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<strong>Endress+Hauser</strong> AG<br />

Kägenstrasse 2<br />

4153 Reinach BL 1<br />

Suisse<br />

Tél. : +41 61 715 77 00<br />

Fax : +41 61 715 28 88<br />

www.endress.com<br />

info@holding.endress.com<br />

D’autres exemplaires de « changes » en allemand,<br />

anglais ou français ainsi qu’un rapport d’activités<br />

détaillé en allemand ou en anglais peuvent être<br />

commandés sous www.endress.com ou<br />

info@holding.endress.com<br />

CH001Z/29/FR/05.09<br />

FR<br />

Le magazine <strong>Endress+Hauser</strong> 2009<br />

LA FLEXIBILITÉ<br />

Gérer le<br />

changement<br />

changes<br />

POLOGNE · TCHÉQUIE · ROUMANIE Un tournant réussi<br />

CENTRALES ÉLECTRIQUES Un secteur sous tension<br />

FAITS ET CHIFFRES L’ombre de la crise


Sommaire<br />

4 Thème : la flexibilité<br />

La force du changement<br />

6 « Nous devons nous adapter du<br />

mieux possible »<br />

Entretien avec Klaus Endress<br />

<strong>10</strong> Gérer le changement<br />

Pourquoi nous devons nous adapter<br />

et comment faire du changement<br />

une chance<br />

18 Highlights Flexibilité<br />

20 Une voiture, des millions de<br />

variantes<br />

Production automobile chez Volkswagen<br />

22 Marché : Pologne · Tchéquie ·<br />

Roumanie<br />

Un tournant réussi<br />

24 Pologne : Berceau du<br />

changement<br />

26 Tchéquie : Retour au cœur<br />

de l’Europe<br />

28 Roumanie : En route vers<br />

l’avenir<br />

30 Une forte présence<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> en Pologne,<br />

Tchéquie et Roumanie<br />

32 « Radicalement différent »<br />

Comment PCC Rokita est devenue<br />

une entreprise privée florissante<br />

2 Sommaire<br />

35 Highlights Pologne<br />

36 Le goût du naturel<br />

Madeta, la plus grande laiterie<br />

tchèque, renonce à l’utilisation de<br />

tout arôme artificiel et agent de<br />

conservation<br />

39 Histoire d’une réussite en<br />

Bohême<br />

Spolchemie investit dans l’avenir<br />

de l’entreprise<br />

40 Highlights Tchéquie ·<br />

Roumanie<br />

42 Une affaire limpide<br />

Apa Nova fournit Bucarest en<br />

eau potable<br />

46 Know-how<br />

Faire face au changement<br />

48 Moisson fructueuse<br />

Micro Energy Harvesting :<br />

alimenter les microsystèmes<br />

grâce à l’énergie environnante<br />

50 Un secteur sous tension<br />

La technologie moderne accroît<br />

considérablement l’efficacité des<br />

centrales électriques à combustible<br />

fossile<br />

56 La sécurité avant tout<br />

Daiichi Sankyo Altkirch, producteur<br />

de principes actifs, mise<br />

sur l’enregistrement électronique<br />

des données<br />

60 Highlights Know-how<br />

66 En bonne entente<br />

Tel un interprète, iDTM permet de<br />

comprendre les appareils de mesure<br />

intelligents<br />

68 Insights<br />

Face à de nouveaux défis<br />

70 L’ombre de la crise<br />

Rétrospective de l’exercice 2008<br />

et perspectives pour 2009<br />

78 Disparition d’un grand<br />

entrepreneur<br />

L’œuvre de Georg H. Endress,<br />

le fondateur de l’entreprise<br />

80 Highlights <strong>Endress+Hauser</strong><br />

84 Une autre manière de produire<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> soutient<br />

l’intégration professionnelle de<br />

personnes handicapées<br />

Adresse bibliographique<br />

Éditeur<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> AG<br />

Kägenstrasse 2, 4153 Reinach BL 1, Suisse<br />

Rédaction<br />

David Bosshard, Andrea Brügger, Claire Christen-Henry,<br />

Klaus Endress, Christian Geiger, Patrick Hell, Monique<br />

Juillerat (direction du projet), Helmut Kalteis, Roland Kienzler,<br />

Stephan-C. Köhler, Klaus-Peter Lindner, Martin Raab<br />

(rédacteur en chef), Frank Spenna, Uwe Timm<br />

Collaboration rédactionnelle : Doris Banzhaf<br />

Adaptation linguistique : Susanna Coll, Corinne Finck, Chris Nolan,<br />

Emmanuelle Perrier, Lisa Rothwell, Marie-Claude Schmitter<br />

Traduction : Nathalie Cazier<br />

Illustrations<br />

Ulrich Birtel<br />

Crédits photographiques<br />

Dominic Büttner, Flashpointstudio, Fotostudio Fein, Klaus Görgen,<br />

Jean Haeusser, Axel Hupfer, Juri Junkov, Jiří Koliš, Dominik Plüss,<br />

Martin Spiess, <strong>Endress+Hauser</strong><br />

Conception, production<br />

GSW Europe GmbH, Fribourg/Allemagne<br />

Madlen Birk Grafikdesign, Denzlingen/Allemagne<br />

Rüggeberg Werbe- und Medienproduktion,<br />

Fribourg/Allemagne<br />

Impression<br />

Straub Druck + Medien AG, Schramberg/Allemagne<br />

Lithographie<br />

eder gmbh, Medien Management, Ostfildern/Allemagne<br />

changes paraît dans le monde entier une fois par an, en allemand,<br />

anglais et français ; il est tiré à 30 000 exemplaires. Vous pouvez<br />

commander d’autres exemplaires ainsi qu’un rapport d’activités<br />

détaillé en allemand ou en anglais sous www.endress.com ou<br />

par courrier électronique à info@holding.endress.com<br />

<strong>Endress+Hauser</strong><br />

Le changement,<br />

facteur de chance<br />

« La seule chose qui ne change pas, c’est le changement », dit-on. Dans ce contexte, assurer son existence<br />

exige de s’adapter – le plus rapidement et le mieux possible. Telle est la raison qui nous a poussés à<br />

choisir pour thème principal de ce nouveau numéro de changes la « flexibilité ». Nous allons chercher<br />

à définir ce qui est nécessaire pour bien gérer le changement – une question qui prend un sens nouveau<br />

dans le contexte de la crise économique.<br />

Qu’y avait-il donc de plus pertinent ici que de consacrer le chapitre « Marché » à l’Europe de l’Est<br />

et du Sud-Est ? Après la chute du Rideau de fer et l’ouverture économique, la Pologne, la Tchéquie<br />

et la Roumanie ont choisi de suivre des voies différentes. Leur point commun : ces trois nations ont<br />

saisi les chances que représentait le changement.<br />

Quelles sont les réponses apportées par <strong>Endress+Hauser</strong> aux mutations que connaissent actuellement le<br />

marché et les clients ? Notre rubrique « Know-how » présente nos solutions en réponse aux exigences<br />

et aux applications les plus diverses. Notre entreprise traverse elle aussi des changements : « Insights »<br />

met en lumière notre développement et notre engagement – au sein de l’entreprise et au-delà.<br />

changes souhaite vous accompagner en période de changement également. Et comme rien n’est<br />

immuable et que le monde ne cesse d’évoluer, nous avons entièrement remanié le magazine Endress+<br />

Hauser en le dotant d’une conception encore plus claire. Nous espérons ainsi qu’il dresse un portrait<br />

plus vivant que jamais de l’univers <strong>Endress+Hauser</strong>. Nous attendons avec impatience de connaître vos<br />

impressions !<br />

Klaus Endress<br />

L’équipe de changes<br />

Face supérieure du cube : Patrick Hell, Ute Kohlstruk, Roland Kienzler,<br />

Klaus-Peter Lindner, Madlen Birk.<br />

Face gauche du cube : Helmut Kalteis, Stephan-C. Köhler, Martin Raab,<br />

Andrea Brügger, Klaus Endress, Claire Christen-Henry.<br />

Face droite du cube : Monique Juillerat, David Bosshard, Frank Spenna,<br />

Christian Geiger, Uwe Timm.<br />

changes Éditorial 3


« Nous devons nous adapter du mieux possible »<br />

Les périodes de crise sont marquées par le doute… et le changement.<br />

« Nous devons nous adapter du mieux possible à un monde en mutation,<br />

à l’évolution des besoins du marché et des clients », déclarait Klaus<br />

Endress, CEO du groupe <strong>Endress+Hauser</strong> au cours d’un entretien.<br />

« Le changement est aussi source de chance – si l’on sait identifier les<br />

potentiels qu’il renferme et si on les met à profit. » Page 6<br />

Une voiture, des millions de variantes<br />

Trois lignes d’équipements, jusqu’à onze modèles de moteurs et<br />

de boîtes de vitesses, 23 couleurs différentes, des sièges en textile,<br />

alcantara et cuir, et une liste de plusieurs pages d’équipements<br />

spéciaux : l’acheteur d’une nouvelle Golf VW a l’embarras du choix.<br />

Pour pouvoir proposer une telle variété, un constructeur automobile<br />

doit posséder deux choses : des processus de production et de<br />

logistique parfaitement élaborés. Page 20<br />

Gérer le changement<br />

Rien n’est immuable. L’homme, cependant,<br />

doté d’une constance remarquable, a du<br />

mal à accepter la nouveauté. Pourtant,<br />

nous pouvons apprendre à concevoir le<br />

changement comme une chance. Dès lors<br />

que nous comprenons dans quelle mesure<br />

la souplesse de la pensée et de nos actes<br />

peut être fructueuse, il nous devient facile<br />

de nous adapter. Page <strong>10</strong><br />

Pierre angulaire<br />

Les Lego permettent de créer des univers<br />

entiers – et de les recréer sans relâche,<br />

à volonté. Non seulement ce système<br />

modulaire éveille l’instinct du jeu chez<br />

les enfants, mais il aide aussi les professionnels<br />

à trouver des solutions créatives<br />

à leurs problèmes. Page 18<br />

Thème : Flexibilité<br />

La force du<br />

changement<br />

Le changement est toujours un défi. Il nous<br />

trouble, nous fait peur. Comment y faire face ?<br />

Saurons-nous nous adapter, à quel rythme et<br />

dans quelle mesure ? Et comment créer et pré-<br />

server l’espace de liberté nécessaire pour agir ?<br />

L’une des clés de la gestion du changement<br />

est sans aucun doute la flexibilité. Rester à<br />

l’écoute des signaux venant de l’extérieur et<br />

ouvert à la nouveauté permet de percevoir les<br />

changements à temps et d’y apporter des solu-<br />

tions adaptées. Mais possède-t-on également la<br />

capacité de les mettre en œuvre rapidement ?<br />

Car tel est précisément ce qui distingue une<br />

organisation qui maîtrise ses processus d’une<br />

autre. Il est bon, également, de pouvoir s’appuyer<br />

sur une structure stable : dans les périodes<br />

difficiles, des principes clairs s’avèrent d’un<br />

grand soutien.<br />

Les modifications radicales mettent structures<br />

et stratégies à l’épreuve. Mais envisager les<br />

choses – et prendre des mesures – à long terme<br />

porte toujours ses fruits. Qui parvient à relever<br />

les défis est plus fort à la fin : le changement<br />

est aussi une chance !<br />

4 Thème : Flexibilité <strong>Endress+Hauser</strong> changes<br />

Thème : Flexibilité 5


« Nous devons nous adapter<br />

du mieux possible »<br />

Si personne ne sait ce que nous apportera demain, on peut néanmoins<br />

chercher à se préparer le mieux possible à l’avenir. Pour Klaus Endress, chef<br />

de l’entreprise, il est primordial de « faire preuve d’une grande flexibilité. »<br />

Monsieur Endress, pour vous, en tant<br />

qu’entrepreneur, que signifie être « flexible » ?<br />

Être flexible signifie s’adapter. Une entreprise n’a<br />

d’autre choix que de s’adapter au mieux : à un<br />

monde en mutation, à l’évolution des besoins du<br />

marché et à ceux des clients.<br />

Ce principe va de soi et n’est guère nouveau,<br />

alors pourquoi choisir ce thème aujourd’hui ?<br />

Voyez-vous, nous avons derrière nous une phase<br />

de forte croissance. Nombre d’entreprises de notre<br />

secteur ont également enregistré de bons, voire de<br />

très bons résultats… Pour <strong>Endress+Hauser</strong>, toutefois,<br />

il s’agissait de la cinquième année consécutive<br />

de forte croissance. Nous en sommes heureux, bien<br />

sûr, et fiers. Mais cette situation comporte aussi le<br />

risque que nous prenions ces résultats pour une<br />

évidence, alors qu’en réalité, nous avons travaillé<br />

durement pour y arriver. Quand tout va trop bien,<br />

il devient difficile de s’adapter lorsque la situation<br />

le requiert.<br />

Dans le monde entier, d’importants domaines<br />

économiques se sont subitement effondrés.<br />

Comment se présente la situation pour<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> ?<br />

Les turbulences que connaissent la Bourse et les<br />

marchés financiers après la crise du crédit aux<br />

États-Unis ont frappé l’économie réelle plus rapidement<br />

et plus violemment qu’on ne s’y attendait.<br />

Thème : Flexibilité <strong>Endress+Hauser</strong> changes<br />

Aujourd’hui, nous devons tous payer le prix de ces<br />

transactions irresponsables et de ces hypothèques<br />

boiteuses. <strong>Endress+Hauser</strong> n’a pas manqué de<br />

constater l’affaiblissement conjoncturel à son carnet<br />

de commandes, en particulier au cours de la seconde<br />

moitié de l’année. Il n’en reste pas moins que 2008<br />

aura été, une fois encore, une très bonne année<br />

pour nous. Nous avons dépassé nos objectifs de<br />

croissance et réalisé des bénéfices fort convenables.<br />

Quelles sont les perspectives pour l’année<br />

en cours ?<br />

2009 est une année comportant beaucoup<br />

d’inconnues, ce qui rend les pronostics encore<br />

plus difficiles que d’habitude. Nous traversons<br />

différentes phases de développement, pour<br />

certaines contradictoires. Dans ce contexte, se<br />

laisser aller à ses peurs et au pessimisme ou faire<br />

preuve de courage et de confiance va faire toute la<br />

différence. De fait, l’économie se joue en grande<br />

partie sur le plan émotionnel !<br />

Nous avons dû revoir nos prévisions considérablement<br />

à la baisse pour 2009. Nous n’atteindrons en<br />

aucun cas les objectifs de croissance que nous<br />

nous étions fixés fin 2008. Une croissance zéro<br />

serait déjà un bon résultat. Heureusement, nos<br />

activités possèdent une vaste assise sur le marché.<br />

De plus, nous soutenons nos clients dans des tâches<br />

qui restent importantes et le sont même de plus<br />

en plus : nous les aidons à produire de manière<br />

rentable et écologique, et à être économes sur le<br />

plan de l’énergie et des matières premières. Il s’agit<br />

donc là de principes d’efficacité et de durabilité,<br />

deux aspects d’autant plus significatifs pendant les<br />

périodes difficiles !<br />

Quel est le rôle de la flexibilité ici ?<br />

Les conditions économiques ont profondément<br />

changé, pour nous comme pour nos clients,<br />

entraînant des défis auxquels nous allons devoir<br />

répondre. Toutefois, le changement est aussi une<br />

chance – si l’on identifie les potentiels qu’il<br />

renferme et si on les exploite. Ici, le principe naturel<br />

de l’évolution par la sélection s’applique pleinement :<br />

celui qui s’adapte le mieux sort gagnant. Nous<br />

aussi devons nous adapter à un monde en mutation,<br />

Thème : Flexibilité


à l’évolution des besoins du marché et des clients,<br />

et non pas persister dans une voie unique.<br />

Où voyez-vous les principaux défis pour<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> ?<br />

Nous devons nous adapter davantage encore aux<br />

conditions et aux besoins d’une économie mondialisée.<br />

Les entreprises engagées à l’international ont<br />

des attentes particulières à notre égard, notamment<br />

en ce qui concerne notre présence au travers de<br />

notre réseau commercial, de services et de production.<br />

Elles sont confrontées à une forte concurrence et<br />

sont généralement organisées selon le principe de la<br />

répartition du travail. Elles attendent de nous que<br />

nous connaissions leur secteur d’activités et leur<br />

fournissions des solutions complètes pour leurs<br />

applications en mesure et automatisation.<br />

Nous voulons que ces clients soient enthousiasmés<br />

par nos produits et nos prestations. Mais nous<br />

n’y parviendrons qu’en créant de la valeur ajoutée<br />

et en dépassant leurs attentes. Il faut donc qu’il soit<br />

facile pour eux d’entreprendre une collaboration<br />

« Tout changement est une<br />

chance – si l’on identifie les<br />

potentiels qu’il renferme. »<br />

avec nous et qu’ils aient ensuite plaisir à la<br />

poursuivre. Nous devons être à l’écoute de nos<br />

clients et être pour eux un partenaire fiable. Nous<br />

devons les convaincre par notre qualité et notre<br />

compétence à tous les niveaux. C’est en effet là<br />

le seul moyen de mériter leur loyauté. Et dans un<br />

monde globalisé dans lequel chacun communique,<br />

coopère et est en concurrence avec chacun, partout<br />

et à toute heure, la loyauté est une chose<br />

fondamentale.<br />

Dans ce contexte, que signifie « s’adapter le<br />

mieux possible » ?<br />

Flexibilité, adaptation, adaptabilité… ne signifient<br />

pas faire n’importe quoi. Il ne s’agit pas ici de suivre<br />

n’importe quelle tendance mais bien plus d’identifier<br />

à temps les changements qui se dessinent et de<br />

trouver les bonnes réponses – aux tendances, aux<br />

technologies, aux besoins qui sont importants pour<br />

nos clients et pour nous. Ici, les principes éprouvés<br />

de la nature peuvent nous servir de modèles.<br />

Pourriez-vous citer quelques exemples pour<br />

illustrer vos propos ?<br />

Il s’agit par exemple de nous spécialiser dans des<br />

niches, autrement dit d’adapter notre offre aux<br />

attentes spécifiques des différents marchés à chaque<br />

fois que cela est important pour nos clients et pour<br />

nous. D’un autre côté, il nous faut avoir une attitude<br />

économe et responsable avec toutes nos ressources<br />

– un aspect qui est dans notre intérêt et dans celui<br />

de nos clients. Nous y parviendrons en multipliant<br />

et en diffusant les meilleurs principes, en y travaillant<br />

et en continuant à les développer. En ayant<br />

conscience de nos propres limites et en voyant où<br />

nous pouvons compléter et renforcer notre offre<br />

grâce à de solides coopérations. Dans ce domaine,<br />

nous devons collaborer avec les meilleurs partenaires,<br />

et cela dans les domaines où nous sommes<br />

aussi forts. Ceci est indispensable si nous voulons<br />

proposer à nos clients des solutions encore meilleures<br />

et créer ensemble une valeur ajoutée plus<br />

grande encore.<br />

L’année dernière, le thème de changes était<br />

l’ouverture et la transparence. Peut-on y voir<br />

un lien avec la flexibilité ?<br />

Ces deux aspects sont très proches l’un de l’autre.<br />

Pour être flexibles et pouvoir nous adapter, nous<br />

avons besoin d’une grande ouverture et d’une<br />

grande transparence. Nous ne devons pas nous<br />

isoler, mais au contraire constituer des réseaux et<br />

échanger des idées. Nous ne devons pas perdre<br />

notre énergie dans une concurrence interne, mais<br />

être unis dans un même but. C’est là le seul moyen<br />

d’utiliser les potentiels qu’offrent l’ouverture et la<br />

transparence.<br />

Quel est le rôle de l’individu ?<br />

Comme pour tout, l’individu est essentiel à la<br />

réussite… Il faut des personnes capables d’écouter,<br />

de sentir et de comprendre ce qu’attendent nos<br />

clients. Il faut posséder l’ouverture nécessaire pour<br />

permettre le changement et oser la nouveauté. Et il<br />

faut, outre les capacités requises, le courage et la<br />

volonté de changer les choses. S’adapter exige de<br />

savoir, de vouloir, de pouvoir et d’agir : il faut identifier<br />

ce qui est nécessaire. Nous devons prendre les<br />

bonnes décisions. Nous devons être en mesure de le<br />

faire, puis les mettre en œuvre avec détermination.<br />

Si un seul maillon de la chaîne est trop faible, tout<br />

risque d’échouer.<br />

Quelle forme prend la flexibilité chez<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> ?<br />

Bien que nous soyons un groupe d’entreprises agissant<br />

au niveau mondial, nous avons conservé une<br />

structure de PME et des hiérarchies plates. Notre<br />

8 Thème : Flexibilité <strong>Endress+Hauser</strong> changes<br />

Klaus Endress (né en 1948) a fait ses études à l’Université Technique de Berlin où il a obtenu<br />

un diplôme d’ingénieur en économie. Il a travaillé dans plusieurs entreprises aux États-Unis<br />

avant d’entrer chez <strong>Endress+Hauser</strong>. En 1987, il devient PDG du plus grand Product Center<br />

d’<strong>Endress+Hauser</strong> à Maulburg (Allemagne), avant de rejoindre la Holding à Reinach (Suisse)<br />

en 1992. Début 1995, Klaus Endress a repris la direction du groupe, poste occupé jusqu’alors<br />

par son père, Dr h. c. Georg H. Endress, le fondateur de l’entreprise. Klaus Endress est marié<br />

et père de deux enfants.<br />

culture, qui repose sur la responsabilité et la confiance,<br />

permet de prendre des décisions rapidement.<br />

Nous encourageons nos collaborateurs à prendre<br />

des initiatives et leur laissons toute liberté de<br />

développer leur créativité. Cette philosophie a<br />

permis à <strong>Endress+Hauser</strong> de rester une entreprise<br />

très vivante et souple. Je pense que la voie que nous<br />

avons choisie est la bonne. Pensez à nos nouvelles<br />

structures mondiales destinées aux grands projets…<br />

ou à nos prestations tout au long du cycle de vie<br />

d’une installation de process. L’important est de ne<br />

jamais faire du « sur-place ». Nous devons continuer<br />

à améliorer notre organisation et nos processus.<br />

Nous devons être encore plus à l’écoute de nos<br />

clients et comprendre encore mieux leurs désirs. Il<br />

y a encore beaucoup à faire dans ce domaine !<br />

En tant qu’entreprise familiale, <strong>Endress+Hauser</strong><br />

se caractérise par une stabilité élevée et une<br />

grande continuité. Comment allier ce principe<br />

à une exigence de flexibilité ?<br />

C’est justement ce cadre stable qui crée les conditions<br />

nous permettant de nous adapter au mieux<br />

en restant autonomes et motivés uniquement par les<br />

besoins de nos clients. En cette période, je suis particulièrement<br />

heureux que nous ne soyons pas cotés<br />

en Bourse… Cela nous permet de poursuivre notre<br />

stratégie à long terme au lieu d’avoir à revoir nos<br />

objectifs en toute hâte à la fin de chaque trimestre.<br />

Nous voulons une réussite durable et non pas devoir<br />

nous démener pour réaliser du chiffre à court<br />

terme.<br />

La disparition de votre père, le fondateur de<br />

l’entreprise Dr h.c. Georg H. Endress, va-t-elle<br />

changer quelque chose dans ce domaine ?<br />

Mon père a pris toutes les mesures pour que le<br />

passage à la deuxième génération soit assuré. Dès<br />

1995, il m’avait confié la direction du groupe, et en<br />

2001, avait également abandonné la présidence du<br />

conseil d’administration. Aujourd’hui, nous prenons<br />

des mesures en vue de confier un jour la responsabilité<br />

de l’entreprise à la troisième génération.<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> doit rester une entreprise familiale,<br />

