Traiter les traumatismes psychiques
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68 CLINIQUE<br />
épisodes dont il n’avait pas lieu d’être fier. Situer le mal en soi, en soi aussi,<br />
est une étape importante dans le processus de la psychothérapie.<br />
L’angoisse peut prendre aussi des formes de crise aiguë qui peuvent<br />
apparaître dès la phase de latence et se poursuivre après le déclenchement<br />
du syndrome de répétition. Terminons avec la remarque que le<br />
PTSD est classé dans <strong>les</strong> troub<strong>les</strong> anxieux.<br />
La dépression<br />
Elle accompagne toujours la névrose traumatique, bien avant son<br />
déclenchement. Elle peut aller de la simple tristesse jusqu’au délire<br />
mélancolique. La dépression se trouve dans de nombreux items du<br />
PTSD sans être désignée comme telle. Son importance se mesure dans<br />
la clinique mais aussi dans l’effet des traitements par médicaments. Les<br />
antidépresseurs sont d’une grande aide pour le thérapeute, en agissant<br />
sur l’humeur, <strong>les</strong> troub<strong>les</strong> caractériels et des conduites et, secondairement,<br />
sur l’angoisse et <strong>les</strong> cauchemars. Ils permettent souvent de<br />
mener une thérapie de soutien avec des résultats non négligeab<strong>les</strong>. Ils<br />
peuvent aussi aider le patient à installer son médecin à la place du<br />
« sujet supposé savoir », prélude à un transfert, dynamisant la prise en<br />
charge. Nous lui consacrerons un paragraphe à part parce que souvent<br />
elle occasionne plus de souffrance que le syndrome de répétition et que<br />
ses formes cliniques méritent un développement.<br />
Troub<strong>les</strong> du caractère<br />
Ils sont quasiment aussi constants que l’angoisse : irritabilité, agressivité,<br />
repli sur soi, vague sentiment que le milieu de vie est hostile.<br />
Souvent, <strong>les</strong> patients ne se rendent pas compte de la présence de ces<br />
troub<strong>les</strong> et ne comprennent pas ce qu’essaie de leur dire leur entourage.<br />
Parfois au contraire ils ont nettement conscience que leur caractère<br />
a changé après l’événement, qu’ils sont devenus incapab<strong>les</strong> d’aimer<br />
et qu’ils rendent la vie difficile à leurs proches. Ces troub<strong>les</strong> sont<br />
fluctuants, et certains des patients élaborent des stratégies pour protéger<br />
d’eux-mêmes leur entourage. Parfois même ils essaient d’éviter des<br />
passages à l’acte agressifs qu’ils ressentent a priori comme horrib<strong>les</strong><br />
et humiliants. Ces troub<strong>les</strong> sont largement à l’origine de séparations<br />
conjuga<strong>les</strong>, de fuites de leurs enfants, de pertes de leur emploi, de<br />
leur logement. Dans <strong>les</strong> cas <strong>les</strong> plus graves ils se retrouvent à la rue.<br />
Beaucoup d’anciens de l’Algérie ou de l’Indochine ont terminé leur vie<br />
comme clochards sous <strong>les</strong> ponts de Paris.