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106 PLF 2017 Projet de loi de finances ÉVALUATION PRÉALABLE DE L’ARTICLE 38 (-) minimum personnel et familial (abattement visant à prendre en compte les besoins vitaux et l’incidence des personnes à charge) (-) pension alimentaire versée au conjoint en vertu d’une décision de justice La « base » pour calculer la « cotisation » théorique est ainsi obtenue. - 2 ème étape : détermination de la « cotisation » théorique de retenue Le barème progressif de l’impôt sur le revenu est appliqué à la base déterminée à l’étape précédente, pour obtenir un montant « théorique » de retenue dit « cotisation ». - 3 ème étape : calcul du « taux » de la retenue Le « taux » réel de retenue est déterminé comme le rapport entre le montant de « cotisation », déduction faite des réductions d’impôt pour revenus du travail, et la rémunération annuelle totale. Il convient de préciser que la législation prévoit également un taux de retenue minimum applicable aux contrats de travail de durée inférieure à une année (2 %), ainsi qu’aux contrats spéciaux (personnel dirigeant, sportifs professionnels, artistes, etc. (15 %)). - 4 ème étape : application du « taux » réel de retenue aux salaires perçus par le contribuable Le taux ainsi déterminé est appliqué périodiquement sur les salaires versés au salarié dans le cadre de la liquidation de la retenue à verser au Trésor public 5 . États-Unis La détermination du montant de la retenue à la source sur les salaires de chaque employé dépend de la périodicité retenue pour leur versement (hebdomadaire, bi-hebdomadaire, semi-mensuel, mensuel, trimestriel, semi-annuel, annuel ou autres périodicités). Différentes méthodes peuvent être utilisées pour calculer le montant de l’impôt à prélever par l’employeur sur les salaires. Les deux les plus courantes sont celles du pourcentage ainsi que la méthode par tranches de salaires (« Wage Bracket Method »). L’employeur peut en utiliser plusieurs différentes selon les salariés. - La méthode du pourcentage Lorsqu’un employeur choisit de retenir la méthode du pourcentage, il doit soustraire aux salaires les déductions demandées par le salarié (montant en dollars de la déduction divisé par le nombre de déductions en fonction de la périodicité de paiement des salaires) et appliquer au montant ainsi obtenu un pourcentage figurant dans des tables fournies par l’administration fiscale (« Circular E, Employer’s tax Guide » et « Circular 15-A Employer's Supplemental Tax Guide » p. 25 à 30 6 ). Ces dernières prennent en compte la situation personnelle du contribuable (personne seule ou couple marié). Elles sont déclinées en fonction de la périodicité du salaire. - La méthode par tranches de salaires Au lieu de la méthode du pourcentage, un employeur peut choisir de déterminer le montant de la retenue à la source en utilisant les tables par tranches de salaires fournies par l’administration. Le montant de l’impôt à retenir est fonction de la périodicité du salaire, de son montant, des déductions demandées par le contribuable et de son statut marital (« Circular 15- A Employer's Supplemental Tax Guide »). L’employeur peut également utiliser une méthode alternative qui combine les différents prélèvements à opérer au titre de la retenue à la source sur les salaires et les cotisations sociales (sécurité sociale et cotisation Medicare). Le montant de l’impôt à retenir est indiqué dans la circulaire 15-A. Pour le calcul de la retenue à la source, quelle que soit la méthode utilisée, le payeur doit connaître le nombre des déductions, exonérations et autres crédits d’impôt demandés par le contribuable dans un imprimé spécifique, le W4 (« Employee’s Withholding Allowance Certificate » 7 ), qu’il doit donner à son employeur après son embauche. À défaut, il est procédé à la retenue à la source comme si le salarié était une personne seule ne demandant aucune déduction. Royaume-Uni Au Royaume-Uni, l'employeur détermine l'assiette et l’impôt dû et acquitte les cotisations sociales et l'impôt sur le revenu auprès de l’administration fiscale (système PAYE, Pay As You Earn). Le mécanisme de retenue à la source sur les salaires prend directement en compte l’abattement auquel le salarié a droit. Chaque salarié reçoit un code fiscal (tax code) correspondant au montant de l’abattement applicable. 5 Lorsque le salarié a plusieurs employeurs, chacun ne prend en compte pour le calcul de la retenue à la source que les revenus qu’il verse. 6 https://www.irs.gov/pub/irs-pdf/p15a.pdf 7 https://www.irs.gov/pub/irs-pdf/fw4.pdf

