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172 PLF 2017 Projet de loi de finances ÉVALUATION PRÉALABLE DE L’ARTICLE 38 Après avoir pris connaissance du taux de prélèvement à appliquer, l’employeur versera au salarié un salaire net de la retenue à la source à effectuer. Le centre gestionnaire du titre simplifié effectuera alors directement sur le compte bancaire du particulier employeur désigné à cet effet, le prélèvement correspondant au montant de retenue à la source réalisée, puis reversera les sommes ainsi prélevées à l’administration fiscale. L’intégration de la retenue à la source prévue par le projet de réforme du Gouvernement dans les dispositifs de titres simplifiés permettra dès lors de simplifier au maximum les tâches attendues de l’employeur : celui-ci n’aura pas de relations à entretenir avec l’administration fiscale, conservera son interlocuteur habituel dans le cadre de l’utilisation des titres simplifiés et n’aura pas à réaliser de déclaration supplémentaire. Ainsi, PAJEMPLOI (pour les gardes d’enfant) et le centre CESU (pour les autres emplois à domicile) constitueront : - L’interlocuteur unique de l’administration fiscale pour l’identification du salarié, la transmission du taux de prélèvement à la source applicable aux revenus de celui-ci et le reversement de la retenue effectuée ; - L’interlocuteur unique des particuliers employeurs qui obtiendront par leur intermédiaire le taux de prélèvement à la source applicable au salaire qu’ils versent à leur salarié. En l’absence de taux disponible, il leur sera demandé d’appliquer le taux proportionnel prévu par la grille de taux par défaut, ce dernier étant adapté à toutes les situations possibles de temps partiel. Le particulier employeur versera alors un salaire net en appliquant le taux ainsi obtenu au salaire négocié préalablement de gré à gré, les centres gestionnaires PAJEMPLOI et CESU prélevant, comme en matière sociale, sur le compte du particulier employeur le montant de retenue à la source effectuée par celui-ci, avant de le reverser à l’administration fiscale. Le bon fonctionnement du prélèvement à la source nécessite cependant deux évolutions comportementales que les pouvoirs publics s’attacheront à accompagner d’ici à l’entrée en vigueur du projet de réforme du Gouvernement. Il s’agit, d’une part, de renforcer l’usage des titres simplifiés dématérialisés, afin de faciliter la circulation rapide des informations entre les parties et, d’autre part, d’amener les employeurs utilisateurs de ces titres à déclarer les rémunérations versées plus régulièrement qu’aujourd’hui. Il est en effet préférable, dans le contexte du rythme mensuel du prélèvement à la source, que les informations sur la rémunération versée et la retenue à la source effectuée soient communiquées dans les jours suivant la fin du mois rémunéré, à l’instar des employeurs n’utilisant pas le titre simplifié, qui communiquent ces informations via la DSN avant le 15 du mois suivant au plus tard. Exemple : Chaque année, en septembre, lorsque le particulier employeur se connecte au site internet CESU pour déclarer le salaire du mois précédent, il a accès au taux de prélèvement applicable pour les douze mois à venir. S’il indique le salaire net horaire (ou mensuel si le salaire est mensualisé 9 ) dû, le simulateur lui calcule le salaire net de retenue à la source à verser au salarié. Le particulier employeur peut ensuite utiliser ce salaire horaire net de retenue à la source pour les payes des douze mois suivants (sauf si le salarié ou le site CESU lui signale un changement de taux à la suite d’une modulation ou demande d’individualisation, réalisée par le salarié). Le particulier employeur déclare chaque mois à l’URSSAF le salaire versé et la retenue à la source correspondante est automatiquement prélevée par celle-ci sur son compte en sus des cotisations et contributions sociales. À cette occasion, il est précisé qu’il peut contrôler que le taux de prélèvement n’a pas évolué. Mme A rémunère M. B pour trois heures de ménages par semaine. Le tarif est de 12 € nets de l’heure. En septembre, lorsque Mme A se connecte au site internet CESU pour déclarer le salaire versé en août, elle prend connaissance du taux de prélèvement à appliquer à compter du mois suivant (par hypothèse le taux reste identique pour les douze mois à venir mais chaque mois l’employeur peut vérifier à tout moment le taux à appliquer sur le site internet CESU et M. B peut l’alerter s’il a demandé une modulation ou une individualisation). 1er cas – Le taux de prélèvement est égal à 0% Le taux de prélèvement à la source de M. B est égal à 0%. Mme A verse un salaire net de 12 € par heure. L’ACOSS prélève les charges sociales après déclaration de Mme A sur le site CESU mais aucune somme n’est prélevée au titre de la retenue à la source prévue par le projet de réforme du Gouvernement. Le salaire versé à M. B est égal à 144 €, soit 12 € x 12 h (pour un mois par convention). 9 Actuellement, l’employeur doit indiquer le nombre d’heures travaillées et le total net payé. Toutefois, il dispose du salaire horaire net dans le détail de la déclaration, après avoir validé les éléments déclarés.
