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18 PLF 2017<br />
Projet de loi de finances<br />
ÉVALUATION PRÉALABLE DE L’ARTICLE 38<br />
Ce service de modulation des tiers provisionnels et mensualités n’est néanmoins que peu utilisé par les<br />
contribuables malgré les efforts de l’administration fiscale pour en assurer la diffusion. Ainsi, par exemple,<br />
lorsque le contribuable télédéclare en mai/juin de l’année N ses revenus perçus lors de l’année N-1 et qu’il en<br />
résulte une augmentation ou une diminution de plus de 10 % et 100 euros par rapport à l’impôt sur le revenu de<br />
l’année N-2, une modulation des mensualités restant à courir lui est automatiquement proposée au moment de<br />
la signature de sa télédéclaration.<br />
Pourtant, seuls 2,15 millions de foyers 6 environ redevables de l’impôt sur le revenu modulent chaque année à la<br />
hausse ou à la baisse leurs tiers provisionnels et mensualités, alors que le nombre de foyers subissant une<br />
hausse ou une baisse de revenus est nettement plus significatif.<br />
Par ailleurs, les contribuables qui subissent une diminution de leurs revenus au cours de l’année N, peuvent<br />
également, sous certaines conditions, obtenir des délais de paiement de leur impôt sur le revenu dû au titre de<br />
l’année N-1, le montant de ce dernier n’étant toutefois pas revu à la baisse. Lorsque la diminution est supérieure<br />
à 30 %, ces délais sont accordés de plein droit (cf. annexe 2). En outre, depuis la campagne d’impôt sur les<br />
revenus de l’année 2015, les contribuables disposent dans leur espace particulier d’une nouvelle messagerie<br />
sécurisée qui leur permet de déposer leurs demandes et notamment de signaler des difficultés de paiement.<br />
Cette possibilité de demander des délais de paiement n’est néanmoins que très peu utilisée par les<br />
contribuables, l’échelonnement du paiement restant déconnecté de la perception des revenus imposés. Ainsi,<br />
339 875 délais ont été accordés en 2015 pour une durée et un montant moyen de respectivement 3,9 mois et<br />
677 €. Ainsi, moins de 1 % des contribuables ont recours à ce service. Plus encore, le nombre de délais<br />
accordés de plein droit est marginal (de l’ordre de 1 500 par an).<br />
Enfin, afin d’améliorer la qualité du service rendu, l’administration fiscale s’est engagée depuis une dizaine<br />
d’années dans un processus de modernisation des modalités déclaratives et de paiement de l’impôt sur le<br />
revenu :<br />
1- Le paiement dématérialisé (prélèvement mensuel, prélèvement à l’échéance, paiement en ligne) a été<br />
fortement développé. Il permet d’améliorer notablement la qualité du service rendu : suppression des<br />
démarches répétitives de paiement, absence de risque d’oubli d’échéances ou de perte de chèque, octroi<br />
de délais supplémentaires. À cet égard, les mesures figurant à l’article 76 de la loi de finances<br />
pour 2016 permettront de renforcer dans des proportions très importantes le recours au paiement dématérialisé<br />
en abaissant progressivement le seuil d’obligation de paiement dématérialisé, qui passera de<br />
10 000 € en 2016 à 300 € en 2019.<br />
2- La déclaration de revenus pré-remplie qui concernait initialement les seules données relatives à l’état civil,<br />
à la situation familiale et au nombre d’enfants mineurs à charge s’est enrichie, à compter de l’imposition<br />
des revenus de 2005, des données relatives aux salaires, pensions, retraites, allocations de préretraite,<br />
allocations chômage et indemnités journalières maladie et, à compter de l’imposition des revenus<br />
de 2009, des revenus de capitaux mobiliers. Ainsi, l’inscription sur la déclaration des montants de revenus<br />
qui lui ont été communiqués par les employeurs, les organismes sociaux et les établissements bancaires<br />
et financiers, sous la responsabilité de ceux-ci 7 en vue de lutter contre la fraude et l’évasion fiscales<br />
et assurer l’efficience de la collecte de l’impôt sur le revenu, a permis à l’administration fiscale de<br />
développer les échanges de données avec les organismes verseurs de revenus.<br />
3- La généralisation progressive en fonction du revenu fiscal de référence (RFR) du recours à la déclaration<br />
en ligne, pour les contribuables qui en sont capables, entre 2016 (RFR supérieur à 40 000 euros) et<br />
2019, introduite à l’article 76 de la loi de finances pour 2016, afin de poursuivre la modernisation des<br />
modalités déclaratives de l’impôt sur le revenu, porte déjà ses fruits : en 2016, plus de 18 millions de<br />
contribuables ont déclaré leurs revenus de façon dématérialisée, soit une progression de 23 % par rapport<br />
à 2015. Désormais, 49 % des foyers fiscaux déclarent leurs revenus en ligne.<br />
6 Données Source DGFIP (SATELIT) : Demandes de modulation à la baisse ou à la hausse effectuées en 2015.<br />
7 En ce qui concerne la déclaration annuelle des traitements et salaires ou des pensions et rentes viagères, le défaut de production dans les<br />
délais donne lieu à l'application d'une amende spécifique égale à 5 % du montant des sommes non déclarées ou déclarées avec retard<br />
(article 1736 III du CGI). Les omissions ou inexactitudes donnent lieu, sauf cas de force majeure, à l'application d'une amende de 15 € par<br />
omission ou inexactitude, sans que le total des amendes puisse être inférieur à 60 € ni supérieur à 10 000 €. Cette amende n’est pas<br />
applicable, en cas de première infraction commise au cours de l'année civile en cours et des trois années précédentes, lorsque l'intéressé a<br />
réparé l'infraction, soit spontanément, soit dans les trente jours suivant une demande de l'administration fiscale (article 1729 B du CGI).<br />
S’agissant de la déclaration des revenus de capitaux mobiliers, le défaut de souscription de la déclaration prévue par le 1 de l’article 242 ter<br />
du CGI entraîne l'application d'une amende égale à 50 % des sommes non déclarées sauf en cas de première infraction, sous certaines<br />
conditions (article 1736 I du CGI). La production tardive de cette déclaration ou les omissions ou inexactitudes relevées dans le document<br />
donnent lieu, selon les cas, à l’application de pénalités spécifiques (50 % des sommes éventuellement plafonnées ou montant forfaitaire) ou<br />
à celles prévues par l’article 1729 B du CGI.