PAP2017_prelevement_source

PAP2017_prelevement_source PAP2017_prelevement_source

05.10.2016 Views

330 PLF 2017 Projet de loi de finances ÉVALUATION PRÉALABLE DE L’ARTICLE 38 A. – De manière transitoire, lors de la mise en place de la réforme, le prélèvement à la source nécessitera une mobilisation spécifique de grande ampleur de l’administration fiscale La mise en place du prélèvement à la source va impliquer une évolution des habitudes des contribuables et susciter de nombreuses questions lors des premiers temps de mise en œuvre. Sa bonne compréhension nécessitera de la pédagogie, une assistance renforcée auprès des usagers et un traitement rapide de leurs difficultés. a) La préparation de la mise en œuvre effective du prélèvement à la source passera en premier lieu par un important effort de pédagogie, auquel participera le réseau local de l’administration fiscale L'information des contribuables et des collecteurs sur les principales modalités de la réforme fera l'objet de plusieurs campagnes de communication mobilisant une palette importante de médias à différentes périodes : printemps 2017 pendant la campagne déclarative ; été 2017 lors de la mise à disposition des avis d'impôt comportant les taux de prélèvement et tout au long de l'année 2017 avec les collecteurs, avec un temps fort à l'automne lors de la transmission des taux de prélèvement à la source. En parallèle, les agents de l’administration fiscale seront mobilisés pour répondre aux questions des contribuables et des collecteurs et compléter ainsi les éléments de communication nationale ou ciblée par des réponses précises et adaptées à la situation du contribuable et du collecteur. b) Une assistance personnalisée sera offerte aux contribuables Le dispositif d'assistance aux usagers particuliers sera sollicité sur des questions générales de compréhension de la réforme (dispositif du crédit d'impôt de modernisation du recouvrement, individualisation du taux, modulation du taux, mécanisme des acomptes pour les titulaires de revenus sans tiers collecteurs…), mais aussi sur des questions concrètes d'application de ces principes à la situation particulière des contribuables. De leur côté, les collecteurs seront demandeurs d'assistance sur les modalités déclaratives et de reversement du prélèvement à la source, tant d'un point de vue technique (gestion des anomalies…) que fiscal. Un maximum d'informations sera mis en ligne pour permettre aux contribuables et aux collecteurs d'être autonomes, et leur apporter à tout moment, de façon didactique et pédagogique, toutes les explications nécessaires. En cas de besoin d'assistance dans l'accomplissement de leurs démarches, les contribuables pourront également contacter les services de l’administration fiscale selon les modalités qui leur conviennent le mieux : à distance, par téléphone ou courriel (des centres de contact internes seront dédiés aux questions relatives au prélèvement à la source), ou enfin en se déplaçant dans les services locaux. c) Traitements des difficultés éventuellement rencontrées Comme toutes les évolutions d'ampleur, la mise en place du prélèvement à la source pourrait conduire à certaines difficultés lors des débuts de mise en application de la réforme (par exemple : mauvaise compréhension par le collecteur des informations transmises par l’administration fiscale, difficultés de réception des taux par ce dernier, erreurs de l'usager lors d'une démarche de modulation ou d'individualisation du taux, erreur de rattachement d'un prélèvement). Les agents de l’administration fiscale seront mobilisés et formés spécifiquement pour traiter ces difficultés. Tous les vecteurs de communication avec le contribuable seront mobilisés (réponse aux courriels et appel téléphonique, accueil physique) le temps nécessaire à la bonne compréhension et appropriation de cette réforme par les différentes parties prenantes. Enfin, l’administration fiscale assurera le suivi et la vérification des mesures liées à l'année de transition.