PLF 2017 107 Projet de loi de finances ÉVALUATION PRÉALABLE DE L’ARTICLE 38 Chaque code permet de déterminer la retenue à effectuer : - Si le contribuable a déjà perçu des salaires, le calcul s’effectue sur la base d’un code tenant compte des éléments de l'année précédente. En fonction des informations portées à la connaissance de l’administration fiscale, il peut être modifié en cours d’année ; - Si le salarié est embauché pour la première fois, l'employeur adresse à l'administration fiscale une estimation du salaire qui sera versé au titre de l’année fiscale en cours et reçoit en retour le code à appliquer. Le salarié n'intervient pas dans le processus. Ce code est utilisé par l’employeur pour déterminer la base sur laquelle le taux d’imposition (20 %, 40 % ou 45 %, soit les taux du barème de l’impôt annuel) est appliqué afin de calculer une retenue à la source hebdomadaire ou mensuelle permettant de prélever uniformément l’impôt sur le revenu au cours de l’année. À chaque code correspond un sigle (un nombre suivi d’une lettre) ayant un sens précis. Le code le plus courant (pour l’année fiscale 2016/2017) est « 1100L ». Il signifie que l’employé bénéficie d’un abattement personnel annuel de 11 000 £. Le code tient compte de l’abattement annuel attribué à chaque redevable de l’impôt sur le revenu. Il s’agit principalement des réductions d’impôt accordées au titre de certaines dépenses professionnelles (abonnements professionnels, remplacement ou maintenance d’outils ou de vêtements professionnels, dépenses engagées lors de déplacements) et pour versements à un fonds de retraite ou au titre d’une assurance décès. Les chiffres du code indiquent le montant de revenu exonéré d’impôt dont peut bénéficier le salarié sauf si la lettre est un K. Cette dernière signifie que l’abattement annuel a été entièrement utilisé. Un montant additionnel sera alors ajouté au salaire imposable afin de prélever l’impôt au titre du solde des avantages en nature, de revenus non imposés par ailleurs ou de régler une dette fiscale. Par exemple, si l’employeur reçoit le code « 123K » il devra ajouter 1 230 £ au salaire imposable afin de prélever le bon montant d’impôt sur le revenu. Toutefois, la retenue à la source ne peut pas excéder plus de la moitié du salaire brut. Si cette limite est atteinte, l’excédent sera collecté ultérieurement. Le taux de retenue à appliquer sur le revenu ainsi déterminé est également indiqué par des lettres : BR signifie que la retenue doit être opérée au taux de 20 %, D0 signifie que la retenue doit être opérée au taux de 40 %, tandis que D1 signifie que la retenue doit être opérée au taux de 45 % (ce code est applicable aux salaires supérieurs à 150 000 £), NT signifiant qu’aucune retenue ne doit être effectuée (et que les retenues opérées antérieurement peuvent être remboursées). Autres pays Australie : l’administration fiscale publie des tableaux de retenue à la source (tax tables) correspondant aux versements quotidiens, hebdomadaires, mensuels, ou trimestriels. Chaque tableau distingue trois différentes tranches d’imposition, fournissant pour chacune le montant de la retenue à la source à appliquer. Pour les employeurs qui utilisent des logiciels, une gamme de formules est disponible. Canada : l’employé doit remplir un formulaire TD1 (« Déclaration des crédits d’impôt personnels ») et le soumettre à son employeur lorsqu’il commence un nouvel emploi ou dans un délai de sept jours à la suite de tout changement de situation qui pourrait toucher ses crédits d’impôts personnels pour l’année. Le montant total en dollars figurant dans le formulaire TD1 de l’employé détermine le code (de 0 à 10) de sa demande, utilisé par la suite par son employeur pour déterminer le montant de la retenue à la source. Danemark : une carte fiscale est établie par l’administration fiscale sur la base des informations communiquées par le contribuable ou sur la base du revenu des années antérieures. Elle indique simplement le montant des abattements à soustraire du revenu et le taux de la retenue à appliquer sur le solde. L’employeur acquiert la carte fiscale auprès de l’administration fiscale et déduit du revenu salarial le montant des abattements auxquels a droit le salarié et applique le taux correspondant. L'administration fiscale établit la carte fiscale en novembre. Les calculs des droits et des taux d'imposition sont fondés sur l'évaluation d'impôt pour la deuxième année précédant l'année où la carte fiscale est valable. Si le contribuable a changé l'estimation de son revenu pour l'année précédant celle où la carte fiscale s´applique, les calculs seront fondés sur cette estimation. Il s’agit d’une liquidation provisoire qui permet de définir un taux moyen de retenue à effectuer indépendamment du montant du revenu perçu par le contribuable au cours de l’année de la retenue. Les contribuables sont invités à communiquer en cours d’année tout changement concernant leurs informations personnelles susceptible d’avoir un impact sur le montant de retenue à la source. Au cours de l’année N+1, les salariés reçoivent une déclaration pré-remplie des revenus perçus lors de l’année N sur laquelle est mentionné le montant de l’impôt dû. Après rapprochement avec les sommes retenues lors de l’année N, la déclaration pré-remplie indique le montant de la régularisation à effectuer.