PLF 2017 173 Projet de loi de finances ÉVALUATION PRÉALABLE DE L’ARTICLE 38 2 e cas – Le taux de prélèvement à la source est positif Le taux de prélèvement à la source de M. B récupéré sur le site CESU est égal à 4 %. Mme A verse un salaire net de retenue à la source calculé ainsi : - Salaire net imposable (avant abattement de 10 %) : 12,45 € / heure 10 x 12 (pour un mois par convention), soit 149,40 € ; - Retenue à la source à précompter : 6 € (149,40 x 4 %) ; - Salaire net de retenue à la source payé à M. B : 138 € (144 – 6). Les mois suivants, Mme A peut calculer simplement le salaire à payer en considérant que le tarif horaire net de retenue à la source est de 11,50 € (12 – 12,45 x 4 %). La retenue à la source est alors prélevée par l’URSSAF sur le compte du particulier employeur dans les deux mois suivant la déclaration du mois considéré. 3 ème cas – Le taux de prélèvement à la source est un taux proportionnel en application de la grille de taux par défaut M. B n’a pas de taux de retenue à la source connu. Mme A verse un salaire net de retenue à la source calculé en appliquant le taux proportionnel issu de la grille de taux par défaut correspondant au niveau de revenus versés, qui figurera sur le site CESU. Ce taux sera souvent faible (ex : 0 % ou 2 %) compte tenu des montants en jeu. G. – La garantie des sommes et créances des salariés par l’AGS inclura la retenue à la source prévue par le projet de réforme du Gouvernement L'Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés (AGS) est un organisme patronal fondé sur la solidarité interprofessionnelle des employeurs et financé par leurs cotisations. Elle intervient en cas de redressement, de liquidation judiciaire de l’entreprise ou encore, sous certaines conditions, de procédure de sauvegarde. Elle garantit le paiement, dans les meilleurs délais, des sommes dues aux salariés (salaires, préavis, indemnités de rupture, etc.) conformément aux conditions fixées par le code du travail). Les sommes garanties par l'AGS sont limitées dans leur montant (plafond de 77 232 euros en 2016, toutes créances du salarié confondues) et leur durée. La mise en œuvre de la garantie par l’AGS suppose à la fois l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire et l’absence de fonds disponibles de l’employeur pour payer aux salariés certaines des créances résultant du contrat de travail. En liaison avec les instances de l’AGS, la délégation Unédic AGS a notamment pour mission de mettre à la disposition des mandataires de justice, les fonds nécessaires au règlement des créances des salariés, de procéder à la récupération des sommes avancées à partir du suivi des plans de redressement et de la réalisation des actifs des entreprises. L’article L. 3253-8 du code du travail est donc modifié pour permettre que la garantie des sommes et créances par l’AGS inclue la retenue à la source prévue par le projet de réforme du Gouvernement, par analogie avec les dispositions applicables en matière de cotisations et contributions sociales et salariales. Cette inclusion permettra de maintenir la couverture par l'AGS à périmètre constant. H. – Le projet de réforme du Gouvernement définit les règles de privilège attachées à la retenue à la source L'AGS ayant effectué des avances de créances auprès des salariés devient un créancier de l'entreprise en procédure collective. Les modalités de remboursement des créances de l'entreprise sont différentes selon leur rang et les étapes de la procédure collective. Il est observé que différents types de créances sont avancées par l'AGS, notamment des créances super-privilégiées qui bénéficient de la subrogation légale et doivent être payées en priorité, des créances des articles L. 622-17 et L. 641-13 du code de commerce ou des créances bénéficiant d'un privilège général sur les biens mobiliers et immobiliers et des créances chirographaires. 10 Le salaire brut correspondant à un salaire net de 12 € est de 15,72 € (Source : site PAJEMPLOI). La CSG correspondante non déductible à réintégrer au salaire net est de 15,72 x 2,9 % = 0,45 €. Ce montant peut être aisément simulé sur le site PAJEMPLOI.
