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354 PLF 2017<br />

Projet de loi de finances<br />

ÉVALUATION PRÉALABLE DE L’ARTICLE 39<br />

4. – L’impact du prélèvement à la <strong>source</strong> sur la réactivité des politiques<br />

fiscales<br />

L’institution du prélèvement à la <strong>source</strong> est une réforme du mode de recouvrement de l’impôt sur le revenu. Le<br />

fait générateur, les règles de détermination et l’exigibilité de l’impôt sur le revenu ne sont pas affectés.<br />

Dès lors, le prélèvement à la <strong>source</strong> n’implique pas en soi de modifier le calendrier des lois de finances et plus<br />

particulièrement ne supprime pas au plan juridique la « petite rétroactivité » ou rétrospectivité fiscale en matière<br />

d’impôt sur le revenu selon laquelle le fait générateur de l’impôt sur le revenu est le 31 décembre de l’année de<br />

perception des revenus. Ainsi, une mesure qui modifie le barème de l’impôt sur le revenu dès lors qu’elle entre<br />

en vigueur avant le 31 décembre de l’année N s’appliquera à l’impôt sur les revenus perçus cette même année<br />

N.<br />

En revanche, le prélèvement à la <strong>source</strong>, compte tenu de sa nature et de ses modalités, modifie largement la<br />

chronique pluriannuelle de l’impact budgétaire pour l’État et en trésorerie pour le contribuable, d’une réforme de<br />

l’impôt sur le revenu.<br />

Ainsi, les mesures adoptées en fin d’année N dans la loi de finances pour l’année N+1, si elles sont<br />

rétrospectives (afférentes à l’impôt sur le revenu dû au titre des revenus N), produiront « naturellement » leurs<br />

effets à partir du milieu de l’année N+1 une fois le calcul de l’impôt sur les revenus de l’année N effectué, à la<br />

fois au niveau du solde d’impôt sur le revenu dû au titre de l’année N, mais aussi au niveau du<br />

« rafraîchissement » du taux de prélèvement à la <strong>source</strong> et du montant de l’acompte à compter de septembre de<br />

l’année N.<br />

Leur impact budgétaire et en trésorerie se prolongera jusqu’à l’année N+2 et sera amplifié par rapport à la<br />

situation actuelle aussi bien lors de l’année N+1 que lors de l’année N+2.<br />

Si ces mêmes mesures sont prospectives, des effets identiques seront constatées, cette fois lors des années<br />

N+2 et N+3 mais sans l’impact budgétaire lors de l’année N+1 résultant de la rétrospectivité, au moment du<br />

solde d’impôt sur le revenu dû au titre de l’année N.<br />

Ce n’est que si la réforme porte sur l’assiette des revenus soumis à la retenue à la <strong>source</strong>, que les premiers<br />

effets (effet « assiette » de la retenue à la <strong>source</strong>) seront constatés dès le début de l’année N+1.<br />

S’il est souhaité de lisser les effets des réformes de l’impôt sur le revenu et permettre leur application sans<br />

décalage dans le temps, il conviendra non seulement de les faire entrer en vigueur sans petite rétroactivité (i.e à<br />

compter des revenus perçus lors de l’année N+1) mais également d’anticiper leurs effets dans le calcul du<br />

prélèvement à la <strong>source</strong> prélevé sur ces mêmes revenus à compter du début d’année N+1.<br />

À cette fin, des mesures spécifiques devront être expressément prévues dans les lois de finances de fin d’année<br />

N, dans la mesure de leur faisabilité technique, pour modifier le calcul du prélèvement à la <strong>source</strong> effectué à<br />

compter du début de l’année N+1.<br />

Bien entendu, des dispositions spécifiques au calcul du prélèvement à la <strong>source</strong> de l’année N+1, déconnectées<br />

de modifications législatives affectant le calcul de l’impôt sur le revenu seront également possibles. Il s’agira de<br />

mesures de trésorerie qui entraîneront une régulation systématique en septembre de l’année N+2 lors du calcul<br />

du solde d’impôt sur le revenu dû au titre de l’année N.<br />

Illustrations de l’impact du prélèvement à la <strong>source</strong> sur la réactivité des politiques fiscales<br />

Le changement apporté par le prélèvement à la <strong>source</strong> de l’impôt sur le revenu sur la chronique pluriannuelle de<br />

l’impact budgétaire pour l’État et en trésorerie pour le contribuable d’une réforme de l’impôt sur le revenu peut<br />

être illustré avec l’exemple suivant :<br />

Soit, en situation de référence, une recette budgétaire annuelle d’impôt sur le revenu et de prélèvement à la<br />

<strong>source</strong> en année N-1 de 100 :<br />

- Prélèvement à la <strong>source</strong> prélevé sur les revenus de l’année N-1 = 100 ;<br />

- Solde de l’impôt dû au titre des revenus de l’année N-2 = 0.<br />

Le rendement du prélèvement à la <strong>source</strong> et de l’impôt sur le revenu est supposé constant et linéaire sur l’année<br />

et d’année en année (hors réforme). Le changement de taux de prélèvement à la <strong>source</strong> (« rafraîchissement »)<br />

intervient en septembre.<br />

Les effets de la modulation éventuelle ne sont pas pris en compte. Aucun effet « assiette » du prélèvement à la<br />

<strong>source</strong> n’est pris en compte.<br />

En fin d’année N-1, dans le cadre de la loi de finances pour l’année N, le législateur souhaite voter un<br />

allègement pérenne de l’impôt sur le revenu de – 30 en modifiant le barème progressif.<br />

La recette budgétaire attendue diminuera donc à terme de 100 à 70.

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