entièrement aux mains de la famille Endress ; nous<br />

sommes fort heureusement tous d’accord sur ce<br />

point ! La charte familiale a été un pas important<br />

dans ce sens. Elle définit les rapports entre l’entreprise<br />

et la famille, et ouvre la voie à la jeune génération.<br />

Comme vous pouvez le constater, l’œuvre de mon<br />

père perdure !<br />

Thème : Flexibilité 9


Gérer le<br />

changement<br />

Rien n’est immuable. L’homme, cependant, doté d’une<br />

constance remarquable, a du mal à accepter la nouveauté.<br />

Pourtant, nous pouvons apprendre à concevoir le changement<br />

comme une chance. Dès lors que nous découvrons<br />

les possibilités qu’il renferme et que nous comprenons<br />

dans quelle mesure la souplesse de la pensée et de nos<br />

actes peut être fructueuse, il nous devient facile de nous<br />

adapter, ce qui est précisément le meilleur moyen de<br />

gérer le changement...<br />

<strong>10</strong> Thème : Flexibilité <strong>Endress+Hauser</strong><br />

changes Thème Fokus: : Flexibilität Flexibilité 11


Être flexible, c’est être prêt à emprunter<br />

des voies inexplorées.<br />

12 Thème : Flexibilité<br />

Parfois, la flexibilité prend la forme d’un objet<br />

dur et particulièrement inflexible – celle du<br />

Lego par exemple. Ce système modulaire pour<br />

enfants est constitué de briques de différentes formes<br />

et dimensions, que l’on peut assembler à volonté<br />

grâce aux plots dont elles sont pourvues. Toute personne<br />

qui a déjà marché pied nu sur un Lego sait<br />

parfaitement qu’en soi, il est tout sauf flexible. Combiné<br />

avec d’autres, pourtant, il offre des possibilités<br />

infinies aux petits (comme aux grands) constructeurs :<br />

il n’y a pratiquement rien qui ne puisse être construit<br />

en Lego.<br />

Le Lego est l’exemple même du principe de<br />

standardisation. Grâce à lui, le nombre de modules<br />

de base reste limité et le système maîtrisable.<br />

Parallèlement, les briques peuvent être assemblées<br />

à volonté, ouvrant la voie à une diversité pratiquement<br />

illimitée. Les règles sont simples et claires, à<br />

vrai dire, d’une simplicité enfantine. Par ailleurs,<br />

tout ce que l’on construit peut être modifié et adapté.<br />

Mieux encore : on peut détruire volontairement<br />

et sans crainte les structures existantes puisque<br />

c’est là le seul moyen d’améliorer ce qui existe déjà<br />

ou de créer quelque chose de nouveau.<br />

Riche d’enseignements, l’exemple du Lego nous<br />

apprend ainsi, par le jeu, ce qui fait la flexibilité<br />

d’un système, quels avantages elle présente et pourquoi<br />

il vaut la peine de s’interroger sur le thème de<br />

la flexibilité<br />

Rien de plus humain que la peur du changement<br />

La civilisation n’aurait jamais atteint un tel degré de<br />

développement, l’homme n’aurait pas même survécu<br />

s’il n’avait su s’adapter à un environnement en évolution<br />

constante et à des conditions de vie fluctuantes.<br />

Pourtant, la flexibilité n’est pas un trait caractéristique<br />

de la nature humaine. Le changement, au<br />

contraire, suscite l’inquiétude : il déclenche, au plus<br />

profond de nous, les mécanismes qui nous aident à<br />

nous défendre contre le danger ou à prendre rapidement<br />

la fuite.<br />

Il n’y a donc rien de plus humain – du moins<br />

lorsque nous sommes satisfaits de nous­mêmes et<br />

de notre monde – que le désir que tout demeure tel<br />

quel, de chercher à éviter le changement et de résister<br />

à la nouveauté.<br />

Or, dans la nature, rien n’est statique ; le principe<br />

de base, ici, est l’adaptation. N’est-ce pas, en effet,<br />

l’évolution par la sélection naturelle qui détermine<br />

le destin de notre planète ? Au cours de millions<br />

d’années, c’est elle qui a permis aux êtres vivants<br />

de conquérir les moindres recoins du monde, les<br />

espaces même les plus inhospitaliers, les plus grandes<br />

profondeurs des océans comme les plus hauts sommets<br />

des montagnes, les régions les plus froides<br />

des calottes polaires comme les régions les plus<br />

chaudes de la ceinture désertique.<br />

Dans la nature, la loi est simple : pour survivre,<br />

il faut savoir s’adapter. Et celui qui s’adapte le mieux<br />

est gagnant. La petite crevette à bouclier, ou Triops<br />

cancriformis, par exemple, peuplait déjà les eaux à<br />

l’ère des dinosaures, il y a 220 millions d’années.<br />

Cette « crevette primitive » a assuré sa survie en<br />

s’implantant exclusivement dans des mares qui<br />

n’existent souvent que quelques semaines par an –<br />

ses œufs y survivent même en l’absence d’eau<br />

pendant des dizaines d’années.<br />

Les communautés sociales elles­mêmes font parfois<br />

preuve d’une adaptabilité étonnante. Avec 3500<br />

ans, Damas, l’actuelle capitale syrienne, est l’une<br />

des plus vieilles cités du monde. Si chaque époque a<br />

transformé la métropole, elle a survécu aux guerres<br />

comme aux crises.<br />

<strong>Endress+Hauser</strong>


L’adaptabilité, facteur de réussite<br />

La capacité de s’adapter – à laquelle contribue sans<br />

aucun doute la flexibilité – est aussi un facteur de<br />

réussite au-delà de la simple survie. Ainsi, une entreprise<br />

qui souhaite réussir durablement sur le plan<br />

économique doit savoir s’adapter : aux besoins qui<br />

changent, aux technologies qui apparaissent, aux<br />

conditions qui fluctuent, aux marchés qui se développent.<br />

Ici, des structures favorisant des réactions rapides,<br />

ciblées et adaptées constituent l’une des clés de la<br />

réussite. Des voies de décision courtes, des unités à<br />

dimensions humaines, une organisation décentralisée<br />

et un grand sens des responsabilités à l’endroit où se<br />

trouvent les compétences – tout cela constitue d’excellentes<br />

bases, voire les conditions de la flexibilité.<br />

Toutefois, les hiérarchies les plus plates ne sont<br />

d’aucune utilité si les personnes compétentes n’ont<br />

pas droit de parole et si les décisions qui sont prises<br />

ne sont pas les bonnes. Ici encore, ce sont les hommes<br />

qui font la différence : il faut avoir une attitude juste<br />

et la volonté nécessaire, il faut disposer des capacités<br />

requises et adopter un comportement adapté.<br />

Pas de flexibilité sans ouverture<br />

Quelles qualités, donc, caractérisent les hommes<br />

qui permettent à une entreprise à répondre en souplesse<br />

aux défis du marché et des clients ? Pour<br />

commencer, ils sont très ouverts : ils doivent percevoir<br />

les besoins alors même qu’ils ne sont pas<br />

formulés explicitement, y apporter des réponses<br />

convaincantes. Pour cela, ils doivent être capables<br />

d’affronter la nouveauté sans préjugés ni idées préconçues,<br />

savoir faire face à l’inconnu avec curiosité<br />

et circonspection à la fois, être réceptifs aux impulsions<br />

nouvelles mais ne jamais céder à l’enthousiasme<br />

du premier instant. Il est capital, en effet, de savoir<br />

distinguer ce qui est important de ce qui ne l’est<br />

pas, ce qui est révolutionnaire de ce qui est transmis<br />

de génération en génération.<br />

Être flexible signifie rester fidèle à ses objectifs<br />

tout en demeurant ouvert à des pistes inexplorées.<br />

Une nouveauté visionnaire ne saurait naître sans<br />

une vision. L’ingénieur autrichien Béla Barényi a été<br />

guidé toute sa vie par la volonté de rendre la conduite<br />

automobile plus sûre. Pour cela, il a rejeté plus d’une<br />

fois des principes considérés jusqu’alors comme<br />

inébranlables. Au lieu de concevoir, comme tous les<br />

constructeurs avant lui, un châssis aussi massif que<br />

possible, il a choisi d’entourer la zone de sécurité<br />

des passagers d’espaces particulièrement souples ;<br />

la « zone de déformation » qui amortit la violence<br />

du choc en cas d’accident est aujourd’hui un standard<br />

de la construction automobile.<br />

changes<br />

Béla Barényi était exceptionnellement doué et<br />

un constructeur de génie extrêmement productif.<br />

Il n’y a pas de recette pour l’esprit d’invention et<br />

la créativité, cet ingénieur a été une chance pour<br />

son employeur. Il est indéniable, néanmoins, que la<br />

culture de l’entreprise et l’environnement de travail<br />

exercent une forte influence sur la créativité que<br />

peuvent développer les collaborateurs, ainsi que sur<br />

la marge de flexibilité dont ils disposent.<br />

Ici, la communication joue un rôle central. Parlet­on<br />

ouvertement des idées et des projets dans l’entreprise<br />

? L’innovation exige des discussions passionnées<br />

et des décisions réfléchies, deux principes que favorisent<br />

des processus transparents et une organisation<br />

laissant une place à la critique. De même, la<br />

coopération est essentielle. La collaboration au sein<br />

de l’entreprise est-elle suffisamment bonne et étroite,<br />

La flexibilité permet de maîtriser les<br />

processus complexes.<br />

et dans quelle mesure est­on ouvert aux partenaires<br />

extérieurs ? Ce n’est pas sans raison que la production<br />

industrielle se caractérise par une spécialisation élevée<br />

et une division du travail poussée. Exploiter pleinement<br />

ces possibilités accroît la marge de liberté nécessaire<br />

pour développer ses propres compétences.<br />

L’adaptabilité accroît notre liberté d’action<br />

Dans la nature, l’adaptation permet aux espèces<br />

d’occuper de nouvelles niches, une stratégie qui<br />

n’est en rien moins prometteuse dans le domaine<br />

économique. La flexibilité, ici, contribue à maîtriser<br />

les processus complexes. Prenons l’exemple du<br />

groupe Volkswagen : avec ses différentes marques,<br />

le groupe couvre un large éventail allant des petites<br />

voitures aux limousines de luxe, des voitures de<br />

sport aux véhicules utilitaires. Il propose des produits<br />

très différenciés et dans les segments de prix<br />

les plus divers… un principe qui remporte un franc<br />

succès auprès des acheteurs d’Europe et d’ailleurs.<br />

Bien que la branche automobile connaisse actuellement<br />

une crise sans pareil, Volkswagen continue de<br />

Thème : Flexibilité 15


s’affirmer relativement bien. Sa réussite se situe<br />

sous le capot, où l’on retrouve souvent la même<br />

technique dans les différents modèles du groupe.<br />

Plusieurs marques se partagent les mêmes platesformes,<br />

la production en série des composants<br />

garantissant des avantages de coûts. De nouvelles<br />

technologies sont introduites dans le segment supérieur,<br />

avant d’être utilisées, plus tard, sur les modèles<br />

de catégories inférieures. Le fait qu’un certain<br />

nombre d’éléments techniques équipent également<br />

des véhicules d’autres fabricants ne gêne guère le<br />

constructeur. Pourquoi en serait-il autrement puisque<br />

cela réduit les efforts de développement de nouveaux<br />

modèles et accroît la rentabilité de la production<br />

de petites séries ?<br />

La flexibilité n’est pas une fin en soi<br />

L’acheteur ne se rend pas compte de tout cela. Et c’est<br />

bien là le but ! De fait, la flexibilité n’est pas un<br />

objectif en soi, elle doit être au service du client. Ses<br />

besoins sont l’élément déterminant, et il doit bénéficier<br />

de la meilleure solution à un juste prix. Il doit<br />

être bien conseillé et servi rapidement. Il doit être<br />

simple pour lui de faire affaire avec une entreprise,<br />

et plaisant de poursuivre la collaboration. C’est ce<br />

qui suscitera son enthousiasme. Et nous le savons :<br />

des clients enthousiastes sont des clients fidèles –<br />

qui amènent avec eux de nouveaux clients.<br />

S’orienter en fonction du client et le placer au<br />

cœur de ses réflexions rend donc automatiquement<br />

flexible. En effet, pour répondre à ses désirs et à ses<br />

attentes, il n’y a d’autre moyen que de s’adapter le<br />

mieux possible. Tel est peut-être le principal enseignement<br />

de la réflexion sur la flexibilité, l’adaptation<br />

et la faculté d’adaptation. Si l’on parvient à faire passer<br />

ce message dans l’entreprise, à l’ancrer dans les<br />

modes de pensée et d’action des collaborateurs, on<br />

touche déjà presque au but.<br />

Un véritable tournant exige une vision<br />

Pour reprendre notre exemple du Lego, le système<br />

a connu une telle réussite sur le marché et est tellement<br />

convoité que d’aucuns ont rapidement cherché<br />

à l’imiter. Toutefois, la grande qualité de l’original<br />

garantit au fabricant danois une clientèle fidèle depuis<br />

50 ans. On trouve les fameuses briques de couleur<br />

dans les chambres d’enfants du monde entier.<br />

Pourtant, le fabricant de jouets marque le pas<br />

depuis l’arrivée en masse des jeux vidéos qui ciblent<br />

le même groupe. Les nouveaux univers à thèmes<br />

futuristes et fantastiques du système Lego, qui<br />

auraient dû permettre d’accroître la demande, ne<br />

se vendent pas aussi bien que prévu. Lego a donc<br />

décidé de retourner à ses sources et de se fier à<br />

ses briques classiques.<br />

Un véritable changement exige une vision. Pour<br />

les enfants les plus âgés en tout cas, l’avenir du Lego<br />

a déjà commencé : Lego Mindstorms permet de<br />

Lorsqu’on s’oriente systématiquement sur les attentes<br />

du client, on est automatiquement flexible.<br />

construire des machines et même des robots pour<br />

toutes les missions possibles ou impossibles. Grâce à<br />

des unités programmables dotées de moteurs et de<br />

capteurs, l’idée de la brique à plots est prête à passer<br />

à l’ère du numérique. Malgré toute la flexibilité du<br />

système, les arêtes des « briques électroniques » ne<br />

cèdent pas…<br />

16 Thème : Flexibilité <strong>Endress+Hauser</strong><br />

changes<br />

Illustrations : Ulrich Birtel, www.fischwerk.de


Highlights<br />

Flexibilité<br />

Pierre angulaire<br />

L’élément de base de cet univers unique en son<br />

genre mesure huit millimètres sur huit. Les blocs<br />

qui le composent font plusieurs fois cette taille. La<br />

face supérieure de ces derniers est couverte de<br />

« plots » ; en dessous, des tubes cylindriques apportent<br />

la stabilité requise pour pouvoir les assembler :<br />

le système modulaire du fabricant de jouets danois<br />

Lego a plus d’un demi-siècle. Dans le monde entier,<br />

des générations d’enfants ont grandi avec ces briques<br />

en plastique absolument indestructibles, créé, défait<br />

et recréé sans relâche leurs propres univers.<br />

À la brique rectangulaire de base du système<br />

Lego sont venues s’ajouter un nombre incalculable<br />

de pièces nouvelles au fil des années : des portes,<br />

des fenêtres, des tuiles, des grilles, des roues et des<br />

moteurs, des arbres et même des fleurs, des personnages<br />

et des univers thématiques entiers. Aujourd’hui,<br />

il existe aussi les briques Duplo de plus grandes<br />

dimensions pour les plus petits et Lego Technic<br />

pour les plus grands. À l’ère de l’informatique, il<br />

existe bien sûr depuis longtemps des briques programmables.<br />

Mais aujourd’hui encore, (presque)<br />

chaque pièce peut être assemblée avec toutes les<br />

autres en un nombre infini de combinaisons possibles,<br />

ne posant aucune limite à l’imagination.<br />

Tel est précisément le secret du succès du Lego :<br />

avec ces briques en plastique de couleur, on peut<br />

tout construire, des formes les plus simples aux<br />

modèles les plus complexes. C’est aussi ce qui explique<br />

qu’on ne les trouve pas seulement dans les<br />

chambres d’enfants : les chercheurs et développeurs<br />

les utilisent pour donner une première forme à leurs<br />

idées ; les conseillers d’entreprise, pour inciter les<br />

directeurs à trouver des solutions créatives à leurs<br />

problèmes. Plus de 400 milliards de briques Lego<br />

sont en circulation dans le monde, et statistiquement,<br />

36 000 nouvelles viennent s’y ajouter à chaque<br />

minute.<br />

t<br />

Elle plie mais ne rompt pas<br />

Dans la construction automobile,<br />

on a longtemps pensé qu’une<br />

construction sûre était une construction<br />

rigide. Béla Barényi<br />

(1907 – 1997) devait entièrement<br />

révolutionner cette idée : cet ingénieur<br />

de génie est l’inventeur<br />

de la zone de déformation. Pour<br />

Daimler-Benz, il a développé une<br />

carrosserie présentant des zones<br />

dotées de différents degrés de<br />

rigidité. Tandis que l’habitacle<br />

est particulièrement stable, les<br />

parties avant et arrière sont construites<br />

de manière à se déformer de façon contrôlée en cas de<br />

choc, amortissant ainsi une grande partie des forces qui agi raient<br />

sur les occupants du véhicule lors d’un accident. L’invention<br />

de B. Barényi a été utilisée pour la première fois en 1959 sur le<br />

nouveau modèle haut de gamme de Mercedes-Benz – la série<br />

W 111 « Heckflosse » connue pour ses ailerons. Il ne lui a fallu que<br />

quelques années pour devenir un principe de construction général<br />

qui a probablement sauvé la vie de milliers de personnes.<br />

Fossiles vivants<br />

Aucune espèce animale ne vit depuis aussi longtemps sur notre<br />

planète que la crevette à bouclier ou Triops cancriformis. Bien<br />

que n’ayant guère changé d’aspect depuis 220 millions d’années,<br />

elle est parfaitement adaptée aux conditions de vie extrêmes<br />

de son biotope. Venue de la mer à l’origine, elle vit aujourd’hui<br />

dans des mares qui n’existent souvent que pendant quelques<br />

semaines par an. Les œufs de ces animaux ancestraux – en réalité<br />

des kystes qui enveloppent les embryons – peuvent survivre<br />

pendant des dizaines d’années. Dès que leur espace est recouvert<br />

d’eau, les larves sortent de l’œuf dans les 48 heures et atteignent<br />

l’âge adulte en quelques jours. Dans des conditions adéquates,<br />

cette crevette primitive peut atteindre<br />

six à huit centimètres de long.<br />

18 Thème : Flexibilité <strong>Endress+Hauser</strong><br />

changes<br />

Thème : Flexibilité 19<br />

Photo : Mercedes-Benz Classic<br />

t<br />

Une histoire mouvementée<br />

C’est en Syrie que se trouve l’une des plus anciennes villes<br />

du monde : Damas est habitée sans interruption depuis plus<br />

de trois mille cinq cents ans. Elle a survécu à des guerres et<br />

à des sièges, vu passer d’innombrables souverains, et changé<br />

maintes fois de forme et de visage. Et chaque époque a laissé<br />

son empreinte : la Via Recta (« Rue droite ») avec son arche<br />

romaine témoigne d’une histoire mouvementée, tout comme<br />

la chapelle chrétienne de Saint Ananias de l’apôtre Paul ainsi<br />

que la mosquée des Omeyyades, l’un des plus importants sites<br />

de l’Islam. Aujourd’hui, Damas compte 1,6 million d’habitants.<br />

L’infrastructure, toutefois, n’a pas suivi la croissance. Il y manque<br />

un réseau performant de transports publics ; la cité historique,<br />

inscrite au patrimoine culturel mondial, menace d’étouffer sous<br />

la circulation – un nouveau défi pour une ville qui a une si<br />

longue histoire.<br />

t<br />

t<br />

Auteur : Jiøí Novák,<br />

Photo : www.biolib.cz


Une voiture,<br />

des millions<br />

de variantes<br />

Jamais il n’a été aussi<br />

facile d’acheter la voiture<br />

de ses rêves. Toutefois,<br />

pour répondre aux<br />

attentes de ses clients,<br />

un constructeur doit<br />

disposer, outre d’une<br />

logistique parfaitement<br />

élaborée, de processus<br />

de fabrication d’une<br />

grande flexibilité.<br />

Daniela Urner, employée d’une agence<br />

de voyage à Berne, la capitale suisse,<br />

possède une vieille VW Golf depuis des<br />

années. Elle aime les voitures compactes,<br />

maniables, solides et sûres. C’est sur ces<br />

critères qu’elle s’est décidée pour le nouveau<br />

modèle du fabricant allemand, la<br />

sixième génération de Golf. Seulement<br />

voilà, elle a maintenant l’embarras du<br />

choix : Couleur ? Sièges en cuir ? Système<br />

de navigation ? Les possibilités qui<br />

s’offrent à elle sont quasiment illimitées.<br />

En théorie, il existe trois millions de<br />

variantes…<br />

Assise devant son ordinateur, Daniela<br />

Urner compose sa voiture à l’aide du<br />

configurateur en ligne de Volkswagen :<br />

ce sera un puissant turbo diesel, couleur<br />

reflet d’argent avec radar de stationnement.<br />

Quelques clics plus tard, elle<br />

envoie ces informations à Volkswagen.<br />

Trois jours après, elle commande sa nouvelle<br />

Golf chez un concessionnaire situé<br />

non loin de chez elle, dans la vieille ville.<br />

Une logistique de A à Z<br />

Avec sa signature, Daniela Urner met<br />

en route un processus réglé dans les<br />

moindres détails. Du concessionnaire<br />

bernois, la commande va directement<br />

en Allemagne, au centre logistique<br />

de l’usine de Wolfsburg. Ici, elle est<br />

« décomposée » en huit mille pièces qui<br />

seront fournies par différents sites Volkswagen<br />

et sous-traitants. La logistique et<br />

la fabrication doivent être parfaitement<br />

synchronisées afin que tout soit prêt le<br />

jour J.<br />

Chaque commande génère une fiche<br />

technique, où tous les souhaits du client<br />

sont codifiés. Le radar de stationnement<br />

et la peinture argent choisis par Daniela<br />

Brillante palette : à l’atelier de peinture, les carrosseries<br />

encore grises prennent de la couleur.<br />

Urner y figurent également. Mais la<br />

première étape consiste à construire le<br />

squelette de la Golf. Les pièces requises<br />

pour cela sont fabriquées à l’usine de<br />

Wolfsburg même, où de gigantesques<br />

machines découpent, étirent et estampent<br />

chaque jour quelque 2400 tonnes d’acier<br />

galvanisé.<br />

La Golf prend forme<br />

L’étape suivante est celle du montage<br />

de la carrosserie. Pour cela, la voiture est<br />

« baptisée » : dès lors, un code-barres<br />

constitue la clé de toutes les informations<br />

concernant la carrosserie. Dans<br />

le cas de la voiture de Daniela Urner :<br />

volant à gauche, deux portes, pas de<br />

toit ouvrant. Cette Golf est désormais<br />

unique. Sur la chaîne de montage, les<br />

différentes pièces sont assemblées et<br />

soudées par des robots. Une technique<br />

au laser ultramoderne garantit des soudures<br />

impeccables.<br />

Il est temps de passer à la couleur.<br />

Les systèmes de convoyage amènent les<br />

carrosseries à l’atelier de peinture, où<br />

20 Thème : Flexibilité <strong>Endress+Hauser</strong> changes<br />

La plus grande usine<br />

automobile du monde<br />

Quarante-huit mille personnes travaillent<br />

à l’usine-mère de Volkswagen<br />

à Wolfsburg, qui est aussi le siège de<br />

la direction du groupe. Outre la Golf,<br />

on y construit également la Golf Plus<br />

qui est un peu plus grande, le Tiguan,<br />

véhicule tout-terrain, ainsi que le<br />

monospace Touran. Chaque jour,<br />

jusqu’à 3400 véhicules sortent de<br />

l’usine ; en 2008, 734 000 automobiles<br />

ont été construites. Ici, on fabrique<br />

également des composants qui seront<br />

livrés à d’autres sites et aux marques<br />

sœurs Audi, Seat et Škoda. Avec six<br />

kilomètres carrés, ce site est la plus<br />

grande usine automobile en superficie<br />

du monde. Les halls de 1,6 kilomètre<br />

carré pourraient abriter la Principauté<br />

de Monaco.<br />

www.volkswagen.de<br />

elles sont d’abord parfaitement nettoyées,<br />

puis pourvues à plusieurs reprises d’un<br />

enduit avant d’être peintes, de manière<br />

entièrement automatique, dans la couleur<br />

choisie par le client. Un robot lit le<br />

code-barres avant d’appliquer la peinture<br />

souhaitée. Le jaune alterne avec le noir,<br />

le blanc, le rouge et bien sûr la couleur<br />

« reflet d’argent ». La Golf existe en<br />

vingt-trois couleurs standard. Si elle<br />

avait voulu, Daniela Urner aurait pu<br />

coordonner sa voiture à son sac à main<br />

préféré. Toutes les variantes de couleur<br />

sont réalisées sur la même ligne grâce à<br />

des buses autonettoyantes et au système<br />

de mélange automatique.<br />

Puis vint le jour du mariage<br />

La carrosserie peinte avance maintenant<br />

vers la ligne d’assemblage. C’est ici qu’a<br />

lieu la prochaine grande étape : le mariage,<br />

autrement dit l’assemblage du châssis<br />

et de la carrosserie. Le châssis, portant<br />

le moteur et la boîte de vitesses, a été<br />

fabriqué parallèlement, et arrive au bon<br />

moment. Une logistique de haute précision<br />

Pour le meilleur : unis, le châssis et la carrosserie feront désormais route ensemble.<br />

et d’une fiabilité à toute épreuve garantit<br />

l’union du bon châssis et de la bonne carrosserie.<br />

Le processus se poursuit avec le<br />

montage du tableau de bord, puis de<br />

l’électronique, et enfin des sièges, des<br />

vitres et des roues – et le tout avec une<br />

parfaite coordination.<br />

La nouvelle Golf de Daniela Urner est<br />

maintenant presque terminée. Il ne reste<br />

plus qu’à effectuer les derniers contrôles.<br />

La peinture est-elle parfaite ? Les selleries<br />

sont-elles impeccables ? Le moteur fonctionne-t-il<br />

bien ? Ce n’est qu’une fois<br />

tous les contrôles passés et réussis que<br />

la voiture est prête à quitter l’usine.<br />

Daniela Urner souhaite aller la chercher<br />

elle-même et parcourt pour cela les 780<br />

kilomètres qui séparent Berne de Wolfsburg<br />

en train. Sa Golf l’attend dans la<br />

tour de verre de la « cité de l’automobile ».<br />

La vue de sa nouvelle voiture la remplit<br />

de joie : tout est exactement comme elle<br />

l’a souhaité.<br />

Un vrai petit miracle ? En un sens<br />

oui, mais finalement non : en réalité,<br />

absolument rien n’a été laissé au hasard.<br />

Droit à l’essentiel : des robots soudent les<br />

éléments de carrosserie avec précision – bien<br />

sûr de manière entièrement automatique.<br />

Thème : Flexibilité 21


Pologne, Tchéquie, Roumanie : le rattachement à l’Europe<br />

Il y a vingt ans, les habitants des pays situés derrière le Rideau de fer luttaient<br />

pour la liberté et la démocratie. Aujourd’hui encore, les séquelles de plus de<br />

quarante ans de gestion socialiste donnent du fil à retordre à la Pologne, à la<br />

Tchéquie et à la Roumanie. Néanmoins, sur le plan politique comme sur le plan<br />

économique, ces trois États sont depuis longtemps rattachés à l’Europe. Page 24<br />

Une affaire limpide<br />

Bucarest a confié l’alimentation<br />

en eau de la capitale roumaine à<br />

Apa Nova, prestataire de services<br />

privé. Depuis, l’entreprise appartenant<br />

au groupe international Veolia<br />

a énormément investi dans la<br />

qualité de l’eau et la sécurité de<br />

la distribution. Page 42<br />

Le goût du naturel<br />

Les produits Madeta promettent<br />

le goût authentique de la Bohême<br />

du Sud. Pour cela, la plus grande<br />

laiterie tchèque renonce à l’utilisation<br />

de tout arôme artificiel et<br />

agent de conservation. Page 36<br />

« Radicalement différent »<br />

Lorsque l’entreprise nationale PCC<br />

Rokita a été privatisée, il n’est pratiquement<br />

pas une pierre qui n’ait été<br />

retournée. Grâce à cette restructuration,<br />

l’entreprise de chimie polonaise se porte<br />

aujourd’hui à merveille. « En Pologne,<br />

nous n’avons pratiquement aucune<br />

concurrence », confie le CEO Jarosław<br />

Mazur avec assurance à Andrzej<br />

Frosztega, directeur d’<strong>Endress+Hauser</strong><br />

Pologne. Page 32<br />

Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie<br />

Un tournant<br />

réussi<br />

Il y a vingt ans à peine, une frontière quasi<br />

insurmontable coupait l’Europe en deux. Le<br />

Rideau de fer séparait le bloc de l’Est de<br />

l’Ouest, démarcation tout ce qu’il y avait de<br />

plus réelle, fortifiée et protégée, mais aussi<br />

idéologique entre des systèmes politiques et<br />

économiques différents. C’était la Guerre<br />

Froide entre les États du Pacte de Varsovie<br />

d’un côté, et ceux de l’OTAN de l’autre.<br />

Au milieu des années 1980, la politique sovié­<br />

tique de réforme (Perestroika) et d’ouverture<br />

(Glasnost) allait finalement marquer un tournant<br />

historique. Dans un nombre croissant d’États<br />

communistes, les revendications se faisaient de<br />

plus en plus fortes. Les citoyens obtinrent, par la<br />

lutte, la liberté et la démocratie, puis l’économie<br />

de marché vint se substituer à l’économie plani­<br />

fiée, annonçant une transformation – parfois<br />

douloureuse – qui dure encore.<br />

La situation initiale était très différente en<br />

Pologne, en Tchéquie et en Roumanie – les<br />

pays abordés dans ce numéro de Changes. Il<br />

n’en reste pas moins que les progrès réalisés<br />

par ces trois États sont remarquables. Le<br />

tournant politique et économique a considé­<br />

rablement amélioré le niveau de vie de la<br />

plupart de leurs habitants ; par ailleurs,<br />

l’entrée dans l’UE n’est pas sans leur donner<br />

des perspectives d’avenir.<br />

22 Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie <strong>Endress+Hauser</strong> changes<br />

Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie 23


Berceau du changement<br />

Pologne<br />

Superficie 1 : 312 700 kilomètres carrés<br />

Habitants 1 : 38,5 millions<br />

Produit intérieur brut 2 (2008) : 366 milliards d’euros<br />

Revenu par habitant 2 (2008, en PPA) : 14.000 euros<br />

Croissance économique réelle 2 2004-2008 : 30,2 %<br />

Taux de chômage 1 (2008) : 9,7 %<br />

Sources : 1) CIA The World Factbook ; 2) Eurostat<br />

Héritage historique : le centre-ville de Varsovie, qui<br />

avait été détruit pendant la guerre, a été reconstruit à<br />

l’identique.<br />

24 Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie<br />

Si la Pologne a connu des temps<br />

difficiles tout au long de son histoire,<br />

jamais elle n’a perdu l’espoir d’un<br />

avenir meilleur. C’est ainsi qu’elle<br />

s’est libérée du communisme,<br />

ouvrant la voie à la libération de<br />

toute l’Europe de l’Est.<br />

On dit des Polonais qu’ils ont un grand besoin de<br />

liberté ; peut-être n’est-ce pas le hasard qui a voulu<br />

que le tournant politique s’amorce ici en 1980. À<br />

l’époque, les ouvriers du chantier naval Lénine de<br />

Gdansk avaient entamé une grève pour protester<br />

contre le prix élevé des denrées alimentaires. Le<br />

mouvement, organisé par le syndicat indépendant<br />

Solidarność, allait bientôt toucher la nation entière,<br />

jusqu’à ce que le pouvoir communiste proclame la<br />

loi martiale et l’étouffe.<br />

Mais au sein de la population, l’agitation persistait.<br />

Solidarność, désormais interdit, poursuivit son travail<br />

depuis l’étranger. En cela, il était soutenu par l’Église<br />

catholique et son chef qui, avant de devenir le pape<br />

Jean-Paul II, avait été Karol Wojtyła, archevêque de<br />

Cracovie. En 1988, le régime communiste<br />

ne put plus ignorer les signes<br />

des temps. Les discussions menées<br />

lors de tables rondes aboutirent en<br />

1989 aux premières élections libres<br />

du bloc de l’Est : la Pologne élut<br />

un gouvernement non communiste,<br />

ouvrant un nouveau chapitre de son<br />

histoire faite de hauts et de bas.<br />

Rayé de la carte<br />

En <strong>10</strong>25, la Pologne devint un<br />

royaume. Puis, le pays se désintégra<br />

avant de se réunifier au<br />

Moyen-Âge… et de devenir une<br />

grande puissance. Quatre siècles<br />

durant, la Pologne présida à la<br />

destinée de l’Europe centrale et<br />

La foi catholique est profondément<br />

ancrée chez les Polonais.<br />

de l’Europe de l’Est. Toutefois, campagnes militaires,<br />

guerres civiles et révoltes affaiblirent la nation, dont<br />

les puissants voisins prussiens, autrichiens et russes<br />

finirent par avoir raison. Ni la première constitution<br />

d’Europe de 1791 – le 3 mai est le jour de la fête<br />

nationale, ni la victoire sur les Russes lors de la Bataille<br />

de Racławice en 1794 ne purent empêcher le déclin :<br />

après trois divisions, le pays fut rayé de la carte en<br />

1795.<br />

À peine cent cinquante ans plus tard, ce destin<br />

devait se répéter. Certes, la Pologne était redevenue<br />

un État souverain après la Première Guerre mondiale,<br />

mais dès le début, le pays souffrit de désunion :<br />

Polonais, Allemands, Ukrainiens, Biélorusses et<br />

Lituaniens vivaient ensemble, mais leurs rapports<br />

étaient tendus. L’invasion des troupes allemandes et<br />

soviétiques en 1939 mit fin à tout espoir : les deux<br />

dictateurs, Hitler et Staline, se partagèrent le pays.<br />

Aucun pays n’a autant souffert de la Seconde<br />

Guerre mondiale que la Pologne. Opérations militaires,<br />

tyrannie et travail forcé firent plus de 5,5 millions<br />

de morts. La quasi-totalité de la population juive – soit<br />

près de trois millions de personnes – fut assassinée<br />

par les national-socialistes. Et comme si cela ne suffisait<br />

pas, les frontières polonaises étaient repoussées<br />

vers l’ouest à la fin de la guerre : les Soviétiques<br />

conservèrent les territoires situés à l’Est et « dédommagèrent<br />

» le nouvel État en lui attribuant des<br />

régions d’Allemagne de l’Est. Dix millions de<br />

personnes perdirent leur patrie.<br />

Entente : la Pologne et l’Allemagne s’efforcent de surmonter<br />

un lourd passé.<br />

changes<br />

Entente par-delà les clivages<br />

Aujourd’hui encore, le passé pèse lourd entre les<br />

Polonais et les Allemands. Au quotidien, bien sûr,<br />

beaucoup de choses se sont normalisées. Des deux<br />

côtés, on s’efforce de faire preuve de compréhension.<br />

En Allemagne, on n’oublie pas que c’est finalement<br />

la Pologne qui a permis la réunification.<br />

En 1999, le pays rejoint l’OTAN puis, en 2004,<br />

l’UE. La Pologne souffre encore de nombreux<br />

problèmes. L’administration publique est inefficace,<br />

l’infrastructure insuffisante. À cela viennent s’ajouter<br />

d’importantes inégalités sociales. Le passage à<br />

l’économie de marché a été un véritable traitement<br />

de choc. Nombre de régions rurales semblent être<br />

restées complètement en marge du progrès et de<br />

nombreux retraités ont peine à vivre de leur pension.<br />

Les petits paysans, notamment, craignent d’être mis<br />

à l’écart du marché commun et sont à l’origine d’un<br />

fort mouvement critique de l’UE.<br />

Il n’en reste pas moins que la plupart des Polonais<br />

ne désirent pas revenir en arrière. De nombreuses<br />

possibilités s’ouvrent aux jeunes ayant une solide<br />

formation. La réussite économique des années<br />

passées a changé la donne : désormais, le personnel<br />

qualifié habitant l’est de l’Allemagne, où les structures<br />

sont faibles, se rend en Pologne pour travailler, et<br />

dans l’agglomération de Szczecin, les Polonais<br />

déménagent de plus en plus souvent de l’autre côté<br />

de la frontière toute proche où la vie est moins<br />

chère.<br />

Centre industriel :<br />

en Haute-Silésie,<br />

on pratique encore<br />

l’exploitation<br />

minière.<br />

Des protestations qui ont fait bouger les choses : le syndicat indépendant Solidarność finit par<br />

faire tomber le gouvernement communiste, ouvrant la voie au changement en Europe de l’Est.<br />

Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie 25


Retour au cœur<br />

de l’Europe<br />

Tchéquie<br />

Superficie 1 : 78 900 kilomètres carrés<br />

Habitants 1 : <strong>10</strong>,4 millions<br />

Produit intérieur brut 2 (2008) : 153 milliards d’euros<br />

Revenu par habitant 2 (2008, en PPA) : 20.900 euros<br />

Croissance économique réelle 2 2004–2008 : 31,3 %<br />

Taux de chômage 1 (2008) : 5,5 %<br />

Sources : 1 ) CIA The World Factbook ; 2 ) Eurostat<br />

Théâtre de l’histoire européenne : Prague, la ville dorée,<br />

attire chaque année des millions de visiteurs.<br />

Pendant des siècles, la Tchéquie a<br />

été au cœur de l’Europe, avant de<br />

se retrouver, avec les autres États<br />

du bloc de l’Est, en marge de<br />

celle- ci sur le plan politique et<br />

économique. Vingt ans après la<br />

« révolution de velours », la nation<br />

a repris sa place.<br />

Avec son cycle « Ma Patrie », Bedřich Smetana célébrait<br />

la nation tchèque : le compositeur de renommée<br />

mondiale (1824–1884) était en effet un ardent<br />

défenseur de l’idée d’un État indépendant à l’époque<br />

de l’empire autrichien, puis plus tard de la double<br />

monarchie austro-hongroise.<br />

La République tchèque, toutefois, ne devait pas<br />

voir le jour avant 1993. Certes, Jan Hus, réformateur<br />

de Prague, condamné pour hérésie par l’Église catholique<br />

et mort sur le bûcher en 1415, avait déjà fait<br />

preuve d’une volonté irréductible sur la question.<br />

Pourtant, l’idée d’une renaissance nationale ne<br />

devait émerger que plus tard. À l’époque du Saint-<br />

Empire romain germanique tout comme sous la<br />

domination autrichienne, tout ce qui était tchèque<br />

était opprimé. Même les personnes se considérant<br />

comme tchèques ne parlaient souvent que l’allemand<br />

à la maison. Bedřich Smetana, lui-même, avait été<br />

baptisé Friedrich et n’avait appris le tchèque qu’à<br />

l’âge adulte.<br />

L’effondrement de la monarchie danubienne en<br />

1918, après la Première Guerre mondiale, prépara<br />

la voie à une République tchécoslovaque. La date<br />

de sa fondation, le 28 octobre, est aujourd’hui<br />

encore le jour de la fête nationale. Toutefois, dès le<br />

départ, une lourde hypothèque pesait sur cet État<br />

multinational : la forte minorité allemande notamment,<br />

qui représentait un bon tiers de la population,<br />

ne s’intégrait qu’à contrecoeur.<br />

26 Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie <strong>Endress+Hauser</strong><br />

