau challenge est la continuité d’une
passion pour l’immobilier conjuguée à la
volonté de mettre à la disposition de tous nos
clients la plus large palette de services possible.
Quel est l’historique de Von Poll?
L’ADN de Von Poll Real Estate peut se
résumer à: «essayer de faire un peu mieux
que les autres». Par ce slogan, nous voulons
souligner deux traits essentiels. C’est tout
d’abord la volonté de toujours se dépasser
afin d’offrir le meilleur service possible à ses
Fort de plus de 250 agences réparties en
Allemagne, Autriche, Croatie, Espagne,
Luxembourg, Pays-Bas et au Portugal, sa croissance
est phénoménale. Von Poll participe
activement à de grands réseaux internationaux
et dispose de contacts avec les plus grands
cabinets immobiliers des plus grandes capitales
européennes, et notamment à Londres, Paris
et Bruxelles, d’où proviennent de nombreux
nouveaux arrivants à Luxembourg.
Aujourd’hui Von Poll Luxembourg dispose
de deux agences: l’une au Limpertsberg près
du parking du Glacis, et l’autre à Belair en
face de l’entrée du parc de Merl.
70
LG - Novembre 2016

Eric De Prince
Quelles sont les activités de Von Poll
Luxembourg?
Von Poll Luxembourg offre ses services dans
la vente ainsi que dans l’estimation de
potentiel immobilier existant ou d’immobilier
neuf, de terrains, de projets immobiliers mais
aussi dans la location de maisons et d’appartements.
Nous collaborons avec des ingénieurs,
architectes, économistes, juristes ou spécialistes
du marketing afin de toujours offrir le meilleur
des services.
nos protocoles de communication simples,
nos clients peuvent accéder à de nombreuses
offres immobilières exclusives.
Nous mettons tout en œuvre afin que nos
clients se sentent le plus rapidement possible
chez eux, dans leur nouvelle habitation. Le désir
de notre client de trouver l’habitation de ses
rêves est au cœur de nos préoccupations.
Quel regard portez-vous sur Luxembourg?
Notre activité consiste en la vente et la location
de biens immobiliers résidentiels situés dans
les localités les plus recherchées. Qu’il s’agisse
d’un nouveau logement ou d’une habitation
secondaire, nous cherchons toujours la meilleure
des solutions pour nos clients. Villas, maisons
jumelles, maisons intergénérationnelles,
appartements en ville, maisons de campagne
ou de vacances: grâce à notre vaste réseau
d’agences situées dans le monde entier et à
C’est un lieu attractif pour les investissements
dans l’immobilier résidentiel. En effet
le solde positif des arrivées et départs du
pays se confirme toujours supérieur au
nombre de nouveaux logements mis à disposition
sur le marché immobilier chaque année.
Ceci combiné aux taux d’intérêt très intéressants
pour les financements et le marché locatif
en expansion continue rend le secteur de
l’investissement immobilier très actif.
Von Poll Real Estate
Head Office Luxembourg
33,Allée Scheffer
L-2520 Luxembourg
Tél.: 26 47 98
luxembourg@von-poll.com
LG - Novembre 2016
71

La construction au service du citoyen
Le Fonds du Logement a été institué comme établissement public autonome en 1979.
Son objectif est de contribuer au développement de l’habitat par le biais de construction
de logements accessibles à des foyers selon leurs besoins et moyens. Explications.
Le rôle du Fonds du Logement est de réaliser
l’acquisition de terrains, l’aménagement de
terrains à bâtir ainsi que la construction de
logements destinés à la location et/ou à la
vente. La conception des projets du Fonds
du Logement repose sur trois composantes
relevant du développement durable, qui
constituent la ligne directrice de construction
et d’aménagement.
Une composante sociale
Le premier objectif de cette structure est de
permettre aux foyers à revenus faibles de
louer ou d’acquérir un logement à prix avantageux.
Ainsi, il favorise la mixité sociale des
locataires et propriétaires.
