10.08.2016 Views

Traiter les traumatismes psychiques

Traiter les traumatismes psychiques

Traiter les traumatismes psychiques

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

L’EFFROI 35<br />

Nous verrons qu’un problème semblable se pose à propos des soins<br />

précoces où, paradoxalement, l’impératif du : « Il faut parler » se situe<br />

du côté du silence douloureux du trauma. La parole, si elle est le moyen<br />

de l’élaboration de celui-ci, doit d’abord être ce qui va permettre de<br />

nouer à nouveau un lien avec le « monde des vivants » et avec celui<br />

qui le représente, dans une prise en charge psychothérapeutique, le<br />

médecin, le psychologue ou l’infirmier<br />

LES PERTES DE CONNAISSANCE<br />

© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit<br />

El<strong>les</strong> peuvent survenir au début ou durant l’événement, du fait seulement<br />

d’une forte réaction émotionnelle, ou être dues à une commotion<br />

cérébrale. El<strong>les</strong> surviennent alors avant une éventuelle effraction<br />

traumatique qui n’aura donc pas lieu. Il ne pourra y avoir apparition<br />

d’un syndrome de répétition dans <strong>les</strong> suites proches ou lointaines de<br />

l’événement. Ce cas n’est pas ici le plus intéressant.<br />

Dans son étude sur <strong>les</strong> accidentés de la voie publique, Vaiva (Vaiva,<br />

Lebigot 2001) signale que chez <strong>les</strong> victimes l’existence d’une perte de<br />

connaissance est très souvent associée à l’apparition ultérieure d’un état<br />

de stress post-traumatique. Il nous faut alors émettre quelques hypothèses<br />

pour l’expliquer. En fonction de notre expérience clinique, nous<br />

voyons deux types de séquences psycho-événementiel<strong>les</strong> qui rendent<br />

compte de ce phénomène.<br />

La première correspondrait à celle que l’on retrouve dans l’observation<br />

du militaire chef de bord d’un camion-citerne (cf. observation<br />

3) ; chez lui, l’effroi, nettement repéré cliniquement, se manifeste<br />

au moment où son véhicule se renverse. On pourrait supposer que c’est<br />

lui qui détermine la perte de connaissance. Néanmoins, cette dernière<br />

n’efface pas le souvenir du moment qui l’a immédiatement précédé.<br />

Ce type de séquence est certainement le plus fréquent. Mais il existe<br />

une autre possibilité, peut-être plus vraisemblable, qui est que ce soit<br />

la vision du bras mutilé du camarade qui ait provoqué la perte de<br />

connaissance qui, ici, aurait effacé la seconde expérience d’effroi.<br />

Deuxième type de séquence psycho-événementielle : l’effroi n’est<br />

absolument pas remémoré par le sujet ; seule demeure une perte de<br />

connaissance qui, elle-même d’ailleurs, peut subir le processus de<br />

« l’oubli ». Nous voudrions aussi illustrer ce cas plus rare par une<br />

observation.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!