© Zdenek Miler<br />

Un ambassadeur très<br />

populaire : les enfants du<br />

monde entier connaissent<br />

la taupe Taupek.<br />

Première période de prospérité dans<br />

l’entre-deux-guerres<br />

Cependant, le pays connut la prospérité. Entre les<br />

deux guerres, l’ancien centre économique de la<br />

monarchie danubienne compta parmi les principales<br />

nations industrielles. L’art et la culture étaient florissants.<br />

Mies van der Rohe marquait l’architecture<br />

moderne d’une pierre blanche avec la construction<br />

de la Villa Tugendhat à Brno, tandis que Jaroslav<br />

Hašek créait un antihéros dans une œuvre remplie<br />

d’humour anarchique, le Brave soldat Chvéïk.<br />

Mais l’année 1938 sonna déjà le glas de la jeune<br />

république, lorsque l’Allemagne nazie annexa le<br />

territoire des Sudètes essentiellement germanophone ;<br />

l’année suivante, Hitler démantela le reste du pays<br />

par la force. Les atrocités de l’occupation et de la<br />

guerre attisèrent les haines qui éclatèrent après la<br />

Seconde Guerre mondiale, forçant alors les Allemands<br />

à quitter un territoire où ils étaient installés depuis<br />

le Moyen-Âge : la Tchécoslovaquie, État tchèque et<br />

slovaque, fut alors fondée une nouvelle fois en 1945.<br />

L’écrasement du « Printemps de Prague »<br />

par les chars<br />

Cette nouvelle nation, toutefois, n’était pas un<br />

pays libre, mais un État communiste sous le joug<br />

soviétique. C’est en vain qu’Alexander Dubček,<br />

qui prit la tête du parti communiste en 1968, tenta<br />

d’introduire plus de libertés dans le cadre d’un<br />

« socialisme à visage humain ». Cette année-là, les<br />

troupes du Pacte de Varsovie mirent fin au « Printemps<br />

de Prague » par la force. Des milliers de<br />

Tchécoslovaques prirent la fuite ; parmi eux, le<br />

cinéaste Miloš Forman, récompensé par un Oscar,<br />

et l’écrivain Milan Kundera.<br />

Un souvenir très prisé : les artisans de Bohême sont connus<br />

depuis le Moyen-Âge pour leurs objets d’art en verre<br />

soufflé.<br />

Dès lors, la Tchécoslovaquie devint l’un des États<br />

les plus répressifs du bloc de l’Est. Il est d’autant<br />

plus étonnant que le passage à la démocratie se soit<br />

déroulé aussi rapidement et sans violence en 1989 :<br />

à la mi-novembre, peu après la chute du mur de<br />

Berlin, commencèrent les grèves estudiantines et<br />

les protestations de masse ; à peine quatre semaines<br />

plus tard, le gouvernement communiste tombait, la<br />

« Révolution de velours » allait enfin apporter la<br />

liberté aux Tchèques et aux Slovaques. Trois ans<br />

plus tard, la République fédérale tchèque et slovaque<br />

se dissolvait sans heurts et dans le consensus.<br />

La gestion socialiste a laissé de profondes séquelles.<br />

Pourtant, moins de vingt ans après son ouverture,<br />

le pays dispose à nouveau d’une industrie<br />

compétitive. La construction automobile, mécanique<br />

et d’équipements, l’industrie alimentaire,<br />

la transformation du métal et du bois forment une<br />

industrie d’exportation florissante. Reposant sur<br />

un tourisme important, le secteur tertiaire est<br />

très développé. Le potentiel économique atteint<br />

aujourd’hui les quatre cinquièmes de la moyenne<br />

européenne ; pratiquement aucun État n’a su gérer<br />

aussi bien le passage à l’économie de marché.<br />

Depuis 1999, la Tchéquie est membre de l’OTAN,<br />

et depuis 2004, de l’UE. Le pays, entré dans une<br />

nouvelle Europe dotée d’un nouveau visage, se<br />

prépare à l’euro pour 2012. Les Tchèques n’ont<br />

cependant pas oublié leur histoire. Chaque année,<br />

le 12 mai, le jour de la mort de Smetana, son cycle<br />

« Ma Patrie » ouvre le « Printemps de Prague »,<br />

festival musical connu dans le monde entier. La<br />

célèbre mélodie rend hommage au grand compositeur<br />

et témoigne de la fierté de la nation.<br />

Une tradition : en<br />

Tchéquie, le brassage<br />

de la bière a une<br />

longue histoire. Avec<br />

160 litres par tête,<br />

la consommation<br />

de bière y est plus<br />

élevée que partout<br />

ailleurs.<br />

Le savoir comme matière première : fondée en 1348, l’université Karl de Prague a été la<br />

première université au nord des Alpes. Aujourd’hui, l’éducation est l’un des piliers de la<br />

réussite économique.<br />

Photo : ČVUT, Výpočetní a informační centrum<br />

Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie 27


En route vers<br />

l’avenir<br />

Roumanie<br />

Superficie1 : 237 500 kilomètres carrés<br />

Habitants 1 : 22,2 millions<br />

Produit intérieur brut2 (2008) : 139 milliards d’euros<br />

Revenu par habitant (2008, en PPA) : 11 500 euros<br />

Croissance économique réelle2 2004–2008 : 40,6 %<br />

Taux de chômage1 (2008) : 3,6 %<br />

Sources : 1 ) CIA The World Factbook ; 2 ) Eurostat<br />

Une nature unique : le delta du<br />

Danube abrite 4000 espèces animales<br />

et <strong>10</strong>00 espèces végétales.<br />

La tradition est<br />

vivante.<br />

Des dizaines d’années de dictature<br />

et d’isolement avaient plongé la<br />

Roumanie dans une pauvreté<br />

indescriptible. Vingt ans après la<br />

révolution sanglante, le pays a<br />

repris le chemin de la modernité.<br />

Lorsque l’on évoque le plus célèbre des personnages<br />

de Roumanie, les Roumains lèvent les yeux au ciel :<br />

c’est un fait, le Comte Dracula, n’est pas le meilleur<br />

des ambassadeurs... Porté au grand écran à maintes<br />

reprises, le roman d’épouvante de Bram Stoker<br />

marque aujourd’hui encore l’image qu’ont beaucoup<br />

d’étrangers de la Roumanie : celle d’un pays lointain,<br />

pour ne pas dire inhospitalier…<br />

La Roumanie, en effet, est l’objet de nombreux<br />

préjugés, dont la plupart ne résistent pas quand on y<br />

regarde de plus près et s’évanouissent alors comme<br />

par enchantement – tel un vampire au soleil. En fait,<br />

Bram Stoker ne connaissait le pays d’origine de son<br />

personnage que par ouï-dire. Pour le créer, il s’était<br />

inspiré d’un personnage historique, Vlad III. Prince<br />

et général, celui-ci portait le surnom de Drăculea, le<br />

fils du dragon. Dans son pays, le cruel souverain est<br />

un héros populaire pour être parvenu à repousser les<br />

Ottomans.<br />

Au carrefour des cultures<br />

En Roumanie, les cultures les plus diverses se côtoient<br />

depuis toujours. Le nom du pays renvoie aux Romains.<br />

Aujourd’hui encore, les Roumains se considèrent<br />

comment un peuple roman et non slave. Un État<br />

national, toutefois, ne devait voir le jour qu’en 18<strong>62</strong>,<br />

lorsque les principautés de Valachie et de Moldavie<br />

28 Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie <strong>Endress+Hauser</strong><br />

changes<br />

qui appartenaient auparavant au royaume ottoman se<br />

sont unies. Après la Première Guerre mondiale, elles<br />

furent rejointes par la Transylvanie, située au nord<br />

des Carpates dans l’empire austro-hongrois : le 1 er<br />

décembre 1918, date de naissance de la « Grande<br />

Roumanie », est aujourd’hui de nouveau la fête<br />

nationale.<br />

Après la Seconde Guerre mondiale, au cours de<br />

laquelle la Roumanie avait lutté aux côtés de l’Allemagne<br />

nazie, le pays s’est retrouvé sous influence<br />

soviétique. Nicolae Ceauşescu instaurait un État<br />

socialiste marqué par le despotisme et le culte de la<br />

personnalité. Il s’était assuré le pouvoir au sein du<br />

parti communiste, et sur le pays, en 1965. Sa politique<br />

immodérée conduisit le pays à la faillite. La Roumanie<br />

devait même exporter des denrées alimentaires de<br />

base pour satisfaire la folie des grandeurs de N.<br />

Ceauşescu. Tandis qu’il se faisait construire un<br />

gigantesque palais au cœur de Bucarest, le peuple<br />

mourrait de faim.<br />

Après des années de dictature, même la Securitate,<br />

police secrète redoutée, ne fut plus en mesure de<br />

protéger Nicolae Ceauşescu de la colère des masses :<br />

le dictateur et sa femme furent traînés devant un<br />

tribunal militaire et fusillés par décision de la cour<br />

martiale, laissant derrière eux un pays exsangue et<br />

plongé dans la misère. On ne saurait oublier les<br />

images terribles des orphelinats remplis d’enfants :<br />

le dictateur avait interdit le contrôle des naissances<br />

mais ne s’inquiétait des conséquences.<br />

Des progrès colossaux, mais encore<br />

d’immenses problèmes<br />

Il est d’autant plus étonnant de voir comment la<br />

Roumanie est parvenue à gérer le changement et la<br />

vitesse à laquelle elle s’est développée. Les problèmes<br />

sont encore immenses. Pourtant, si la pauvreté<br />

est encore très importante, on ne manque plus de<br />

Folie des grandeurs : pour financer le gigantesque « Palais<br />

du peuple » à Bucarest, le dictateur Nicolae Ceauşescu n’a<br />

pas hésité à conduire les Roumains à la famine.<br />

l’essentiel. Le taux de criminalité n’est pas plus élevé<br />

qu’ailleurs, et la corruption existe, mais ne domine<br />

pas le pays. En revanche, l’inefficacité de l’administration<br />

publique pèse plus lourd. L’UE, à laquelle<br />

appartient la Roumanie depuis 2007, est prête à<br />

accorder des milliards afin d’améliorer une infrastructure<br />

en piteux état. Mais toutes les subventions<br />

n’ont pas encore été utilisées.<br />

Au cours des années passées, les investisseurs<br />

étrangers ont engagé beaucoup d’argent dans la<br />

reconstruction de la Roumanie. La crise financière<br />

et économique mondiale a particulièrement touché<br />

le pays – doublement même, dans la mesure où<br />

les deux millions de Roumains qui travaillent à<br />

l’étranger ont soudain cessé d’envoyer de l’argent.<br />

Mais la Roumanie a de l’avenir. Des années de<br />

forte croissance ont jeté les bases d’une vaste classe<br />

moyenne. Les revenus atteignent maintenant les<br />

deux tiers de la moyenne européenne. L’industrie<br />

est performante, le tourisme, en passe de devenir un<br />

véritable facteur économique. Dracula y contribue<br />

d’ailleurs : le château de Bran près de Braşov, où le<br />

comte est censé avoir vécu, est une attraction touristique.<br />

Même si les Roumains savent que la fiction<br />

a bien peu de choses à voir avec la réalité…<br />

Antagonismes :<br />

tradition et modernité<br />

ne se rencontrent pas<br />

seulement dans la rue.<br />

Les tombes de<br />

couleurs vives du<br />

« cimetière joyeux »<br />

de Săpânta dans le<br />

nord du pays témoignent<br />

d’une foi<br />

profondément<br />

ancrée.<br />

Markt: Osteuropa 29


Une forte présence<br />

Sociétés de commercialisation et de service <strong>Endress+Hauser</strong> en Pologne,<br />

en Tchéquie et en Roumanie<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> Polska Sp.z.o.o.<br />

Fondée en 1995<br />

Pologne<br />

63 collaboratrices et collaborateurs<br />

Direction : Andrzej Frosztega<br />

Siège principal à Wrocław ;<br />

agences commerciales à Szczecin, Gdańsk,<br />

Białystok, Warszawa (Varsovie), Łódź, Bydgoszcz,<br />

Poznań, Gliwice, Kraków (Cracovie) et Rzeszów<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> Czech s.r.o.<br />

Fondée en 1998<br />

Tchéquie<br />

32 collaboratrices et collaborateurs<br />

Direction : Karel Klíma<br />

Siège principal à Praha (Prague) ;<br />

agences commerciales à Brno, Ostrava, Plzeň (Pilsen),<br />

Hradec Králové et Ústí nad Labem<br />

L’industrie polonaise se concentrant pour une grande<br />

partie en Silésie, au sud-ouest du pays, <strong>Endress+Hauser</strong><br />

assure le service à la clientèle nationale depuis<br />

Wrocław. Celle-ci est principalement issue des<br />

branches chimie, agroalimentaire, sciences de la<br />

vie, eau/eaux usées et métallurgie. La construction<br />

d’équipements et la construction mécanique jouent<br />

également un rôle important, de même que les<br />

matières premières : la Pologne dispose d’importantes<br />

ressources en charbon.<br />

Prague, la capitale, est aussi le centre économique<br />

de la Tchéquie. La Bohême du Nord ainsi que la<br />

Moravie-Silésie au nord-ouest abritent d’importants<br />

centres industriels. Les clients d’<strong>Endress+Hauser</strong><br />

viennent principalement de l’industrie chimique,<br />

des secteurs eaux et eaux usées, énergie et centrales<br />

électriques, ainsi que de l’industrie agroalimentaire.<br />

Les énergies renouvelables ont connu une forte<br />

croissance, en particulier le domaine du biodiesel.<br />

30 Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie <strong>Endress+Hauser</strong><br />

Allemagne<br />

Roumanie<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> Romania SRL<br />

Acquisition en 2007<br />

(fondée en 1994 sous le nom de Romconseng SRL)<br />

13 collaboratrices et collaborateurs<br />

Direction : Serban Samoila<br />

Siège principal à Bucarest ;<br />

agences commerciales à Oradea dans l’ouest ainsi<br />

qu’à Constanţa au bord de la mer Noire<br />

Autriche<br />

Gdańsk<br />

Szczecin<br />

PoLoGne<br />

Wrocław<br />

Hongrie<br />

Russie<br />

Varsovie<br />

Ústí nad Labem<br />

Prague<br />

Cracovie<br />

TChéquie<br />

České Budějovice<br />

Slovaquie<br />

Roumanie<br />

Timişoara Sibiu<br />

Serbie<br />

Le cœur de l’économie roumaine bat à Bucarest et<br />

dans la région alentour. Pour l’organisation commerciale<br />

d’<strong>Endress+Hauser</strong> qui est en plein essor, le<br />

domaine eaux et eaux usées est le plus important.<br />

Ici en effet, il y a un important retard à rattraper.<br />

Les autres branches significatives sont l’énergie,<br />

les centrales électriques, la chimie et l’industrie<br />

agroalimentaire. Du fait de la forte expansion de<br />

l’infrastructure, les matières premières sont également<br />

très importantes.<br />

Lituanie<br />

Bélarus<br />

Bucarest<br />

Bulgarie<br />

Ukraine<br />

Moldavie<br />

Constanţa


« Radicalement différent »<br />

Lorsque l’entreprise nationale PCC Rokita a été privatisée, il n’est<br />

pratiquement pas une pierre qui n’ait été retournée. Aujourd’hui,<br />

la société de chimie polonaise jouit d’une excellente position sur le<br />

marché. « La transformation a été un franc succès », déclare<br />

Jarosław Mazur, chef de l’entreprise.<br />

Monsieur Mazur, sur quelle stratégie vous<br />

appuyez-vous pour mener PCC Rokita vers<br />

l’avenir ?<br />

Je prendrai l’exemple des polyols pour vous répondre.<br />

Nous en sommes l’unique producteur en Pologne.<br />

Au départ, nous n’avions que des produits standards<br />

comme en fournissent de nombreux fabricants.<br />

Malgré l’augmentation du prix des matières premières,<br />

nous avons choisi de nous réorienter et de<br />

passer d’une production de masse à une production à<br />

façon. Nous avons alors créé un service de recherche<br />

et de développement composé de spécialistes internationaux,<br />

chargés de développer de nouveaux<br />

produits. Notre objectif est de fournir à nos clients,<br />

au­delà des produits mêmes, le savoir nécessaire<br />

pour les utiliser au mieux.<br />

Ça a l’air tout simple…<br />

… mais ça ne l’est pas ! Certes, nous ne subissons<br />

pas la pression sur les prix comme c’est le cas pour<br />

la production de masse, mais nous n’en demeurons<br />

pas moins un petit producteur. Or, pour pouvoir<br />

travailler efficacement et être compétitif, il faut<br />

atteindre un certain volume de production. Nous<br />

n’avons donc d’autre choix que de continuer à croître !<br />

D’où viennent vos principaux concurrents ?<br />

Peu de fabricants sont en mesure de fournir les<br />

produits chimiques que nous fabriquons, et pratiquement<br />

aucun avec le même niveau de qualité. En<br />

Pologne, nous sommes pratiquement sans concurrence,<br />

nos principaux concurrents viennent<br />

d’Allemagne.<br />

Quelle part représentent les exportations et<br />

quel rôle joue le marché national pour vous ?<br />

Plus de la moitié de notre production est destinée<br />

à l’exportation, dont la moitié pour l’Allemagne. La<br />

Pologne est néanmoins un marché extrêmement<br />

intéressant qui renferme de vastes potentiels.<br />

Prenons les tensioactifs par exemple, la consommation<br />

par personne ne représente en Pologne que 70 pour<br />

32 Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie <strong>Endress+Hauser</strong><br />

changes<br />

Des investissements<br />

qui se comptent en<br />

millions : aujourd’hui,<br />

le site de PCC Rokita<br />

est entièrement<br />

modernisé.<br />

cent environ de la moyenne occidentale. Il existe<br />

ici d’importants potentiels de croissance pour nous,<br />

puisque nous sommes le seul producteur polonais<br />

dans ce domaine. Nous avons donc quadruplé notre<br />

capacité de production qui atteint désormais 40 000<br />

tonnes par an. Mais il faut bien savoir que vendre<br />

des produits chimiques de haute qualité, fabriqués<br />

sur mesure, exige de consacrer beaucoup de temps<br />

au client. Il faut disposer de bonnes relations à long<br />

terme sur le marché. En tant que fournisseur local,<br />

nous sommes nettement avantagés. Nous sommes<br />

proches de nos clients et de leurs besoins !<br />

Réussite internationale : plus de la moitié de la production<br />

est exportée.<br />

Jarosław Mazur a fait des études de sciences<br />

administratives et juridiques à l’université<br />

de Wrocław. Il travaille chez PCC Rokita<br />

depuis 2000 où il a d’abord été responsable<br />

des finances au sein du comité de direction<br />

avant d’en prendre la tête en 2008. Jarosław<br />

Mazur (né en 1968) est marié et père d’un<br />

enfant.<br />

Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie 33


La qualité avant la quantité : PCC Rokita propose des produits<br />

chimiques à façon répondant aux besoins spécifiques de ses<br />

clients.<br />

Ces dernières années, vous avez fortement<br />

investi sur le site. Et maintenant ?<br />

Notre stratégie pour les années 2005 à 20<strong>10</strong> prévoit<br />

l’investissement d’environ 680 millions de zlotys,<br />

soit environ 170 millions d’euros. L’année dernière,<br />

nous avons inauguré une nouvelle installation de<br />

sulfonation où nous produisons des tensioactifs.<br />

Nous avons également doublé notre capacité de<br />

production de polyols, qui atteint maintenant<br />

60 000 tonnes par an. Il y a quelques mois, nous<br />

avons par ailleurs inauguré notre nouvelle centrale<br />

électrique ultramoderne, notamment sur le plan<br />

de l’épuration des fumées. Elle couvre environ<br />

25 pour cent de nos besoins en électricité et produit<br />

la vapeur nécessaire à nos procédés. Et ce n’est pas<br />

tout : nous avons aussi obtenu une licence nous<br />

permettant d’exploiter une nouvelle unité de production<br />

d’acide chloracétique, que nous sommes<br />

deux au monde à détenir… Un projet qui ne manque<br />

pas d’ambition ! L’acide chloracétique est un produit<br />

très spécifique. Nous comptons exporter les trois<br />

quarts de notre production, soit 42 000 tonnes<br />

par an.<br />

En excellente position sur<br />

le marché<br />

PCC Rokita compte parmi les principales<br />

entreprises du secteur chimique en<br />

Pologne. En 2007, la société, qui emploie<br />

757 personnes, a réalisé un chiffre<br />

d’affaires d’environ 720 millions de<br />

zlotys polonais (soit près de 190 millions<br />

d’euros). Le portefeuille comprend plus<br />

de 400 produits différents répartis en<br />

quatre groupes principaux :<br />

• Les polyols sont la matière de base des<br />

mousses rigides et souples destinées par<br />

exemple à l’industrie du meuble ou aux<br />

34 Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie<br />

Quelle est l’importance de l’instrumentation<br />

pour vos procédés ?<br />

Un degré d’automatisation élevé est indispensable<br />

si nous voulons travailler efficacement et garantir<br />

la qualité constante qu’attendent nos clients. La<br />

conduite d’un procédé ne peut se faire qu’à partir<br />

de mesures fiables. Ici aussi, il nous faut les meilleurs<br />

équipements. En ce qui concerne le choix des<br />

appareils de mesure, les responsables de la production<br />

sont libres… Mais je sais que l’un des nos<br />

principaux fournisseurs est <strong>Endress+Hauser</strong>.<br />

Quelle que soit l’importance de la technique,<br />

au bout du compte, c’est toujours l’individu<br />

qui fait la différence.<br />

Oui, des collaborateurs bien formés sont la clé de la<br />

réussite. Il est malheureusement difficile de trouver<br />

des ouvriers spécialisés et des diplômés d’instituts<br />

universitaires en Pologne. La formation est exigeante<br />

et notre branche ne jouit pas d’une bonne image.<br />

C’est la raison pour laquelle nous avons commencé<br />

à nous rendre dans les écoles. À l’aide d’expériences<br />

simples, nous cherchons à éveiller l’intérêt des jeunes<br />

pour la chimie et à leur donner envie de suivre une<br />

formation dans ce domaine.<br />

Comment voyez-vous l’avenir ?<br />

Depuis les années 1990, nos activités ont radicalement<br />

changé. Si vous regardez autour de vous, vous ne<br />

verrez plus grand­chose de l’ancienne entreprise.<br />

Nous avons laissé le passé derrière nous et fait de<br />

PCC Rokita une entreprise privée compétitive. Nous<br />

avons du pain sur la planche, c’est certain… Mais<br />

je suis sûr que nous atteindrons nos objectifs. Nous<br />

avons des clients dans presque tous les secteurs industriels.<br />

Nous avons de bons produits. Et chez PCC<br />

Rokita, tout le monde est motivé pour réussir. Pourrait­il<br />

y avoir meilleur augure pour l’avenir !<br />

sous­traitants de l’industrie automobile,<br />

mais aussi à la fabrication de colles et de<br />

vernis.<br />

• Les tensioactifs, présents dans pratiquement<br />

tous les produits de lavage et de<br />

nettoyage, sont également nécessaires à<br />

un grand nombre d’autres applications.<br />

• Les composés phosphorés sont utilisés<br />

pour la fabrication du plastique, notamment<br />

comme plastifiants ou ignifugeants ;<br />

dans le bâtiment, ils accélèrent la prise<br />

du ciment, servent de liants ou de<br />

retardateurs.<br />

• Le chlore et ses dérivés, ainsi que les<br />

substances générées par l’électrolyse du<br />

chlore comme l’hydroxyde de sodium<br />

sont des réactifs importants. Les produits<br />

chlorés sont principalement utilisés au<br />

niveau interne comme précurseurs ;<br />

l’hydroxyde de sodium sert par exemple<br />

de détergent dans l’industrie alimentaire.<br />

L’entreprise implantée à Brzeg Dolny, à<br />

quelque 40 kilomètres au nord­ouest de<br />

Wrocław, est née en 1947 d’un ancien<br />

site de la société allemande IG Farben<br />

et a été privatisée en 2002. PCC Rokita<br />

appartient aujourd’hui au groupe allemand<br />

PCC, une société anonyme européenne<br />

dont le siège est à Duisburg et dont<br />

les activités commerciales portent sur<br />

l’éner gie et les matières premières dans<br />

les domaines de la chimie et de la<br />

logistique.<br />

<strong>Endress+Hauser</strong><br />

Highlights<br />

Pologne<br />

t<br />

La juste dose<br />

Maladie métabolique, le diabète est très répandu. Rien qu’en Pologne,<br />

360 000 personnes ont besoin d’être traitées par insuline, l’hormone qui<br />

contrôle la glycémie. L’entreprise varsovienne Bioton compte parmi les<br />

premiers fabricants d’insuline humaine produite par génie génétique.<br />

« L’insuline humaine améliore la qualité de vie des patients atteints de<br />

diabète et a une action positive sur l’évolution de la maladie », explique<br />

Grzegorz Kobyłecki. C’est la raison pour laquelle, selon le responsable<br />

de l’automatisation, l’entreprise a effectué des investissements très<br />

importants, avec le soutien de l’UE, dans le but d’accroître la production<br />

biotechnologique de médicaments. « Ces nouvelles installations sont<br />

équipées d’appareils de mesure de débit, de niveau et de pression, ainsi<br />

que de matériel d’analyses physico­chimiques <strong>Endress+Hauser</strong> », commente<br />

Grzegorz Kobyłecki. L’entreprise fondée en 1989 est désormais un groupe<br />

d’envergure internationale, dont les activités s’étendent à douze autres<br />

pays, et qui est cotée en Bourse depuis 2004.<br />

changes<br />

Moisson d’idées<br />

Pour pouvoir stocker des céréales de manière durable,<br />

il faut les sécher avec soin. La société Araj de Wrocław<br />

s’est spécialisée dans le développement et la fabrication<br />

de systèmes de stockage et de séchage à l’échelle<br />

industrielle – et obtient des résultats extrêmement<br />

positifs. « Aujourd’hui, nous sommes leader du marché<br />

polonais », déclare Jacek Szostkowski, directeur de<br />

l’entreprise qui compte plus de 300 collaborateurs<br />

et possède ses propres filiales dans quatre pays. Ses<br />

clients sont des entreprises agricoles, des grossistes,<br />

des minoteries, des huileries et des producteurs<br />

d’aliments pour animaux de l’Union Européenne et<br />

d’Europe de l’Est. « Notre réussite repose sur des<br />

solutions innovantes et une qualité maximale »,<br />

commente Jacek Szostkowski. « Ceci n’est bien sûr<br />

possible que si l’on dispose d’une instrumentation<br />

répondant aux mêmes exigences. C’est pourquoi<br />

nous sommes heureux de pouvoir compter sur un<br />

partenaire comme <strong>Endress+Hauser</strong>. »<br />

t<br />

« Buvons du lait »<br />

En Pologne, l’agriculture reste un secteur puissant,<br />

l’économie laitière, une branche importante. Pourtant,<br />

il n’a pas été facile pour Obram, ancien centre<br />

de recherche national, de devenir l’un des principaux<br />

fournisseurs privés d’équipements laitiers d’Europe<br />

centrale et d’Europe de l’Est. « Nous avons commencé<br />

avec de petites installations simples », confie Zbigniew<br />

Raczynski, chef de l’entreprise d’Olsztyn au nord­est<br />

de la Pologne. « Aujourd’hui, nous proposons des<br />

lignes de production complètes qui traitent jusqu’à<br />

<strong>10</strong>00 tonnes de lait par jour. » Pour garantir<br />

une qualité maximale des produits finaux,<br />

Obram mise sur l’automatisation – et se<br />

fie pour cela aux instruments<br />

<strong>Endress+Hauser</strong>. Et Zbigniew<br />

Raczynski de conclure :<br />

« C’est simple, pour la mesure<br />

du débit, du niveau,<br />

de la conductivité et du<br />

pH, <strong>Endress+Hauser</strong><br />

est notre standard. »<br />

t<br />

source: avenueimages<br />

Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie 35


Vastes forêts, vertes prairies, lacs cristallins… Les paysages de la Bohême du Sud sont<br />

idylliques. Les produits de Madeta en sont le fruit. La plus grande laiterie de Tchéquie<br />