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Projet de loi de finances<br />

ÉVALUATION PRÉALABLE DE L’ARTICLE 38<br />

Chaque code permet de déterminer la retenue à effectuer :<br />

- Si le contribuable a déjà perçu des salaires, le calcul s’effectue sur la base d’un code tenant compte des éléments<br />

de l'année précédente. En fonction des informations portées à la connaissance de l’administration fiscale, il peut<br />

être modifié en cours d’année ;<br />

- Si le salarié est embauché pour la première fois, l'employeur adresse à l'administration fiscale une estimation du<br />

salaire qui sera versé au titre de l’année fiscale en cours et reçoit en retour le code à appliquer. Le salarié<br />

n'intervient pas dans le processus.<br />

Ce code est utilisé par l’employeur pour déterminer la base sur laquelle le taux d’imposition (20 %, 40 % ou 45 %, soit les<br />

taux du barème de l’impôt annuel) est appliqué afin de calculer une retenue à la <strong>source</strong> hebdomadaire ou mensuelle<br />

permettant de prélever uniformément l’impôt sur le revenu au cours de l’année.<br />

À chaque code correspond un sigle (un nombre suivi d’une lettre) ayant un sens précis. Le code le plus courant (pour l’année<br />

fiscale 2016/2017) est « 1100L ». Il signifie que l’employé bénéficie d’un abattement personnel annuel de 11 000 £.<br />

Le code tient compte de l’abattement annuel attribué à chaque redevable de l’impôt sur le revenu. Il s’agit principalement des<br />

réductions d’impôt accordées au titre de certaines dépenses professionnelles (abonnements professionnels, remplacement<br />

ou maintenance d’outils ou de vêtements professionnels, dépenses engagées lors de déplacements) et pour versements à<br />

un fonds de retraite ou au titre d’une assurance décès.<br />

Les chiffres du code indiquent le montant de revenu exonéré d’impôt dont peut bénéficier le salarié sauf si la lettre est un K.<br />