PLF 2017 331 Projet de loi de finances ÉVALUATION PRÉALABLE DE L’ARTICLE 38 B. – En régime de croisière, la mise en œuvre du prélèvement à la source aura essentiellement un impact en charges de travail sur la mission de recouvrement amiable de l’impôt sur le revenu assurée par l’administration fiscale De manière prépondérante, la mise en place du prélèvement à la source aura un impact sur la mission du recouvrement amiable des impôts des particuliers (sachant que le recouvrement des impôts des particuliers concerne également la taxe foncière, la taxe d'habitation et l'impôt de solidarité sur la fortune, non concernés par le prélèvement à la source). Pour une part plus marginale, elle touchera celle relative au recouvrement forcé de l'impôt sur le revenu et à la gestion de la fiscalité des professionnels pour les revenus pour lesquels l’impôt est recouvré par un tiers collecteur. a) Le recouvrement amiable des impôts des particuliers sera la principale mission touchée pour l’administration fiscale. Or, celle-ci ne mobilise plus qu’un nombre limité d’agents Même si les effectifs de l’administration fiscale consacrés au recouvrement amiable des impôts des particuliers diminuent tendanciellement hors prélèvement à la source compte tenu du développement des moyens de paiement dématérialisé (prélèvement, paiement en ligne, etc.) et de l'évolution de la législation, le prélèvement à la source marquera la fin des tâches matérielles liées à l’encaissement et à la gestion du recouvrement de l’impôt sur le revenu dans ses modalités actuelles par le réseau de l’administration fiscale. Vont ainsi disparaître : - Les encaissements des acomptes et des soldes des paiements par chèque, carte bancaire et en numéraire qui sont réalisés actuellement par les contribuables qui ne sont ni mensualisés ni prélevés à l'échéance (30 % des contribuables à ce jour) ; en 2015 ce sont plus de 3,3 millions de paiements non dématérialisés (TIP, chèque, virement, numéraire ou carte bancaire) qui ont été enregistrés au titre de l’impôt sur le revenu par les services locaux et les centres d’encaissement. Par ailleurs, les travaux de gestion des contrats de mensualisation de l’impôt sur le revenu réalisés par les Centres Prélèvement Services (CPS) – création ou résiliation de contrats de mensualisation ou de prélèvement à l’échéance, modification des échéanciers, modalités de prise en compte des changements de situation de famille, changements de coordonnées bancaires… – enregistreront une forte baisse compte tenu de la suppression de la mensualisation dans ses modalités actuelles, les échéanciers mensuels ou trimestriels avec paiement par prélèvement constituant désormais la règle et portant uniquement sur les revenus sans collecteur ; - Les travaux de relance des défaillants de paiement, dans la mesure où le prélèvement sera assuré automatiquement par le collecteur ; l’administration fiscale adresse ainsi chaque année près de 800 000 lettres de relance et mises en demeure de payer pour l’échéance du 15 septembre à l’impôt sur le revenu, même si ces travaux sont aujourd'hui très fortement automatisés ; - Les demandes de délai de paiement pour le solde de l'impôt sur le revenu devraient également diminuer compte tenu du passage à la contemporanéité du paiement de l’impôt avec la perception des revenus, et de la possibilité de modulation des prélèvements à la source offerte. Ces demandes de délais de paiement au titre de l’impôt sur le revenu sont de l’ordre de 350 000 aujourd’hui. De manière plus marginale, certains recouvrements forcés ne seront plus nécessaires. On devrait ainsi enregistrer une baisse des relances (cf. ci-avant) mais aussi des actions de recouvrement forcé, par exemple la production d’avis à tiers détenteurs auprès des banques et des employeurs et leur traitement par les services locaux selon un processus partiellement automatisé (traitement de listes). Le recouvrement amiable des impôts des particuliers ne mobilise plus actuellement que de l'ordre de 1 200 ETP dans le réseau de l’administration fiscale (y compris le recouvrement des impôts locaux et de l’ISF dont le recouvrement n’est pas concerné par la réforme). En effet, compte tenu des efforts de modernisation du recouvrement de l’impôt sur le revenu menés depuis des années, l'objectif historique, assigné au passage à la retenue à la source, de réalisation de gains de productivité au sein de l’administration fiscale est désormais dépassé. b) En outre, de nouvelles tâches, certes moins mobilisatrices, destinées à assurer le correct fonctionnement du prélèvement à la source vont apparaître La mise en place du prélèvement à la source va se traduire pour le réseau de l’administration fiscale par l’arrivée de tâches nouvelles.

PLF 2017 331<br />

Projet de loi de finances<br />

ÉVALUATION PRÉALABLE DE L’ARTICLE 38<br />

B. – En régime de croisière, la mise en œuvre du prélèvement à la <strong>source</strong> aura<br />

essentiellement un impact en charges de travail sur la mission de recouvrement<br />

amiable de l’impôt sur le revenu assurée par l’administration fiscale<br />

De manière prépondérante, la mise en place du prélèvement à la <strong>source</strong> aura un impact sur la mission du<br />

recouvrement amiable des impôts des particuliers (sachant que le recouvrement des impôts des particuliers<br />

concerne également la taxe foncière, la taxe d'habitation et l'impôt de solidarité sur la fortune, non concernés par<br />