mise sur le naturel et a choisi de n’utiliser aucun additif artificiel.<br />

Le goût du naturel<br />

« Madeta existe depuis plus d’un siècle. Des<br />

générations entières ont grandi et vieilli avec<br />

nos produits », déclare Milan Teplý, directeur<br />

de l’entreprise. « Mais nous n’avons jamais cessé<br />

d’évoluer. Seuls nos principes fondamentaux sont<br />

restés les mêmes : fabriquer des produits de la<br />

meilleure qualité, sans arômes artificiels, émulsifiants,<br />

colorants ni agents de conservation. Même<br />

si, en cette époque de concurrence acharnée,<br />

cela semble être un luxe... »<br />

Ces principes sont au cœur de la culture<br />

d’entreprise qui unit les huit établissements<br />

Madeta. Tous implantés dans la région de České<br />

Budějovice, les sites sont néanmoins autonomes.<br />

« Chaque entreprise s’est spécialisée dans un<br />

domaine particulier, ce qui explique le vaste savoir-faire<br />

de nos collaborateurs », commente le<br />

directeur avant d’ajouter : « C’est là, outre notre<br />

choix de fabriquer des produits entièrement<br />

naturels, le second pilier de notre réussite. »<br />

Située à Planá nad Lužnicí, Madeta Planá<br />

est l’une de ces huit sociétés. On y produit des<br />

fromages à pâte mi-dure et dure, ainsi que du<br />

beurre et du lait en poudre. « Fondée en 1968,<br />

l’entreprise a été entièrement modernisée en<br />

1995 », raconte Milan Teplý. Cette modernisation<br />

a été marquée par l’acquisition d’équipements<br />

ultramodernes. « Fabriquer des produits entièrement<br />

naturels implique de satisfaire à des<br />

exigences très strictes. Il est essentiel pour cela<br />

de disposer d’un matériel adapté sur le plan<br />

technique. »<br />

Hygiène, solidité et précision<br />

La modernisation des équipements de Planá<br />

nad Lužnicí a également été le point de départ<br />

de la collaboration avec <strong>Endress+Hauser</strong>. « Nous<br />

avons d’abord installé des cellules de conductivité,<br />

se souvient Karel Klima, directeur d’Endress+<br />

Hauser Tchéquie, puis sont venus les appareils de<br />

mesure de débit, de température et de pression,<br />

ici et sur les autres sites. » Milan Teplý se félicite<br />

d’une collaboration étroite : « C’est un échange<br />

de bons procédés. Sans un partenaire fiable à nos<br />

côtés, nous n’aurions jamais obtenu d’aussi bons<br />

résultats. »<br />

Le lait cru, très fragile, est livré 24 heures<br />

sur 24. « Il doit être traité rapidement », souligne<br />

Stanislav Pinc, ingénieur logiciel et responsable<br />

automatisme et instrumentation chez Madeta<br />

Planá. Le lait est d’abord pasteurisé et homogénéisé<br />

: la brève élévation de la température<br />

permet de détruire germes et bactéries, puis les<br />

matières grasses sont réduites par fragmentation<br />

sous haute pression afin de retarder le crémage.<br />

La crème est ensuite séparée au moyen de<br />

séparateurs – des centrifugeuses –, puis la production<br />

se poursuit sur différentes lignes.<br />

« Grâce à notre instrumentation de mesure,<br />

nous sommes à même de surveiller et de réguler<br />

tous les processus avec précision, et de créer<br />

ainsi les meilleures conditions pour la suite des<br />

opérations de transformation », explique Stanislav<br />

Pinc. Dans l’industrie alimentaire, il est<br />

indispensable d’observer des règles<br />

d’hygiène extrêmement strictes.<br />

Par ailleurs, les équipements<br />

doivent être d’une grande<br />

robustesse afin de supporter<br />

les processus de<br />

transformation du lait. La<br />

précision joue également<br />

un grand rôle, notamment<br />

pour le dosage correct des<br />

additifs naturels, ou<br />

le contrôle de la<br />

teneur en eau<br />

du beurre.<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> changes<br />

Le goût du naturel : Madeta n’utilise aucun additif<br />

artificiel, un principe qui ne saurait être mis en œuvre<br />

que grâce à un degré d’automatisation élevé – comme<br />

ici à l’usine de Planá nad Lužnicí où l’on fabrique du<br />

fromage, du beurre et du lait en poudre.<br />

Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie 37


Des processus parfaitement maîtrisés<br />

« Les appareils <strong>Endress+Hauser</strong> réunissent<br />

toutes ces qualités », déclare Petr Řezníček,<br />

ingénieur commercial chez <strong>Endress+Hauser</strong><br />

Tchéquie. « Les appareils de mesure de pression<br />

de l’installation de pasteurisation et d’homogénéisation<br />

du lait en sont un bon exemple. »<br />

Ne supportant pas les pics de pression, les<br />

instruments qui étaient utilisés autrefois tombaient<br />

régulièrement en panne. « Nos appareils<br />

de mesure de pression fonctionnent sans problème<br />

depuis plus de dix ans », conclut Petr Řezníček.<br />

Les équipements de Madeta Planá utilisent<br />

également les enregistreurs graphiques Endress+<br />

Hauser qui stockent toutes les informations de<br />

processus importantes. « Sur cette base, nous<br />

avons développé notre propre système à l’aide<br />

duquel nous surveillons toutes les grandeurs clés<br />

avec une précision élevée », explique Stanislav<br />

Pinc. « Cela nous permet d’intervenir rapidement<br />

lorsqu’il y a un problème, et de vérifier ensuite<br />

si nous avons pris les mesures qu’il fallait. » Les<br />

informations d’état et de diagnostic des appareils<br />

de mesure peuvent également être consultées sur<br />

le système, un avantage qui facilite considérablement<br />

le travail.<br />

La technique de mesure moderne aide à minimiser<br />

les impondérables lors de la manipulation<br />

de substances entièrement naturelles. « En fin de<br />

compte, le plus important, c’est la qualité du lait<br />

– et celle de notre personnel », conclut Milan<br />

Teplý. « Nos produits sont le fruit authentique de<br />

la nature de Bohême du Sud, et c’est là précisément<br />

ce qu’apprécient nos clients. »<br />

La plus grande laiterie du pays<br />

Madeta a.s. est la plus grande laiterie de<br />

Tchéquie. Avec 1700 employés, l’entreprise<br />

enregistre un chiffre d’affaires d’environ<br />

six milliards de couronnes tchèques (250<br />

millions d’euros) par an. Les huit sociétés<br />

traitent 1,5 million de litres de lait par<br />

jour, soit un demi-milliard de litres par an<br />

environ et l’équivalent d’un cinquième de la<br />

production de lait nationale. Le siège de la<br />

société anonyme est à České Budějovice.<br />

Madeta produit principalement du fromage<br />

– fromage frais, cottage cheese, fromages<br />

à pâte mi-dure et dure à différents taux de<br />

matières grasses, fromages à pâte persillée<br />

et fromages fumés. En outre, la gamme inclut<br />

du lait frais, du lait longue conservation<br />

et du lait en poudre, du beurre, des produits<br />

à base de crème acidulée, notamment des<br />

yaourts et de la crème fleurette, du fromage<br />

blanc et des produits alimentaires concentrés<br />

pour animaux, pour un total de 239<br />

produits différents. Un quart environ de la<br />

production est exportée.<br />

Fondée en 1902, l’entreprise était au départ<br />

une coopérative laitière du nom de Tábor<br />

(Mlékárenské Družstvo Táborské). Le nom<br />

de marque, Madeta, a été formé à partir<br />

de ses initiales. En quelques années seulement,<br />

l’entreprise est devenue la plus grande<br />

laiterie du pays. Après la seconde guerre<br />

mondiale, Madeta a été nationalisée. La<br />

privatisation est intervenue en 1992. À ce<br />

jour, l’entreprise est entièrement aux mains<br />

de propriétaires tchèques.<br />

www.madeta.cz<br />

Une vaste gamme : Madeta fabrique 239 produits<br />

différents. Chacune des huit sociétés du groupe<br />

s’est spécialisée dans une gamme particulière.<br />

changes<br />

De vastes investissements ont permis à Spolchemie de retrouver<br />

toute sa vigueur d’autrefois. Cette entreprise de chimie tchèque est<br />

aujourd’hui aussi innovante et rentable qu’il y a cent cinquante ans.<br />

Histoire d’une réussite en Bohême<br />

Spécialiste des<br />

résines artificielles :<br />

la société tchèque<br />

Spolchemie est un<br />

véritable acteur<br />

planétaire.<br />

Premier fabricant de résines artificielles d’Europe<br />

centrale et d’Europe de l’Est, Spolchemie compte<br />

parmi les plus grands fournisseurs au monde. Un<br />

millier de personnes environ travaillent sur le site<br />

d’Ústí nad Labem, dans le nord de la Bohême. Ici,<br />

on synthétise des résines sur cinquante hectares<br />

depuis 1956. Le développement dynamique de la<br />

société depuis 2002 est notamment le fruit de sa<br />

collaboration avec le groupe de chimie japonais<br />

DIC Corporation. Spolchemie connaît en effet<br />

actuellement un taux de croissance moyen de vingt<br />

pour cent par an !<br />

L’épichlorhydrine est une substance importante<br />

pour la synthèse des résines artificielles. « Nous la<br />

produisons à partir de glycérine », explique Luboš<br />

Knechtl, responsable des investissements chez Spolchemie<br />

et, en tant que tel, également concepteur,<br />

coordinateur et responsable de la gestion des projets.<br />

« Nous avons développé ici-même une technologie<br />

à cet effet, qui non seulement nous permet de réaliser<br />

d’importantes économies, mais protège en outre<br />

l’environnement. » Les nouveaux équipements font<br />

partie d’un programme d’investissements ambitieux,<br />

grâce auquel l’entreprise a pu faire des progrès<br />

considérables en matière de sécurité, de protection<br />

de l’environnement, de rentabilité et de qualité au<br />

cours de ces dernières années.<br />

Les nouveaux équipements utilisent une instrumentation<br />

de process signée <strong>Endress+Hauser</strong>. « Nos<br />

appareils de débitmétrie et de niveaumétrie, mais<br />

aussi nos enregistreurs de données de mesure sont<br />

de très haut niveau », commente Karel Klíma, directeur<br />

d’<strong>Endress+Hauser</strong> Tchéquie. « Ils sont capables de<br />

réaliser les tâches les plus exigeantes et de résister<br />

aux substances les plus agressives. » Les prestations<br />

incluent également des plans de maintenance de<br />

l’instrumentation. « Nous sommes fiers de collaborer<br />

avec Spolchemie », souligne Karel Klíma.<br />

À nouveau en tête de file<br />

L’histoire de Spolchemie est longue et mouvementée.<br />

Fondée en 1856 sous le nom d’« association<br />

autrichienne pour la production chimique et métallurgique<br />

», elle a été pionnière de cette nouvelle<br />

branche de l’industrie chimique sous la monarchie<br />

austro-hongroise, et plus tard également en Tchécoslovaquie.<br />

En 1945, le groupe était démantelé, les<br />

entreprises du territoire tchécoslovaque passant<br />

alors aux mains de l’État. Depuis 1990, Spolchemie<br />

est redevenue une société anonyme suite à un processus<br />

de privatisation qui a pris fin en 1995.<br />

Depuis, l’entreprise a été entièrement restructurée.<br />

Le portefeuille actuel de Spolchemie comporte<br />

cinq cents produits au total, les résines artificielles<br />

en constituant la majeure partie. Ces résines servent<br />

de liants pour vernis et de colles, et sont utilisées<br />

dans le surmoulage de composants électroniques<br />

ou comme revêtement pour béton. Les autres produits<br />

sont des substances chimiques inorganiques<br />

comme des composés chlorés, de l’hydroxyde de<br />

sodium et de potassium, ainsi que des produits<br />

chimiques spéciaux comme le permanganate de<br />

potassium. Spolchemie est aussi le premier fabricant<br />

de saphirs artificiels.<br />

Plus de 150 ans après sa fondation, Spolchemie est<br />

redevenu un acteur planétaire : l’entreprise va bientôt<br />

ouvrir un site de production en Malaisie et a prévu la<br />

construction d’une nouvelle usine aux États-Unis.<br />

Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie 39


En pleine forme grâce à un<br />

service sur mesure<br />

Depuis plus de cent ans, Škoda fabrique<br />

des automobiles à Mladá Boleslav. Avec<br />

une production dépassant 670 000 véhicules<br />

par an, l’entreprise tchèque – qui<br />

fait partie du groupe Volkswagen depuis<br />

1991 – compte à nouveau parmi les construc ­<br />

teurs automobiles les plus florissants<br />

d’Europe. Pour pouvoir se concentrer sur<br />

ses activités principales, Škoda a externalisé<br />

l’ensemble du domaine énergie et<br />

eau dès le milieu des années 1990.<br />

Depuis, Ško­Energo approvisionne<br />

en courant, chaleur, eau potable, eau de<br />

refroidissement et eau industrielle, air<br />

comprimé et gaz naturel la gigantesque<br />

usine dans laquelle travaillent plus de<br />

23 000 employés. Par ailleurs, elle traite<br />

la totalité des eaux usées et assure le<br />

chauffage urbain pour la plupart des foyers<br />

de la ville de 45 000 habitants située au<br />

nord de Prague. À cet effet, le fournisseur<br />

d’énergie et d’eau exploite notamment<br />

une centrale à cogénération ainsi qu’une<br />

station d’épuration.<br />

« La protection de l’environnement<br />

est très importante pour nous, c’est ce<br />

qui nous a incités à effectuer d’importants<br />

investissements dans de nouveaux<br />

équipements au cours de ces dernières<br />

années », explique Petr Šimon, responsable<br />

de l’instrumentation de mesure et de<br />

régulation chez Ško­Energo. Pour ce qui<br />

est du domaine de l’instrumentation de<br />

process, l’entreprise travaille en étroite<br />

collaboration avec <strong>Endress+Hauser</strong>.<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> Tchéquie fournit une<br />

grande quantité d’instruments, en particulier<br />

dans le domaine des analyses physico­chimiques,<br />

mais aussi des solutions<br />

complètes pour la surveillance des eaux<br />

usées ou la mesure du débit d’air par<br />

exemple.<br />

Les appareils de mesure sont également<br />

entretenus et étalonnés dans le cadre d’un<br />

contrat de maintenance. Et Petr Šimon<br />

de souligner : « Nous nous félicitons de<br />

ce soutien, ainsi que de l’aide dont nous<br />

bénéficions lorsqu’il s’agit de déterminer<br />

au mieux les points de mesure ; le fait est<br />

que nous pouvons toujours nous fier aux<br />

conseils d’<strong>Endress+Hauser</strong>. »<br />

40 Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie<br />

t<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> changes<br />

t<br />

Un petit rafraîchissement pendant la pause<br />

L’O Arena de Prague est l’un des complexes om­<br />

2<br />

nisports les plus modernes d’Europe. Siège du club<br />

de hockey sur glace HC Slavia Praha, champion<br />

2007/08 de l’Extraliga tchèque, elle peut par ailleurs<br />

accueillir jusqu’à 18 000 spectateurs pour de grands<br />

événements sportifs, d’importantes manifestations<br />

et des concerts. Cinq restaurants, deux cafés, sept<br />

bars et vingt­sept stands de restauration pourvoient<br />

aux besoins des visiteurs en boissons et nourriture.<br />

La bière provient d’une citerne centrale où elle est<br />

pompée directement des camions. Onze débitmètres<br />

de type Promag d’<strong>Endress+Hauser</strong> surveillent son<br />

écoulement. Pour garantir une pression adéquate,<br />

on utlise des capteurs de pression Cerabar T,<br />

Highlights<br />

Tchéquie · Roumanie<br />

t<br />

Bâtir sur du solide<br />

La société allemande HeidelbergCement est<br />

l’un des plus grands producteurs au monde de<br />

matériaux de construction et le leader du<br />

marché roumain où l’entreprise a investi plus<br />

de 350 millions d’euros. « La protection de<br />

l’environnement est un élément central de notre<br />

stratégie », commente Ioan Constantinescu,<br />

responsable de l’instrumentation chez Carpatcement<br />

à Deva dans l’ouest du pays. L’usine assure<br />

la fabrication de ciment, une activité extrêmement<br />

consommatrice d’énergie, à l’aide de combustibles<br />

de substitution. Une grande efficacité et<br />

de faibles émissions constituent un objectif de<br />

premier ordre. Pour cela, Carpatcement utilise<br />

également les appareils de mesure Endress+<br />

Hauser. Ioan Constantinescu apprécie surtout les<br />

conseils que lui fournissent des collaborateurs<br />

qualifiés : « <strong>Endress+Hauser</strong> a développé une<br />

solution optimale pour nos besoins. »<br />

tandis que des détecteurs à lames vibrantes Liquiphant<br />

M contrôlent le niveau. « L’installation<br />

entière est très exigeante, au niveau du processus<br />

comme du nettoyage », explique Karel Klíma,<br />

directeur d’<strong>Endress+Hauser</strong> Tchéquie. « Le flux<br />

pulsé de la bière génère à chaque remplissage de<br />

verre un bref débit négatif… un vrai défi pour<br />

les débitmètres qui doivent réagir très vite. À cela<br />

viennent s’ajouter des exigences du plus haut niveau<br />

en matière d’hygiène. » Le directeur est très fier de<br />

son installation : « Il est hors de question qu’un fan<br />

de hockey sur glace rentre chez lui sans avoir étanché<br />

sa soif. »<br />

Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie 41


Une affaire<br />

limpide<br />

À Bucarest, capitale de la<br />

Roumanie, le réseau de distribution<br />

d’eau était en bien triste état.<br />

Jusqu’à ce que la municipalité se<br />

décide de privatiser ce domaine :<br />

Apa Nova a investi des sommes<br />

considérables pour améliorer le<br />

traitement de l’eau, la qualité, la<br />

distribution et le service aux<br />

clients.<br />

« La qualité de l’eau et la sécurité de la distribution<br />

sont les deux critères qui rendent compte de notre<br />

travail », déclare René Matillon, directeur adjoint<br />

d’Apa Nova. Or, tous deux étaient loin d’être positifs<br />

lorsque l’exploitant privatisé a repris l’alimentation en<br />

eau de la capitale fin 2000 : les installations de traitement<br />

de l’eau dataient de Mathusalem pour certaines,<br />

et la production ne couvrait pas les besoins. Pour les<br />

2,3 millions d’habitants, les coupures d’eau faisaient<br />

partie du quotidien. L’eau était un bien bon marché,<br />

mais rare.<br />

« Nous avons commencé par nous intéresser à<br />

l’efficacité », raconte Adrian Stanciu, responsable<br />

de la production d’eau potable chez Apa Nova. Pour<br />

cela, la première chose à faire était un état des<br />

lieux. « Nous ne savions ni quelle quantité d’eau<br />

nous produisions, ni quelle quantité nous distribuions<br />

à nos clients. » C’est à cette époque qu’a débuté la<br />

coopération avec <strong>Endress+Hauser</strong>. « Nous avions<br />

besoin d’une instrumentation de process pour surveiller<br />

la qualité de l’eau et la quantité distribuée »,<br />

explique le directeur de la production.<br />

Bucarest : l’une des trois stations approvisionnant la<br />

capitale roumaine en eau potable se situe à Roşu.<br />

changes<br />

Un pur plaisir : de l’eau potable propre n’est pas une<br />

évidence. La qualité doit être contrôlée en permanence.<br />

L’une des premières mesures prises a porté sur<br />

les stations de pompage. « Lorsque nous avons eu<br />

connaissance de la quantité et des débits réels,<br />

nous nous sommes rendus compte que les pompes<br />

n’avaient pas besoin d’être aussi puissantes. Grâce<br />

à cela, nous faisons des économies d’énergie considérables<br />

», confie Adrian Stanciu. L’automatisation a<br />

aussi réduit les besoins en personnel. « Autrefois, il<br />

n’y avait jamais moins de vingt employés pour chaque<br />

station de pompage. Aujourd’hui, ces installations ne<br />

requièrent qu’une présence sporadique. » Au lieu de<br />

plus de 3000 employés, l’entreprise n’en compte désormais<br />

que 2200. « La restructuration a été menée<br />

dans le cadre d’un plan social », ajoute René Matillon.<br />

« Et ceux qui sont restés ont été formés aux nouvelles<br />

tâches. »<br />

Un traitement de l’eau ultramoderne<br />

Chaque jour, Apa Nova traite dans trois stations<br />

780 000 mètres cubes d’eau provenant de l’Argeş et<br />

de la Dâmboviţa, plus de la moitié sont fournis par la<br />

station de Roşu. « Nous avons entièrement modernisé<br />

le traitement de l’eau, ici et sur les deux autres sites<br />

d’Arcuda et de Crivina­Ogrezeni », explique Adrian<br />

Stanciu. « Nos installations comptent aujourd’hui<br />

parmi les plus modernes du pays. Et satisfont aux<br />

standards très stricts de l’Union Européenne. »<br />

À Roşu, l’eau est traitée au moyen d’opérations<br />

mécaniques et chimiques. D’abord, on ajuste le pH de<br />

l’eau brute à l’aide de lait de chaux et d’acide sulfurique,<br />

tandis que du sulfate d’aluminium sert de floculant.<br />

Une grande partie des particules en suspension<br />

se dépose alors. Avant que l’eau ne traverse les grands<br />

filtres à sable, on y ajoute des polymères pour retenir<br />

les éléments indésirables résiduels. Enfin, germes et<br />

agents pathogènes sont détruits à l’aide de chlore.<br />

Avant que les pompes n’envoient l’eau dans les réservoirs<br />

et le réseau de distribution de la ville, la<br />

dureté de l’eau est corrigée et le pH ajusté à l’aide<br />

d’hydroxyde de sodium.<br />

Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie 43


Un conteneur rempli de matériel de mesure : Serban Samoila,<br />

directeur d’<strong>Endress+Hauser</strong> (à gauche) et Lucian Constantinescu,<br />

spécialiste de l’analyse chez Apa Nova en pleine discussion.<br />

« Nous sommes parvenus à améliorer la qualité<br />

de l’eau potable grâce à de meilleures analyses et à un<br />

dosage plus précis », commente Adrian Stanciu. Le<br />

degré de turbidité de l’eau brute se situe entre 50 et<br />

12000 NTU. « Après traitement, nous avons des<br />

valeurs situées entre 0,3 et 0,5 NTU, le degré autorisé<br />

étant d’environ 1,0. » Les fluctuations de température<br />

restent un vrai défi. « En été, l’eau de la rivière est à<br />

25 °C, en hiver, à 1 °C. Aussi, nous ne pouvons pas<br />

appliquer les processus tels quels, il nous faut adapter<br />

les dosages aux circonstances. »<br />

De même, la qualité de l’eau brute varie énormément.<br />

Les entreprises de chimie et l’agriculture<br />

intensive influencent le cours supérieur de l’Argeş,<br />

constituant d’importants facteurs de risque. De<br />

nombreuses communes ne disposent d’aucune<br />

station d’épuration. « Nous devons nous attendre à<br />

des pollutions », relève Lucian Constantinescu, spécialiste<br />

des analyses de l’eau. <strong>Endress+Hauser</strong> et<br />

Bayer Technology Services ont fourni un conteneur<br />

qui surveille l’eau au point de prélèvement de Crivina<br />

– « une sorte de station d’alerte », explique Lucian<br />

Constantinescu.<br />

Le conteneur est rempli d’appareils qui mesurent<br />

le pH, la conductivité, la turbidité et la teneur en<br />

substances organiques, vérifient qu’il n’y a pas<br />

d’hydrocarbures à la surface de l’eau et contrôlent<br />

la teneur en phénol, chlore, cyanure, phosphate,<br />

fer et manganèse. « Cela nous permet de réagir en<br />

cas de contamination », commente Lucian Constantinescu.<br />

Afin de disposer de plus de temps dans les<br />

situations d’urgence, Apa Nova recherche un nouveau<br />

site en amont pour y implanter le conteneur.<br />

La fourniture des équipements techniques<br />

accompagnée d’un savoir-faire pointu<br />

« Nous avons fourni le conteneur avec tout le matériel<br />

– les analyseurs, les conduites, les pompes, le système<br />

d’enregistrement des données mesurées et les préleveurs<br />

d’échantillons », déclare Serban Samoila, directeur<br />

d’<strong>Endress+Hauser</strong> Roumanie. « Des appareils de<br />

mesure précis et fiables sont indispensables dans un<br />

domaine aussi sensible que le traitement de l’eau »,<br />

souligne Adrian Stanciu, directeur de la production.<br />

« Mais ce qui a été décisif, c’est qu’<strong>Endress+Hauser</strong><br />

peut nous apporter une grande aide grâce à son<br />

savoir­faire et à ses prestations ».<br />

44 Marché : Pologne · Tchéquie · Roumanie<br />

Alimenter une capitale<br />

En l’an 2000, Apa Nova Bucureşti ANB a<br />

remporté l’appel d’offres de la municipalité<br />

de Bucarest pour l’alimentation en eau de la<br />

capitale roumaine. L’entreprise assure donc<br />

l’approvisionnement en eau potable de<br />

quelque 1,8 million de personnes pour les<br />

25 prochaines années. Pour cela, Apa Nova<br />

exploite trois stations de captage et de<br />

traitement de l’eau, 20 réservoirs d’eau<br />

potable, 11 stations de relevage, ainsi<br />

qu’un réseau de distribution de près de<br />

1700 kilomètres. L’entreprise assure aussi<br />

la maintenance du réseau de canalisations<br />

de la ville et sera responsable de la station<br />

d’épuration de Bucarest dès sa mise en<br />

service prévue en 2011.<br />

Apa Nova compte 1950 employés. Veolia<br />

Water, actionnaire majoritaire détenant 84<br />

pour cent des parts et spécialiste de l’eau et<br />

des eaux usées du prestataire environnemental<br />

international Veolia Environnement<br />

S. A., siège à Paris. La ville de Bucarest<br />

détient 16 pour cent des parts.<br />

L’équipe de service <strong>Endress+Hauser</strong> assure la<br />

maintenance de l’installation entière selon un plan<br />

détaillé, afin de garantir un fonctionnement sans<br />

défauts du conteneur. Chaque débitmètre des installations<br />

d’Apa Nova est régulièrement étalonné. Et<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> soutient le distributeur d’eau dans<br />

d’autres tâches et problématiques. « Quelle que soit<br />

la question, nous trouvons toujours un interlocuteur<br />

compétent », se félicite Adrian Stanciu.<br />

Il reste beaucoup à faire. « Nous perdons un tiers<br />

de l’eau en chemin vers nos clients », confie Adrian<br />

Stanciu. « C’est nettement moins qu’autrefois, mais<br />

cela reste beaucoup trop. » Il faut remplacer quantité<br />

d’anciennes canalisations, mais ces travaux ne<br />

progressent que lentement. « Dans une grande ville<br />

comme Bucarest, chaque chantier doit obtenir<br />

l’accord des autorités », explique le directeur de production.<br />

Ce qui est plus grave, toutefois, c’est que la<br />

capitale roumaine reste, aujourd’hui encore, la seule<br />

métropole européenne qui ne dispose pas d’un<br />

système moderne de traitement des eaux usées. Une<br />

ancienne station d’épuration à principe mécanique<br />

est en cours d’agrandissement et de modernisation.<br />

Apa Nova subit également les fréquentes coupures<br />

du réseau électrique. « Après chaque coupure, il faut<br />

une demi­heure aux pompes pour retrouver leur<br />

régime », regrette Adrian Stanciu. Néanmoins,<br />

les progrès réalisés sont inestimables. On s’en rend<br />

compte d’ailleurs aux attentes des habitants de la<br />

capitale : « Autrefois, ils avaient l’habitude de se passer<br />

d’eau pendant des heures », se souvient Adrian<br />

Stanciu. « Aujourd’hui, les clients nous appellent dès<br />

qu’il y a une légère baisse de pression… »<br />

<strong>Endress+Hauser</strong><br />

Traitée avec soin : de<br />

grands filtres à sable<br />

assurent le filtrage de<br />

l’eau.<br />

Sous surveillance : les<br />

échantillons d’eau servent<br />

au contrôle qualité.


Moisson fructueuse<br />

Récolter l’énergie où l’on en a besoin,<br />

tel est l’objectif que s’est fixé un groupe<br />

de chercheurs allemands de Fribourg :<br />

le principe du Micro Energy Harvesting<br />

a pour but d’assurer l’autonomie complète<br />

des microsystèmes, sans câbles<br />

ni batteries. Page 48 La sécurité avant tout<br />

La fabrication de principe actifs doit<br />

être contrôlée et documentée avec<br />

soin. Chez Daiichi Sankyo, à Altkirch<br />

en France, des data-manager Endress+<br />

Hauser permettent de garantir une<br />

production pharmaceutique de qualité.<br />

Page 56<br />

Un secteur sous tension<br />

En Europe, les besoins énergétiques sont en croissance permanente.<br />

Parallèlement à cela, un grand nombre de centrales électriques arrivent<br />

en fin de vie et vont devoir être remplacées au cours des prochaines<br />

années. Des ressources limitées et des objectifs ambitieux en matière<br />

de politique climatique contraignent les producteurs d’électricité à<br />

explorer de nouvelles voies. Avec ses centrales à charbon hautement<br />

efficaces, RWE fait référence. Page 50<br />

En bonne entente<br />

Jusqu’à maintenant, l’univers<br />

de l’automatisation des process<br />

pratiquait deux langages :<br />

l’utilisation et le réglage des<br />

appareils de terrain intelligents<br />

reposaient sur des concepts<br />

différents. L’interpréteur iDTM<br />

d’<strong>Endress+Hauser</strong> fait le lien<br />

entre ces deux domaines.<br />

Page 66<br />

Ohé du bateau !<br />

Sur les navires, on trouve toujours<br />

quantité de citernes : pour<br />

le carburant et les lubrifiants,<br />

pour l’eau fraîche, pour le ballast<br />

et l’arrimage, et bien sûr<br />

pour le chargement de produits<br />

allant du jus d’orange aux matières<br />

en vrac. Ship Vision<br />

d’<strong>Endress+Hauser</strong> facilite<br />

l’enregistrement, l’affichage,<br />

la surveillance et la commande<br />

de tous les stocks et mouvements.<br />

Page 60<br />

Know-how<br />

Faire face au<br />

changement<br />

Au cours des 20 dernières années, le monde a<br />

connu de profonds bouleversements. De puissants<br />

blocs politiques se sont effondrés, d’immenses<br />

régions se sont ouvertes à l’économie de marché.<br />

Le progrès technique nous apporte une liberté<br />

insoupçonnée grâce à la communication et à la<br />

mobilité. Jamais encore, il n’avait été aussi simple<br />

d’échanger des marchandises et des prestations,<br />

et de répartir travail, capital et savoir sur<br />

l’ensemble de la planète.<br />

Nous relevons le défi en étant présents aux<br />

côtés de nos clients dans le monde entier. Nous<br />

nous sommes fixé pour mission de leur apporter<br />

le meilleur soutien possible grâce à nos produits,<br />

prestations et solutions. La première tâche<br />

consiste à comprendre leurs besoins. Ces infor-<br />

mations, en effet, nous sont indispensables<br />

pour trouver, ensemble, la bonne solution. En<br />

cela, nous n’hésitons pas à sortir régulièrement<br />

des sentiers battus, en étroite coopération avec<br />

la science et la recherche.<br />

Le processus de globalisation a changé la<br />

face du monde. La crise économique actuelle<br />

va ralentir ce développement, peut-être même<br />

lui donner une nouvelle orientation. Mais elle<br />

ne va pas l’interrompre durablement et encore<br />

moins inverser la tendance. Nous allons conti-<br />

nuer à faire face au changement – et à chercher<br />

des réponses convaincantes.<br />

46 Know-how <strong>Endress+Hauser</strong> changes<br />

Know-how 47


Récolter l’énergie là où<br />

l’on en a besoin, tel est<br />

l’objectif que s’est fixé<br />

un groupe de chercheurs<br />

fribourgeois<br />

dans le but d’assurer<br />

l’autonomie complète<br />

des microsystèmes.<br />

Moisson fructueuse<br />

Aujourd’hui déjà, nous sommes entourés<br />

de quantité de petits systèmes<br />

décentralisés. Ils contrôlent la pression<br />

des pneus de notre voiture, mesurent la<br />

température dans notre appartement et<br />

surveillent notre pouls lorsque nous faisons<br />

du sport. Dans ce contexte, que<br />

pourrait-il y avoir de plus pratique que<br />

de les alimenter avec de l’énergie tirée<br />

de l’environnement – sans câble ni pile ?<br />

Une idée pour le moins séduisante…<br />

« Il deviendrait possible de fixer des<br />

microsystèmes où on en a besoin, déclare<br />

Peter Woias, résumant sa vision,<br />

et il suffirait pour étendre leurs fonctionnalités<br />

ou leurs capacités de placer<br />

un élément supplémentaire à côté. »<br />

Le champ de recherche de ce professeur<br />

de l’Institut de technologie des<br />

microsystèmes de Fribourg (IMTEK) en<br />

Allemagne est tout ce qu’il y a de plus<br />

actuel. Peter Woias est titulaire de la<br />

chaire de construction de microsystèmes<br />

de l’institut depuis 2000. Quelque trente<br />

collaborateurs, assistants scientifiques<br />

ou titulaires de doctorats, s’efforcent de<br />

trouver des solutions dans les domaines<br />

de l’énergie, de la microfluidique (par ex.<br />

1<br />

les micropompes utilisées dans le domaine<br />

médical) et des microprocessus<br />

chimiques (par ex. des mélangeurs et<br />

des réacteurs sur micropuces). En outre,<br />

des recherches sont menées sur les technologies<br />

de fabrication, notamment dans<br />

les domaines de la micromécanique et<br />

des micro-actionneurs.<br />

L’intérêt que soulève le Micro Energy<br />

Harvesting n’est pas sans fondement :<br />

non seulement une alimentation en énergie<br />

autarcique ouvrirait des possibilités<br />

entièrement nouvelles pour les microsystèmes,<br />

mais elle pourrait bien mettre<br />

à jour de gigantesques potentiels économiques<br />

et écologiques. Peter Woias<br />

pense ici à l’effort à fournir pour la pose<br />

des câbles et aux problèmes qui y sont<br />

liés. Il pense à la charge écologique que<br />

représentent les piles et les accumulateurs<br />

dont seule une petite fraction peut<br />

être récupérée, ainsi qu’à leur sensibilité<br />

au froid, à la chaleur, à la pression et à la<br />

corrosion. « En plus, ajoute le chercheur,<br />

ils sont souvent vides quand on en a<br />

besoin. »<br />

Pourquoi donc ne pas appliquer le<br />

principe de la nature et créer des systèmes<br />

à autoalimentation ? On trouve pratiquement<br />

partout de l’énergie utilisable. La<br />

chaleur et la lumière sont des sources<br />

possibles, de même que les processus<br />

chimiques et le mouvement. « Chaque<br />

source d’énergie exige un type de générateur<br />

particulier », explique Peter Woias.<br />

À l’institut, les projets en cours sont<br />

nombreux. Le centre d’études et de<br />

recherches placé sous sa direction fait<br />

bouger les choses. Grâce à des fonds<br />

provenant de la Société allemande de<br />

recherche ainsi que de partenaires<br />

issus de l’industrie, vingt-et-une places<br />

de doctorants ont pu être créées, réparties<br />

sur dix chaires.<br />

Même les vibrations d’une machine<br />

génèrent du courant<br />

La conversion piézoélectrique de l’énergie<br />

est l’une des possibilités dont on dispose.<br />

À l’IMTEK, on utilise pour cela des<br />

éléments en céramique : la déformation<br />

de fines lamelles permet de générer du<br />

courant. « Nous développons des générateurs<br />

pour lesquels un élément de ce<br />

48 Know-how <strong>Endress+Hauser</strong><br />

changes<br />

2<br />

type est mis en oscillation – comme par<br />

exemple la vibration d’une machine »,<br />

explique Christoph Eichhorn, doctorant.<br />

On peut produire ainsi jusqu’à un milliwatt.<br />

Le meilleur rendement est obtenu<br />

lorsque le support des lamelles en céramique<br />

oscille à sa fréquence propre.<br />

Les recherches menées par Christoph<br />

Eichhorn ont pour but d’accroître cette<br />

étroite fenêtre : sous l’effet d’une tension<br />

mécanique, il cherche à modifier la<br />

fréquence propre du support de manière<br />

qu’elle devienne variable. Des supports<br />

latéraux transmettent une tension à<br />

la lamelle ; actuellement effectuée par<br />

voie mécanique, cette opération devrait<br />

l’être plus tard au moyen d’actionneurs<br />

piézoélectriques.<br />

Les chercheurs fribourgeois ne perdent<br />

pas de vue les exigences d’une fabrication<br />

industrielle. Les éléments en céramique<br />

sont coulés dans un composant en polymère,<br />

dans lequel sont intégrés câbles,<br />

contacts et même des composants électroniques.<br />

On obtient alors un générateur<br />

d’un seul bloc », explique Peter Woias. À<br />

l’IMTEK, la recherche fondamentale et<br />

les projets financés par des fonds publics<br />

sont étroitement liés à l’économie privée.<br />

« Une approche uniquement académique<br />

serait bien trop ennuyeuse pour un ingénieur,<br />

estime le professeur, c’est la perspective<br />

pratique qui rend notre travail<br />

passionnant. »<br />

Pour Peter Woias, une chose est<br />

sûre : ses travaux vont également avoir<br />

une influence sur l’automatisation des<br />

process. « Un capteur de température<br />

n’exige que très peu d’énergie, ajoute<br />

le scientifique, l’énergie nécessaire à<br />

la fabrication d’un câble suffirait à le<br />

faire fonctionner pendant 20 ans. » Le<br />

Micro Energy Harvesting offre « des<br />

perspectives entièrement nouvelles<br />

dans le domaine des technologies sans<br />

fil ». Aujourd’hui déjà, on trouve dans<br />

le secteur de la domotique des interrupteurs<br />

télécommandés fonctionnant<br />

grâce à des générateurs piézoélec-<br />

triques et électromagnétiques au lieu<br />

de batteries.<br />

« La première phase d’euphorie est<br />

passée depuis longtemps. Aujourd’hui,<br />

nous en sommes au stade de la recherche<br />

systématique », précise Peter Woias.<br />

L’IMTEK est un véritable pionnier, du<br />

simple fait déjà du nombre très élevé<br />

de personnes qui travaillent sur ce projet.<br />

Et le scientifique de conclure :<br />

« Peu à peu, les microsystèmes qui<br />

récoltent l’énergie environnante vont<br />

peupler notre univers. »<br />

3<br />

Let’s swing : l’Institut de technologie des microsystèmes<br />

(IMTEK) entend alimenter de minuscules systèmes grâce<br />

à l’énergie environnante. Le courant pourrait être fourni<br />

par un microgénérateur pourvu d’une lamelle en piézo-<br />

céramique. 1 Lorsque cette lamelle se met à vibrer (ici,<br />

en dessous du support en plastique), une tension est<br />

générée. 2 Afin d’accroître l’efficacité de cette opération,<br />

Christoph Eichhorn, doctorant, cherche à étendre la<br />

bande dans laquelle la lamelle oscille à sa fréquence<br />

propre. 3 Sa solution : des supports latéraux transmettent<br />

la tension à la lamelle oscillante. 4 Le professeur<br />

Peter Woias affirme : « Les systèmes de ce type vont<br />

peupler notre univers. »<br />

Axes de recherche<br />

sur les microsystèmes<br />

Fondé en 1996 et comptant 300 collaborateurs,<br />

l’Institut de technologie des<br />

microsystèmes (IMTEK) est l’un des<br />

principaux instituts de recherche au<br />

niveau international dans ce domaine.<br />

Il fait partie de la faculté technique de<br />

l’université Albert Ludwig de Fribourgen-Brisgau<br />

en Allemagne. Dix-huit<br />

chaires couvrent la quasi-totalité des<br />

domaines de la technologie des microsystèmes.<br />

Les recherches portent principalement<br />

sur les domaines des sciences<br />

de la vie, de la technologie des microprocessus<br />

et de l’énergie.<br />

L’IMTEK accueille chaque année cent<br />

nouveaux étudiants environ. Les diplômes<br />

proposés sont un Bachelor et un<br />

Master en ingénierie des microsystèmes<br />

ainsi que, depuis peu, un Master of<br />

Science in Micro Systems Engineering<br />

en anglais, un diplôme international.<br />

Un grand nombre de collaborations<br />

témoignent de l’intérêt de l’industrie<br />

pour les travaux menés. Endress+<br />

Hauser soutient également l’IMTEK.<br />

www.imtek.de<br />

4<br />

Know-how 49


En Europe, les besoins énergétiques sont en croissance permanente. Parallèlement à<br />

