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54 PLF 2017<br />

Projet de loi de finances<br />

ÉVALUATION PRÉALABLE DE L’ARTICLE 38<br />

- En Irlande, il existe deux types de retenues sur les revenus des travailleurs indépendants. D’une part, la<br />

« Professional Services Withholding Tax » frappe les paiements effectués pour des prestations de services<br />

réalisées au bénéfice d’entités gouvernementales dans certains secteurs. D’autre part, la « Relevant Contract Tax »<br />

s’applique aux personnes qui exercent certaines activités susceptibles de fraude fiscale comme la construction ou<br />

le traitement de la viande. Elle peut ne pas être prélevée si le sous-traitant dispose d’un certificat spécifique<br />

d’autorisation et remplit des conditions limitatives.<br />

Dans ces différents cas, il apparaît que les retenues à la <strong>source</strong> sur les revenus des indépendants peuvent être appliquées<br />

avec deux objets principaux :<br />

- Faciliter le paiement de l’impôt en évitant aux contribuables d’avoir à payer des acomptes ;<br />

- Sécuriser les recettes budgétaires.<br />

Le champ d’application de la retenue à la <strong>source</strong> est toujours limité. Elle ne couvre pas, par exemple, les paiements<br />

effectués par des particuliers. Sa collecte constitue en effet une charge supplémentaire pour les payeurs. À cet égard, en<br />

Nouvelle-Zélande, les paiements relatifs aux travailleurs indépendants sont gérés par le même système que celui de la<br />

retenue à la <strong>source</strong> sur les salaires.<br />

Dans tous les pays étudiés, les travailleurs indépendants qui ne sont pas soumis à un système de retenue à la <strong>source</strong><br />

doivent verser un acompte contemporain.<br />

La périodicité des versements afférents à cet acompte peut être variable : un versement dans l’année (Irlande), deux<br />

(Royaume-Uni), tous les trois mois (Allemagne, Canada, Espagne, États-Unis, Luxembourg), ou encore tous les mois<br />

(Danemark, Pays-Bas). En Australie et en Nouvelle-Zélande, la périodicité varie en fonction du montant d’impôt dû ou de la<br />

méthode de calcul retenue.<br />

Cinq pays (Allemagne, Danemark, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni) proposent exclusivement des modalités de calcul<br />

de l’acompte fondées sur l’année précédente ou la pénultième.<br />

En Allemagne, au Luxembourg et aux Pays-Bas, les contribuables ont néanmoins la faculté d’adapter les prélèvements à<br />

l’activité courante pour renforcer la contemporanéité du prélèvement en liaison avec l’administration fiscale.<br />

Sept pays proposent au moins une méthode de calcul fondée sur les revenus de l’année courante :<br />

- En Belgique, l’assiette des versements anticipés est à la libre appréciation des contribuables ;<br />

- En Espagne, le mode de calcul dépend du régime d’imposition. Pour les activités commerciales imposées au réel,<br />

l’assiette est le revenu net constaté depuis le premier jour de l’année jusqu’au dernier jour du trimestre de<br />

paiement ;<br />

- En Australie, la possibilité est donnée au contribuable de calculer lui-même son montant d’imposition en appliquant<br />

à ses revenus bruts gagnés durant la période un taux déterminé par l’administration fiscale ;<br />

- Au Canada, le contribuable peut opter pour une méthode lui permettant de calculer ses versements d’acomptes<br />

provisionnels selon le total estimé de son impôt net à payer ;<br />

- Aux États-Unis et en Irlande, l’un des critères alternatifs pour fixer le montant de l’acompte correspond à 90 % de<br />

l’impôt estimé pour l’année en cours ;<br />

- En Nouvelle-Zélande, le contribuable peut appliquer une méthode permettant de fonder l’acompte sur le montant<br />

total estimé des revenus de l’année en cours. Une autre option, dite du « ratio », passe par le calcul du taux de<br />

l’impôt de l’année précédente, corrigé des modifications apportées au barème de l’impôt pour l’année courante,<br />

multiplié par les recettes courantes.<br />

Enfin, il existe souvent des incitations à verser un montant d’acompte élevé lorsque les méthodes de calcul de celui-ci sont<br />

fondées sur les revenus de l’année courante ou ouvrent droit à modulation. Elles révèlent l’objectif de sécurisation des<br />

recettes budgétaires, potentiellement doublé d’une préoccupation de trésorerie et du souhait de rapprocher au maximum les<br />

modalités de taxation des travailleurs indépendants et des salariés :<br />

- Les Pays-Bas appliquent des intérêts de retard lorsque le montant d’acompte versé au cours de l’année ne couvre<br />

pas le total de l’impôt effectivement dû ;<br />

- La Belgique applique un système de majoration si les versements se révèlent inférieurs au montant de l’impôt dû ;<br />

- En Australie, le contribuable doit verser au moins 85 % du montant réel d’impôt à payer pour l’année pour éviter le<br />

versement d’intérêts sur des paiements insuffisants ;

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