Une préoccupation environnementale
Le développement durable est également au
cœur des valeurs de l’organisme, via différents
angles: économiser l’énergie et minimiser
l’impact environnemental, notamment
grâce à l’utilisation de matériaux choisis
selon des critères de durabilité, comme le
bois; promouvoir la qualité du développement
urbain, de l’architecture et de la technique;
créer de nouveaux quartiers de ville,
de lieux d’habitats et d’espaces de vie durables
en utilisant des énergies renouvelables,
comme l’énergie solaire ou la récupération
des eaux pluviales.
L’objectif économique
Le Fonds du Logement se distingue également
par une composante économique qui
implique, d’une part de réduire le coût
d’aménagement des terrains à bâtir; et de
l’autre, de diminuer la consommation
d’énergie et augmenter le rendement des
installations, afin que les coûts soient minimes
pour les locataires et propriétaires.
Le Fonds a pour ambition, dans les années à
venir,de renforcer sa position de leader sur le
marché des biens subventionnés tout en
poursuivant ses efforts en matière de communication
et de service au citoyen.
“
Le premier objectif est
de permettre aux foyers à
revenus faibles de louer
ou d’acquérir un logement
àprix avantageux
”
Fonds du Logement
74, Mühlenweg
L-2155 Luxembourg
Tél: 26 26 44 1
Fax: 22 31 31
Nos bureaux sont ouverts
du lundi au vendredi de 8h30 à 11h30
ou sur rendez-vous.
info@fondsdulogement.lu
www.fondsdulogement.lu
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72
LG - Novembre 2016

Immobilier & construction
L’alliance fait la force
Situés 57 rue des Trois Cantons à Ehlange-sur-Mess, les nouveaux locaux de l’Alliance
des Artisans sont agités par d’incessants va-et-vient d’ouvriers, techniciens et experts
divers. Peu étonnant quand on sait que 125 personnes travaillent pour ce GIE ou
Groupement d’Intérêt Economique. A presque 35 ans, l’entreprise est le spécialiste du
bâtiment par excellence et offre un service incomparable à sa clientèle. Rencontre de
son comité de direction, composé d’Alain Weyrich, Gilles Claudon et Kim Rollinger.
“
Sur-mesure et gratuits,
nos devis détaillés sont
la promesse d’un chantier
sans surprise
”
L’expert du bâtiment
D’une petite entreprise de toiture née en
1982, la structure a pris son envol pour s’inscrire
aujourd’hui parmi les plus importantes
sociétés du secteur de la construction au
Grand-Duché. La firme a su s’adapter aux
évolutions économiques en diversifiant ses
activités pour proposer des spécialités multiples
liées au bâtiment. Le nom “Alliance des
Artisans” date de 2006, année à laquelle Guy
Rollinger cède la partie artisanale de ses activités
à ses meilleurs collaborateurs. Les membres
de l’Alliance des Artisans bénéficient
d’une certaine indépendance mais ne sousestiment
pas la force d’une union économique
et mutualisent alors leur plateforme administrative,
tout en prônant des synergies de travail
entre les différentes branches du groupe.
«Ainsi», explique Gilles Claudon, «l’Alliance
des Artisans se charge de la coordination des
divers corps de métier, prenant en charge la
livraison complète d’un projet “clé en main”,
la construction d’une annexe, ou la rénovation
d’une salle de bain. Elle orchestre les différents
acteurs avec aisance car elle connaît leurs
besoins, contraintes et habitudes. Pour le
client, le confort est sans pareil car il n’a qu’un
unique interlocuteur». Kim Rollinger ajoute
d’ailleurs que, dès le devis, c’est la même personne
qui encadre les travaux de rénovation
ou de construction pour un client: «Surmesure
et gratuits, nos devis détaillés sont la
promesse d’un chantier sans surprise».
Aux nombreuses spécialités
Afin de couvrir l’ensemble des demandes de la
clientèle en matière de transformation, de
rénovation ou de construction, l’Alliance des
Artisans est composée de plusieurs sociétés
qui ont chacune leur prérogative.