cela, un grand nombre de centrales électriques arrivent en fin de vie. Des ressources<br />

limitées et des objectifs ambitieux en matière de climat contraignent les producteurs<br />

d’électricité à explorer de nouvelles voies. Avec ses centrales à charbon hautement<br />

efficaces, RWE fait référence.<br />

Un secteur<br />

sous tension<br />

50 Know-how <strong>Endress+Hauser</strong><br />

changes<br />

D’ici, à 173 mètres de hauteur, tout paraît petit.<br />

Les gens, les camions, même les conduites de gaz<br />

épuré qui, avec dix mètres de diamètre, sont plus<br />

grandes que les galeries du nouveau tunnel ferroviaire<br />

du Gothard et conduiront un jour les gaz<br />

de fumée lavés dans les tours de refroidissement,<br />

tous ressemblent à des jouets depuis le toit de<br />

la tour d’escalier 3. En réalité, le chantier de la<br />

centrale au lignite de Neurath en Rhénanie-du-<br />

Nord-Westphalie est tout sauf petit…<br />

La superficie de la centrale est d’un demi-kilomètre<br />

carré. Pour cela, il a fallu déblayer et déplacer<br />

2,4 millions de mètres cubes de terre ;<br />

entassés, ils formeraient un cube gigantesque de<br />

130 mètres de côtés. Pour ce chantier, 90 000<br />

tonnes d’acier seront nécessaires, soit douze fois<br />

et demie plus qu’il n’en aura fallu pour construire<br />

la Tour Eiffel, ainsi que 380 000 mètres cubes de<br />

béton et 50 000 tonnes de ferraillage. Les deux<br />

tours de refroidissement ont une hauteur de 170<br />

mètres et un diamètre de 120 mètres à la base.<br />

Avec 3<strong>10</strong> mètres sur 33, le compartiment dans<br />

lequel des trains de marchandises entiers viendront<br />

déverser leur chargement de charbon, fait<br />

trois fois la longueur d’un terrain de football et<br />

la moitié en largeur ; de plus il est enterré à une<br />

profondeur de 23 mètres.<br />

RWE investit 2,2 milliards d’euros dans la<br />

nouvelle centrale électrique au lignite dotée d’une<br />

technique optimisée qui sera mise en service<br />

dans deux ans. Chacun des deux blocs produira<br />

1<strong>10</strong>0 mégawatts. Les deux générateurs de vapeur<br />

consomment chaque jour près de 40 000 tonnes<br />

Première de sa classe : la nouvelle centrale au lignite à<br />

deux blocs de Neurath en Rhénanie-du-Nord-Westphalie<br />

fonctionnera avec un rendement supérieur à 43 pour cent,<br />

soit environ un tiers de plus que les anciennes installations.<br />

de lignite ; du toit du bâtiment des machines, on<br />

peut voir les exploitations minières à ciel ouvert<br />

de Garzweiler, Hambach et Inden. Pour Manfred<br />

Kehr, responsable de la planification et de l’homologation<br />

des centrales électriques chez le<br />

producteur d’électricité RWE Power, la centrale<br />

électrique à deux blocs est un investissement<br />

important : « À l’avenir, le charbon va jouer un rôle<br />

primordial dans notre mix énergétique, à côté du<br />

gaz, du nucléaire et des énergies renouvelables. »<br />

Le parc de centrales électriques prend de l’âge<br />

Le calcul est simple : d’un côté les besoins en<br />

électricité ne cessent d’augmenter en Europe, de<br />

l’autre, le parc de centrales électriques arrive en<br />

fin de vie. La plupart de la puissance actuelle est<br />

générée par des installations qui se trouvent déjà<br />

dans la seconde moitié de leur cycle de vie de<br />

40 à 50 ans. On estime que, d’ici 2020, il va<br />

falloir renouveler ou créer en Europe de l’ordre<br />

de quelques <strong>10</strong>0.000 mégawatts. « Les énergies<br />

renouvelables ne permettent pas à elles seules<br />

de combler cette lacune dans un avenir proche »,<br />

explique Manfred Kehr. « Environ 45 pour<br />

cent de cette puissance vont devoir être produits<br />

par des centrales électriques à combustion<br />

fossile. »<br />

Dans ce contexte, RWE Power a mis sur pied<br />

un programme d’investissement considérable :<br />

rien qu’en Allemagne, l’entreprise investira<br />

d’ici 2012 près de 5 milliards d’euros dans la<br />

Know-how 51


« Nous ne nous contentons pas du<br />

niveau actuel de la technique. »<br />

Monsieur Kehr, les énergies renouvelables sont<br />

dans toutes les discussions. Comment expliquez-<br />

vous que RWE Power construise de nouvelles<br />

centrales électriques conventionnelles ?<br />

RWE ne se contente pas de parler d’énergies renouvelables,<br />

mais investit par le biais de RWE Innogy<br />

plus d’un milliard d’euros par an dans leur développement.<br />

Néanmoins, les sources d’énergie fossiles<br />

sont et restent un des principaux piliers de notre<br />

mix énergétique, en Allemagne et dans le monde<br />

entier. Même si la part de l’énergie éolienne, solaire,<br />

hydraulique et de la biomasse dans la production<br />

d’électricité augmentera comme prévu de 25<br />

voire 30 pour cent d’ici 2020, les plus de 70 pour<br />

cent restants devront provenir d’autres sources. À<br />

long terme, le charbon reste pour nous un pilier<br />

de l’approvisionnement énergétique durable. Nous<br />

ne pourrons pas renoncer à l’énergie atomique non<br />

plus. Aujourd’hui, elle représente près d’un quart<br />

de notre courant, et cela sans effets sur le climat !<br />

La lutte contre le réchauffement climatique et les<br />

sources d’énergie fossiles sont-elles compatibles ?<br />

Oui, si la production électrique est durablement<br />

efficace. Ce qu’il faut, c’est réduire les émissions<br />

de dioxyde de carbone et ménager des ressources<br />

limitées. Dans le même temps, nous voulons garantir<br />

du courant à un prix acceptable et une alimentation<br />

sûre. RWE Power relève le défi et a décidé un renouvellement<br />

complet de ses centrales électriques.<br />

Nous avons l’intention de remplacer progressivement<br />

toutes nos installations. Dans ce contexte, nous<br />

construisons actuellement des centrales électriques<br />

au lignite, à la houille et au gaz naturel qui comptent<br />

parmi les plus modernes du monde.<br />

En quoi contribuez-vous à la lutte contre le<br />

réchauffement climatique ?<br />

Moins il faut brûler de charbon pour produire un<br />

kilowattheure de courant, moins le dégagement de<br />

dioxyde de carbone est élevé. Prenons par exemple<br />

les nouvelles centrales à charbon que nous construisons<br />

à Hamm en Westphalie (Allemagne) et prévoyons<br />

à Eemshaven aux Pays-Bas : elles ont un rendement<br />

de 46 pour cent. Par rapport aux anciennes installations<br />

qui atteignent 34 à 36 pour cent, elles utilisent<br />

donc un cinquième d’énergie en moins pour la<br />

même production électrique. Autrement dit, nous<br />

économisons rien que par le biais de ces deux projets<br />

chaque année cinq millions de tonnes d’émissions<br />

de dioxyde de carbone. Cela représente une<br />

contribution non négligeable à la lutte contre le<br />

réchauffement climatique !<br />

52 Know-how<br />

Comment parvenez-vous à ce résultat ?<br />

On peut certes acheter une nouvelle centrale électrique<br />

clé en main, mais nous ne nous contentons<br />

pas du niveau actuel de la technique. L’exploitation<br />

d’une centrale électrique est notre métier. C’est<br />

pourquoi nous avons décidé de planifier et de<br />

construire nos nouvelles installations nous-mêmes –<br />

bien entendu avec le soutien de partenaires compétents<br />

et expérimentés. De cette manière, nous nous<br />

assurons un savoir-faire maximal et les meilleurs<br />

résultats. Des températures et des pressions de<br />

vapeur particulièrement élevées sont les élémentsclés<br />

de notre technologie avancée. Nous travaillons<br />

à la limite de ce qui est possible sur le plan du<br />

matériel. Mais, ce n’est pas tout, le parfait accord<br />

des différents composants permet aussi de grandes<br />

avancées.<br />

Quel avenir ont les centrales électriques à<br />

combustion fossile ?<br />

Éviter de produire du dioxyde de carbone grâce au<br />

développement de la technologie des centrales électriques<br />

reste un point capital. Dans le cas du lignite,<br />

nous allons accroître encore le rendement grâce au<br />

séchage du combustible sur lit fluidisé. À cet effet,<br />

nous utilisons depuis peu une installation prototype<br />

à Niederaußem. De plus, toutes les nouvelles tranches<br />

peuvent être équipées ultérieurement d’un système<br />

de lavage des fumées de CO 2 . Ceci permet de séparer<br />

le dioxyde de carbone après la combustion et de<br />

le stocker sous terre. Une installation-pilote correspondante<br />

sera mise en service prochainement. Le<br />

procédé pourrait être prêt pour la fabrication en série<br />

d’ici 2020. Vous voyez, les possibilités sont loin<br />

d’être épuisées. Grâce à nos développements techniques,<br />

nous avons l’ambition d’être un précurseur<br />

en matière de protection climatique !<br />

Manfred Kehr,<br />

docteur-ingénieur,<br />

est responsable de<br />

la planification et<br />

de l’homologation<br />

des centrales électriques<br />

chez RWE<br />

Power AG à Essen<br />

(Allemagne).<br />

construction de nouvelles centrales. « Pour cela,<br />

nous misons avant tout sur les centrales à charbon<br />

hautement efficaces », déclare Manfred Kehr.<br />

« Le lignite rhénan est à nos portes. C’est, pour<br />

ainsi dire, notre pétrole. Il nous permet d’être<br />

moins dépendants des importations d’énergies<br />

coûteuses. » On extrait du lignite dans de nombreux<br />

pays du monde et il est disponible indépendamment<br />

du développement politique de certaines<br />

régions. Par rapport au gaz naturel, le<br />

charbon est peu coûteux et n’est soumis qu’à de<br />

faibles fluctuations de prix.<br />

La politique pèse sur les investissements<br />

L’utilisation du charbon pour produire de l’électricité<br />

ne jouit pas d’une bonne image sur le plan<br />

de la protection environnementale. Alors que<br />

les installations qui utilisent des turbines combinant<br />

gaz et vapeur atteignent aujourd’hui un<br />

rendement de 60 pour cent, les centrales à charbon<br />

plus anciennes parviennent à un peu plus de<br />

la moitié. Au niveau politique, on cherche à influencer<br />

la tendance des investissements dans ce<br />

sens : le charbon est indirectement pénalisé par<br />

les certificats CO 2 au sein de l’UE. « Pourtant,<br />

les centrales à charbon modernes peuvent apporter<br />

une importante contribution à la protection<br />

du climat », estime Manfred Kehr.<br />

« Notre objectif est de rendre le charbon plus<br />

propre et de parvenir à une production d’électricité<br />

encore plus efficace à partir de charbon »,<br />

explique le responsable de la planification et de<br />

l’homologation des centrales électriques chez<br />

RWE Power. « Grâce à la technique la plus avancée<br />

du monde, nos nouveaux blocs au lignite ont<br />

un rendement de plus de 43 pour cent. Avec les<br />

installations à houille, nous allons même atteindre<br />

46 pour cent. » Ceci représente un bond<br />

Une collaboration réussie : pour la nouvelle centrale à<br />

houille de Hamm, RWE Power a des exigences bien<br />

précises vis-à-vis des fournisseurs d’instrumentation de<br />

process. L’exploitant cherche à accroître la qualité et à<br />

réduire les coûts.<br />

dans une nouvelle classe d’efficacité : par rapport<br />

aux anciennes centrales électriques, les émissions<br />

de gaz à effet de serre sont inférieures de<br />

20 à 30 pour cent pour ces nouvelles installations.<br />

Le lavage des gaz de fumée a atteint un<br />

niveau maximal depuis longtemps déjà. Les oxydes<br />

d’azote et le dioxyde de soufre sont éliminés à<br />

l’aide de réactions chimiques, tandis que des filtres<br />

électrostatiques retiennent 99,9 pour cent<br />

des particules de poussière.<br />

« Nos ingénieurs ont agi à tous les niveaux »,<br />

commente Manfred Kehr. La clé d’un meilleur<br />

rendement est la vapeur surchauffée : elle arrive<br />

à une température de 600 degrés Celsius, soit<br />

50 à 70 degrés Celsius de plus que dans les anciennes<br />

installations, et à une pression de 285<br />

bar dans la turbine. « Nous allons à la limite de<br />

ce qui est techniquement possible », souligne le<br />

concepteur en chef de l’entreprise (voir interview<br />

page 52).


C’est l’usage de nouveaux matériaux qui<br />

a permis d’atteindre de telles températures.<br />

De plus, les installations modernes tirent un<br />

meilleur profit de la chaleur résiduelle et consomment<br />

moins de courant. L’accroissement du<br />

rendement est notamment le fruit de dizaines<br />

d’années d’expérience dans le domaine de l’exploitation<br />

de centrales électriques. RWE Power<br />

planifie et construit ses nouvelles installations<br />

en collaboration avec des partenaires industriels<br />

performants. « Pour nous, cela signifie que nous<br />

devons examiner de près fournisseurs et prestations<br />

», explique Manfred Kehr. « Mais le résultat<br />

justifie largement ces efforts. »<br />

Petite cause, grands effets<br />

Dans le cas de la nouvelle centrale à houille de<br />

Hamm en Westphalie qui est en construction<br />

depuis 2008, le producteur d’électricité a commencé<br />

par examiner l’instrumentation de process.<br />

« Par rapport aux investissements globaux, l’instrumentation<br />

de terrain ne pèse pas énormément.<br />

C’est pourquoi elle est souvent regroupée avec<br />

les systèmes de contrôle commande lors des appels<br />

d’offres et ainsi négligée », explique Andreas<br />

Schmidt qui s’occupe de la branche énergie et<br />

des activités relevant du domaine des centrales<br />

électriques pour <strong>Endress+Hauser</strong> dans le monde<br />

entier. « Mais RWE connaît toute l’importance<br />

des capteurs pour l’optimisation des installations.<br />

C’est pourquoi l’entreprise prescrit aux prestataires<br />

les fournisseurs d’instrumentation pour<br />

les différentes grandeurs de process. »<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> a remporté l’appel d’offres<br />

pour l’instrumentation de mesure de niveau,<br />

de débit, de température, ainsi que pour l’analyse<br />

des fluides. « Au total, il y a plus de 16 000 points<br />

de mesure », résume Helge Böhm. L’ingénieur<br />

technico-commercial <strong>Endress+Hauser</strong> de l’agence<br />

de Ratingen est chargé du projet RWE Power. De<br />

son point de vue, trois facteurs ont été décisifs :<br />

« Nous assurons la plupart des prestations en<br />

instrumentation de process. Nous connaissons<br />

bien le domaine de l’industrie de l’énergie et des<br />

centrales électriques, et possédons des solutions<br />

uniques… sans oublier l’organisation qui nous<br />

permet de gérer un projet de cette importance. »<br />

Pour la centrale de Hamm, RWE Power a lancé<br />

des appels d’offres dans 30 spécialités. Les deux<br />

blocs de même construction d’une puissance de<br />

800 mégawatts devraient être mis en réseau d’ici<br />

mi 2011, début 2012. <strong>Endress+Hauser</strong> va devoir<br />

conseiller et fournir des fabricants d’équipements<br />

et de composants dans toute l’Allemagne ainsi<br />

qu’à l’étranger. Les conditions ont été négociées<br />

avec RWE Power et sont les mêmes pour tous<br />

les fournisseurs. Helge Böhm ajoute : « Le défi<br />

consiste maintenant à coordonner le suivi des<br />

fournisseurs, à définir tous les points de mesure<br />

de manière optimale et à livrer tous les partenaires<br />

en temps voulu. »<br />

Dans une centrale électrique, la sécurité et<br />

la fiabilité sont capitales. C’est pourquoi, dans<br />

ce secteur, on mise sur une technique éprouvée.<br />

Toutefois, des solutions innovantes comme la<br />

mesure de niveau à l’aide d’un radar filoguidé<br />

ont convaincu les ingénieurs : « Dans le circuit<br />

eau­vapeur, les températures sont élevées et les<br />

réservoirs sous pression. Ici, la mesure de niveau<br />

usuelle par pression différentielle ne fournit<br />

souvent que des valeurs imprécises », explique<br />

Helge Böhm. « Levelflex d’<strong>Endress+Hauser</strong> est le<br />

seul appareil sur le marché qui compense les valeurs<br />

de mesure faussées par l’eau qui s’évapore<br />

ou qui mousse. C’est un progrès considérable sur<br />

le plan de la précision et de la fiabilité de la mesure.<br />

»<br />

Grâce à ses prescriptions, RWE Power cherche<br />

à faire baisser les coûts pour toute la durée de<br />

vie de l’installation. « La standardisation permet<br />

d’importantes économies », confie Helge Böhm,<br />

moins d’appareils de types différents signifient<br />

un entretien plus simple, un stock de pièces de<br />

rechange moins important et une utilisation plus<br />

aisée. » À cela vient s’ajouter, chez Endress+<br />

Hauser, la gestion automatisée de la documentation<br />

et des logiciels des appareils. « Grâce à<br />

W@M, notre gestion des actifs basée sur le Web,<br />

les personnels de la centrale peuvent accéder<br />

rapidement et facilement aux manuels de mise<br />

en service, aux listes de pièces de rechange, aux<br />

certificats et aux pilotes les plus récents depuis<br />

leur propre ordinateur. »<br />

Un développement sous forte pression<br />

Au plan technologique, les nouvelles centrales à<br />

charbon de RWE Power sont les plus avancées.<br />

Pourtant, les ingénieurs du producteur d’électricité<br />

réfléchissent déjà à la prochaine génération<br />

de centrales. Elle doit être encore plus efficace<br />

et donc encore plus écologique. C’est ainsi que<br />

l’entreprise exploite depuis le début de l’année, à<br />

Niederaußem, une installation prototype qui assure<br />

le séchage préalable d’une partie du lignite encore<br />

humide servant de combustible à l’aide d’un<br />

procédé à lit fluidisé. « Cela permet de gagner<br />

jusqu’à quatre points sur le plan du rendement »,<br />

explique Manfred Kehr.<br />

Avec d’autres constructeurs européens de centrales,<br />

RWE Power participe au développement<br />

de la technologie dite « des 700 degrés » destinée<br />

aux centrales à houille et à lignite : l’objectif<br />

ici est de faire fonctionner, à l’avenir, le circuit<br />

eau­vapeur avec des températures allant jusqu’à<br />

700 degrés Celsius et des pressions atteignant<br />

350 bar. « Cela élèverait le rendement aux alentours<br />

de 50 pour cent », explique Manfred Kehr.<br />

À l’heure actuelle, des composants faits de nouveaux<br />

matériaux de pointe hautement résistants<br />

sont en cours de test. Par ailleurs, des études<br />

préliminaires sont menées actuellement pour une<br />

installation de démonstration qui pourrait être<br />

mise en service après 2015.<br />

Enfin, les ingénieurs de RWE espèrent accroître<br />

le rendement du système de gazéification du<br />

charbon intégré. « La technologie fonctionne<br />

non seulement avec un degré d’efficacité élevé,<br />

comme pour les turbines à gaz et vapeur combinés,<br />

déclare Manfred Kehr, mais grâce à la gazéification,<br />

nous pouvons produire, outre du courant,<br />

d’autres substances précieuses à partir de<br />

charbon, comme du gaz naturel synthétique, du<br />

carburant ou des substances de base chimiques. »<br />

En tant que sources d’énergie, le lignite et la<br />

houille sont loin d’avoir fini de faire parler d’eux.<br />

D’une résistance extrême : la vapeur atteignant une température de 600 degrés<br />

Celsius et des pressions de 285 bar met les matériaux utilisés dans les centrales<br />

modernes à rude épreuve. Les pales des turbines ont été spécialement<br />

optimisées sur ordinateur.<br />

Le plus grand producteur<br />

d’électricité d’Allemagne<br />

RWE AG compte parmi les plus grandes sociétés de distribution<br />

d’énergie d’Europe. Ses activités incluent la production,<br />

le transport, la vente et la distribution de courant et<br />

de gaz. RWE est également active dans le domaine de l’eau<br />

en Europe continentale. Avec 66 000 collaborateurs dans<br />

12 pays, elle approvisionne 14 millions de foyers en électricité<br />

et 6 millions en gaz. En 2008, elle a réalisé un chiffre<br />

d’affaires de 49 milliards d’euros, dont plus d’un tiers hors<br />

d’Allemagne.<br />

Avec une part de 30 pour cent, RWE Power AG, qui appartient<br />

au groupe, est le plus grand producteur d’électricité<br />

en Allemagne et le numéro 3 en Europe. Pour sa production,<br />

l’entreprise utilise un vaste éventail de sources d’énergie :<br />

le lignite et l’énergie nucléaire assurent la charge de base ;<br />

la houille, le gaz et l’énergie hydraulique couvrent les besoins<br />

de la charge moyenne et de la charge de pointe. Au<br />

total, le producteur d’électricité dispose d’une puissance<br />

installée de 33 000 mégawatts. Par ailleurs, RWE Power est<br />

le plus grand producteur de lignite du monde. L’entreprise<br />

en extrait <strong>10</strong>0 millions de tonnes par an dans le bassin<br />

rhénan. RWE Power compte 17 500 employés en Allemagne<br />

et à l’étranger.<br />

D’ici 2012, RWE Power va investir environ 5 milliards<br />

d’euros dans de nouvelles centrales électriques. Deux centrales<br />

à lignite à deux blocs sont en cours de construction<br />

à Grevenbroich-Neurath, une centrale à gaz et à vapeur à<br />

Lingen ainsi que deux blocs à houille à Hamm ; des travaux<br />

préparatoires sont en cours pour une autre installation à<br />

deux blocs à Eemshaven (Pays-Bas). À Hürth près de Cologne,<br />

RWE Power prépare la construction d’une centrale à<br />

charbon respectueuse des enjeux climatiques, qui permet<br />

d’isoler et de stocker le CO 2 . Il existe également un projet<br />

de centrale à houille en Pologne. Par ailleurs, RWE Power<br />

est un investisseur stratégique dans les projets de centrales<br />

nucléaires en Roumanie et en Bulgarie.<br />

www.rwe-power.de<br />

Know-how 55


La sécurité avant tout<br />

Depuis des milliers d’années,<br />

l’homme utilise les vertus<br />

curatives de substances<br />

d’origine animale et végétale.<br />

Toutefois, effet médical et<br />

effet toxique étant parfois<br />

très proches, les médicaments<br />

sont aujourd’hui soumis à<br />

une longue procédure<br />

d’autorisation de mise sur<br />

le marché. De même, leur<br />

production doit être contrôlée<br />

avec précision et systématiquement<br />

documentée afin d’en<br />

garantir la traçabilité.<br />

56 Know-how <strong>Endress+Hauser</strong><br />

changes<br />

Prés traversés de rivières, collines boisées, parsemées<br />

de villages pittoresques : le charme de la campagne<br />

alsacienne est loin de laisser supposer l’existence<br />

dans cette région d’un acteur planétaire de l’industrie<br />

pharmaceutique. Pourtant, c’est à Altkirch que Daiichi<br />

Sankyo exploite l’un de ses deux sites de production<br />

européens.<br />

Situé à l’orée de cette petite ville de 5500 habitants,<br />

le site se compose d’un petit bâtiment administratif,<br />

de trois halls de production et d’une grande station<br />

de traitement de l’eau. Depuis 40 ans, cette entreprise<br />

implantée au sud-ouest de Mulhouse, près de<br />

la frontière franco-germano-suisse, fabrique des<br />

principes actifs contre l’arthrite et l’arthrose. Destinés<br />

à des applications humaines et vétérinaires, ils sont<br />

ensuite transformés en Europe et en Amérique.<br />

À Altkirch, on produit également des substances<br />

qui seront utilisées pour la fabrication de produits<br />

cosmétiques et de patchs transdermiques. Les<br />

processus utilisés dans la production intéressent<br />

donc tout autant les organismes de contrôle des<br />

médicaments américain, la FDA, que français,<br />

l’Agence française de sécurité sanitaire et des<br />

produits de santé (Afssaps).<br />

Depuis le début de l’année, la fabrication de<br />

principes actifs est soumise aux directives des<br />

bonnes pratiques de fabrication (voir encadré).<br />

Dans le cadre d’une démarche volontaire, Daiichi<br />

Sankyo Altkirch suit ces prescriptions depuis 2006.<br />

Après ces trois années d’application, une inspection<br />

de renouvellement des certifications est prévue en<br />

2009. « À nouveau, nous allons devoir prouver à<br />

l’Afssaps notre conformité », commente Jacques-<br />

Olivier Hartmann. Responsable de la gestion de la<br />

qualité et de l’assurance qualité, J.-O. Hartmann<br />

ajoute : « L’une des clés de la réussite est la numérisation<br />

de l’enregistrement des données. »<br />

Fini les rouleaux de papier sans fin<br />

En 2007, Daiichi Sankyo Altkirch avait entrepris de<br />

revoir entièrement l’enregistrement des données de<br />

mesure. Auparavant, les données de température,<br />

d’humidité de l’air et de pression étaient traitées au<br />

moyen d’enregistreurs papier situés dans différents<br />

secteurs du bâtiment. Les résultats étaient représentés<br />

à l’aide de courbes de différentes couleurs, d’échelles<br />

superposées et de diverses unités de mesure sur des<br />

mètres et des mètres de papier. Le personnel avait<br />

pour mission de contrôler chaque jour que les valeurs<br />

limites étaient bien respectées. Cependant, bourrages<br />

de papier, cartouches d’encre vides et réserves de<br />

papier épuisées compromettant toujours un enregistrement<br />

continu, aux points les plus sensibles, les<br />

mesures étaient effectuées trois ou quatre fois par<br />

précaution.<br />

« Les conditions environnantes exercent une influence<br />

décisive sur la qualité de nos produits et sur<br />

le résultat des analyses de laboratoire », explique<br />

Jacques-Olivier Hartmann. Chimiste lui-même, il<br />

a longtemps travaillé au laboratoire avant de se<br />

consacrer à la gestion de la qualité. Rétrospectivement,<br />

il trouve que : « Aussi laborieuse qu’ait été notre<br />

assurance qualité, elle n’offrait que peu de sécurité<br />

dans la maîtrise des grandeurs mesurées. »<br />

Les distances qui séparent les différents halls de<br />

production et les laboratoires sont élevées. Dans le<br />

premier hall de la graisse animale s’écoule goutte<br />

à goutte d’une cuve dans un récipient : un résidu<br />

de production. Un peu plus loin se trouve l’accès à<br />

la salle d’entreposage des échantillons de produits<br />

livrés. Ici aussi, la température doit être contrôlée<br />

Des contrôles permanents : les laboratoires surveillent la<br />

qualité des matières premières et des produits.<br />

De précieuses<br />

substances : Daiichi<br />

Sankyo Altkirch fournit<br />

la matière de base de<br />

ce qui deviendra des<br />

médicaments pour le<br />

traitement de l’arthrite<br />

et de l’arthrose.<br />

Know-how 57


58 Know-how<br />

De nouvelles exigences<br />

La fabrication de principes actifs est soumise à<br />

des réglementations strictes dans le monde entier.<br />

Les dispositions légales, normes et standards émis<br />

par les organismes normatifs et les groupements<br />

professionnels en Europe, aux USA et au Japon sont<br />

aujourd’hui coordonnés au niveau international par<br />

l’International Conference on Harmonization of<br />

Technical Requirements for Registration of Pharmaceuticals<br />

for Human Use (ICH). Ici, les bonnes<br />

pratiques (comme les GMP) constituent l’une des<br />

pierres angulaires. Les fabricants qui souhaitent se<br />

conformer à ces directives sur l’assurance qualité<br />

sont tenus de travailler avec des fournisseurs les<br />

appliquant également. « Comprendre ce qui exerce<br />

une influence sur la qualité des médicaments est<br />

une condition indispensable pour pouvoir travailler<br />

à ce niveau », souligne François Prautois, responsable<br />

du domaine sciences de la vie au niveau mondial<br />

chez <strong>Endress+Hauser</strong>. Les critères applicables dans<br />

ce secteur devraient être pris en compte dès la<br />

phase de développement des appareils et des logiciels.<br />

La totalité des équipements<br />

de mesure utilisés dans<br />

l’industrie pharmaceutique<br />

doit répondre à des exigences<br />

maximales en matière d’hygiène<br />

par exemple. C’est<br />

pourquoi les matériaux<br />

employés ici sont avant tout<br />

l’acier inoxydable, la céramique<br />

de haute pureté<br />

ainsi que le plastique résistant.<br />

Et François Prautois<br />

de conclure : « Nos clients<br />

ont ainsi la possibilité de<br />

se concentrer pleinement sur leurs activités : le<br />

développement et la fabrication de principes actifs<br />

et de médicaments. »<br />

Sous surveillance : des<br />

enregistreurs à écran<br />

documentent les<br />

conditions régnant dans<br />

le laboratoire.<br />

avec précision. Daiichi Sankyo garantit une longue<br />

conservation de ses principes actifs. Pendant toute<br />

cette durée, des échantillons des lots doivent être<br />

conservés.<br />

Dans les laboratoires, un hall plus loin, éprouvettes<br />

et autres attendent dans des armoires et des vitrines.<br />

Des hommes et des femmes manipulent poudres et<br />

liquides. Ici, les produits intermédiaires sont analysés<br />

selon un schéma défini ou mis en présence de germes.<br />

« Pour ces tests, la température ambiante joue un<br />

grand rôle, il est donc très important qu’elle soit<br />

enregistrée en continu », souligne Jacques-Olivier<br />

Hartmann.<br />

Autrefois, ici aussi, un enregistreur imprimait des<br />

mètres de papier. La nouvelle solution se présente sous<br />

la forme d’un enregistreur à écran devant le bureau<br />

du responsable du contrôle qualité : le Memograph S<br />

d’<strong>Endress+Hauser</strong> réunit les informations provenant<br />

de toute une série d’appareils de mesure. Au premier<br />

regard, l’affichage rappelle étrangement l’ancienne<br />

solution papier. Il n’en reste pas moins que le responsable<br />

assurance qualité de Daiichi Sankyo<br />

Altkirch se félicite des multiples avantages de la<br />

numérisation qui va bien plus loin que le simple<br />

enregistrement des données de mesure.<br />

Une fenêtre numérique sur les processus<br />

« Le Memograph S est une fenêtre sur les processus<br />

de nos clients », déclare Raphaël Grinon d’Endress+<br />

Hauser France. « Un data manager de ce type est<br />

tellement plus économique et fiable que l’enregistreur<br />

papier conventionnel. » Il permet de visualiser les<br />

grandeurs mesurées, les enregistre, surveille les<br />

limites et analyse les points de mesure. Lorsqu’un<br />

capteur tombe en panne ou donne subitement des<br />

résultats s’écartant fortement de la normale, le<br />

Memograph S donne l’alerte. « Autrefois, nous ne<br />

constations ces écarts que lorsque quelqu’un venait<br />

contrôler les impressions papier », ajoute Jacques-<br />

Olivier Hartmann.<br />

De même, l’accès rapide et flexible aux archives<br />

facilite considérablement le travail du responsable<br />

qualité : « Lorsque je reçois une demande de contrôle,<br />

il me suffit d’appuyer sur un bouton pour obtenir<br />

toutes les données requises – que quelqu’un cherche<br />

à connaître un paramètre de laboratoire précis pour<br />

chaque jour du mois de février ou les variations d’un<br />

autre au fil des années. » Les principales données de<br />

mesure vont directement dans le réseau informatique<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> changes<br />

