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PLF 2017 281<br />

Projet de loi de finances<br />

ÉVALUATION PRÉALABLE DE L’ARTICLE 38<br />

Un tel dispositif paraît peu lisible pour le contribuable, qui subirait un décalage permanent entre le montant de<br />

revenu versé et le niveau de prélèvement effectué. Ainsi, le montant du prélèvement effectué par l’administration<br />

fiscale pourrait être sans rapport avec le salaire versé le mois du prélèvement. Par exemple, si l’employeur<br />

verse un treizième mois en décembre, le prélèvement ne sera pas effectué après le versement de ce salaire<br />

mais après le versement du salaire de janvier qui sera bien inférieur. Ce décalage implique pour le contribuable<br />

une gestion infra-annuelle de sa trésorerie. Or, l’intérêt de la retenue à la <strong>source</strong> consiste précisément à mettre<br />

en œuvre un prélèvement réellement contemporain de la perception des revenus pour les traitements, salaires,<br />

pensions et revenus de remplacement.<br />

Par ailleurs, comme pour le cas de la collecte par la banque, cette solution entraînerait l'impossibilité de réaliser<br />

le prélèvement si le compte bancaire du contribuable est débiteur ou insuffisamment provisionné. Cette solution<br />

ne présenterait ainsi pas d’avantage en matière de recouvrement de l’impôt sur le revenu par l’administration<br />

fiscale.<br />

Dès lors, cette solution ne répond pas pleinement aux objectifs du prélèvement à la <strong>source</strong>, en retenant<br />

systématiquement les options les moins performantes par rapport à une retenue effectuée par le tiers payeur<br />

des revenus. En effet, alors que le tiers payeur dispose à la fois de l’information contemporaine sur le montant<br />

des revenus à soumettre à la retenue à la <strong>source</strong>, puisque c’est lui qui le fixe, et est à l’origine du flux financier<br />

nécessaire à la collecte de la retenue à la <strong>source</strong>, puisque c’est lui qui verse le salaire, la pension ou le revenu<br />

de remplacement, cette solution revient à confier ce prélèvement à un acteur (l’administration fiscale) qui se<br />

trouve dans une situation nettement moins contemporaine. D’ailleurs, ce dispositif n’a été retenu par aucun des<br />

États ayant mis en place une retenue à la <strong>source</strong> en matière d’impôt sur le revenu.<br />

Ces éléments, conjugués à la possibilité de mettre en place une véritable retenue à la <strong>source</strong> telle que prévue<br />

par le projet de réforme du Gouvernement, dans des conditions garantissant la simplicité de gestion ainsi que la<br />

lisibilité du dispositif, ont conduit à ne pas retenir cette solution.<br />

5. – L’application par l’employeur d’un taux de prélèvement s’ajustant<br />

immédiatement aux revenus du contribuable : un système peu<br />

compréhensible par le contribuable et reposant sur la capacité des<br />

systèmes informatiques à gérer des ajustements continus<br />

a) Présentation synthétique de cette option<br />

Dans ce scénario, la retenue à la <strong>source</strong> serait effectuée par le tiers payeur du revenu (ex : employeur privé,<br />

administration, caisse de retraite). Il s’agit par conséquent d’une véritable retenue à la <strong>source</strong>, comme celle<br />

prévue par le projet de réforme du Gouvernement.<br />

La principale différence réside dans le fait que le taux de prélèvement utilisé ne serait pas celui issu des<br />

dernières informations à la disposition de l’administration fiscale, i.e. celles relatives à la dernière déclaration des<br />

revenus du contribuable, mais serait calculé par le tiers payeur en fonction de la situation et des derniers<br />

revenus du contribuable connus par ses soins.<br />

Pour un contribuable donné, le tiers payeur calculerait chaque mois un taux de référence, dit taux<br />

« instantané », défini comme étant celui qui s’appliquerait à un célibataire dont le salaire serait le seul revenu, en<br />

tenant compte des salaires déjà versés et des prélèvements déjà effectués depuis le début de l’année, et en<br />

estimant le montant annuel du salaire. Il transmettrait également chaque mois à l’administration fiscale le<br />

montant du salaire versé et de la retenue à la <strong>source</strong> effectuée.<br />

L’administration fiscale calculerait également chaque mois, pour chaque contribuable, ce même taux de<br />

référence à partir des montants communiqués par le ou les employeurs ainsi qu’un taux personnalisé, dit taux<br />

« optimisé », tenant compte de la dernière situation conjugale ou familiale du contribuable connue de<br />

l’administration fiscale, i.e. celle de l’année N-2 jusqu’en août de l’année N, puis celle de l’année N-1 à compter<br />

de septembre de l’année N.<br />

Dans le cas où le taux personnalisé serait inférieur au taux de référence, l’administration fiscale transmettrait<br />

alors à l’employeur un coefficient de réduction du taux de référence, afin que celui-ci l’applique le mois suivant.

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