«Une des activités principales est la réalisation
de tous types de toitures», explique
Alain Weyrich. De la charpente en bois,
jusqu'à la réalisation d’une maison complète
en bois, avec diverses possibilités d’isolations
thermiques selon les normes d’aujourd'hui.
Nous effectuons toutes sortes de ferblanteries
en zinc, cuivre, etc; ainsi que des couvertures
en ardoises, tuiles en terre cuite et toutes
sortes de couvertures métalliques».
«Nous sommes spécialisés en revêtement de
façade en bois, zinc et de type Trespa ® .Nous
disposons d'équipes spécialisées en aménagement
de greniers. Nous concevons des
toitures plates bitumineuses et collées à froid.
En outre, vu les préoccupations environnementales
actuelles, nous sommes également
habilités à réaliser des toitures vertes».
74
LG - Novembre 2016

Kim Rollinger, Alain Weyrich et Gilles Claudon
Source photos des réalisations: Alliance des Artisans –Groupe Guy Rollinger
LG - Novembre 2016 75

Immobilier & construction
“
Nous établissons
une relation durable avec
notre clientèle
”
Lorsqu’il parle du bois, Kim Rollinger ajoute avec
enthousiasme: «Le marché de ces constructions
a vraiment explosé ces dernières années.
Les demandes abondent et nous nous sommes
logiquement adaptés à cette nouvelle façon de
définir l’habitat». Il précise en outre que les
techniques actuelles et les matériaux permettent
aujourd’hui d’offrir un excellent niveau de
confort dans ce type d’habitation, «pour une
construction plus rapide, et un résultat plus
écologique». Au vu de ces arguments, le bois a
décidemment de beaux jours devant lui!
Les préoccupations environnementales sont
par ailleurs de plus en plus présentes dans les
esprits, et la société propose dans cette optique
l’isolation des bâtiments en matériaux
écologiques performants (fibre de bois).
«Nous sommes prêts depuis longtemps à faire
face aux nouvelles réglementations qui imposeront
un standard AAA dès 2017», sourit-il.
D’autre part, la société de construction effectue
toutes sortes de rénovations, de la conception
d’une salle de bain, à la construction d’une
annexe ou d’un garage, jusqu’à l’élaboration
d’une maison complète. «Depuis les alentours en
pierres naturelles, aux entrées de garage, en passant
par les chapes et la pose de carrelages, nous
réalisons tous types de travaux de maçonnerie».
Au niveau des façades, l’offre de l’Alliance des
Artisans est également large. «Nous intervenons
sur tous les types de façades, du crépis en passant
par les façades isolantes afin d’améliorer
leur efficacité énergétique. L’Alliance réalise aussi
les peintures et aménagements intérieurs dans
les règles de l’art. Laques, peintures à l’éponge,
revêtements muraux, nous réalisons des enduits
divers: acrylique, faux marbre, argile, etc.
«Et n’oublions pas notre service en échafaudages»,
ajoute Gilles Claudon. «Montage,
location et démontage: nous nous adaptons
avec professionnalisme aux spécificités de
chaque bâtiment. De plus, nous louons
podiums et tribunes pour des événements
sportifs ou culturels, par exemple. Par ailleurs,
nous sommes capables de recouvrir un
bâtiment d’une toiture métallique provisoire
sur notre échafaudage. Ce système a pour but
de garantir la continuité des travaux par tous
les temps».
Une oreille attentive pour le client
L’Alliance des Artisans est une entreprise qui se
démarque par sa proximité avec ses clients.
«Nous sommes présents pour eux», déclare
Alain Weyrich. «Tout d’aborden cas d’urgence.
Quand on est victime d’un cambriolage, d’un
incendie, d’une panne, d’un oubli de sa clé à
l’intérieur, d’une fuite; on a besoin d’un intervenant
tout de suite. Notre numéro (+352 37
11 11) fonctionne à tout moment et nous sommes
prêts à intervenir 24h/24 et 7j/7 pour des
réparations en intérieur comme à l’extérieur».