du fabricant pharmaceutique ; les données des<br />

enregistreurs sélectionnés sont archivées électroniquement<br />

au moyen d’une carte mémoire.<br />

C’est la vaste expérience d’<strong>Endress+Hauser</strong> dans<br />

ce secteur qui lui a ouvert les portes de l’entreprise<br />

pharmaceutique japonaise. « Nous respectons les<br />

règlements et standards courants dès le stade de la<br />

conception du produit », explique François Prautois,<br />

responsable du domaine sciences de la vie au niveau<br />

mondial. « Le bouquet sécurité qu’offre le Memograph<br />

S inclut entre autres des droits d’accès liés à<br />

la personne et des signatures électroniques. » Cette<br />

méthode permet de protéger les données mémorisées<br />

contre les risques de manipulation – une exigence<br />

importante de la part des autorités du monde entier.<br />

Les certificats sont fournis avec les appareils<br />

Le fait que le Memograph S soit autorisé pour<br />

le secteur pharmaceutique a considérablement<br />

facilité la supervision des équipements à Altkirch.<br />

« Tous les appareils <strong>Endress+Hauser</strong> sont fournis avec<br />

les certificats requis », commente Raphaël Grinon,<br />

chargé d’affaires. « Au moment de la conception,<br />

cela nous a permis de nous concentrer pleinement<br />

sur les besoins du client. »<br />

Aujourd’hui, la numérisation est un processus de<br />

routine : après la direction, le personnel a été conquis<br />

par le nouveau mode d’enregistrement des données<br />

de mesure. « L’acceptation est une condition sine<br />

qua non de la réussite », souligne Jacques-Olivier<br />

Hartmann. Or, elle n’allait pas de soi ; ce changement<br />

a d’abord suscité des doutes et des craintes.<br />

Après des formations à l’utilisation de l’interface<br />

utilisateur intuitive toutefois, le passage au contrôle<br />

de qualité numérisé a été bien vécu par tout le<br />

monde. « La gestion des risques, l’une des bases de<br />

l’assurance qualité, se présente aujourd’hui de<br />

manière radicalement différente. »<br />

Avec la numérisation de la surveillance des<br />

laboratoires, Jacques-Olivier Hartmann et ses<br />

collaborateurs ont fait faire un grand pas à<br />

l’assurance qualité chez Daiichi Sankyo Altkirch.<br />

Le travail en province lui plaît, de fait, le responsable<br />

qualité est convaincu des avantages de la vie à la<br />

campagne, sur le plan privé également : « Lorsqu’on<br />

a goûté aux perles du vignoble, il est difficile d’en<br />

repartir. »<br />

Passage au numérique réussi : Jacques-<br />

Olivier Hartmann a fait faire un grand<br />

pas à l’assurance qualité.<br />

Des principes actifs au service<br />

de l’homme et de l’animal<br />

Daiichi Sankyo Altkirch SARL a été fondée en 1975. Cette entreprise<br />

pharmaceutique spécialisée dans les principes actifs destinés à des<br />

applications humaines et vétérinaires compte 40 employés. Un quart<br />

d’entre eux environ travaille dans les laboratoires où l’on surveille la<br />

qualité des matières premières et des produits issus du processus de<br />

fabrication hautement automatisé. À l’origine, l’entreprise faisait<br />

partie de la société munichoise Luitpold Werk GmbH. En 1990,<br />

le groupe japonais Sankyo reprenait ces activités. Aujourd’hui,<br />

l’entreprise d’Altkirch porte le nom de Daiichi Sankyo, troisième<br />

fabricant pharmaceutique japonais et l’une des plus grandes<br />

entreprises au monde. Avec 71 sociétés et 15 000 employés au<br />

total, le groupe a réalisé en 2007 un chiffre d’affaires de quelque<br />

5,5 milliards d’euros.<br />

Know-how 59


Highlights<br />

Know-how<br />

t<br />

Ohé du bateau !<br />

Il y a bien longtemps déjà qu’Endress+<br />

Hauser sillonne les mers du globe. « Nous<br />

avons toujours eu toute une palette<br />

d’appareils de mesure homologués pour<br />

les navires », déclare Richard Heyne,<br />

responsable des activités d’automatisation<br />

chez <strong>Endress+Hauser</strong> Process Solutions.<br />

« Avec Ship Vision, nous disposons désormais<br />

d’une solution complète pour la<br />

gestion des citernes sur les navires ; il<br />

s’agit du premier logiciel certifié par la<br />

Germanischer Lloyd. » L’ensemble étant<br />

conçu sous forme modulaire, il s’adapte<br />

en souplesse aux besoins.<br />

Sur les navires, on trouve toujours<br />

quantité de citernes : pour le carburant<br />

et les lubrifiants, pour l’eau fraîche, pour<br />

le ballast et l’arrimage, et bien sûr pour<br />

le chargement de produits allant du jus<br />

d’orange aux matières en vrac. « Ship<br />

60 Know-how<br />

Vision et notre instrumentation permettent<br />

d’enregistrer, d’afficher, de surveiller<br />

et de gérer tous les stocks et chaque<br />

mouvement. » Des interfaces relient par<br />

exemple le logiciel à l’ordinateur de bord<br />

chargé de la répartition des masses, ou<br />

à l’horloge électronique du navire de manière<br />

à consigner tout événement dans<br />

le journal de bord avec mention de l’heure<br />

et de la position. Richard Heyne précise :<br />

« Nous fournissons la totalité du matériel<br />

et nous procurons pour cela les composants<br />

comme les écrans, les armoires électriques,<br />

les commandes, les vannes et les pompes<br />

auprès de partenaires contractuels. »<br />

À la différence des autres fournisseurs,<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> n’a pas fait certifier le<br />

système tel quel, mais emploie exclusive -<br />

ment des composants possédant un<br />

agrément marine. « Lorsqu’un élément<br />

doit être remplacé, l’autorisation de<br />

l’installation entière n’est pas remise en<br />

question, c’est un avantage considérable »,<br />

explique Richard Heyne. « Par ailleurs,<br />

nous avons du personnel qui travaille<br />

pour nous dans presque tous les grands<br />

ports du monde. Cela permet de réduire<br />

les immobilisations et à l’armateur de<br />

réaliser des économies notables. »<br />

Ship Vision d’<strong>Endress+Hauser</strong> est le<br />

premier logiciel doté d’un agrément marine<br />

de la Germanischer Lloyd. « Les spécialistes<br />

ont été impressionnés par la qualité<br />

du développement de notre logiciel », commente<br />

Richard Heyne. « Nous avons pour<br />

ainsi dire créé le standard qui présidera<br />

aux futures procédures d’homologation. »<br />

Le Business Development Manager est<br />

convaincu que le potentiel de Ship Vision<br />

est loin d’être épuisé. « La prochaine étape<br />

consistera à intégrer la gestion du carburant<br />

et de l’énergie. »<br />

Un laboratoire doté d’un label qualité<br />

Dans les branches extrêmement réglementées comme<br />

l’industrie pharmaceutique, la traçabilité de chacune<br />

des étapes de production revêt une importance croissante.<br />

« C’est le cas de la mesure du pH, de loin le<br />

paramètre le plus important en analyse physicochimique,<br />

affirme Torsten Pechstein, responsable du<br />

développement des électrodes chez <strong>Endress+Hauser</strong><br />

Conducta à Waldheim en Saxe (Allemagne). Chaque<br />

année, <strong>Endress+Hauser</strong> fournit près de 250 000 électrodes<br />

de pH, qui doivent être régulièrement étalonnées<br />

en cours de processus afin de garantir des<br />

résultats exacts. Pour cela, on utilise des solutions<br />

tampons dotées d’un pH fixe qui servent de référence.<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> produit 15 000 litres de solutions<br />

de référence de ce type par an. Pour pouvoir approvisionner<br />

ses clients en solutions tampons certifiées,<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> a mis en place un laboratoire de<br />

contrôle de pH accrédité à Waldheim. Il n’y en a<br />

que quatre en Allemagne qui possèdent le label du<br />

service allemand d’étalonnage (DKD). Dans la plage<br />

de pH de 2 à 12,5 (à une température de 25 degrés<br />

Celsius), les mesures peuvent être effectuées avec une<br />

incertitude de 0,02 pH. « Les spécialistes du DKD ont<br />

été pour le moins impressionnés », raconte Torsten<br />

Pechstein avec fierté. « Nous tenons même compte<br />

de l’influence de la teneur en CO de l’air et de l’effet<br />

2<br />

des champs électrostatiques ; en cela, nous allons plus<br />

loin que ne l’exige la norme. »<br />

Complètement débridé<br />

L’eau est une matière première précieuse et tout un chacun prend de plus en<br />

plus conscience de l’importance d’être économe dans ce domaine – au niveau<br />

des procédés de traitement de l’eau et des eaux usées, mais aussi des circuits<br />

auxiliaires pour l’eau de process et l’eau de refroidissement par exemple. Le<br />

nouveau Promag D d’<strong>Endress+Hauser</strong> constitue une solution particulièrement<br />

économique pour mesurer de manière fiable et économique le débit volumique<br />

de fluides conducteurs. L’appareil à monter entre brides se pose rapidement,<br />

facilement et à moindres coûts ; de plus, doté d’un faible poids, il peut être<br />

inséré dans des conduites plastiques. L’étude détaillée du tube de mesure<br />

garantit un centrage exact dans la conduite. Bien entendu, Promag D possède<br />

toutes les autorisations requises pour un usage dans le domaine de l’eau potable.<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> changes Know-how 61<br />

t<br />

t


Highlights<br />

Know-how<br />

Au cœur du processus de fermentation<br />

Depuis plus de 25 ans déjà, le Liquiphant d’Endress+<br />

Hauser détecte le niveau des fluides. Mais le principe<br />

à lames vibrantes permet d’aller plus loin encore : le<br />

Liquiphant M Densité exploite le fait que la fréquence<br />

des lames vibrantes varie avec la densité ou la concentration<br />

d’une substance. « Le nouveau système électronique<br />

du capteur reconnaît cet état. Le calculateur de<br />

densité FML<strong>62</strong>1 évalue les signaux et affiche le résultat<br />

en clair », explique Thorsten Springmann, ingénieur<br />

d’applications chez <strong>Endress+Hauser</strong> Maulburg, le<br />

spécialiste de la mesure de niveau et de pression. « Le<br />

Liquiphant est pratiquement un prolongement du bras<br />

dans le process : il sent, pour ainsi dire, la qualité du<br />

produit. »<br />

Le Liquiphant joue par exemple un rôle clé dans la<br />

production de cidre chez Thatchers Cider à Sandford<br />

dans le sud-ouest de l’Angleterre. « Nous avons élaboré,<br />

testé et installé une solution complète qui commande<br />

automatiquement le processus de fermentation en étroite<br />

collaboration avec Thatchers Cider », raconte Tony<br />

Grassby, responsable des solutions d’automatisation chez<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> Grande-Bretagne. Le Liquiphant M<br />

détermine la concentration de sucre qui est le paramètre<br />

décisif pour contrôler la fermentation. <strong>Endress+Hauser</strong><br />

a également fourni des appareils de mesure de la pression,<br />

du débit, du niveau et de la température. L’installation<br />

est commandée par un système de Rockwell Automation<br />

et le logiciel de visualisation ControlCare P View<br />

d’<strong>Endress+Hauser</strong>. Chaque étape de production peut<br />

être retracée.<br />

Neil Day, directeur de production chez Thatchers<br />

Cider, ne tarit pas d’éloges : « La nouvelle installation<br />

garantit une fermentation d’une régularité absolue, et<br />

cela de manière systématique. Par ailleurs, cette solution<br />

nous fait économiser jusqu’à 16 000 euros par an en<br />

frais d’énergie étant donné que le processus peut être<br />

refroidi de manière plus ciblée. » Pour commencer,<br />

douze cuves en acier inoxydable – chacun d’une contenance<br />

de 68 000 litres – ont été équipées de matériel<br />

<strong>Endress+Hauser</strong>, 36 vont l’être encore. « En tant qu’entreprise<br />

familiale, nous misons sur les meilleures matières<br />

premières et sur plus de cent ans d’expérience », déclare<br />

le chef de l’entreprise Martin Thatcher. « Nous utilisons<br />

une technique moderne pour produire le cidre de<br />

qualité qu’attendent nos clients. »<br />

t<br />

En toute transparence<br />

Si le diagnostic médical ne saurait plus se passer de la<br />

radiographie, il en va de même du contrôle des matériaux.<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> Wetzer, implanté à Nesselwang dans<br />

l’Allgäu (Allemagne), utilise depuis peu un système de<br />

radiographie 3D ultramoderne pour la fabrication électronique.<br />

« Aujourd’hui, les composants électroniques<br />

sont extrêmement complexes », explique Willi Hailer,<br />

technologue. « Ils sont équipés des deux côtés et formés<br />

de plusieurs couches. Dans le cas de la nouvelle génération<br />

de composants SMD, les broches ne sont plus visibles de<br />

l’extérieur ». Le contrôle radiographique, toutefois, fait<br />

apparaître les défauts. Les ponts de soudure et les points<br />

de soudure incorrects sont mis au jour, tout comme les<br />

problèmes liés à la pâte à souder. « Nous trouvons même<br />

les fils à souder manquants – une erreur fréquente dans<br />

le cadre d’un approvisionnement mondialisé », ajoute<br />

Harald Kraus, responsable de la fabrication. « Le contrôle<br />

radiographique nous permet d’éliminer les pièces défectueuses<br />

à temps et d’optimiser nos processus. »<br />

Un petit capteur de grande puissance<br />

Les capteurs réalisés selon la technologie des couches<br />

minces sont la spécialité d’Innovative Sensor Technology<br />

IST AG, implantée à Wattwil en Suisse. Jusqu’à présent,<br />

cette technologie avait ses limites : « Les capteurs en<br />

platine conventionnels réalisés à l’aide de la technique<br />

des couches minces s’écartent fortement des caractéristiques<br />

DIN en cas de température extrême », explique<br />

Jiři Holoubek, membre de la direction. L’entreprise, qui<br />

fait partie du groupe <strong>Endress+Hauser</strong>, vient de développer<br />

un capteur de température qui satisfait à la norme DIN<br />

de classe A dans la plage de –200 à +600 degrés Celsius.<br />

Au lieu d’être en oxyde d’aluminium, le support est en<br />

dioxyde de zirconium ; par ailleurs, une couche intermédiaire<br />

en verre isole le platine. « Jusqu’à maintenant,<br />

avec les capteurs conventionnels, cela n’était possible<br />

qu’à l’aide d’un fil de platine enroulé, une opération<br />

complexe », souligne Jiři Holoubek. « Les petits capteurs<br />

à couches minces d’à peine 1,6 millimètre sur 2 réagissent<br />

plus rapidement, supportent mieux les vibrations et sont<br />

en outre plus économiques. » Le nouveau capteur de<br />

température est le premier réalisé à l’aide de la technologie<br />

des couches minces qui satisfasse à la norme<br />

GOST répandue en Russie et dans les pays de la CEI.<br />

Et Jiři Holoubek de conclure : « Cette avancée nous<br />

ouvre un potentiel de marché gigantesque. »<br />

<strong>62</strong> Know-how <strong>Endress+Hauser</strong> changes<br />

Know-how 63<br />

t<br />

t


Highlights<br />

Know-how<br />

t<br />

Vos stocks au format HTML<br />

Enregistrer chaque paramètre avec précision et les représenter avec<br />

clarté, tel est le point fort de Tankvision, un système de gestion<br />

des stocks en cuve d’<strong>Endress+Hauser</strong>. Sa conception modulaire<br />

lui permet de s’adapter aux installations de toute taille. Basé sur le<br />

Web, ce système utilise le protocole Ethernet. « C’est avant tout la<br />

grande flexibilité et la transparence élevée qui nous ont convaincus »,<br />

déclare Itzhak Solomonovich, responsable mesure et régulation pour<br />

la société israélienne Eilat Ashkelon Pipeline Company (EAPC).<br />

EAPC est l’entreprise qui exploite le pipeline Trans-Israel de pétrole<br />

brut reliant les villes portuaires d’Eilat sur la Mer rouge et d’Ashkelon<br />

sur la Méditerranée. Par ailleurs, elle entretient deux ports pétroliers<br />

et deux dépôts de produits pétroliers, tandis que deux autres pipelines<br />

alimentent les raffineries d’Haifa et d’Ashdod. <strong>Endress+Hauser</strong> a<br />

fourni une solution permettant le suivi de 28 citernes réparties<br />

dans neuf sections du site d’Ashkelon. Tzvi Ben Yosef, responsable<br />

de projets chez Instrumetrics Industrial Control et représentant<br />

d’<strong>Endress+Hauser</strong> en Israël explique avec fierté : « Nous avons<br />

établi la totalité des plans, mis en service tous les appareils de mesure<br />

ainsi que le système, intégré directement Tankvision au sein du<br />

système de contrôle commande central et formé le personnel. »<br />

t<br />

Une soupape de pression… des coûts<br />

En quatre ans seulement, le prix de l’électricité a<br />

augmenté de 30 pour cent ; aux États-Unis, le coût du<br />

gaz naturel a triplé en une décennie. « L’industrie<br />

doit faire face à des coûts élevés de l’énergie, qui<br />

représentent aujourd’hui environ 35 pour cent des<br />

frais généraux d’une entreprise moyenne », explique<br />

Oliver Seifert, responsable du développement des<br />

activités internationales dans le domaine du gaz<br />

chez <strong>Endress+Hauser</strong> Flowtec, le spécialiste de la<br />

débitmétrie. « Grâce à la surveillance et à la gestion<br />

des flux énergétiques, nous sommes à même d’aider<br />

nos clients à baisser leurs coûts de 5 à 15 pour cent. »<br />

Pour assurer le bon fonctionnement des process,<br />

les mêmes circuits auxiliaires sont indispensables :<br />

l’eau, l’air comprimé, le gaz naturel, le pétrole,<br />

l’électricité et la vapeur. Les gaz et eaux usés qui<br />

sont produits dans ce cadre génèrent également<br />

des coûts pour l’entreprise. Toutefois, il faut en un<br />

premier temps connaître les émissions et les flux<br />

énergétiques avec exactitude. En effet, selon Oliver<br />

Seifert : « Il est impossible de gérer ce que l’on n’a<br />

pas mesuré. » Concevoir correctement des points de<br />

mesure – en particulier dans le cas de substances<br />

gazeuses – exige une grande expérience. « Sinon,<br />

des erreurs grossières ont tôt fait de se produire. »<br />

Au cours des années passées, <strong>Endress+Hauser</strong> Flowtec<br />

a effectué d’importants investissements dans ce<br />

domaine précisément. « Nous disposons d’une<br />

nouvelle installation d’étalonnage pour le gaz et<br />

d’un banc d’essai pour nos développeurs. »<br />

Cependant, <strong>Endress+Hauser</strong> ne se contente pas<br />

de fournir le matériel de mesure nécessaire – comme<br />

des instruments de haute précision pour le débit, la<br />

pression et la température. « Nous proposons également<br />

des data-manager permettant de visualiser et<br />

d’enregistrer les mesures effectuées, ainsi que des<br />

solutions logicielles complètes qui enregistrent et<br />

analysent les flux énergétiques de manière détaillée »,<br />

explique Oliver Seifert. Les protocoles générés permettent<br />

d’obtenir une grande transparence de la<br />

consommation d’énergie, une exigence de la norme<br />

de management qualité environnementale ISO 14001.<br />

« L’examen des indicateurs clés permet de découvrir<br />

les potentiels d’économie. »<br />

Les résultats obtenus ici sont inestimables.<br />

« On se rend compte que certains équipements<br />

fonctionnent efficacement et d’autres non, et on<br />

peut alors prendre les mesures adéquates », explique<br />

Oliver Seifert. Cela permet de faire d’importantes<br />

économies et de ménager l’environnement : « Lorsque<br />

nos clients tirent les bonnes conclusions, nos solutions<br />

sont amorties en moins de deux ans, même<br />

dans une PME. »<br />

Plongée dans le processus d’épuration<br />

La nitrification et la dénitrification sont deux opérations clés de l’épuration<br />

des eaux usées. Des microorganismes transforment d’abord l’ammonium<br />

en nitrate, avant que d’autres bactéries ne viennent décomposer le nitrate<br />

pour le transformer en azote. Il y a quelques années encore, les concentrations<br />

d’ammonium et de nitrate étaient difficiles à déterminer et ne pouvaient<br />

l’être qu’après-coup, à l’aide d’analyses par voie humide. « Avec l’ISEmax<br />

d’<strong>Endress+Hauser</strong>, les grandeurs clés sont enregistrées pendant le processus<br />

de manière rapide et continue », explique Anja Pratscher, chef de produit.<br />

« Ceci permet de surveiller le processus avec exactitude et de mieux le<br />

réguler. » Le nouveau système de mesure utilise des membranes à<br />

sélectivité ionique garantissant que seules certaines molécules puissent<br />

migrer et générer un signal. Il est également possible d’ajouter un<br />

troisième paramètre comme le taux de potassium, de chlorure ou le<br />

pH. Un nettoyage automatique à l’air comprimé assure une propreté<br />

permanente des têtes de membrane, qui en outre se changent en<br />

quelques gestes. « Le système est très économique quant à l’entretien<br />

et très rapidement amorti », souligne Anja Pratscher. « La commande<br />

efficace de l’aération au cours du processus de nitrification,<br />

notamment, peut permettre d’importantes économies d’énergie. »<br />

64 Know-how <strong>Endress+Hauser</strong> changes<br />

Know-how 65<br />

t<br />

t


En bonne<br />

entente<br />

66 Know-how <strong>Endress+Hauser</strong><br />

changes<br />

Jusqu’à maintenant, l’univers de l’automatisation des process parlait deux<br />

langages : de fait, l’utilisation et le réglage des appareils de terrain intelligents<br />

reposaient sur des concepts différents. L’interpréteur iDTM d’<strong>Endress+Hauser</strong><br />

fait le lien entre les deux.<br />

Les appareils de mesure modernes<br />

permettent souvent de régler quantité<br />

de paramètres, et les procédés de mesure<br />

complexes exigent des réglages<br />

exhaustifs. Les capteurs et transmetteurs<br />

intelligents fournissent d’innombrables<br />

données qui peuvent être<br />

utilisées dans le but d’identifier rapidement<br />

erreurs de process et dysfonctionnements.<br />

« Si l’on parvient à<br />

rendre ces fonctions accessibles grâce<br />

à un système de gestion des actifs<br />

proche de l’installation, des possibilités<br />

entièrement nouvelles s’ouvrent à<br />

l’utilisateur », souligne Sandra Gisy,<br />

chef produits chez <strong>Endress+Hauser</strong><br />

Process Solutions.<br />

En ligne directe avec l’appareil<br />

Gijsbert de Jong, responsable de projet<br />

mesure et régulation chez Croda Industrial<br />

Specialities Europe à Gouda<br />

aux Pays­Bas, est un fervent adepte<br />

de l’idée d’une gestion des actifs proche<br />

de l’installation. Trois cent quatre­vingts<br />

personnes travaillent dans cette entreprise<br />

de chimie moderne qui produit<br />

des matières de base et des spécialités<br />

à base d’huiles et de graisses végétales<br />

et animales, destinées à de nombreuses<br />

applications.<br />

« Presque tous les appareils de mesure<br />

de notre usine sont « intelligents »<br />

et communiquent par voie numérique<br />

à l’aide du protocole HART, explique<br />

Gijsbert de Jong, quoi de plus logique,<br />

donc, que d’utiliser ces appareils pour<br />

effectuer les réglages, éliminer les<br />

erreurs ou simplement pour assurer la<br />

surveillance à distance ? Cela permet<br />

d’économiser beaucoup de temps et<br />

d’argent. » Chez Croda, on a choisi<br />

FieldCare d’<strong>Endress+Hauser</strong>. Depuis<br />

son ordinateur, l’opérateur peut accéder<br />

aux différents appareils. « Grâce à<br />

FieldCare, nous savons comment fonctionne<br />

l’appareil, explique Gijsbert de<br />

Jong, nous voyons si l’instrument ne<br />

marche pas comme il faut ou si le process<br />

ne se déroule pas correctement.<br />

Nous pouvons éliminer les pannes<br />

avant même qu’il y ait un problème. »<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> mise ici sur un<br />

standard moderne et ouvert : FieldCare<br />

utilise la technologie FDT (Field Device<br />

Tool). Celle­ci permet d’utiliser, grâce<br />

à un seul outil logiciel, des appareils<br />

de terrain et des modules de communication<br />

de différents fabricants, et cela<br />

quel que soit le protocole de communication<br />

employé. Pour accéder aux<br />

différents appareils et modules, les<br />

applications­cadres comme FieldCare<br />

ont besoin d’une sorte de pilote pour<br />

chacun des composants : le DTM<br />

(Device Type Manager).<br />

Deux cent cinquante­cinq appareils<br />

de mesure, soit environ les cinq sixièmes<br />

de la base installée, sont désormais<br />

intégrés au sein de FieldCare.<br />

Toutefois, un certain nombre d’instruments<br />

parlent un autre langage. C’est<br />

le cas lorsque le fabricant n’utilise pas<br />

la technologie FDT, mais un EDD<br />

(Electronic Device Description). « Il<br />

y a peu de temps encore, nous ne<br />

pouvions utiliser que les fonctions de<br />

base de FieldCare pour ces appareils »,<br />

commente Gijsbert de Jong. « Pour<br />

toutes les autres tâches, nous devions<br />

accéder directement à l’instrument à<br />

l’aide d’un logiciel séparé. C’était peu<br />

pratique et extrêmement restrictif. »<br />

La tentative de se procurer uniquement<br />

des appareils de mesure disposant d’un<br />

propre DTM s’est révélée trop limitative.<br />

Le directeur de projet s’explique :<br />

« Nous voulions avoir la liberté d’acquérir<br />

l’instrument qui répondrait le<br />

mieux à nos besoins, qu’il ait un DTM<br />

ou non. »<br />

Un interpréteur en arrière-plan<br />

Ce souhait est devenu réalité : grâce<br />

à iDTM (interpreter Device Type<br />

Manager), nous pouvons désormais<br />

intégrer à FieldCare des appareils sans<br />

DTM. Pour cela, iDTM utilise la bibliothèque<br />

de la HART Communication<br />

Foundation où plus de 90 fabricants<br />

ont placé les EDD de 600 appareils<br />

différents ; iDTM les interprète et les<br />

« traduit » directement dans un DTM.<br />

Ce logiciel d’une grande utilité fonctionne<br />

à la manière d’un interprète<br />

simultané, rapidement et de manière<br />

invisible, et permet ainsi à FieldCare<br />

de traiter les informations », explique<br />

Sandra Gisy. iDTM a été développé par<br />

CodeWrights, dont <strong>Endress+Hauser</strong><br />

possède les deux tiers des parts. L’éditeur<br />

travaille déjà à l’étape suivante, à<br />

savoir couvrir le protocole Foundation<br />

Fieldbus, puis plus tard le Profibus PA.<br />

Par rapport aux DTM conventionnels,<br />

l’utilisateur doit faire des concessions<br />

sur le plan de l’affichage graphique.<br />

« Mais l’interpréteur travaille vite et<br />

la fonctionnalité est intégrale. C’est ce<br />

qui importe à nos clients », souligne<br />

Sandra Gisy. « iDTM était la dernière<br />

pièce du puzzle », estime Gijsbert de<br />

Jong. « Maintenant, nous pouvons<br />

gérer notre base installée entièrement<br />

par FieldCare. Lorsque nous achetons<br />

de nouveaux appareils de terrain, nous<br />

n’avons plus à nous demander si le<br />

fabricant possède également un<br />

DTM. C’est vraiment une avancée<br />

considérable. »<br />

Know-how 67


L’ombre de la crise<br />

Pour <strong>Endress+Hauser</strong> 2008 aura été la cinquième<br />

bonne année consécutive - même si, en fin d‘exercice,<br />

la crise économique avait déjà commencé à jeter son<br />

ombre. 2009 va être beaucoup plus difficile, mais<br />

nous entendons sortir renforcés de la crise. Page 70<br />

L’école de l’espoir<br />

L’éducation est l’une des clés du développement<br />

et de la prospérité. C’est pourquoi<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> soutient une école dans<br />

la province montagneuse d’Anhui, l’une des<br />

régions les plus pauvres de Chine, en lui<br />

fournissant des ordinateurs, du matériel<br />

scolaire et des vêtements chauds. Page 81<br />

Une autre manière de produire<br />

Pour une personne handicapée, il n’est pas toujours simple de<br />

trouver un emploi régulier. <strong>Endress+Hauser</strong> montre ce qu’il est<br />

possible de faire grâce à une coopération réussie sur le site de<br />

Reinach. Page 84<br />

Disparition d’un grand entrepreneur<br />

Le groupe <strong>Endress+Hauser</strong> pleure son<br />

fondateur, Georg H. Endress, décédé<br />

peu avant son 85ème anniversaire. Sa<br />

famille et la fondation qu’il avait créée<br />

vont poursuivre son œuvre. Page 78<br />

Autour de nous, le monde change, et nous<br />

devons changer avec lui. Toutefois, la rapidité<br />

et l’ampleur des mutations qui ont bouleversé<br />

le cadre de nos activités éclipsent beaucoup<br />

de choses, pour ne pas dire tout ce que nous<br />

avons connu jusqu’à maintenant. L’année passée<br />

aura donc été aussi réussie que mouvementée,<br />

et il est rare que les perspectives aient été<br />

aussi incertaines qu’aujourd’hui. Pourtant,<br />

nous ne sommes pas prostrés par l’inquiétude,<br />

mais confiants, car nos bases sont solides et<br />

nous permettront de sortir renforcés de la<br />

crise.<br />

La disparition du fondateur de notre entreprise,<br />

Georg H. Endress, jette une ombre sur<br />

2008. Avec son énergie et son charisme, il<br />

avait fait de la petite entreprise <strong>Endress+Hauser</strong><br />

un groupe doté d’une vaste assise sur le marché.<br />

Même après son départ de la direction en 1995,<br />

il avait continué à accompagner son développement<br />

d’un œil intéressé et critique. Il s’agit<br />

maintenant pour nous de préserver son œuvre<br />

et de la poursuivre. Peut­être autrement qu’il<br />

ne l’aurait fait, mais toujours d’une manière<br />

qu’il aurait approuvée.<br />

68 Insights <strong>Endress+Hauser</strong> changes<br />

Insights 69<br />

Insights<br />

Face à de<br />

nouveaux défis


Klaus Endress, chef du groupe, et Klaus Riemenschneider, président du conseil d’administration.<br />

L’ombre de la crise<br />

Pour <strong>Endress+Hauser</strong> 2008 aura été la cinquième bonne année consécutive – même<br />

si, en fin d’exercice, la crise économique avait déjà commencé à jeter son ombre. 2009<br />

va être beaucoup plus difficile, mais nous entendons sortir renforcés de la crise.<br />

Cette année s’inscrit en rupture complète avec<br />

l’année passée. Les sujets qui étaient à l’ordre du<br />

jour étaient différents, les problèmes à résoudre<br />

n’avaient rien à voir avec ceux que nous connaissons<br />

aujourd’hui. Comment parvenir à effectuer<br />

toutes ces commandes en temps voulu ? Où nous<br />

procurer les matériaux, où trouver les collaborateurs<br />

dont nous avons besoin pour faire face à<br />

la croissance ? C’était il y a douze mois à peine.<br />

Aujourd’hui, tout a changé.<br />

L’année 2008 nous inspire des sentiments mitigés.<br />

D’un côté elle a été bonne, très bonne même pour<br />

<strong>Endress+Hauser</strong>, pour la cinquième fois consécutive.<br />

De l’autre, la crise économique mondiale a commencé<br />

70 Insights<br />

à projeter une ombre de plus en plus nette à partir<br />

du second semestre. Dès le début de l’année, la crise<br />

des crédits américaine avait atteint les bourses et les<br />

marchés financiers du monde entier, avant de devenir<br />

une débâcle financière planétaire et d’entraîner avec<br />

elle un nombre toujours plus grand de pays et de<br />

secteurs.<br />

Nous avons été épargnés pendant longtemps.<br />

L’automatisation des process, en effet, a toujours un<br />

temps de retard dans ce domaine, en cas de récession<br />

comme de reprise économique ; de plus, elle se<br />

développe généralement mieux que l’industrie électronique,<br />

que le contexte conjoncturel soit positif<br />

ou négatif.<br />

<strong>Endress+Hauser</strong><br />

Chiffres clés<br />

Jusqu’à la fin de l’année, on aurait pu croire à une<br />

nouvelle « Best year ever » pour <strong>Endress+Hauser</strong>.<br />

Mais alors que notre carnet de commandes enregistrait<br />

une progression à deux chiffres, la croissance<br />

s’est mise à ralentir de plus en plus. Comme si un<br />

grand nombre de nos clients n’étaient pas revenus<br />

de leurs congés d’été... Les dernières semaines et<br />

les derniers mois en particulier, n’ont pas été bons.<br />

Pourtant, à la fin de l’année, nous avons largement<br />

dépassé les objectifs que nous nous étions fixés pour<br />

2008, avec un chiffre d’affaires net de 1,21 milliard<br />

d’euros, soit un plus de 8,8 pour cent. D’après les<br />

estimations, la branche entière de l’automatisation<br />

des process a connu une croissance de 4 à 5 pour<br />

cent – cette fois encore, <strong>Endress+Hauser</strong> a vu ses<br />

parts de marché augmenter.<br />

Une bonne croissance en Europe également<br />

Notre croissance reposait sur une vaste assise. Des<br />

pays comme la Chine, la Russie, l’Inde, l’Asie du<br />

Sud-Est et le Proche-Orient ont, pour certains, dépassé<br />

nos attentes. Et l’Europe se situait également<br />

au-delà de la moyenne, notamment la Grande-Bretagne,<br />

l’Allemagne, l’Italie et les nouveaux marchés<br />

d’Europe de l’Est. Mis à part l’industrie du papier<br />

et de la cellulose, toutes les branches ont contribué<br />

(en milliers d�EUR) (en milliers de CHF)<br />

2008 2007 Variation 2008 2007 Variation<br />

Chiffre d�affaires net 1.2<strong>10</strong>.985 1.113.065 8,8 % 1.912.266 1.832.216 4,4 %<br />

EBIT / Résultat d�exploitation 156.522 146.350 7,0 % 247.164 240.907 2,6 %<br />

Résultat avant impôts sur les bénéfices 140.347 146.053 -3,9 % 221.<strong>62</strong>2 240.418 -7,8 %<br />