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ÉVALUATION PRÉALABLE DE L’ARTICLE 38<br />
2 e cas – Le taux de prélèvement à la <strong>source</strong> est positif<br />
Le taux de prélèvement à la <strong>source</strong> de M. B récupéré sur le site CESU est égal à 4 %. Mme A verse un salaire net<br />
de retenue à la <strong>source</strong> calculé ainsi :<br />
- Salaire net imposable (avant abattement de 10 %) : 12,45 € / heure 10 x 12 (pour un mois par convention), soit<br />
149,40 € ;<br />
- Retenue à la <strong>source</strong> à précompter : 6 € (149,40 x 4 %) ;<br />
- Salaire net de retenue à la <strong>source</strong> payé à M. B : 138 € (144 – 6).<br />
Les mois suivants, Mme A peut calculer simplement le salaire à payer en considérant que le tarif horaire net de<br />
retenue à la <strong>source</strong> est de 11,50 € (12 – 12,45 x 4 %).<br />
La retenue à la <strong>source</strong> est alors prélevée par l’URSSAF sur le compte du particulier employeur dans les deux mois<br />
suivant la déclaration du mois considéré.<br />
3 ème cas – Le taux de prélèvement à la <strong>source</strong> est un taux proportionnel en application de la grille de taux par défaut<br />
M. B n’a pas de taux de retenue à la <strong>source</strong> connu. Mme A verse un salaire net de retenue à la <strong>source</strong> calculé en<br />
appliquant le taux proportionnel issu de la grille de taux par défaut correspondant au niveau de revenus versés, qui<br />
figurera sur le site CESU. Ce taux sera souvent faible (ex : 0 % ou 2 %) compte tenu des montants en jeu.<br />
G. – La garantie des sommes et créances des salariés par l’AGS inclura la retenue à<br />
la <strong>source</strong> prévue par le projet de réforme du Gouvernement<br />
L'Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés (AGS) est un organisme patronal<br />
fondé sur la solidarité interprofessionnelle des employeurs et financé par leurs cotisations.<br />
Elle intervient en cas de redressement, de liquidation judiciaire de l’entreprise ou encore, sous certaines<br />
conditions, de procédure de sauvegarde. Elle garantit le paiement, dans les meilleurs délais, des sommes dues<br />
aux salariés (salaires, préavis, indemnités de rupture, etc.) conformément aux conditions fixées par le code du<br />
travail). Les sommes garanties par l'AGS sont limitées dans leur montant (plafond de 77 232 euros en 2016,<br />
toutes créances du salarié confondues) et leur durée. La mise en œuvre de la garantie par l’AGS suppose à la<br />
fois l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire et l’absence de<br />
fonds disponibles de l’employeur pour payer aux salariés certaines des créances résultant du contrat de travail.<br />
En liaison avec les instances de l’AGS, la délégation Unédic AGS a notamment pour mission de mettre à la<br />
disposition des mandataires de justice, les fonds nécessaires au règlement des créances des salariés, de<br />
procéder à la récupération des sommes avancées à partir du suivi des plans de redressement et de la<br />
réalisation des actifs des entreprises.<br />
L’article L. 3253-8 du code du travail est donc modifié pour permettre que la garantie des sommes et créances<br />
par l’AGS inclue la retenue à la <strong>source</strong> prévue par le projet de réforme du Gouvernement, par analogie avec les<br />
dispositions applicables en matière de cotisations et contributions sociales et salariales. Cette inclusion<br />
permettra de maintenir la couverture par l'AGS à périmètre constant.<br />
H. – Le projet de réforme du Gouvernement définit les règles de privilège attachées<br />
à la retenue à la <strong>source</strong><br />
L'AGS ayant effectué des avances de créances auprès des salariés devient un créancier de l'entreprise en<br />
procédure collective. Les modalités de remboursement des créances de l'entreprise sont différentes selon leur<br />
rang et les étapes de la procédure collective.<br />
Il est observé que différents types de créances sont avancées par l'AGS, notamment des créances<br />
super-privilégiées qui bénéficient de la subrogation légale et doivent être payées en priorité, des créances des<br />
articles L. 622-17 et L. 641-13 du code de commerce ou des créances bénéficiant d'un privilège général sur les<br />
biens mobiliers et immobiliers et des créances chirographaires.<br />
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Le salaire brut correspondant à un salaire net de 12 € est de 15,72 € (Source : site PAJEMPLOI). La CSG correspondante non<br />
déductible à réintégrer au salaire net est de 15,72 x 2,9 % = 0,45 €. Ce montant peut être aisément simulé sur le site PAJEMPLOI.