L’autre force du groupe dans sa présence
auprès de la clientèle est son service aprèsvente:
«Cela fait 35 ans que nous sommes en
place et notre réputation ne nous trahit pas.
Nous établissons une relation durable avec
notre clientèle. Nous ne laissons tomber personne
une fois les travaux effectués et offrons
un bon suivi à chaque projet, parfois même
des années après la pose de la dernière
pierre», dit Kim Rollinger.
Dernier point de distinction pour l’Alliance des
Artisans: les formations régulières de tous les
employés; au niveau des produits tels que
Velux ® ,Alwitra ® et Vmzinc ® notamment; mais
également en sécurité, en protection de l’environnement,
en tri des déchets. Cela garantit à
l’entreprise une responsabilité sociétale forte.
«Nous veillons au bien-êtrede nos employés ce
qui aboutit à un meilleur service pour le client»,
expose Alain Weyrich. Résultat: le groupe
d’intérêt économique est bardé de différents
labels: SuperDrecksKëscht, Energie fir d'Zukunft+
ou Made in Luxembourg.
Alliance des Artisans
57, rue des Trois Cantons
L-3961 Ehlange-sur-Mess
Tél.: 37 11 11 • Fax: 37 94 54
www.alliance.lu
76
LG - Novembre 2016

La pompe à chaleur hybride 3-en-1 la plus complète,
pour la nouvelle construction ou la rénovation
La Vitocaldens 222-F, la nouvelle pompe
à chaleur hybride 3-en-1, est composée
d’une chaudière gaz à condensation de
19 kW, d’une pompe à chaleur air/eau*
et d’un préparateur à système de charge
pour l’eau chaude sanitaire (130 l). Toutes
les fonctions sont intégrées et commandées
par la régulation Vitotronic unique.
La Vitocaldens 222-F représente la combinaison
idéale entre une pompe à chaleur
économe et une chaudière gaz puissante.
Elle constitue également la meilleure assurance
contre les fluctuations des prix de
l’énergie et offre un COP** jusqu’à 3,8
(A2/W35°C).
Classe d’efficacité énergétique: A ++ ,
selon le règlement de l’UE n° 811/2013
Chauffage, conditions climatiques moyennes
- Application à faible température
(W35)
* 3 puissances à charge partielle : 6,6 kW / 230V ;
8,7 kW / 230V ; 9,5 kW / 400 V A-7/W35°C
** COP : le rapport entre l’énergie utile livrée par la pompe
à chaleur et l’énergie électrique consommée
www.viessmann.lu
Viessmann Luxembourg · 35, rue J.F. Kennedy · L-7327 Steinsel
Tél: +352 2633621 · info@viessmann.lu
Systèmes de chauffage
Systèmes industriels
Systèmes de réfrigération

Immobilier & construction
ATS Cranes ou l’art du levage
Professionnels reconnus dans le secteur du levage et plus précisément pour les chantiers
dans lesquels il faut porter lourd et où les manœuvres complexes requièrent une
dextérité et un savoir-faire, ATS Cranes s’est créée une lourde réputation en Europe.
En partenariat avec le groupe Steil implanté à Trêves, l’entreprise dispose d’une capacité
de 90 grues qui peuvent aller jusqu’à 1.000 tonnes. Rencontre avec le directeur
général, Cary Arendt.
“
Notre métier
implique une maîtrise
efficace du danger
”
Pour commencer, nous pourrions revenir
sur les origines de l’entreprise?
Personnellement, je suis dans le levage
depuis presque toujours puisque ma famille
avait une entreprise dans le secteur.
Avec mes associés, nous l’avons créée en
2002. Bien évidemment nous avons depuis
renouvelé notre parc de grues.
avec les autorités compétentes qui délivrent
les autorisations. Nous proposons ainsi aux
transports exceptionnels venus de l’étranger,
de nous occuper pleinement du trajet, et ce,
de l’étude de l’itinéraire jusqu’à l’escorte en
passant par les demandes d’autorisations.