Résultats du groupe <strong>10</strong>4.583 <strong>10</strong>6.123 -1,5 % 165.147 174.689 -5,5 %<br />

Capitaux propres 636.060 526.502 20,8 % 948.493 872.572 8,7 %<br />

Capitaux propres en % du total du bilan 61,3 % 58,7 % 61,3 % 58,7 %<br />

Total du bilan 1.038.000 897.519 15,7 % 1.547.866 1.487.458 4,1 %<br />

Investissements <strong>10</strong>6.770 94.822 12,6 % 159.215 157.149 1,3 %<br />

Dotations/amortissements 48.695 43.956 <strong>10</strong>,8 % 76.894 72.356 6,3 %<br />

Cash Flow 153.278 150.079 2,1 % 242.041 247.045 -2,0 %<br />

Nos collaborateurs 8.434 7.855 7,4 %<br />

aux excellents résultats enregistrés. Le pétrole et<br />

le gaz, l’énergie et les centrales électriques ainsi que<br />

la construction navale se sont particulièrement bien<br />

développés.<br />

Du fait des investissements élevés de <strong>10</strong>6,8<br />

millions d’euros dans de nouveaux bâtiments et de<br />

nouvelles installations, notre résultat d’exploitation<br />

(156,5 millions d’euros) a connu une croissance<br />

moins importante que le chiffre d’affaires, mais<br />

présente néanmoins encore une progression de 7,0<br />

pour cent. De même, les frais de personnel ont<br />

nettement augmenté (plus 9,0 pour cent) du fait de<br />

l’embauche de nouveaux collaborateurs. Le fait que<br />

notre résultat avant impôts soit inférieur à celui de<br />

l’exercice précédent (140,3 millions d’euros, soit<br />

-3,9 pour cent) tient en premier lieu au résultat<br />

financier négatif qui est passé de -0,5 à -16,3<br />

millions d’euros.<br />

Le franc suisse fort et les fortes variations des<br />

taux de change se sont fait sentir tout au long de<br />

l’année. Mais c’est surtout le cours du change au<br />

jour de clôture de l’exercice qui a pesé sur notre<br />

résultat. Le taux d’imposition ayant légèrement<br />

diminué au sein du groupe, passant de 27,3 à 25,5<br />

pour cent, notre résultat net est, avec <strong>10</strong>4,6 millions<br />

changes Insights 71


Cinquième année consécutive<br />

de forte croissance<br />

Pour la cinquième année consécutive,<br />

le chiffre d’affaires du groupe a connu<br />

une forte augmentation. La croissance<br />

ayant été importante en Europe, la<br />

part du « vieux continent » s’est un<br />

peu accrue. Du fait des investissements<br />

élevés, le résultat d’exploitation est<br />

resté légèrement en deçà de cette augmentation.<br />

Les fluctuations des devises<br />

ont été très importantes tout au long<br />

de l’année, et les taux de change désavantageux<br />

au jour de clôture de l’exercice<br />

2008 ont fait baisser le résultat<br />

avant impôts, empêchant par là une<br />

nouvelle « Best year ever ».<br />

Grâce à une part élevée de capitaux<br />

propres, le groupe <strong>Endress+Hauser</strong><br />

dispose d’une solide assise financière.<br />

Ceci garantit notre indépendance et<br />

nous donne la liberté de poursuivre<br />

notre stratégie également pendant les<br />

périodes difficiles. Compte tenu du<br />

très grand volume d’investissement,<br />

nos emprunts bancaires ont légèrement<br />

augmenté. Dans le même temps, nos<br />

liquidités se sont encore accrues. En<br />

d’autres termes, même en remboursant<br />

tous nos crédits, nous disposerions<br />

encore de liquidités<br />

d’euros (–1,5 pour cent par rapport à l’exercice<br />

précédent) pratiquement au même niveau qu’en<br />

2007.<br />

Capitaux propres<br />

(en % du total du bilan)<br />

Chiffres d'affaires nets<br />

(en millions d'EUR)<br />

65<br />

1.300<br />

1.200<br />

60<br />

1.<strong>10</strong>0<br />

1.000<br />

55<br />

900<br />

985<br />

56,5<br />

800 785 52,0<br />

50 50,5<br />

700<br />

2004 2005 2006 2007<br />

600<br />

Investissements<br />

(en millions d'EUR)<br />

Investissements<br />

(en millions d'EUR)<br />

120<br />

<strong>10</strong>0<br />

160<br />

140<br />

80 140<br />

120 60 120<br />

<strong>10</strong>0<br />

40<br />

80<br />

20<br />

60<br />

0<br />

40<br />

20<br />

50,5<br />

2004 2005<br />

ment un grand intérêt chez nos clients. Cette 2004<br />

156,5<br />

technologie, toutefois, 146,4 ne viendra pas se substituer<br />

au câblage normal, mais le complétera, et permettra<br />

Capitaux propres<br />

Emprunts bancaires Liquidités<br />

(en % du total du bilan)<br />

EBIT/Résultat d'exploitation<br />

(en millions d'EUR) 65<br />

Investissements<br />

(en millions d'EUR)<br />

120<br />

2005 2006<br />

en outre 122,5 de nouvelles applications. Les fonctions<br />

de diagnostic de nos appareils de mesure revêtent<br />

<strong>10</strong>1,9<br />

80<br />

60<br />

50,5<br />

<strong>62</strong>,8<br />

40<br />

En cinq <strong>10</strong>6,1 ans, nous avons 20<br />

66,7<br />

<strong>10</strong>4,6<br />

0<br />

accru 86,4 notre chiffre d’affaires 2004 2005<br />

2004 2005<br />

69,8<br />

2006 2007 2008<br />

Les clients attachent une grande importance 120<br />

EBIT / Résultat d'exploitation<br />

à notre savoir-faire et à notre présence<br />

<strong>10</strong>0 (en millions d'EUR )<br />

Notre croissance dans le domaine des prestations<br />

et des solutions, en revanche, a été supérieure à 120<br />

80 la<br />

moyenne. En ce qui concerne les grands projets de<br />

<strong>10</strong>0<br />

clients, nous avons accru notre personnel de manière 60<br />

ciblée et créé de nouvelles structures. Ici particuliè-<br />

40 80 80<br />

rement, notre savoir-faire dans le domaine de l’intégration<br />

des appareils et notre engagement en faveur de 65 pour cent<br />

60 60<br />

de standards ouverts sont appréciés et honorés.<br />

41,6<br />

Notre coopération avec la société Knick – qui reprend 40 40<br />

notre système à transmission inductive Memosens une importance croissante. De même, la demande<br />

et va continuer à développer cette technologie avec 20 20 d’équipements de mesure de la qualité qui rensei-<br />

nous – a également été bien perçue sur le marché. gnent immédiatement sur la composition d’une<br />

Sur le plan technologique, nous constatons que 0 substance ne faiblit pas.<br />

l’informatique investit de plus en plus l’automatisation 2004 2005<br />

En cinq 2006<br />

ans 2007<br />

seulement, 2008<br />

notre chiffre d’affaires<br />

des process. Dans ce domaine, nous disposons a augmenté de 65 pour cent. Dans ce contexte,<br />

d’excellents produits, avec des logiciels basés sur l’année dernière est encore marquée par l’ajustement<br />

le web comme W@M pour la gestion des appareils, de notre organisation et de nos structures à ce<br />

FieldCare, l’outil de gestion des ressources proche dynamisme. L’agrandissement de l’Executive Board<br />

de l’installation et Supply Care, notre solution de d’<strong>Endress+Hauser</strong> AG, passé de quatre à huit<br />

gestion des stocks. Wireless HART suscite égale- membres, s’inscrit dans ce contexte (voir page 75).<br />

<strong>62</strong>,8<br />

79,4<br />

2006<br />

2007<br />

58,7<br />

1.211<br />

61,3<br />

2008<br />

<strong>10</strong>6,8<br />

94,8<br />

146,1<br />

140,3<br />

EBIT/Résultat 2004 2005 d'exploitation<br />

2006 2007<br />

(en millions d'EUR)<br />

160<br />

140<br />

0<br />

<strong>62</strong>,9<br />

885<br />

2004 2005<br />

<strong>10</strong>0,9<br />

2006<br />

121,3<br />

1.113<br />

2007<br />

2008<br />

2008<br />

2008<br />

140<br />

2004 2005 2006 2007<br />

Investissements<br />

Chiffres (en millions<br />

d'affaires<br />

Emprunts d'EUR)<br />

par région<br />

(en %) bancaires et liquidités<br />

(en millions d'EUR)<br />

120<br />

<strong>10</strong>0<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

6.000<br />

6.294<br />

<strong>10</strong>0<br />

79,4<br />

2006<br />

2004 2005 2006<br />

94,8<br />

2007<br />

EBIT/Résultat d'exploitation<br />

(en millions d'EUR)<br />

160<br />

140<br />

120<br />

<strong>10</strong>0<br />

80<br />

60<br />

40<br />

66,7<br />

2007<br />

2008<br />

200<br />

Europe<br />

63,0% <strong>10</strong>6,8<br />

94,8 182,3<br />

175<br />

79,4<br />

Asie-<br />

Pacifique<br />

150<br />

<strong>62</strong>,8<br />

129,4<br />

141,3 18,8%<br />

125 50,5 117,1<br />

Amérique<br />

<strong>10</strong>0<br />

97,7<br />

14,2%<br />

75<br />

75,7<br />

73,0<br />

50 2004 2005 2006<br />

2004 2005<br />

60,1<br />

2007<br />

2006<br />

Afrique/ 77,4<br />

Proche-<br />

63,1<br />

Orient<br />

4,0%<br />

2008<br />

2007 2008<br />

<strong>10</strong>1,9<br />

2008<br />

122,5<br />

146,4<br />

2007<br />

50<br />

9.000<br />

7.000<br />

<strong>10</strong>6,8<br />

2008<br />

156,5<br />

2008<br />

Emprunts bancaires Liquidités<br />

Effectifs du groupe<br />

<strong>Endress+Hauser</strong><br />

8.000<br />

2004 2005 2006 2007 2008<br />

Demande de brevets du groupe<br />

<strong>Endress+Hauser</strong><br />

Capitaux propres<br />

(en % du total du bilan)<br />

72 Insights <strong>Endress+Hauser</strong> changes Insights 73<br />

6.294<br />

6.000<br />

2004<br />

160<br />

156,5<br />

61,3<br />

60 146,4<br />

140<br />

Effectifs du groupe 122,5<br />

58,7<br />

120 <strong>Endress+Hauser</strong><br />

56,5<br />

<strong>10</strong>1,9 55<br />

<strong>10</strong>0<br />

80<br />

9.000<br />

66,7<br />

50 50,5<br />

52,0<br />

8.434<br />

60<br />

40<br />

8.000<br />

2004 2005<br />

7.855<br />

2006 2007 2008<br />

2004 2005 2006 2007 2008<br />

7.045<br />

7.000<br />

6.719<br />

6.719<br />

2005<br />

2<strong>10</strong><br />

200 65<br />

190<br />

180 60<br />

170<br />

160<br />

55<br />

150<br />

168<br />

173<br />

179<br />

140<br />

7.855<br />

52,0<br />

50 200450,52005 2006 2007<br />

7.045<br />

2004 2005 2006 2007<br />

200<br />

2008<br />

Emprunts bancaires et liquidités<br />

(en millions d'EUR)<br />

Investissements<br />

(en 200 millions 2007 2008 d'EUR)<br />

2006<br />

175<br />

120<br />

Effectifs du groupe 150<br />

<strong>10</strong>0<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> par région<br />

125<br />

80<br />

<strong>10</strong>0<br />

60<br />

75<br />

40<br />

50<br />

20<br />

0<br />

8.434<br />

117,1<br />

97,7<br />

Europe <strong>62</strong>,8<br />

75,8%<br />

50,5<br />

Asie-<br />

75,7<br />

Pacifique 73,0<br />

13,6%<br />

129,4<br />

56,5<br />

60,1<br />

141,3<br />

94,8<br />

58,7<br />

63,1<br />

2008<br />

182,3<br />

77,4<br />

2004 Amérique 2005 2006 2007 2008<br />

9,0%<br />

Emprunts bancaires Liquidités<br />

2004 Afrique/ 2005<br />

Proche-<br />

Orient<br />

1,6%<br />

79,4<br />

2006<br />

2007<br />

<strong>10</strong>6,8<br />

2008<br />

2004 2005 2006 2007<br />

Emprunts bancaires et liquidités<br />

(en millions d'EUR)<br />

Effectifs du groupe<br />

<strong>Endress+Hauser</strong><br />

9.000<br />

Qualité en série : la fabrication de transmetteurs<br />

chez 8.000 <strong>Endress+Hauser</strong> Conducta 7.855 à Gerlingen.<br />

7.000<br />

6.719<br />

7.045<br />

EBIT/Résultat d'exploitation<br />

6.294<br />

(en millions d'EUR) Nous avons embauché près de 600 nouveaux colla-<br />

6.000<br />

borateurs dans le monde.<br />

2004 2005 2006<br />

160 Effectifs du groupe Nous avons 156,5 ouvert un Effectifs Sales Center du groupe au Venezuela<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> en 2008, 146,4 ainsi que, cette <strong>Endress+Hauser</strong> année, nos propres par sociétés région<br />

140<br />

de commercialisation au Qatar et en Lituanie. L’année<br />

9.000<br />

120<br />

<strong>10</strong>0<br />

<strong>10</strong>1,9<br />

122,5 dernière, devant le succès que connaissent nos Support<br />

Centers au 8.434 Proche-Orient et en Asie centrale, nous<br />

avons mis en place, à Panama, le Latin American<br />

8.000<br />

80<br />

60<br />

7.000<br />

40<br />

66,7<br />

6.719<br />

Support 7.855Center<br />

qui va soutenir nos représentants<br />

dans 20 pays d’Amérique Centrale et d’Amérique du<br />

Sud.<br />

7.045 Notre nouveau centre de prestations de services<br />

et de logistique de Weil am Rhein a pour vocation<br />

2004<br />

6.294<br />

2005 2006 de répondre 2007 2008 aux exigences toujours plus complexes<br />

en logistique et en construction de stands d’exposition.<br />

6.000<br />

Il assumera des tâches pour nos Sales Centers d’Alle-<br />

2004 2005 2006 2007 2008<br />

magne, d’Autriche et de Suisse, ainsi que pour<br />

notre distribution internationale. Enfin, en 2008,<br />

le Gulf Coast Calibration and Service Center a été<br />

ouvert à Houston au Texas. Son offre de prestations<br />

est entièrement conçue pour l’industrie pétrolière<br />

et gazière du Golfe du Mexique.<br />

Côté production, nous avons investi dans de<br />

nouvelles capacités et dans une productivité accrue.<br />

La fabrication de sondes de température par Endress+<br />

Hauser Sicestherm à Pessano (Italie) a été entièrement<br />

150<br />

140<br />

200<br />

Effectifs 182 61,3 du groupe<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> par région<br />

175<br />

150<br />

Europe<br />

75,8%<br />

125 117,1<br />

<strong>10</strong>0<br />

Asie-<br />

Pacifique<br />

97,7<br />

13,6%<br />

75<br />

Amérique<br />

9,0% 75,7<br />

73,0<br />

129,4<br />

60,1<br />

141,3<br />

63,1<br />

2007<br />

Europe<br />

75,8%<br />

2008<br />

182,3<br />

50<br />

Afrique/<br />

Proche-<br />

2004 2005 2006 2007 2008<br />

Orient<br />

Emprunts bancaires<br />

1,6%<br />

Liquidités<br />

Asie-<br />

Pacifique<br />

13,6%<br />

Amérique<br />

9,0%<br />

Afrique/<br />

Proche-<br />

Orient<br />

1,6%<br />

77,4<br />

8.434<br />

Effectifs du groupe<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> par région<br />

Europe<br />

75,8%<br />

Asie-<br />

Pacifique<br />

13,6%<br />

Amérique<br />

9,0%<br />

Afrique/<br />

Proche-<br />

Orient<br />

1,6%<br />

modernisée. Le site de Maulburg (Allemagne) a fait<br />

l’objet 2008 d’importants travaux d’agrandissement, ce<br />

qui nous a permis de réorienter radicalement la<br />

production des transmetteurs de niveau et des appareils<br />

de mesure de la pression. À Stahnsdorf, près<br />

de Berlin, nous avons entrepris la construction d’un<br />

nouveau centre de compétence pour les capteurs<br />

de pression en silicium. À Aurangabad en Inde, notre<br />

production dans le domaine de la débitmétrie a été<br />

considérablement étendue et une nouvelle usine<br />

d’équipements de mesure de la pression et du niveau,<br />

construite. À Gerlingen, également, où nous fabriquons<br />

le matériel d’analyse physico-chimique, une<br />

importante phase de construction vient de prendre fin.<br />

Le regard fixé sur l’avenir<br />

Il est rare que nous ayons fixé notre attention sur<br />

l’avenir avec une telle intensité, et les prévisions<br />

n’ont pratiquement jamais été aussi difficiles que<br />

cette année. Une chose est sûre : la crise économique<br />

mondiale vient de toucher l’industrie de l’automatisation,<br />

et avec elle, <strong>Endress+Hauser</strong>. Le recul est<br />

nettement plus marqué que lors de la récession de<br />

2002, plus violent même qu’en 1993. Nous ne savons


Disparition<br />

de Georg H. Endress<br />

Dr h.c. Georg H. Endress, le fondateur<br />

de l’entreprise, est décédé<br />

suite à une grave maladie de courte<br />

durée le 14 décembre 2008 à l’âge<br />

de 84 ans. Peu avant sa mort, il<br />

participait encore activement au<br />

développement d’<strong>Endress+Hauser</strong><br />

en tant que membre du conseil<br />

d’administration. Il avait quitté la<br />

direction du groupe en 1995 (voir<br />

article en page 78).<br />

Georg H. Endress et Alice<br />

Endress-Vogt avaient déjà remis 96<br />

pour cent des parts de l’entreprise<br />

à leurs huit enfants. Ceux-ci entendent<br />

conserver la propriété de<br />

l’entreprise <strong>Endress+Hauser</strong> au<br />

sein de la famille et continuer à<br />

la développer. La fondation Georg<br />

H. Endress, qui va poursuivre<br />

l’œuvre d’utilité publique de<br />

l’entrepreneur, détient 4 pour<br />

cent des parts. La place de Georg<br />

H. Endress au sein du conseil<br />

d’administration reste vacante<br />

pour le moment.<br />

pas encore si nous avons déjà atteint le creux de la<br />

vague. De premiers signes semblent en témoigner,<br />

mais au moins autant nous en font douter.<br />

À la fin du premier trimestre, notre carnet de<br />

commandes est inférieur aux prévisions d’environ<br />

15 pour cent. Les chiffres varient énormément,<br />

néanmoins, une amélioration se dessine actuellement.<br />

Toutefois, on peut affirmer dès aujourd’hui<br />

que les objectifs ambitieux que nous nous sommes<br />

fixés alors que l’étendue de cette évolution n’était<br />

pas encore prévisible ne sauraient être atteints. Une<br />

croissance zéro serait un bon résultat. Il est probable,<br />

toutefois, que notre chiffre d’affaires diminuera<br />

d’environ 5 pour cent. Avec ce résultat, notre développement<br />

resterait meilleur que celui de notre<br />

branche en général – ce qui demeure bien sûr notre<br />

objectif cette année encore.<br />

Actuellement, notre carnet de commandes et<br />

notre chiffre d’affaires ne sont pas bons. La situation,<br />

toutefois, n’est pas dramatique. Nous enregistrons<br />

toujours des profits et allons tout mettre en œuvre<br />

pour qu’il en soit ainsi tout au long de l’année. La<br />

crise est loin d’avoir atteint tous nos marchés et ne<br />

touche pas tous nos domaines d’activités de la même<br />

manière. C’est pourquoi, au cours des prochains<br />

mois, nous voulons nous concentrer sur les cinq<br />

Le conseil d’administration du groupe <strong>Endress+Hauser</strong> (assis, de g. à d.) : Hans Fünfschilling,<br />

Klaus Riemenschneider, président du conseil d’administration, le vice-président George A. Endress,<br />

et le prof. Georg Bretthauer ainsi que (debout, de g. à d.) Heiner Zehntner, secrétaire du conseil<br />

d’administration, Klaus Eisele et Willi Ruesch.<br />

sixièmes de nos activités qui continuent à fonctionner<br />

et où nous pouvons faire mieux encore.<br />

Ici, les perspectives sont bonnes. En effet, nous<br />

soutenons nos clients dans des domaines qui sont<br />

importants pour leur réussite durable, indépendamment<br />

des développements à court terme. Nous sommes<br />

en mesure de les aider à réduire leurs coûts et à<br />

libérer du capital grâce, par exemple, à un usage efficace<br />

de l’énergie et des ressources. Car bien que les<br />

bulles spéculatives de l’année passée aient éclaté, les<br />

matières premières en général, et le pétrole en particulier,<br />

vont rester coûteux et même devenir plus<br />

chers encore.<br />

Nos solutions pour la surveillance de l’énergie porteront<br />

leurs fruits au plus tôt au bout de quelques<br />

mois. Nous apportons notre soutien dans le domaine<br />

de la standardisation des techniques de mesure,<br />

proposons des prestations complètes et facilitons<br />

l’exploitation et la maintenance grâce à notre système<br />

de gestion des actifs W@M basé sur le Web ; toutes<br />

ces mesures renferment d’importants potentiels<br />

d’économie. Et nos solutions éprouvées de gestion<br />

des stocks permettent la mise en place d’étroites<br />

coopérations avec les fournisseurs, profitables pour<br />

les deux parties.<br />

L’Executive Board du groupe <strong>Endress+Hauser</strong> (assis, de g. à d.) : Roland Kienzler (ressources humaines),<br />

COO Michael Ziesemer, CEO Klaus Endress, CFO Fernando Fuenzalida et Heiner Zehntner (droit),<br />

ainsi que (debout, de g. à d.) Pieter de Koning (logistique, informatique et organisation), Nikolaus<br />

Krüger (vente et marketing) et Torsten Knoch (production et technologie).<br />

Nous misons sur des partenariats à long terme<br />

Dans ce contexte difficile, de nombreux clients hésitent<br />

à effectuer d’importants investissements. Il est<br />

donc fort probable que les activités de projet connaîtront<br />

un recul. Ces commandes ayant toutefois une<br />

valeur inférieure à 3000 euros en moyenne, cela ne<br />

La crise est loin d’avoir atteint<br />

tous les marchés<br />

nous touche pas de manière existentielle. Certes, il<br />

sera plus difficile de générer le chiffre d’affaires<br />

nécessaire, mais nous misons sur notre vente dont<br />

le point fort est d’entretenir des relations à long<br />

terme avec les clients – des relations qui résistent<br />

également en période difficile.<br />

Prises isolément, les branches pétrole et gaz,<br />

énergies renouvelables et agrochimie connaissent<br />

une évolution positive contrairement à la tendance.<br />

Dans les domaines énergie et centrales électriques,<br />

eaux et eaux usées qui ne subissent que peu l’influence<br />

des cycles économiques, les perspectives<br />

Des jalons pour l’avenir<br />

Après 26 années dans l’entreprise,<br />

Dieter Schaudel a pris sa retraite<br />

l’année dernière. Son départ a été<br />

l’occasion d’adapter l’Executive<br />

Board, le comité de direction suprême<br />

du groupe <strong>Endress+Hauser</strong>,<br />

aux besoins actuels. Il compte désormais<br />

huit membres au lieu de<br />

quatre.<br />

Klaus Endress, Chief Executive<br />

Officer (CEO), reste à la tête du<br />

groupe. Michael Ziesemer demeure<br />

responsable de la distribution et<br />

supplée désormais le CEO en tant<br />

que Chief Operating Officer (COO).<br />

Fernando Fuenzalida, Chief Financial<br />

Officer (CFO), reste en charge<br />

des finances et du controlling.<br />

Les nouveaux membres du CA<br />

sont Roland Kienzler (Ressources<br />

Humaines), Heiner Zehntner (Legal<br />

Counsel) et Nikolaus Krüger (vente<br />

et marketing). Deux nouveaux<br />

membres viennent de rejoindre<br />

l’entreprise : Pieter de Koning<br />

(logistique, informatique et organisation)<br />

et Torsten Knoch (production<br />

et technologie).<br />

sont également bonnes. L’industrie pharmaceutique<br />

tout comme l’industrie agroalimentaire et du tabac<br />

connaissent un développement plus modéré. Dans<br />

les secteurs plus touchés par la crise comme la<br />

chimie et la pétrochimie, les matières de base, le<br />

papier et la cellulose, 2009 sera une année difficile.<br />

Cette situation se répercute également sur le<br />

développement des différentes régions. Le Proche-<br />

Orient reste marqué par la croissance. L’Inde,<br />

l’Amérique latine et l’Asie du Sud-Est connaissent<br />

aussi une évolution positive. L’Allemagne s’affirme<br />

également face à la crise. Si, ici, les chiffres sont<br />

également en recul, la baisse des activités reste en<br />

deçà de la moyenne. L’industrie, en effet, est en<br />

bien meilleure situation qu’il y a dix ans, largement<br />

diversifiée et bien positionnée à l’international.<br />

Nous ne pouvons nous protéger des fortes<br />

variations des taux de change que dans une moindre<br />

mesure. Néanmoins, nous nous efforçons de minimiser<br />

les risques en intensifiant encore notre<br />

approche par pays et par région, ainsi qu’en étendant<br />

la production sur nos sites asiatiques et américains.<br />

Notre objectif consiste à accroître la profondeur de<br />

fabrication et la part des matériaux acquis sur place.<br />

74 Insights <strong>Endress+Hauser</strong> changes Insights 75


(en millions<br />

(en millions<br />

d'EUR)<br />

d'EUR)<br />

120<br />

<strong>10</strong>0<br />

80<br />

60<br />

200<br />

175<br />

L’homme<br />

150<br />

79,4<br />

est au cœur 129,4 de nos<br />

<strong>62</strong>,8<br />

125 117,1<br />

activités<br />

50,5<br />

<strong>10</strong>0<br />

40 L’année dernière, <strong>Endress+Hauser</strong> a<br />

77,4<br />

créé 579 postes dans le monde. La plu-<br />

20 75<br />

part de 75,7<br />

60,1<br />

63,1<br />

ces nouveaux 73,0 emplois ont vu le<br />

0 jour 50en<br />

Europe, où notre savoir-faire<br />

en 2004 matière 2004 2005 de 2005 développement 2006 2006 2007 2007 2008et<br />

de 2008 fabrication<br />

Emprunts reste concentré. bancaires En Liquidités pourcentage,<br />

c’est dans les régions d’Asie en<br />

EBIT/Résultat plein essor que d'exploitation la croissance a été la<br />

(en plus millions forte. d'EUR)<br />

La formation occupe une place importante<br />

dans notre entreprise. Nous<br />

160<br />

156,5<br />

investissons près de 146,4 quatre pour cent<br />

140 de Effectifs notre chiffre du groupe d’affaires dans ce domaine.<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> Toutes les 122,5offres<br />

internes sont<br />

120 réunies dans le cadre de la Masterclass<br />

<strong>Endress+Hauser</strong>. <strong>10</strong>1,9 Nous avons conçu de<br />

<strong>10</strong>0 9.000<br />

nouveaux programmes s’étendant au<br />

8.434<br />

80 groupe entier, dans le but de qualifier<br />

des 66,7 collaborateurs pour des postes<br />

60 8.000<br />

7.855<br />

à responsabilité. Le but de ces mesures<br />

consiste à recruter davantage de cadres<br />

40<br />

dans 2004 nos 2005 rangs, 2006 en particulier pour les<br />

7.045 2007 2008<br />

grandes 7.000 régions en croissance.<br />

6.000<br />

97,7<br />

6.294<br />

2004<br />

6.719<br />

2005<br />

94,8<br />

2006<br />

<strong>10</strong>6,8 182,3<br />

141,3<br />

2007<br />

2008<br />

Effectifs du groupe<br />

<strong>Endress+Hauser</strong><br />

9.000<br />

8.000<br />

7.000<br />

6.000<br />

À la recherche de solutions flexibles et<br />

créatives<br />

Nous ne partons pas du principe que la crise actuelle<br />

débouchera sur une récession de plusieurs années,<br />

mais nous ne nous attendons pas non plus à avoir le<br />

vent en poupe en 2009... Une reprise économique<br />

dans notre branche se ferait de toute façon sentir<br />

au plus tôt avec six mois de retard. Nous n’escomptons<br />

donc aucune amélioration notable sur le marché<br />

avant début 20<strong>10</strong>.<br />

D’ici là, nous allons observer l’évolution attentivement<br />

et y réagir de manière flexible. Nous<br />

nous interrogeons sur la justesse de nos dépenses<br />

et renonçons à celles qui ne sont pas absolument<br />

indispensables. Un grand nombre de nos entreprises<br />

ont repoussé les augmentations de salaires, voire,<br />

pour certaines, décrété un gel des salaires cette<br />

année. Dans le domaine des achats également,<br />

où la gestion a été excellente ces dernières années,<br />

nous sommes à la recherche de nouvelles possibilités<br />

de baisser les coûts. Enfin, nous ne créerons<br />

de nouveaux postes que lorsque cela est justifié et<br />

nécessaire.<br />

Nos sites de production, qui sont touchés de<br />

manière variable par le recul des commandes, ont<br />

recours à différentes mesures pour amortir les<br />

6.294<br />

2004<br />

6.719<br />

2005<br />

7.045<br />

2006<br />

7.855<br />

2007<br />

Effectifs du groupe<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> par région<br />

8.434<br />

2008<br />

Europe<br />

75,8%<br />

Asie-<br />

Pacifique<br />

13,6%<br />

Amérique<br />

9,0%<br />

Afrique/<br />

Proche-<br />

Orient<br />

1,6%<br />

Effectifs du groupe<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> par région<br />

problèmes conjoncturels. Nous utilisons les capacités<br />

libres pour effectuer des formations et des réorganisations,<br />

nous diminuons les heures supplémentaires<br />

accumulées et les temps de travail. Si cela est nécessaire,<br />

nous appliquerons également des mesures<br />

Nous sommes toujours<br />

sortis renforcés<br />

des périodes de crise<br />

d’activité réduite. Notre objectif premier est de ne<br />

perdre aucun emploi. Nous avons besoin que tout<br />

le monde reste à bord pour le jour où les activités<br />

reprendront. C’est pourquoi, cette année encore,<br />

nous allons embaucher des ingénieurs et former<br />

des personnels qualifiés, proposer des places de stage<br />

et employer des étudiants préparant un diplôme.<br />

En aucun cas nous n’abandonnerons des positions<br />

stratégiques à la légère. Nous continuons à investir<br />

dans la technique de fabrication la plus moderne et<br />

renforçons de manière ciblée notre réseau de<br />

Europe<br />

75,8%<br />

Asie-<br />

Pacifique<br />

13,6%<br />

Amérique<br />

9,0%<br />

Afrique/<br />

Proche-<br />

Orient<br />

1,6%<br />

Dialogue : les liens étroits entre nos collaborateurs sont<br />

un facteur de réussite.<br />

Capitaux propres<br />

(en % du total du bilan)<br />

7.045<br />

7.000<br />

76 Insights <strong>Endress+Hauser</strong> changes<br />

EBIT/Résultat d'exploitation<br />

(en millions d'EUR)<br />

6.294<br />

6.719<br />

Insights 77<br />

65<br />

commercialisation et de service. Nos Sales Centers<br />

en Pologne et aux Pays-Bas construisent de nouveaux<br />

bâtiments. Nous allons 60 agrandir nos locaux en Chine<br />

en y ajoutant un centre de logistique. Les autres<br />

58,7<br />

projets de construction en cours se poursuivent<br />

comme prévu.<br />

56,5<br />

55<br />

Nous voulons exploiter les potentiels<br />

61,3<br />

Jusqu’à maintenant, <strong>Endress+Hauser</strong> 52,0est<br />

toujours<br />

sorti renforcé des périodes 50 de 50,5 crise. Nous sommes<br />

convaincus que ce sera le 2004 cas cette 2005fois<br />

2006 encore, 2007car<br />

2008<br />

jamais nous n’avons été aussi bien préparés pour affronter<br />

une crise. Nous avons quantité d’excellents<br />

produits et travaillons sans relâche au développement<br />

d’innovations. Investissements<br />

Nous sommes en mesure<br />

d’apporter à nos clients (en millions une grande d'EUR) variété de<br />

prestations et de solutions d’automatisation qui<br />

leur sont d’un grand soutien. Sur le plan financier,<br />

120<br />

<strong>10</strong>0<br />

80<br />

60<br />

Klaus Riemenschneider 40<br />

20<br />

0<br />

50,5<br />

<strong>62</strong>,8<br />

Président du conseil d’administration<br />

2004 2005<br />

79,4<br />

2006<br />

94,8<br />

2007<br />

<strong>10</strong>6,8<br />

2008<br />

Protéger<br />

l’esprit inventif<br />

L’année dernière, le nombre de demandes<br />

de brevets a une fois de plus<br />

atteint un chiffre record. Endress+<br />

Hauser possède plus de 4000 brevets<br />

« vivants » et demandes de brevets<br />

dans le monde. Depuis l’introduction<br />

du « Patent Rights Incentive Program »,<br />

le nombre de dépôts a triplé. Avec<br />

cette initiative, nous encourageons<br />

tous nos collaborateurs à faire breveter<br />

et à protéger leurs inventions.<br />

Demande de brevets du groupe<br />

<strong>Endress+Hauser</strong><br />

2<strong>10</strong><br />

200<br />

190<br />

180<br />

170<br />

160<br />

150<br />

140<br />

168<br />

173<br />

2004 2005<br />

179<br />

2006<br />

2007<br />

Emprunts bancaires et liquidités<br />

(en millions d'EUR)<br />

nous disposons d’une base très solide qui nous rend<br />

200<br />

indépendants d’investisseurs étrangers et nous donne<br />

182,3<br />

un sentiment 175 de sécurité en ces temps difficiles.<br />

Et nous comptons plus de 8400 collaborateurs<br />

qualifiés et engagés 150 dans le monde entier, 141,3 qui sont<br />

129,4<br />

prêts à tout mettre en œuvre pour utiliser pleine-<br />

125 117,1<br />

ment les potentiels que renferme aussi cette crise.<br />

97,7<br />

Nous puisons <strong>10</strong>0 la force dont nous avons besoin<br />

aujourd’hui dans notre culture d’entreprise 77,4 qui<br />

s’appuie sur des 75valeurs<br />

fortes comme<br />

75,7<br />

60,1 la 63,1 confiance,<br />

73,0<br />

la responsabilité, la loyauté et l’ouverture. Nous<br />

50<br />

savons que les défis qui se dressent devant nous<br />

2004 2005 2006 2007 2008<br />

sont immenses, mais sommes tout aussi convaincus<br />

Emprunts bancaires Liquidités<br />

que, en adoptant la bonne attitude et une orientation<br />

claire, allant dans le sens des besoins de nos clients,<br />

nous serons en mesure de gérer même une année<br />

aussi difficile.<br />

Effectifs du groupe<br />

<strong>Endress+Hauser</strong><br />

9.000<br />

Klaus Endress<br />

CEO du groupe <strong>Endress+Hauser</strong><br />

8.000<br />

182<br />

7.855<br />

200<br />

2008<br />

8.434<br />

Effectif<br />

Endres


1953<br />

Le fondateur du groupe <strong>Endress+Hauser</strong> nous a quittés. Entrepreneur et bienfaiteur, Dr h.c.<br />

