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PLF 2017 151<br />
Projet de loi de finances<br />
ÉVALUATION PRÉALABLE DE L’ARTICLE 38<br />
Comme évoqué en partie 1, ces conséquences peuvent déjà soulever aujourd’hui pour les contribuables des<br />
difficultés financières, ou amplifier les difficultés pouvant résulter du décalage d'une année existant<br />
actuellement entre la perception des revenus et le paiement de l'impôt sur le revenu correspondant.<br />
Afin de renforcer l’adaptabilité du prélèvement contemporain de la perception des revenus aux variations de<br />
situation du ménage, en cas de mariage ou PACS, de décès d’un membre du couple, ou de divorce ou de<br />
séparation, le projet de réforme du Gouvernement prévoit que le contribuable déclare de manière<br />
contemporaine ce changement de situation à l’administration fiscale, qui calculera alors un nouveau taux de<br />
prélèvement et, le cas échéant, un nouveau montant d’acompte contemporain, tenant compte de ce<br />
changement de situation. Ce dispositif permettra de réduire notablement les difficultés susmentionnées<br />
rencontrées en application des règles actuellement en vigueur, tout en veillant à limiter les obligations<br />
incombant au contribuable.<br />
Il convient de préciser qu’aucune sanction n’est toutefois prévue par le projet de réforme du Gouvernement dans<br />
le cas où le contribuable ne déclarerait pas de manière contemporaine son changement de situation (ex :<br />
mariage, conclusion de PACS, décès, divorce, séparation).<br />
Toutefois, de manière naturelle et par souci d’efficience, le projet de réforme du Gouvernement prévoit que<br />
lorsqu’un changement de situation est intervenu, aucune demande de modulation ne peut être présentée<br />
tant que ce changement de situation n’a pas été déclaré et pris en compte par l’administration fiscale.<br />
A. – Mariage ou conclusion d’un PACS<br />
a) Présentation des règles actuellement en vigueur<br />
En 2014, 241 000 mariages et 174 000 PACS ont été recensés par l’INSEE.<br />
En application des règles actuellement en vigueur, en cas de mariage ou de conclusion d’un PACS au cours<br />
d’une année N, les contribuables informent l’administration de ce changement de situation en mai/juin de<br />
l’année N+1 à l’occasion du dépôt de la déclaration des revenus perçus lors de l’année N.<br />
Au cours de l’année N, les deux contribuables concernés continuent d’acquitter, chacun de manière séparée, les<br />
tiers provisionnels ou mensualités ainsi que le solde d’impôt sur le revenu dû au titre de l’année N-1.<br />
De manière générale, en mai/juin de l’année N+1, les membres du couple souscrivent une seule et même<br />
déclaration comportant la totalité des revenus perçus par le couple sur l’ensemble de l’année N, et précisant la<br />
date de mariage ou de conclusion du PACS. L’un des membres du couple constitue le déclarant 1 de cette<br />
déclaration, son conjoint constituant le déclarant 2. L’avis d’imposition au titre de l’année N reçu à l’été de<br />
l’année N+1 est alors commun au couple. Jusqu’au solde d’impôt sur le revenu dû au titre de l’année N, les tiers<br />
provisionnels ou mensualités acquittés au cours de l’année N+1 sont déterminés sur la base de l’impôt sur le<br />
revenu dû par chacun des deux membres du couples au titre de l’année N-1. À l’occasion du solde, l’impôt sur le<br />
revenu dû au titre de l’année N par le couple est minoré des sommes déjà acquittées par le seul déclarant 1,<br />
l’État remboursant parallèlement les sommes déjà acquittées par le déclarant 2.<br />
Exemple : Soit un couple qui se marie en mars de l’année N. Au titre des années N-1 et N, le premier membre du<br />
couple perçoit des revenus annuels imposables de 36 000 €, soit 3 000 € par mois, tandis que son conjoint perçoit<br />
des revenus annuels imposables de 12 000 €, soit 1 000 € par mois.<br />
Malgré le mariage, au cours de l’année N, le premier membre du couple doit payer l’impôt sur ses revenus propres<br />
perçus lors de l’année N-1, soit 4 075 € sans bénéficier des effets du quotient familial. Le second membre du<br />
couple est quant à lui non imposable au titre de l’année N-1.<br />
En début d’année N+1, l’administration fiscale n’ayant pas connaissance de son mariage, le premier membre du<br />
couple verse des mensualités (ou tiers provisionnels) calculées sur son seul impôt sur le revenu dû au titre de<br />
l’année N-1, soit 408 € (4 075 / 10) par mois jusqu’à l’été de l’année N+1.<br />
L’impôt sur le revenu dû par le foyer au titre de l’année N sera de 3 332 €, correspondant à des mensualités de<br />
333 € (3 332 / 10). Le couple ne bénéficiera des effets du quotient conjugal qu’en septembre de l’année N+1, soit<br />
environ une année et demie après le mariage, à la suite du dépôt de la déclaration commune des revenus perçus<br />
lors de l’année N. Auparavant, au cours de l’année N+1, il aura acquitté un surplus de mensualités de 600 € (8 x<br />
(408 – 333)).