Quelles sont vos capacités?
Nous sommes des spécialistes du levage mais
nos activités s’étendent également aux
convois exceptionnels, aux opérations de
dépannages de camions, à la location de
chariots élévateurs à fourche et de chantiers
jusqu’aux solutions logistiques complètes
dans le domaine de la logistique lourde qui
est utile dans le déménagement de sociétés
par exemple.
L’offre de service de voitures pilotes qui
escortent les convois exceptionnels venus de
l’étranger, est une activité qui s’est rapidement
imposée à nous.
Atravers les nombreux chantiers que nous
avons menés à dans le pays, nous avons au
fil des années, développé une méthodologie
efficace, engendré une connaissance poussée
du réseau routier mais également tissé
un réseau très important dans nos relations
Nous disposons au Luxembourg d’un parc qui
compte un total de 50 véhicules composé de
remorques, voitures, nacelles et de 15 grues.
Parmi elles, figure aussi la plus grande immatriculée
au Luxembourg qui fait 500 tonnes.
Nous travaillons aussi en partenariat avec
l’Allemagne et même si les entreprises sont
bien différentes, cela nous permet de disposer
de 90 grues qui peuvent aller jusqu’à 1.000
tonnes. Il n’existe qu’une petite minorité d’entreprises
au monde qui possède ces capacités.
Ces tonnages sont surtout importants dans
le montage des éoliennes. Nous avons
construit 80% du parc éolien luxembourgeois
et nos grues se sont étoffées suivant la
demande. Il y a une forte demande dans le
secteur qui nous oblige à renouveler très vite
notre parc et cela implique bien évidement
d’énormes investissements.
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LG - Novembre 2016

Pour vous donner une idée, il ne faut pas
moins d’une trentaine de camion pour déplacer
une grue de 1.000 tonnes. Vous imaginez
bien la logistique et le nombre d’acteurs que
cela implique.
Il semblerait que dès qu’un chantier
emblématique requiert une activité de
levage, les autorités font appel à vous,
pouvez-vous nous l’expliquer?
C’est tout simplement que nous disposons
d’une forte réputation en la matière que
nous avons su nous créer au fil des années.
Qu’il s’agisse du viaduc de Mersch pour
lequel nous avons fait le tracement de la
route et escorté le convoi avec nos voitures
pilotes ou encore du pont qui remplace
actuellement le Pont Adolphe mais encore
celui de Junglister et la remise en place de la
Gëlle Fra, les autorités savent que nous sommes
compétents et c’est la raison pour
laquelle ils nous confient leurs chantiers
emblématiques. Nous sommes connus pour
ce qui est lourd et compliqué, c’est pour cela
que l’on fait appel à nous.
Il n’a pas fallu longtemps à cette réputation
pour traverser les frontières de notre pays
puisque nous œuvrons actuellement partout
en Europe. Nous avons récemment monté
134 pièces en Roumanie, ce qui constitue à
ce jour le plus grand parc éolien que nous
ayons eu à traiter.
La sécurité doit être un point primordial
dans votre activité?
Certes nous appliquons toutes les exigences
en la matière mais nous veillons également à
ce que la sécurité ne devienne pas elle-même
un danger. Appliquer une liste de règles ne
suffit pas, notre métier implique la maîtrise
efficace du danger. Cela passe par l’importance
d’une bonne formation. Si au Luxembourg
nous sommes 24 employés, il faut comprendre
qu’en partenariat, nous dépassons les 200
collaborateurs qui sont primordiaux dans
l’efficacité de nos travaux et la réputation qui
en découle. Leur sécurité tient dans une ligne
de conduite collective et individuelle qui
s’acquiert au sein de la formation que nous
offrons au sein de l’entreprise.
Cary Arendt
Il faut au minimum trois mois pour former
correctement un collaborateur et cela se fait
d’abord sur le terrain car les locaux d’un hangar
ne pourront jamais donner le caractère
hostile de l’environnement et du climat dans
lesquels nous évoluons. L’humidité, le vent,
la chaleur, la neige et la boue sont autant de
facteurs qu’il faut savoir prendre en considération
lorsque nous manœuvrons.
