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258 PLF 2017<br />
Projet de loi de finances<br />
ÉVALUATION PRÉALABLE DE L’ARTICLE 38<br />
- Avec le prélèvement à la <strong>source</strong>, le crédit d’impôt acquis au titre de l’année N sera versé intégralement<br />
en une fois à l’été de l’année N+1, comme aujourd’hui. En revanche, le foyer n’aura plus à faire face à<br />
d’éventuelles difficultés de trésorerie en fin d’année N+2 comme cela peut être le cas aujourd’hui.<br />
Concernant les crédits et réductions d’impôt récurrents, chaque année N, les contribuables percevront les<br />
crédits et réductions d’impôt acquis au titre de l’année N-1 et acquitteront, de manière contemporaine via le<br />
prélèvement à la <strong>source</strong>, un montant brut d’impôt sur les revenus perçus au cours de l’année N, ce qui, au total<br />
sur l’année N, à situation stable, ne conduira donc pas au paiement d’un montant d’impôt net sensiblement<br />
différent de celui acquitté aujourd’hui (cf. D du présent 4).<br />
C. – Anticiper l’octroi des crédits et réductions d’impôt en les intégrant dans le<br />
calcul du taux de prélèvement à la <strong>source</strong> prévu par le projet de réforme du<br />
Gouvernement pourrait se révéler contre-productif<br />
a) La prise en compte des crédits et réductions d’impôt dans le calcul, par l’administration fiscale, du taux de<br />
prélèvement à la <strong>source</strong>, ne permet pas de tenir compte de la situation contemporaine du contribuable<br />
Il est parfois considéré que la prise en compte des crédits et réductions d’impôt au numérateur (1) de la formule<br />
du taux de prélèvement à la <strong>source</strong> prévue par le projet de réforme du Gouvernement (cf. partie 2, sous -partie 3,<br />
1) permettrait au contribuable de bénéficier immédiatement des effets de ceux-ci, de manière automatique, en<br />
supprimant globalement le décalage d’une année existant actuellement entre la réalisation de la dépense ou de<br />
l’investissement et l’effet du crédit ou de la réduction d’impôt associé.<br />
Il est également parfois estimé que l’intégration des réductions et crédits d’impôt permettrait de mieux ajuster le<br />
montant du prélèvement à la <strong>source</strong> à l’impôt dû in fine.<br />
Toutefois, de manière générale, intégrer les crédits et réductions de l’année N-2 (resp. N-1), seuls connus au<br />
moment du calcul du taux de prélèvement, au numérateur du taux de prélèvement à la <strong>source</strong> propre à chaque<br />
foyer présenterait un intérêt limité, voire serait contre-productif : ce n’est en effet pas parce que le contribuable a<br />
bénéficié deux années auparavant d’un avantage fiscal sous forme de crédit ou réduction d’impôt qu’il en<br />
bénéficiera à nouveau au titre de l’année N.<br />
Ainsi, sur les 9,6 millions de foyers 31 ayant imputé un montant de réductions ou crédits d’impôt au titre des<br />
revenus de l’année 2013, 65 % d’entre eux, soit 6,3 millions de foyers, ont imputé en 2015 un montant de<br />
réductions ou crédits d’impôt inférieur à ce premier montant. Plus encore, parmi ces 6,3 millions de foyers, cet<br />
écart est supérieur à 100 € pour 64 % d’entre eux, soit pour 4 millions de foyers, comme le montre la répartition<br />
suivante :<br />
Montant de<br />
réductions et<br />
crédits d’impôt<br />
imputé<br />
(revenus 2013)<br />
- 5 k€<br />
et +<br />
Variation (Montant de réductions et crédits d’impôt imputé entre les revenus 2013 et les revenus 2015)<br />
- 5 k€<br />
à<br />
- 1 k€<br />
- 1 k€<br />
à<br />
- 500€<br />
- 500 €<br />
à<br />
- 100€<br />
- 100 €<br />
à<br />
- 50 €<br />
- 50 €<br />
à<br />
0 €<br />
0 €<br />
à<br />
50 €<br />
50 €<br />
à<br />
100 €<br />
100 €<br />
à<br />
500 €<br />
500 € 1 000 €<br />
à à<br />
1 000 € 5 000 €<br />
5 000<br />
€ et +<br />
0 à 50 € 1 128 37 009 29 853 73 328 41 561 154 386 666 475 1 003 740<br />
50 € à 100 € 1 778 46 756 36 062 103 762 86 194 157 905 218 883 518 872 1 170 212<br />
100 € à 500 € 8 869 170 384 145 520 361 503 175 178 331 204 387 326 176 302 1 675 983 3 432 269<br />
500 € à 1 000 € 6 025 90 481 83 252 180 498 45 662 57 051 69 074 49 789 333 865 547 356 1 463 053<br />
1 000 € à 5 000 € 24 243 221 568 151 390 256 888 53 183 64 907 105 470 55 631 332 488 300 638 654 457 2 220 863<br />
5 000 € et + 17 680 53 295 20 319 25 341 5 364 6 240 13 945 4 627 25 410 21 808 78 013 50 209 322 251<br />
Total 59 723 619 493 466 396 1 001 320 407 142 771 693 1 461 173 805 221 2 367 746 869 802 732 470 50 209 9 612 388<br />
Dès lors, même si une dépense ouvrant droit à une réduction ou un crédit d’impôt ne présente pas un caractère<br />
ponctuel, la dépense correspondante et, ce faisant, le niveau de l’avantage fiscal correspondant, sont souvent<br />
susceptible d’évoluer d’une année sur l’autre.<br />
Total<br />
31<br />
Sources : revenus 2013, 6 ème émission, revenus 2014, 6 ème émission et revenus 2015, 2 ème émission.