PAP2017_prelevement_source
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PLF 2017 347<br />
Projet de loi de finances<br />
EVALUATION PREALABLE DE L’ARTICLE 39<br />
Par ailleurs, l’impact budgétaire réel du projet de réforme du Gouvernement au titre de l’année 2018 dépendra<br />
de l’évolution des revenus, pour chaque foyer fiscal, entre les années 2016, 2017 et 2018. En effet, le gain ou le<br />
coût de la réforme dépend notamment de l’accélération de l’activité entre les années 2016 et 2018 via deux<br />
effets :<br />
- L’effet « taux » : le chiffrage dépend négativement de l’évolution des revenus réels moyens entre les<br />
années 2016 et 2017, car le taux applicable de janvier à septembre 2018 sera inférieur à celui qui aurait<br />
été appliqué en 2018 en l’absence de réforme ;<br />
- L’effet « assiette » : le chiffrage dépend positivement de l’évolution du revenu nominal entre les années<br />
2017 et 2018, avec une élasticité unitaire. En effet, si les revenus nominaux de l’année 2018<br />
augmentent, la retenue à la <strong>source</strong> perçue en 2018 augmente dans les mêmes proportions tandis que<br />
l’impôt annulé par le CIMR reste inchangé.<br />
Or, le produit intérieur brut, qui constitue une bonne première approximation de l’assiette imposable à l’impôt sur<br />
le revenu chaque année, a progressé de 1,9 % en 2015 en valeur. Il est prévu que cette progression atteigne<br />
3 % en 2018 du fait d’une accélération de la croissance et d’une reprise progressive de l’inflation, ce qui<br />
conduira à un effet « assiette » plus important. Symétriquement, la croissance réelle s’est élevée à 0,6 % en<br />
2014 et devrait atteindre 1,5 % en 2016, ce qui conduit à un effet taux plus négatif.<br />
Cette différence de dynamique macroéconomique entre la période 2013-2015 et la prévision pour la période<br />
2016-2018 devrait conduire à améliorer le solde d’environ 0,35 milliard d’euros par rapport aux simulations<br />
réalisées. Ce gain provient essentiellement du fait que l’effet taux ne joue que sur les huit premiers mois de<br />
l’année tandis que l’effet assiette joue en année pleine.<br />
ii) Coût et gain afférents à la possibilité offerte en matière de modulation à la baisse et à la hausse<br />
Comme évoqué en partie 2, sous-partie 5 du présent rapport, la possibilité offerte au contribuable de pouvoir<br />
moduler à la baisse, de manière contemporaine, le prélèvement à la <strong>source</strong> prévu par le projet de réforme du<br />
Gouvernement induira un coût consubstantiel à la réforme.<br />
Sur la base des simulations réalisées, en supposant que tout contribuable ayant le droit de moduler à la baisse<br />
(environ 3,4 millions de foyers concernés) exerce cette option et que cette modulation est effective, en moyenne,<br />
à compter du 1 er juillet 2018, le montant de prélèvement à la <strong>source</strong> versé au Trésor au cours de l’année 2018<br />
est égal à 70,7 milliards d’euros, soit un écart de 2,8 milliards d’euros (73,5 – 70,7) par rapport au prélèvement à<br />
la <strong>source</strong> qui serait versé en l’absence d’option permettant la modulation à la baisse.<br />
En supposant qu’un quart des contribuables pouvant moduler à la baisse ont recours à cette option dès la<br />
première année de mise en œuvre de la réforme, les simulations réalisées sur la base des revenus des années<br />
2013, 2014 et 2015 indiquent que le coût afférent à la possibilité offerte en matière de modulation à la baisse,<br />
redressé sur 100 % des foyers, est de l’ordre de 750 millions d’euros au titre de l’année 2018.<br />
Toutefois, le coût réel dépendra intégralement de l’évolution des revenus, pour chaque foyer fiscal, entre les<br />
années 2016, 2017 et 2018, cette évolution ne pouvant être prévue ex ante.<br />
Enfin, il convient de préciser que toute modulation à la hausse, par le contribuable, de son prélèvement<br />
contemporain de la perception des revenus, induira un gain budgétaire consubstantiel à la réforme au titre de<br />
l’année 2018. Les modulations à la hausse, qui sont utilisables sans risque de pénalité et permettent au<br />
contribuable dont les revenus augmentent de limiter, en anticipant, l’amplitude, en septembre de l’année N+1, du<br />
solde d’impôt sur le revenu dû au titre de l’année N, seront incitées à l’occasion des diverses opérations de<br />
communication et campagnes d’information qui accompagneront la réforme. En cas de plein recours aux<br />
modulations à la hausse, le gain pour le budget de l’État ferait plus que compenser le coût des modulations à la<br />
baisse. Toutefois, afin de tenir compte du temps nécessaire à l’appropriation de la réforme et de la probable plus<br />
faible utilisation des modulations à la hausse, il est retenu un chiffrage prudent du gain des modulations à la<br />
hausse de 100 millions d’euros.