Avez-vous des ambitions ou des projets
à venir?
L’accroissement de nos activités nous a déjà
amené à agrandir le dépôt en Allemagne et
nous a récemment engagé à en acquérir un
à Mertzig. Le choix de s’implanter au nord
du pays n’est pas sans raison, outre le fait
que les prix des terrains y sont moins onéreux,
cela nous permettra d’assoir notre efficacité
dans la région.
ATS Cranes S.A.
28, rue Robert Schuman • L-5751 Frisange
Tél.: 23 60 44-1 • Contact: info@ats-cranes.lu
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Portrait du mois
L’élaboration d’un engagement
Le Point et l’Obs sont nonchalamment disposés sur la table de son bureau où de larges
bibliothèques ornent les murs. Des bouquins de droit (c’est un politique), des livres de
cuisine (pour faire sympa), mais aussi de nombreux romans (et on ne triche jamais avec
la littérature). Portrait d’un homme cultivé, au service de la nation qui est encore
galvanisé par les 98,4% de sympathisants qui viennent de le porter à la tête du CSV.
Portrait de Claude Wiseler.
“
L’homme politique
continue de courir plusieurs
matins par semaine, comme
si ces parenthèses de l’esprit
lui offraient un entre soi
nécessaire
”
Culturel
L’enfant né en 1960 jouit de larges libertés
dans l’intimité de la maison familiale.
Ses parents qui travaillent tous les deux dans
l’enseignement, attachent une grande importance
à l’école et le petit Claude embrasse bien
volontiers ce rôle d’élève studieux, presque
modèle qu’on lui demande d’endosser. Il faut
dire qu’on lui inculque très tôt le goût
d’apprendre et les lectures, les musiques, les
visites lui sont administrées comme par intraveineuse
éducative. Ses vacances sont d’ailleurs
élaborées comme de véritables sentiers culturels
et les lectures éducatives sont parsemées entre
les musées parisiens et les châteaux de la Loire.
Comme toute la jeunesse des années 70, le
jeune homme est électrisé par les guitares
des Stones et les lectures de son enfance ont
creusé le sillon où s’engouffre la littérature.
L’adolescent est fasciné par Camus, Sartre,
Malraux et l’évidence d’une passion le mène
aux portes de la Sorbonne.
Les écrivains existentialistes de l’entre-deuxguerres
se caractérisent par une littérature
qui est vectrice d’un engagement politique
et philosophique; il en fera son sujet de
thèse à la Sorbonne. Claude Wiseler regarde la
frontière hermétique qui désormais sépare la
littérature du monde politique avec amertume.
Ce lecteur de nuit qui avale un roman par
semaine garde le souvenir nostalgique d’un
temps où les écrivains étaient beaucoup plus
présents dans la vie publique et politique et
où les hommes politiques étaient influencés
par les intellectuels de leur temps.
Politique
Son intérêt pour la politique se manifeste au
lycée; Gaston Thorn est alors Premier ministre
(DP) et pour la première fois depuis sa
création, le CSV sur le banc de l’opposition.
En cette fin d’adolescence contestataire par
essence, le lycéen membre de la Jeunesse
Etudiante Chrétienne remet en cause la politique
de l’éducation. Il se rappelle d’ailleurs des
nombreuses discussions qu’il pouvait entretenir
avec ses parents, toujours à l’écoute et
ouverts aux débats d’idées. Son engagement
politique s’aiguise davantage lorsqu’il intègre
l’Association Luxembourgeoise des Universitaires
Catholiques. Il se rappelle aussi de la Place de
la Bastille en ce 10 juillet 1981 sur laquelle la
foule hystérique fait danser roses et drapeaux
sous les discours de Michel Rocard et Pierre
Mauroy. L’étudiant de 20 ans y est venu
comme spectateur de l’Histoire, conscient de
ce que représente ce changement de majorité,
de la défaite de Giscard et l’élection de
Mitterrand.

