Traiter les traumatismes psychiques
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44 CLINIQUE<br />
Comme on a déjà eu l’occasion de le voir à travers quelques<br />
exemp<strong>les</strong>, le traumatisme psychique peut ne donner, dans l’immédiat et<br />
le post-immédiat, aucune manifestation clinique, seulement le ressenti<br />
de soulagement d’avoir échappé à la mort, suivi éventuellement d’une<br />
discrète exaltation ou d’une peur rétrospective accompagnée parfois<br />
d’un peu d’angoisse mais qui se résorbera rapidement sans laisser de<br />
trace à court ou moyen terme. Il n’en reste pas moins que certaines<br />
de ces expériences sans conséquences immédiates ni post-immédiates<br />
peuvent accompagner un traumatisme qui se révélera profond, grave<br />
lorsque la névrose traumatique sera déclenchée dans <strong>les</strong> mois ou années<br />
qui suivent.<br />
Généralement néanmoins, le traumatisme sera suivi de manifestations<br />
psychiatriques dont nous présentons ici la diversité.<br />
Les états anxieux<br />
Ils se présentent schématiquement sous deux formes : état d’agitation<br />
ou état d’inhibition. Le sujet peut présenter un état d’agitation<br />
plus ou moins intense, avec logorrhée, discours peu construits, parfois<br />
hurlements, associés souvent à des phénomènes neurovégétatifs :<br />
tremblements, sueur, tachycardie, etc.<br />
Parfois, au contraire, le sujet est en état d’inhibition : il est sidéré,<br />
muet, immobile, pâle, paraissant vivre dans un autre monde. Dans cet<br />
état, il peut être amené à commettre des actes automatiques, bénéfiques<br />
ou non. Ainsi, une victime d’attentat peut reprendre le métro pour rentrer<br />
chez elle ou un soldat courir vers <strong>les</strong> lignes adverses. Ces actes<br />
seront oubliés aussitôt qu’accomplis.<br />
Les phénomènes conversifs<br />
Ils sont devenus plus rares aujourd’hui chez <strong>les</strong> Occidentaux, mais<br />
étaient courants dans <strong>les</strong> armées du premier conflit mondial. Tous <strong>les</strong><br />
organes de la vie de relation peuvent être touchés : paralysie motrice,<br />
cécité, surdité, aphonie, etc. L’organe touché était généralement en<br />
rapport avec le contexte de l’événement traumatique : la cécité du tireur<br />
d’élite. Le meilleur accueil fait aujourd’hui au discours qui exprime une<br />
douleur morale et le peu de crédibilité qu’ont acquis, dans le public, <strong>les</strong><br />
phénomènes conversifs expliquent probablement cette évolution.