Cette dernière signifie que l’abattement annuel a été entièrement utilisé. Un montant additionnel sera alors ajouté au salaire<br />

imposable afin de prélever l’impôt au titre du solde des avantages en nature, de revenus non imposés par ailleurs ou de<br />

régler une dette fiscale. Par exemple, si l’employeur reçoit le code « 123K » il devra ajouter 1 230 £ au salaire imposable afin<br />

de prélever le bon montant d’impôt sur le revenu. Toutefois, la retenue à la <strong>source</strong> ne peut pas excéder plus de la moitié du<br />

salaire brut. Si cette limite est atteinte, l’excédent sera collecté ultérieurement.<br />

Le taux de retenue à appliquer sur le revenu ainsi déterminé est également indiqué par des lettres : BR signifie que la<br />

retenue doit être opérée au taux de 20 %, D0 signifie que la retenue doit être opérée au taux de 40 %, tandis que D1 signifie<br />

que la retenue doit être opérée au taux de 45 % (ce code est applicable aux salaires supérieurs à 150 000 £), NT signifiant<br />

qu’aucune retenue ne doit être effectuée (et que les retenues opérées antérieurement peuvent être remboursées).<br />

Autres pays<br />

Australie : l’administration fiscale publie des tableaux de retenue à la <strong>source</strong> (tax tables) correspondant aux versements<br />

quotidiens, hebdomadaires, mensuels, ou trimestriels. Chaque tableau distingue trois différentes tranches d’imposition,<br />

fournissant pour chacune le montant de la retenue à la <strong>source</strong> à appliquer. Pour les employeurs qui utilisent des logiciels,<br />

une gamme de formules est disponible.<br />

Canada : l’employé doit remplir un formulaire TD1 (« Déclaration des crédits d’impôt personnels ») et le soumettre à son<br />

employeur lorsqu’il commence un nouvel emploi ou dans un délai de sept jours à la suite de tout changement de situation qui<br />

pourrait toucher ses crédits d’impôts personnels pour l’année. Le montant total en dollars figurant dans le formulaire TD1 de<br />

l’employé détermine le code (de 0 à 10) de sa demande, utilisé par la suite par son employeur pour déterminer le montant de<br />

la retenue à la <strong>source</strong>.<br />

Danemark : une carte fiscale est établie par l’administration fiscale sur la base des informations communiquées par le<br />

contribuable ou sur la base du revenu des années antérieures. Elle indique simplement le montant des abattements à<br />

soustraire du revenu et le taux de la retenue à appliquer sur le solde. L’employeur acquiert la carte fiscale auprès de<br />

l’administration fiscale et déduit du revenu salarial le montant des abattements auxquels a droit le salarié et applique le taux<br />

correspondant.<br />

L'administration fiscale établit la carte fiscale en novembre. Les calculs des droits et des taux d'imposition sont fondés sur<br />

l'évaluation d'impôt pour la deuxième année précédant l'année où la carte fiscale est valable. Si le contribuable a changé<br />

l'estimation de son revenu pour l'année précédant celle où la carte fiscale s´applique, les calculs seront fondés sur cette<br />

estimation. Il s’agit d’une liquidation provisoire qui permet de définir un taux moyen de retenue à effectuer indépendamment<br />

du montant du revenu perçu par le contribuable au cours de l’année de la retenue. Les contribuables sont invités à<br />

communiquer en cours d’année tout changement concernant leurs informations personnelles susceptible d’avoir un impact<br />

sur le montant de retenue à la <strong>source</strong>. Au cours de l’année N+1, les salariés reçoivent une déclaration pré-remplie des<br />

revenus perçus lors de l’année N sur laquelle est mentionné le montant de l’impôt dû. Après rapprochement avec les<br />

sommes retenues lors de l’année N, la déclaration pré-remplie indique le montant de la régularisation à effectuer.

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