Claude Wiseler

Portrait du mois
“
Comme toute la jeunesse
des années 70, le jeune
homme est électrisé par
les guitares des Stones et
les lectures de son enfance
ont creusé le sillon où
s’engouffre la littérature
”
Il n’a jamais été de gauche et refuse l’étiquetage
de droite. Il prend sa carte au parti en
1983 et considère le CSV comme un parti
politique de centre droit. Il est un croyant
pragmatique et son engagement pour la
démocratie chrétienne fait honneur à ses
convictions où le social fait partie intégrante
de l’économie de marché.
Luxembourgeois
Le pays a beaucoup évolué depuis les années
60 de son enfance. L’immigration provenait
essentiellement de deux pays de langues romanes
(Italie et Portugal), qui ont créé un multiculturalisme
francophone. «Aujourd’hui, la diversité
culturelle est plus grande et se reflète dans le
paysage linguistique du pays. L’intégration par
l’école est donc beaucoup plus difficile».
Claude Wiseler voit dans ce phénomène qui
s’accentue depuis une dizaine d’années, une
nouvelle place pour la langue luxembourgeoise.
«Les enfants scolarisés au Grand-Duché
proviennent de cultures si différentes que le
luxembourgeois doit jouer un rôle de ciment
social. Dès que la langue maternelle est fixée
(vers trois ou quatre ans), il faut une didactique
spécifique pour l’apprentissage du luxembourgeois
comme langue de communication et
d’intégration». Wiseler considère la langue
luxembourgeoise comme un moyen de communication
et non comme une barrière ségrégationnelle
et sait que la limite qui sépare les
deux est mince. Le Luxembourg compte
12.000 nouveaux arrivants chaque année:
«L’école doit y répondre avec une offre diversifiée
que nous ne devons pas laisser aux écoles
privées uniquement». Et d’ajouter que «le gouvernement
doit se donner les moyens pour
satisfaire la demande de manière régionalisée».
Le président du CSV est attaché au multilinguisme
du pays qui «est à préserver car on
ne peut pas faire du luxembourgeois, la langue
unique. Le Luxembourg est trop petit pour se
refermer sur lui-même».
National
Elu à 98,4% afin de mener le CSV aux
prochaines élections législatives, il dit
qu’«une mince majorité n’aurait pas été
satisfaisante». Au Forum Geesseknäeppchen,
il était seul sur l’estrade et avait abandonné
le pupitre pour être au plus proche des
600 convives. Durant une heure et demie de
discours il a présenté son projet et sa vision
du pays: «j’ai voulu être honnête et j’y vais
pour gagner».
Soyons francs, nul doute que Wiseler pense
au poste de Premier ministre autrement
qu’en se rasant le matin devant sa glace.
D’autant plus qu’il aurait tort de s’en priver
puisqu’à défaut d’être consensuel, il trouve
un large consensus. Les intellectuels de
gauche affectionnent sa culture, son
attachement à la liberté d’expression, à la
liberté religieuse et apprécient sa position
pour l’accueil des réfugiés. Ceux de droite
aiment son intelligence, son attachement
à l’Etat de droit et sa position pour le
déboutement des réfugiés qui ne répondent
pas aux droits d’asile. Les ouvriers aiment
son côté proche du peuple et les patrons sa
«Realpolitik». Son sourire extra blanc,
sa chemise déboutonnée et son charme
séduisent les jeunes et font rougir la
ménagère de cinquante ans, ce qui n’est pas
négligeable en politique.
Bref, le chef de groupe parlementaire,
anciennement ministre, a tout pour s’asseoir
au poste de Premier. Churchill disait que
«la différence entre un politicien et un
homme d'Etat est que le politicien pense aux
élections suivantes tandis que l'homme
d'Etat pense aux générations suivantes».
Claude Wiseler a incontestablement la
stature d’homme d’Etat, mais ne penserait-il
pas simplement aux deux à la fois? JuB
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