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PLF 2017 23<br />

Projet de loi de finances<br />

ÉVALUATION PRÉALABLE DE L’ARTICLE 38<br />

En outre, lorsqu’il existe un conjoint survivant, les règles favorables de calcul de l'impôt sur le revenu 12<br />

actuellement en vigueur sur les revenus perçus l'année du décès ne produisent leurs effets que l’année<br />

suivante, alors que la perte de revenus est, quant à elle, immédiate et que les dettes éventuelles correspondant<br />

à l'impôt sur les revenus perçus l’année précédente demeurent.<br />

Exemple : Soit un couple dont l’un des membres décède en mars de l’année N. Le revenu mensuel imposable du<br />

défunt était de 3 000 €, celui du conjoint survivant avant et après le décès étant de 1 000 €. Le couple est redevable<br />

lors de l’année N de l’impôt sur le revenu dû au titre des revenus perçus lors de l’année N-1, soit 3 484 €.<br />

Ayant opté pour les mensualités, le couple acquitte lors de l’année N des mensualités d’un montant de 348 € (3 484<br />

/ 10).<br />

Le conjoint survivant doit payer après le décès entre avril et octobre de l’année N le solde de l’impôt sur le revenu<br />

dû au titre des revenus perçus par le couple lors de l’année N-1, soit 2 440 € (3 484 – 3 x 348). Entre avril et<br />

octobre de l’année N, le montant de l’impôt à payer mensuellement représentera ainsi plus de 30 % des revenus du<br />

conjoint survivant.<br />

En mai/juin de l’année N+1, le conjoint survivant effectuera deux déclarations de revenus au titre de l’année N, la<br />

première pour le couple pour la période allant de janvier à mars de l’année N, la seconde en tant que conjoint<br />

survivant pour la période allant d’avril à décembre de l’année N. Il ne sera alors imposable ni au nom du couple, ni<br />

à titre individuel.<br />

Ainsi, le conjoint survivant ne bénéficiera que l’année suivant celle du décès des effets favorables des règles de<br />

calcul de l’impôt sur le revenu dans ce type de situation.<br />

En cas de séparation, le paiement de l’impôt restant dû sur les revenus perçus l'année précédant celle de la<br />

séparation soulève des difficultés, notamment en cas de mésentente entre les membres du couple. Au plan<br />

pratique, celles-ci se résolvent actuellement par une interruption des tiers provisionnels ou mensualités, le<br />

remboursement de ceux-ci sur l’unique compte bancaire dont l’administration fiscale a connaissance et<br />

d’importants mouvements de régularisation à l’occasion du solde en septembre de l'année de la séparation.<br />

Exemple : Soit un couple qui se sépare en mars de l’année N. Le revenu mensuel imposable du premier membre<br />

du couple est de 3 000 €, celui du second membre du couple étant de 1 000 €. Malgré la séparation, le couple est<br />

redevable lors de l’année N de l’impôt sur le revenu dû au titre des revenus de l’année N-1, soit 3 484 €.<br />

Ayant opté pour la mensualisation, le couple acquitte lors de l’année N des mensualités d’un montant de 348 €<br />

(3 484 / 10).<br />

Entre janvier et mars de l’année N, le compte commun du couple est prélevé chaque mois de 348 €.<br />

À la suite de la séparation, le compte bancaire joint sur lequel est effectué le prélèvement mensuel est clos.<br />

L’administration fiscale effectue le remboursement des mensualités prélevées depuis le 1 er janvier de l’année N, soit<br />

1 044 € à l’un des ex-conjoints. En septembre de l’année N, les deux ex-conjoints doivent payer l’impôt sur le<br />

revenu dû au titre de l’année N-1 dans son intégralité, soit 3 484 €, et s’organiser entre eux pour se répartir la<br />

charge correspondante. À défaut, ils restent solidairement tenus au paiement de l’intégralité de l’impôt<br />

correspondant.<br />

Ce décalage de trésorerie peut également être défavorable aux jeunes couples, qui ne bénéficieront de l’effet du<br />

quotient conjugal, que l’année suivante.<br />

Exemple : Soit un couple qui se marie en mars de l’année N. Le revenu mensuel imposable du premier membre du<br />

couple est de 3 000 €, celui du second membre du couple étant de 800 €. Malgré le mariage, le premier membre du<br />

couple doit payer lors de l’année N l’impôt sur ses revenus propres perçus lors de l’année N-1, soit 4 075 €, sans<br />

bénéficier des effets du quotient conjugal. Le second membre du couple est non imposable.<br />

En début d’année N+1, sans intervention de sa part et l’administration fiscale n’ayant pas connaissance de son<br />

mariage, le contribuable célibataire verse des mensualités calculées sur son seul impôt sur le revenu, soit 407 € par<br />

mois jusqu’en juillet de l’année N+1.<br />

Le couple ne bénéficiera des effets du quotient conjugal qu’en septembre de l’année N+1, l’année suivant le<br />

mariage, à la suite du dépôt de la déclaration commune des revenus perçus lors de l’année N. L’impôt sur le revenu<br />

dû par le foyer sera alors réduit à 3 030 €. La mensualité à payer en septembre sera limitée à 181 € (3 030 - 8 x<br />

407) et sera la dernière de l’année.<br />

12<br />

Le conjoint survivant bénéficie d’un double avantage fiscal qui conduit en général à une imposition très faible : application du barème<br />

progressif à des revenus perçus au cours d’une fraction d’année, maintien des deux parts du quotient familial pour la période postérieure<br />

au décès (cf. partie 2, sous-partie 3).

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