Georg H. Endress laisse derrière lui une œuvre vivante, empreinte de clairvoyance et de courage.<br />

Disparition d’un<br />

grand entrepreneur<br />

L’édification du groupe <strong>Endress+Hauser</strong> est au cœur<br />

de l’œuvre de Georg H. Endress. Il a su faire de la<br />

petite entreprise d’origine un groupe international,<br />

spécialisé dans les techniques de mesure et d’automatisation<br />

industrielles. « Je voulais prouver à ma<br />

famille, au monde entier et à moi­même que je<br />

pouvais mener une idée au succès », a déclaré un jour<br />

Georg H. Endress alors qu’on lui demandait pourquoi<br />

il était devenu entrepreneur. Et avec cet humour bien<br />

à lui, il aimait ajouter : « Mon épouse attendait notre<br />

troisième enfant lorsqu’elle a exigé que je me mette<br />

au travail. Je suis donc devenu entrepreneur. »<br />

Deux caractères opposés : le jeune<br />

ingénieur Georg H. Endress s’associe à<br />

Ludwig Hauser, un banquier expéri-<br />

menté, pour fonder à Lörrach la société<br />

L. Hauser KG, spécialisée dans la vente<br />

de nouveaux appareils de niveaumétrie.<br />

78 Insights<br />

1958<br />

Georg Herbert Endress est né le 9 janvier 1924<br />

à Fribourg­en­Brisgau en Allemagne, où son père<br />

dirigeait une usine. Sept ans plus tard, la famille<br />

s’installe à Zagreb en Croatie où Georg H. Endress<br />

entame sa scolarité qu’il poursuit ensuite à Bâle<br />

(Suisse). Après un apprentissage en mécanique et<br />

l’obtention de sa Matura (équivalent suisse du baccalauréat),<br />

il fait des études d’ingénierie à Zurich. Il<br />

travaille alors dans plusieurs entreprises en Suisse<br />

avant de rejoindre, en Angleterre, une société qui<br />

fabrique de tout nouveaux appareils de mesure et<br />

de détection de niveau électroniques.<br />

Premiers jalons : en 1956, Georg H.<br />

Endress commercialise des appareils<br />

de niveaumétrie conçus et produits<br />

dans ses ateliers. Le premier site de<br />

production de l’entreprise en plein<br />

essor ouvre ses portes à Lörrach.<br />

1980<br />

Un entrepreneur charismatique : <strong>Endress+Hauser</strong><br />

est en pleine expansion. Georg H. Endress<br />

s’entoure de collaborateurs compétents, qui<br />

contribuent à l’évolution de la société en une<br />

entreprise industrielle engagée à l’international.<br />

<strong>Endress+Hauser</strong><br />

1995<br />

Changement de génération : Georg H.<br />

Endress confie la direction de l’entreprise à<br />

son fils Klaus Endress. En 2001, il quitte la<br />

présidence du conseil d’administration et<br />

remet, avec son épouse, les parts de la<br />

société à leurs huit enfants.<br />

Un entrepreneur visionnaire et charismatique<br />

En 1953, le jeune ingénieur s’associe au banquier<br />

expérimenté Ludwig Hauser pour fonder à Lörrach,<br />

une petite ville badoise, la société L. Hauser KG<br />

qui se spécialise dans la vente de ces nouveaux<br />

appareils de niveaumétrie. De caractères opposés,<br />

les deux partenaires se complètent parfaitement :<br />

la clairvoyance de G. H. Endress et le discernement<br />

de L. Hauser sont une base idéale de réussite. En<br />

1956, les premiers appareils de mesure produits<br />

par l’entreprise arrivent sur le marché. Peu à peu,<br />

l’entreprise conquiert de nouveaux débouchés et<br />

étend ses secteurs d’activité. Georg H. Endress se<br />

rend rapidement compte du potentiel de croissance<br />

qui existe au­delà des frontières de l’Europe. En<br />

1970, il fonde des filiales aux États­Unis et au Japon,<br />

avant de pénétrer sur le marché chinois au cours<br />

des années 1980.<br />

C’est avec intelligence et engagement que<br />

Georg H. Endress développe l’entreprise qui devient<br />

propriété à part entière de la famille Endress<br />

après la disparition de Ludwig Hauser en 1975.<br />

Son charisme et son éloquence séduisent les<br />

personnes qui le côtoient et partagent bientôt sa<br />

vision. Ses collaborateurs le jugent fiable, loyal,<br />

ferme si nécessaire, mais toujours juste. En toutes<br />

choses, GHE – ainsi surnommé avec tout le respect<br />

qui lui était dû – reste modeste et sociable. « La<br />

popularité ne m’intéresse pas » affirme­t­il toujours.<br />

« Je préfère qu’on me dise que j’ai une bonne<br />

entreprise et d’excellents collaborateurs plutôt que<br />

l’on me tape sur l’épaule en affirmant que je suis<br />

formidable. »<br />

Toujours repousser les frontières<br />

Pour Georg H. Endress, sa réussite d’entrepreneur<br />

allait de pair avec une obligation d’assumer des responsabilités<br />

sociales. Il s’est tout particulièrement<br />

investi dans la coopération franco­germano­suisse<br />

de la région du Rhin Supérieur. Aujourd’hui encore,<br />

2000<br />

Un grand honneur : pour ses mérites dans le<br />

domaine du rapprochement entre les peuples<br />

et du développement économique de l’Alsace,<br />

Georg H. Endress reçoit les insignes de<br />

Chevalier de la Légion d’Honneur, une<br />

décoration rarement remise en France à<br />

des personnes d’autres nationalités.<br />

la moitié des collaborateurs du groupe y travaille. Il<br />

a également œuvré pour aider des jeunes à débuter<br />

dans la vie professionnelle et apporté son soutien<br />

aux créateurs d’entreprise.<br />

Parmi les nombreuses distinctions qu’il a reçues,<br />

Georg H. Endress a été décoré en 1984 de la Croix<br />

fédérale du Mérite. En 1990, il devient docteur honoris<br />

causa de l’université de Bâle. En 2000, il reçoit<br />

les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur,<br />

l’une des plus hautes décorations de l’État français.<br />

Par ailleurs, il est citoyen d’honneur de la ville<br />

d’Indianapolis aux États­Unis et de la commune<br />

allemande de Maulburg im Wiesental.<br />

En dépit de son engagement professionnel et<br />

citoyen, la famille a toujours gardé une place primordiale<br />

dans la vie de Georg H. Endress. Il était<br />

l’époux d’Alice Vogt depuis 1946, avec laquelle<br />

il a eu huit enfants. Son dernier souhait a été de<br />

finir ses jours chez lui, à Arlesheim, entouré de ses<br />

proches. C’est là, qu’après une brève et grave maladie,<br />

il s’est éteint paisiblement le 14 décembre 2008.<br />

Sa famille et la fondation poursuivent son œuvre<br />

Georg H. Endress laisse derrière lui un héritage<br />

parfaitement organisé. Il s’était retiré des activités<br />

opérationnelles depuis 1995, confiant alors la direction<br />

du groupe à son second fils, Klaus Endress.<br />

Cependant, peu avant sa mort, il participait encore<br />

activement au développement d’<strong>Endress+Hauser</strong> en<br />

tant que membre du conseil d’administration.<br />

Les enfants et leurs familles, qui possèdent chacun<br />

douze pour cent des parts du groupe, vont poursuivre<br />

l’œuvre de Georg H. Endress. Dans une charte, ils<br />

se sont engagés à ce qu’<strong>Endress+Hauser</strong> demeure<br />

une entreprise familiale dotée de bons résultats, et<br />

respectant des principes de durabilité dans un esprit<br />

de responsabilité globale. L’engagement d’utilité<br />

publique est poursuivi par la fondation Georg H.<br />

Endress dotée de quatre pour cent des parts de<br />

l’entreprise.<br />

Assurer l’avenir : dans une charte, la famille<br />

Endress fixe les rapports entre l’entreprise<br />

et la famille. La troisième génération est<br />

également prise en compte et préparée à<br />

assumer la responsabilité de l’œuvre de<br />

Georg H. Endress.<br />

changes Insights 79<br />

2006


Highlights<br />

<strong>Endress+Hauser</strong><br />

Percer les mystères du quotidien<br />

Éveiller l’intérêt pour les sciences naturelles<br />

et la technique, tel est l’objectif du<br />

centre de recherche « phænovum » destiné<br />

aux élèves, situé à Lörrach dans le sudouest<br />

de l’Allemagne. Ici, des jeunes venus<br />

d’Allemagne, de France et de Suisse ont la<br />

possibilité de s’épanouir, loin de la pression<br />

des cours et des emplois du temps rigides.<br />

Dans les domaines de la physique, des<br />

sciences de la vie et des techniques de<br />

l’information/de la robotique, ces chercheurs<br />

en herbe viennent percer les mystères<br />

scientifiques du quotidien sur un<br />

mode interdisciplinaire. Pour cela, ils sont<br />

accompagnés par des enseignants, des<br />

scientifiques et des bénévoles. Le projet<br />

« phænovum » est sponsorisé par des<br />

écoles et organismes gestionnaires, des<br />

instituts universitaires et des entreprises<br />

de la Regio. <strong>Endress+Hauser</strong> parraine<br />

douze places d’élèves et apporte en outre<br />

une contribution sous forme d’appareils<br />

de mesure et d’équipements informatiques.<br />

80 Insights<br />

t<br />

t t<br />

Formation d’avenir<br />

Limpide<br />

Un nouveau centre de formation « Dr. h.c. Jusqu’à maintenant, l’usage du verre au plomb était très répandu<br />

Georg H. Endress Instrumentation Trai­ dans le domaine technique. Désormais, <strong>Endress+Hauser</strong> fabrique<br />

ning Facility » a ouvert ses portes à Johan­ des électrodes de pH avec du verre sans plomb. « L’oxyde de<br />

nesburg en Afrique du Sud. Ici, de jeunes plomb est remplacé par une part plus importante d’oxyde<br />

femmes et hommes sont formés en vue de de calcium et d’oxyde de baryum », explique Axel Fikus, respon­<br />

devenir des spécialistes de l’automatisation sable du site d’<strong>Endress+Hauser</strong> Conducta à Waldheim en Alle­<br />

de process. C’est désormais le quatrième magne, le spécialiste des électrodes en verre. Le traitement du<br />

centre fondé grâce au soutien d’Endress+ verre sans plomb est plus complexe. Il n’est maléable qu’à partir<br />

Hauser. « Les places de formation sont très d’une température d’environ 650 °C et est plus sensible aux<br />

demandées », commente Rob MacKenzie, fluctuations thermiques. Et Axel Fikus de conclure : « Mais nos<br />

directeur d’<strong>Endress+Hauser</strong> Afrique du clients disposent désormais d’électrodes supportant des contraintes<br />

Sud. « Il s’agit là d’une importante contri­ mécaniques et chimiques plus importantes – et nous épargnons<br />

bution au développement du savoir­faire<br />

dans ce pays. »<br />

à l’environnement chaque année une demi­tonne de plomb. »<br />

École de l’espoir<br />

L’éducation est l’une des clés de la prospérité.<br />

Mais parfois, il n’y a tout simplement<br />

pas d’argent pour cela. C’est ce<br />

qui a incité <strong>Endress+Hauser</strong> à soutenir<br />

une école dans l’une des régions les plus<br />

pauvres de Chine.<br />

Dans une volonté de partager sa propre<br />

réussite, E+H Chine organise une<br />

collecte interne. En 2008, les dons sont<br />

allés à une école d’Anhui, une province<br />

montagneuse de l’est de la Chine. D’autres<br />

projets sont prévus, comme la reconstruction<br />

d’une école dans la région du Sichuan<br />

dévastée par un tremblement de terre.<br />

« Il est important pour nous, au lieu de<br />

verser de l’argent à une organisation humanitaire,<br />

de remettre les dons en mains<br />

propres », explique Yu Guangjian, directeur<br />

d’<strong>Endress+Hauser</strong> Chine.<br />

La Ba He Center Primary School se<br />

situe dans les monts Dabie, à une altitude<br />

de 1<strong>10</strong>0 mètres et à quelque 750 kilomètres<br />

de Shanghai. Cette école primaire,<br />

qui a ouvert ses portes en 1950, accueille<br />

aujourd’hui plus de 300 élèves. Nombre<br />

d’entre eux vivent dans des villages très<br />

éloignés. Pour beaucoup d’enfants, se<br />

t<br />

rendre à l’école nécessite un trajet long<br />

et difficile du fait du climat rigoureux<br />

des montagnes. Par conséquent, ils ne<br />

rentrent chez eux qu’une fois par mois<br />

et habitent à l’école le reste du temps.<br />

Un grand nombre de familles vivent<br />

dans des maisons rustiques, sans le<br />

moindre confort. Dans toute la région,<br />

le développement arrive avec un certain<br />

retard. Le revenu annuel de la plupart<br />

des familles se situe très en deçà du<br />

revenu moyen chinois ; la province<br />

d’Anhui compte parmi les régions les<br />

plus pauvres du pays.<br />

« Cette école manquait vraiment de<br />

beaucoup de choses. Je suis d’autant<br />

plus heureux que nous sommes parvenus<br />

à réunir une grande quantité<br />

de vêtements, de jouets, de livres et<br />

d’ordinateurs, ainsi qu’à recueillir<br />

12 000 euros en si peu de temps »,<br />

commente Yu Guangjian. Les fonds<br />

ont été investis pour la plus grande<br />

part dans du nouveau matériel scolaire,<br />

une infrastructure adaptée ainsi que des<br />

anoraks chauds qui ont été envoyés<br />

immédiatement après la catastrophe<br />

due à la neige au début 2008. Le<br />

reste des dons, les collaborateurs<br />

d’<strong>Endress+Hauser</strong> ont souhaité les<br />

remettre personnellement aux enfants.<br />

Radieux : les enfants de la Ba He Center<br />

Primary School ont l’espoir d’un avenir meilleur.<br />

Pour cela, vingt membres du personnel<br />

du Sales Center de Shanghai ont pris le<br />

chemin de l’école de la province d’Anhui.<br />

« Nous avons joué avec les enfants, déjeuné<br />

ensemble, assisté aux cours et<br />

parlé avec leurs familles », raconte Yu<br />

Guangjian. « Nous avons vu de nos yeux<br />

que la prospérité était loin d’être une<br />

évidence. Mais les enfants sont gais et<br />

rient – un signe de tout l’espoir qu’ils<br />

portent. »<br />

Travailler ainsi est un vrai<br />

plaisir : le directeur Yu<br />

Guangjian lit des extraits<br />

des nouveaux livres d’école.<br />

changes Insights 81


Highlights<br />

<strong>Endress+Hauser</strong><br />

Des prestations complètes<br />

Le nouveau Gulf Coast Calibration and<br />

Service Center vient de s’ouvrir à La<br />

Porte au Texas. Ici, les débitmètres et<br />

appareils de mesure de pression et de<br />

température de la plupart des fabricants<br />

sont étalonnés avec une précision maximale.<br />

Des séminaires dans les domaines<br />

instrumentation, étalonnage et communication<br />

numérique viennent compléter<br />

les prestations offertes dans la région du<br />

Golfe du Mexique.<br />

Un soutien compétent<br />

À l’avenir, le Latin American Support<br />

Center soutiendra la commercialisation<br />

et le service dans 20 pays<br />

d’Amérique centrale et du Sud depuis<br />

Panama City. La filiale se charge des<br />

grands projets et assure le suivi des<br />

représentants et des partenaires sur<br />

place.<br />

82 Insights<br />

Commercialisation et service sur place<br />

Le Venezuela possédant du pétrole et d’autres<br />

richesses naturelles, <strong>Endress+Hauser</strong> a fondé<br />

sa propre société de commercialisation à<br />

Caracas. Désormais, les clients de ce pays<br />

d’Amérique du Sud bénéficieront d’un service<br />

encore meilleur, assuré depuis la capitale.<br />

Double célébration<br />

À Manchester en Grande­<br />

Bretagne, <strong>Endress+Hauser</strong> vient<br />

d’inaugurer ses nouveaux locaux<br />

de commercialisation, de service<br />

et de production, juste à temps<br />

pour son 40ème anniversaire.<br />

Le groupe a investi environ 6,5<br />

millions d’euros dans ce nouveau<br />

bâtiment. Plus de 200 personnes<br />

travaillent pour <strong>Endress+Hauser</strong><br />

en Grande­Bretagne.<br />

De l’espace pour demain<br />

Après des années de forte croissance,<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> Pologne a donné le<br />

premier coup de pioche de son propre<br />

bâtiment à Wrocław. Sur une surface<br />

de 3000 mètres carrés, il abritera la<br />

société de commercialisation et de<br />

service qui est en pleine croissance.<br />

Modernisation de la production<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> Sicestherm a entièrement<br />

modernisé la production de ses appareils<br />

de mesure de la température à Pessano<br />

con Bornago dans le nord de l’Italie. Les<br />

locaux ont été réaménagés et les processus<br />

adaptés afin de répondre de manière<br />

encore plus rapide et souple aux souhaits<br />

des clients.<br />

Vaste programme<br />

d’investissements<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> vient d’investir<br />

30 millions d’euros dans le site de<br />

Maulburg dans le sud­ouest de<br />

l’Allemagne. Suite à la transformation<br />

et à l’extension de la production,<br />

les domaines niveaumétrie et<br />

mesure de pression sont désormais<br />

séparés, et les processus ont encore<br />

été améliorés. Par ailleurs, un<br />

nouveau restaurant d’entreprise<br />

accueille les 1500 employés du site.<br />

Présence au Proche-Orient<br />

La région du Golfe Persique<br />

est actuellement en plein essor.<br />

Depuis sa propre société<br />

de commercialisation à Doha,<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> assurera à<br />

l’avenir le service de ses<br />

clients de l’émirat du Qatar.<br />

La filiale va travailler en<br />

étroite collaboration avec le<br />

Middle East Support Center<br />

implanté à Dubaï.<br />

Accroissement des capacités de production<br />

L’Inde est une région à fort potentiel de<br />

croissance. À Aurangabad, à l’ouest du sous­<br />

continent, <strong>Endress+Hauser</strong> a investi quelque<br />

6,5 millions d’euros dans la construction d’un<br />

site de production d’appareils de mesure de<br />

niveau et de pression. Treize autres millions<br />

vont permettre d’accroître la production de<br />

débitmètres sur le même site.<br />

Un nouveau bâtiment<br />

impressionnant<br />

Avec ses 19 agences, le Sales Center de<br />

Chine assure la commercialisation et le<br />

service dans le gigantesque Empire du<br />

Milieu. Les plus de 50 collaboratrices<br />

et collaborateurs de Pékin viennent<br />

d’emménager dans un nouveau bâtiment<br />

élégant. Une surface de 3500 mètres<br />

carrés abrite des postes de travail<br />

modernes ainsi qu’une réserve d’espace<br />

pour faire face à la future croissance.<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> a investi trois millions<br />

d’euros dans ce nouveau bâtiment.<br />

Plus rapide et plus flexible<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> Flowtec vient<br />

d’investir plus de onze millions<br />

d’euros dans l’agrandissement<br />

de son unité de production<br />

de débitmètres à Suzhou en<br />

Chine. Multipliée par quatre,<br />

la surface atteint désormais<br />

<strong>10</strong> 000 mètres carrés.<br />

L’extension de la gamme de<br />

produits et du taux de production<br />

interne va permettre<br />

de répondre avec encore plus<br />

de rapidité et de flexibilité<br />

aux attentes des clients.<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> changes Insights 83


Une autre manière de produire<br />

Pour une personne handicapée, il n’est pas toujours<br />

simple de trouver un emploi régulier. Une coopération<br />

fructueuse montre ce qu’il est possible de faire.<br />

Il fait encore sombre à cinq heures<br />

et demie du matin, lorsque Markus<br />

Hofmann, 54 ans, boit son café dans<br />

son appartement bâlois. Une dernière<br />

gorgée avant de partir travailler, puis<br />

il se rend à l’arrêt du tramway où il<br />

attend avec les autres usagers. Sa<br />

destination : Reinach, où Markus<br />

Hofmann fabrique des débitmètres<br />

pour <strong>Endress+Hauser</strong> Flowtec à<br />

l’usine de montage « promonta ».<br />

La vie de Markus Hofmann ressemble<br />

à celle de beaucoup d’autres. Pourtant,<br />

il aurait pu en être tout autrement.<br />

Il est en effet handicapé mental de<br />

naissance, et souffre en outre d’une<br />

mobilité réduite des mains. Chez<br />

« promonta », il occupe un emploi<br />

protégé dans le cadre duquel il effectue<br />

des travaux utiles au sein d’une<br />

communauté qui le soutient.<br />

Des tâches exigeantes : le soudage des circuits imprimés<br />

demande une grande habileté.<br />

84 Insights<br />

Des postes offrant une grande variété<br />

« Notre objectif est d’offrir aux personnes<br />

handicapées la possibilité de continuer<br />

à développer leurs aptitudes », explique<br />

Andreas Maier, responsable des ateliers<br />

à Reinach. « Et nous nous efforçons<br />

d’accompagner ces personnes au sein<br />

de la société et de l’économie libérale<br />

grâce à des postes aménagés et intégrés.»<br />

Afin de répondre aux besoins individuels<br />

des employés, chez « promonta », le<br />

processus de fabrication est divisé<br />

en un nombre aussi grand que possible<br />

d’opérations. « En principe, notre<br />

entreprise est le contraire de l’automatisation<br />

», commente le responsable<br />

d’atelier avant d’ajouter : « Nous sommes<br />

ainsi en mesure de proposer des postes<br />

de travail offrant une grande variété à<br />

nos quelque 50 employés. »<br />

À 7 h 30, les chefs de groupe distribuent<br />

le travail. Aujourd’hui, Markus<br />

Hofmann va monter des composants<br />

électroniques sur des supports. « Nous<br />

répartissons les tâches différemment<br />

chaque jour. Cela nous permet de<br />

répondre aux besoins des employés<br />

de manière ciblée », déclare Jérôme<br />

Muggli, l’un des chefs de groupe.<br />

« Et pour renforcer et encourager<br />

leurs aptitudes, nous leur donnons<br />

aussi des tâches nouvelles auxquelles<br />

ils ne sont pas habitués. » Markus<br />

Hofmann assure par exemple également<br />

la préparation d’étriers et de<br />

bornes de mise à la terre pour les<br />

opérations en aval, ou le montage de<br />

rondelles sur des vis. « Nous formons<br />

nos employés individuellement pour<br />

leur permettre de comprendre les<br />

processus et de satisfaire aux exigences<br />

de qualité », ajoute Nikola Kafadar,<br />

responsable des processus. « Nous<br />

avons ainsi plusieurs collaborateurs<br />

pour tous les postes, une garantie de<br />

bon fonctionnement de la production<br />

lorsque quelqu’un est absent. »<br />

Le travail de Markus Hofmann<br />

avance bien : « Aujourd’hui, ça marche<br />

comme sur des roulettes, dit­il, ce<br />

Une pièce après l’autre : l’an passé, quelque 123 000 boîtiers de<br />

débitmètres ont été montés chez « promonta ».<br />

<strong>Endress+Hauser</strong><br />

changes<br />

Markus Hofmann rêve de se servir un jour du<br />

tournevis électrique.<br />

Markus Hofmann<br />

(54 ans) est handicapé<br />

mental de naissance<br />

et, du fait d’une lésion<br />

cérébrale, ne jouit que<br />

d’une mobilité réduite<br />

des mains. Il a grandi<br />

dans différents foyers<br />

de la région. Aujourd’hui,<br />

il mène une vie autonome<br />

à Bâle. Grâce à<br />

l’atelier protégé ESB<br />

(Eingliederungsstätte<br />

Baselland), Markus<br />

Hofmann a un emploi<br />

régulier.<br />

Insights 85


travail est vraiment agréable. Mais je<br />

dois me concentrer énormément et<br />

travailler avec précision si je ne veux<br />

pas faire d’erreur. » Il rit et ajoute avec<br />

une pointe d’espièglerie dans les yeux :<br />

« Sinon, mes collègues vont rouspéter ! »<br />

Chaque opération est contrôlée au<br />

poste suivant. En cas d’erreur, il est<br />

essentiel de les analyser avec les collaborateurs<br />

et de les éliminer, explique<br />

Nikola Kafadar. Cela demande beaucoup<br />

de patience et une grande sensibilité.<br />

« Nous devons toujours prendre garde<br />

de ne pas reporter la pression de la<br />

production sur nos collaborateurs. »<br />

Produire sans défaut<br />

Sur le plan de la qualité, « promonta »<br />

n’a rien à envier aux autres entreprises.<br />

Toutes les pièces fabriquées font l’objet<br />

d’un contrôle final poussé. Les circuits<br />

imprimés soudés sont contrôlés visuellement<br />

puis électroniquement en<br />

modules. Des prélèvements d’échantillons<br />

et un processus d’amélioration<br />

continu garantissent un haut niveau<br />

de qualité. « Notre objectif est clair :<br />

une production zéro défaut, déclare<br />

Raffael Gentinetta, directeur de la<br />

production, et nous avons bien l’intention<br />

d’y parvenir. »<br />

Jérôme Muggli, Nikola Kafadar et Andreas Maier<br />

de l’équipe « promonta » (de gauche à droite).<br />

86 Insights<br />

Tremplin vers l’indépendance<br />

Grâce à la collaboration avec Endress+<br />

Hauser Flowtec, les employés de<br />

« promonta » sont très proches du<br />

monde économique. L’entreprise est<br />

intégrée au système SAP du site de<br />

production débitmétrie. Et la confiance<br />

va plus loin encore : « Nous avons<br />

régulièrement des personnels qui<br />

vont travailler chez <strong>Endress+Hauser</strong><br />

Flowtec pour une période définie,<br />

en accord avec le département des<br />

ressources humaines. Ils quittent<br />

alors leur poste de travail aménagé<br />

et protégé », explique Andreas Maier.<br />

« Il arrive que certains parviennent à<br />

faire le grand saut et à devenir indépendants,<br />

autrement dit à sortir du<br />

système d’assurance sociale. » Pour<br />

Henri Gassler, responsable des ressources<br />

humaines chez <strong>Endress+Hauser</strong><br />

Flowtec, cela confirme l’utilité et la<br />

nécessité de ce type de coopérations.<br />

« Nous sommes heureux de pouvoir<br />

aider des personnes handicapées à<br />

mieux s’intégrer dans notre société. »<br />

À 16 h 30, peu avant de quitter son<br />

travail, Markus Hofmann balaye l’atelier.<br />

Il faut que tout soit propre pour demain,<br />

lorsque le travail reprendra.<br />

Assurance qualité : chaque composant est numéroté<br />

avec soin de manière à garantir sa traçabilité.<br />

Une entreprise<br />

florissante<br />

L’entreprise de montage est née<br />

d’une coopération entre Endress+<br />

Hauser Flowtec et l’atelier<br />

protégé ESB (Eingliederungsstätte<br />

Baselland), une fondation<br />

qui fournit des emplois adaptés<br />

aux personnes handicapées et<br />

les soutient lorsqu’elles désirent<br />

intégrer, ou réintégrer, le monde<br />

du travail. Dès 1994, les ateliers<br />

de l’ESB ont effectué de premiers<br />

travaux pour <strong>Endress+Hauser</strong><br />

Flowtec. Le volume de travail<br />

imparti dans le cadre de cette<br />

collaboration avait pris de telles<br />

proportions que les locaux des<br />

ateliers ne suffisaient plus. En<br />

2007, l’entreprise s’est installée<br />

à proximité directe d’Endress+<br />

Hauser Flowtec sous le nom de<br />

« promonta ».<br />

www.esb­bl.ch<br />

D’autres coopérations<br />

encore<br />

Les autres centres de production<br />

d’<strong>Endress+Hauser</strong> confient<br />

également des travaux à des<br />

établissements pour personnes<br />

handicapées. <strong>Endress+Hauser</strong><br />

Wetzer (Nesselwang/Allemagne)<br />

collabore par exemple depuis<br />

des années avec les ateliers de<br />

Wertachtal selon le principe<br />

Kanban qui fonctionne parfaitement.<br />

Chez <strong>Endress+Hauser</strong><br />

Conducta (Gerlingen/Allemagne),<br />

les employés des ateliers de<br />

Stuttgart possèdent leurs propres<br />

postes de travail dans l’entreprise.<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> Maulburg compte<br />

étendre dans d’importantes<br />

proportions sa collaboration<br />

fructueuse avec le St. Josefshaus<br />

de Rheinfelden (Allemagne).<br />

<strong>Endress+Hauser</strong><br />

Vision<br />

« People for Process Automation »<br />

Les clients identifient <strong>Endress+Hauser</strong> comme un fournisseur<br />

international de solutions possédant une large gamme<br />

d’instrumentation de process et une forte présence mondiale.<br />

Nous favorisons le développement de nos collaborateurs, nous stimulons<br />

une attitude responsable envers la société et notre environnement, tout<br />

en assurant un succès économique.<br />

<strong>Endress+Hauser</strong> s’efforce d’être « Simply the best ».<br />

Mission<br />

Nous voulons créer pour nos clients une valeur ajoutée durable<br />

et exceptionnelle.<br />

Pour cela, nous développons, fabriquons, fournissons et assurons le<br />

service d’appareils et de systèmes qui acquièrent, transmettent, régulent<br />

et enregistrent les données de process et/ou la gestion des stocks afin de<br />

permettre à nos clients de faire fonctionner et de gérer leurs process de<br />

façon sûre, fiable, économique, bénéfique et écologique.<br />

Credo<br />

Client<br />

Le service aux clients enrichit nos connaissances.<br />

Stratégie<br />

Nous concentrons nos ressources dans les domaines liés à notre<br />

savoir-faire.<br />

Autonomie<br />

Nous protégeons notre statut d’entreprise autonome et indépendante.<br />

Organisation<br />

Nous croyons en l’autonomie par décentralisation, mais centralisons<br />

quelques valeurs de base.<br />

Direction<br />

Nous encourageons nos collaborateurs à être responsables de leurs<br />

actions. Notre management s’appuie sur une communication ouverte,<br />

des objectifs concertés et l’évaluation des résultats.<br />

Qualité<br />

Nous voulons une qualité exemplaire de nos produits et services.<br />

Collaborateurs<br />

Nous recherchons des collaborateurs motivés et engagés.<br />

Communication<br />

Nous communiquons ouvertement. Nous pratiquons la transparence<br />

de l’information, librement et de façon responsable.<br />

Créativité<br />

Nous créons un environnement favorable au développement des idées<br />

et au progrès. Nous encourageons nos collaborateurs à innover.<br />

Rentabilité<br />

Nous considérons la rentabilité comme notre force motrice.

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