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PLF 2017 95<br />

Projet de loi de finances<br />

ÉVALUATION PRÉALABLE DE L’ARTICLE 38<br />

L’application aux revenus salariaux et assimilés de <strong>source</strong> française des non-résidents du prélèvement<br />

contemporain de la perception des revenus envisagé par le projet de réforme du Gouvernement pour les<br />

revenus salariaux et assimilés des résidents (cf. partie 2, sous-partie 2, 1 et sous-partie 3), permettrait certes de<br />

supprimer les retenues à la <strong>source</strong> spécifiques prévues aux articles 182 A et 182 A ter du CGI et, en ce qui<br />

concerne les seules dispositions relatives aux salaires, celles prévues aux articles 182 A bis et 182 B du CGI.<br />

Néanmoins, d’une année sur l’autre, le montant des salaires de <strong>source</strong> française des non-résidents évolue bien<br />

davantage que celui des résidents 111 . Si le montant des salaires de <strong>source</strong> française des travailleurs frontaliers<br />

varie sensiblement dans la même proportion que celui des résidents, il en est tout autrement des non-résidents<br />

qui exercent des missions temporaires en France. C’est d’ailleurs pour cette raison que la retenue à la <strong>source</strong><br />

spécifique prévue à l’article 182 A du CGI prévoit l’application d’un barème journalier, hebdomadaire ou mensuel<br />

en sus du barème annuel. Par suite, l’amplitude des régularisations lors de l’année suivante pourrait être plus<br />

importante pour les non-résidents que pour les résidents. Ces régularisations seraient alors susceptibles<br />

d’aggraver les actuelles difficultés de recouvrement à l’étranger de l’impôt sur le revenu dû en France par les<br />

non-résidents 112 .<br />

Plus encore, les retenues à la <strong>source</strong> spécifiques applicables actuellement aux revenus salariaux et assimilés de<br />

<strong>source</strong> française des non-résidents sont favorables à ces derniers au-delà des modalités de recouvrement, dans la<br />

mesure où elles aboutissent généralement, comme illustré précédemment, à une imposition plus faible que celle<br />

qui s’appliquerait aux résidents :<br />

- Le barème prévu à l’article 182 A du CGI, qui s’applique aux revenus salariaux et assimilés de <strong>source</strong><br />

française des non-résidents, présente en effet, pour chaque tranche, des taux d’imposition modérés<br />

(0 %, 12 % et 20 %). Il en est de même s’agissant du taux applicable aux salaires des artistes et des<br />

sportifs (15 %) ;<br />

- Surtout, le caractère partiellement libératoire des retenues à la <strong>source</strong> prévues aux articles 182 A à<br />

182 A ter du CGI conduit à une imposition particulièrement favorable des revenus salariés et assimilés<br />

de <strong>source</strong> française des non-résidents.<br />

La remise en cause des retenues à la <strong>source</strong> spécifiques partiellement libératoires susmentionnées serait in fine<br />

susceptible de nuire à l’attractivité de la France. Les revenus salariaux et assimilés de <strong>source</strong> française des<br />

non-résidents faisant d’ores et déjà l’objet d’un prélèvement contemporain de la perception des revenus par le<br />

versement d’une retenue à la <strong>source</strong> spécifique, ne seront pas concernés par le prélèvement à la <strong>source</strong> prévu<br />

par le projet de réforme du Gouvernement, aucune évolution particulière n’étant nécessaire au regard des<br />

objectifs de celui-ci.<br />

111<br />

L’étude des variations de traitements et salaires déclarés entre l’impôt sur le revenu au titre de l’année 2009 et l’impôt sur le revenu<br />

au titre de l’année 2013 démontre une évolution de 4 à 7 points par année pour les non-résidents (<strong>source</strong> : DGFiP) alors qu’elle est de<br />

l’ordre de 2 à 3 points pour la somme des résidents et des non-résidents (<strong>source</strong> : impots.gouv.fr).<br />

112 Dans son référé relatif à la gestion des impôts dus en France par les non-résidents (n° 71907 du 23 février 2015), la Cour des comptes<br />

souligne que le taux de recouvrement à l’échéance des impôts des particuliers par la direction des résidents à l’étranger et des services<br />

généraux de la DGFiP atteint 91 %, contre une moyenne de 98 % pour l’ensemble de la DGFiP. Rappelons que les obstacles au<br />

recouvrement de l’impôt en année N+1 sont multiples : changements d’adresse, absence de dépôt de la déclaration des revenus,<br />

impossibilité de mise en œuvre de moyens tels que l’avis à tiers détenteur, carences de la procédure internationale d’assistance au<br />

recouvrement des créances des États…

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