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PLF 2017 335<br />

Projet de loi de finances<br />

ÉVALUATION PRÉALABLE DE L’ARTICLE 38<br />

B. – Les effets sur la consommation et l’épargne des ménages pour les années de<br />

transition<br />

À moyen terme, les ménages devraient liquider une partie de leur épargne de précaution, qui est aujourd’hui<br />

constituée pour le paiement des impôts l’année suivante, et ainsi augmenter leur consommation (cf. infra).<br />

Toutefois à court terme, la réforme pourrait s’accompagner d’une période d’incertitude pour les ménages<br />

(concernant les montants mensuels de retenue à la <strong>source</strong> et l’ampleur de la régularisation). Cet effet<br />

« d’apprentissage » serait néanmoins transitoire 3 . En outre, les réductions et crédits d’impôts au titre des<br />

dépenses engagées en 2017 sont maintenus et feront l’objet d’un remboursement en 2018. Ce maintien des<br />

réductions et crédits d’impôts pendant l’année de transition évite une baisse de la consommation et des<br />

dons des ménages dans les secteurs concernés. Ainsi, par exemple, les crédits d’impôt concernant le<br />

secteur des services à la personne seront complètement préservés lors de la mise en place de la réforme,<br />

conservant pleinement leurs impacts positifs sur l’activité de ce secteur.<br />

2. – Les effets macroéconomiques en régime permanent<br />

A. – La mise en place du prélèvement à la <strong>source</strong> pourrait temporairement influer<br />

sur la formation des salaires<br />

La retenue à la <strong>source</strong> peut en effet interagir avec la formation des salaires par au moins deux effets, qui jouent<br />

en sens inverse. Le premier effet, « psychologique » et propre à la période de transition, découle de l’effet<br />

d’affichage sur la feuille de paie. Le versement d’un salaire net d’impôt peut donner l’impression d’une baisse de<br />

la rémunération, susceptible d’entraîner des revendications salariales les premières années. Cet effet sera<br />

toutefois limité aux salariés qui acquittent de l’impôt sur le revenu. De plus, à salaire égal, les salariés n’auront<br />

pas le même taux d’imposition, celui-ci dépendant de la structure de leur foyer fiscal et des revenus annexes. Le<br />

second effet correspond quant à lui au risque que l’employeur soit moins enclin à accorder une augmentation s’il<br />

constate que son employé a un taux de prélèvement élevé, donc d’importants revenus au niveau du foyer fiscal.<br />

Cet effet sera néanmoins neutralisé, concernant les revenus du conjoint, par la possibilité<br />

d’individualiser le taux et, de façon générale, par le droit d’opter pour la non-transmission du taux à<br />

l’entreprise, une grille de taux par défaut étant alors appliquée (cf. partie 2, sous-partie 3, 3).<br />

B. – La réforme pourrait avoir des effets positifs sur la consommation des ménages<br />

susceptibles de réduire leur épargne de précaution<br />

Le passage au prélèvement à la <strong>source</strong> peut avoir des effets sur l’épargne et la consommation des<br />

ménages via deux effets distincts. Le premier est un effet « richesse » correspondant à la suppression<br />

de la dette fiscale liée aux revenus 2017 des ménages. Le second est un effet « taux d’épargne » lié à la<br />

synchronisation des revenus et de l’impôt.<br />

a) L’effet richesse<br />

La mise en place du CIMR pour ce qui concerne les revenus non exceptionnels perçus en 2017<br />

concernés par le prélèvement à la <strong>source</strong> prévu par le projet de réforme du Gouvernement conduira à<br />

taxer une année de moins les ménages qui verront leur richesse augmenter à hauteur d’une année<br />

d’imposition sur le revenu 4 . Plus exactement, cette annulation d’impôt a pour effet d’annuler la dette fiscale<br />

des ménages vis-à-vis de l’administration fiscale.<br />

3 R. Barsky, G. Mankiw et S. Zeldes, “Ricardian consumers with Keynesian propensities”, American Economic Review, 76: 676-691, 1986.<br />

4 Étant rappelé que certains types de revenus seront toutefois exclus du bénéfice du CIMR (cf. partie 2, sous-partie 6).

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