le prélèvement à la <strong>source</strong>). Pour une part plus marginale, elle touchera celle relative au recouvrement forcé de<br />

l'impôt sur le revenu et à la gestion de la fiscalité des professionnels pour les revenus pour lesquels l’impôt est<br />

recouvré par un tiers collecteur.<br />

a) Le recouvrement amiable des impôts des particuliers sera la principale mission touchée pour l’administration<br />

fiscale. Or, celle-ci ne mobilise plus qu’un nombre limité d’agents<br />

Même si les effectifs de l’administration fiscale consacrés au recouvrement amiable des impôts des particuliers<br />

diminuent tendanciellement hors prélèvement à la <strong>source</strong> compte tenu du développement des moyens de<br />

paiement dématérialisé (prélèvement, paiement en ligne, etc.) et de l'évolution de la législation, le prélèvement à<br />

la <strong>source</strong> marquera la fin des tâches matérielles liées à l’encaissement et à la gestion du recouvrement de<br />

l’impôt sur le revenu dans ses modalités actuelles par le réseau de l’administration fiscale.<br />

Vont ainsi disparaître :<br />

- Les encaissements des acomptes et des soldes des paiements par chèque, carte bancaire et en<br />

numéraire qui sont réalisés actuellement par les contribuables qui ne sont ni mensualisés ni prélevés à<br />

l'échéance (30 % des contribuables à ce jour) ; en 2015 ce sont plus de 3,3 millions de paiements non<br />

dématérialisés (TIP, chèque, virement, numéraire ou carte bancaire) qui ont été enregistrés au titre de<br />

l’impôt sur le revenu par les services locaux et les centres d’encaissement.<br />

Par ailleurs, les travaux de gestion des contrats de mensualisation de l’impôt sur le revenu réalisés par<br />

les Centres Prélèvement Services (CPS) – création ou résiliation de contrats de mensualisation ou de<br />

prélèvement à l’échéance, modification des échéanciers, modalités de prise en compte des<br />

changements de situation de famille, changements de coordonnées bancaires… – enregistreront une<br />

forte baisse compte tenu de la suppression de la mensualisation dans ses modalités actuelles, les<br />

échéanciers mensuels ou trimestriels avec paiement par prélèvement constituant désormais la règle et<br />

portant uniquement sur les revenus sans collecteur ;<br />

- Les travaux de relance des défaillants de paiement, dans la mesure où le prélèvement sera assuré<br />

automatiquement par le collecteur ; l’administration fiscale adresse ainsi chaque année près de 800 000<br />

lettres de relance et mises en demeure de payer pour l’échéance du 15 septembre à l’impôt sur le<br />

revenu, même si ces travaux sont aujourd'hui très fortement automatisés ;<br />

- Les demandes de délai de paiement pour le solde de l'impôt sur le revenu devraient également diminuer<br />

compte tenu du passage à la contemporanéité du paiement de l’impôt avec la perception des revenus,<br />

et de la possibilité de modulation des prélèvements à la <strong>source</strong> offerte. Ces demandes de délais de<br />

paiement au titre de l’impôt sur le revenu sont de l’ordre de 350 000 aujourd’hui.<br />

De manière plus marginale, certains recouvrements forcés ne seront plus nécessaires. On devrait ainsi<br />

enregistrer une baisse des relances (cf. ci-avant) mais aussi des actions de recouvrement forcé, par exemple la<br />

production d’avis à tiers détenteurs auprès des banques et des employeurs et leur traitement par les services<br />

locaux selon un processus partiellement automatisé (traitement de listes).<br />

Le recouvrement amiable des impôts des particuliers ne mobilise plus actuellement que de l'ordre de 1 200 ETP<br />

dans le réseau de l’administration fiscale (y compris le recouvrement des impôts locaux et de l’ISF dont le<br />

recouvrement n’est pas concerné par la réforme). En effet, compte tenu des efforts de modernisation du<br />

recouvrement de l’impôt sur le revenu menés depuis des années, l'objectif historique, assigné au passage à la<br />

retenue à la <strong>source</strong>, de réalisation de gains de productivité au sein de l’administration fiscale est désormais<br />

dépassé.<br />

b) En outre, de nouvelles tâches, certes moins mobilisatrices, destinées à assurer le correct fonctionnement du<br />

prélèvement à la <strong>source</strong> vont apparaître<br />

La mise en place du prélèvement à la <strong>source</strong> va se traduire pour le réseau de l’administration fiscale par l’arrivée<br />

de tâches nouvelles.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!