Traiter les traumatismes psychiques
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PSYCHOTHÉRAPIES PSYCHODYNAMIQUES 183<br />
castration) ou celui de comparaître devant un tribunal sans accusation<br />
précise ? Peut-être la raison en est-elle que l’utilisation de la vie onirique<br />
nourrit presque chaque entretien, qu’ils sont ainsi plus près des<br />
vérités premières et qu’ils ne comprennent pas grand-chose à ce qui se<br />
passe. Cela, joint à la rapide succession des séances, pourrait faire qu’ils<br />
avancent plus vite et vont plus loin. Mais il est vrai aussi qu’une fois<br />
l’objectif atteint, aucun ne cherche à aller au-delà du résultat recherché<br />
et obtenu.<br />
Tout cela va à l’encontre de ce qui est souvent dit par <strong>les</strong> psychodynamiciens,<br />
que le traitement a pour but de donner un sens au trauma.<br />
Le trauma n’a aucun sens et ne peut en avoir. Nous n’avons jamais<br />
vu un patient guérir en donnant un sens à ce qui lui est arrivé et nous<br />
imaginons leur étonnement si nous leur demandions quel sens le trauma<br />
a-t-il pour eux. On obtiendrait parfois des réponses qui iraient dans<br />
le sens de fautes diverses commises dans le passé et en attente d’un<br />
châtiment. Il y a là de quoi nourrir une nouvelle psychothérapie.<br />
CONCLUSION<br />
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit<br />
Plus que la clinique encore, <strong>les</strong> psychothérapies psychodynamiques<br />
plaident pour le maintien du concept de névrose traumatique. Toutefois,<br />
il faut prendre le terme de névrose dans son acception large ; il est<br />
certain que sans le trauma beaucoup de nos patients auraient mené<br />
une vie satisfaisante, comme Xavier dans nos exemp<strong>les</strong>. De surcroît,<br />
beaucoup de thérapeutes appartiennent probablement à cette catégorie<br />
des névrotiques, ce qui ne <strong>les</strong> empêche pas de faire bien leur métier.<br />
S’est-on demandé quelle est la motivation profonde des psychotraumatologues<br />
? Sans doute feraient-ils eux aussi « une réaction normale à<br />
une question anormale » !<br />
Si el<strong>les</strong> sont à notre avis <strong>les</strong> plus satisfaisantes pour l’esprit et pour<br />
ceux qui en bénéficient, ces psychothérapies présentent des inconvénients<br />
et des limites. D’abord un certain nombre de patients ne peuvent<br />
en profiter, pour des raisons multip<strong>les</strong> : ils ne peuvent se laisser aller à<br />
leur propre parole, ou <strong>les</strong> circonstances de leur prise en charge sont par<br />
exemple l’aboutissement d’un conflit familial ou professionnel, ou le<br />
déni ou le clivage occultent ce qu’il y aurait à traiter, ou encore leur lien<br />
au trauma est trop fort. Soit que celui-ci représente une période de leur<br />
histoire à laquelle ils sont particulièrement attachés, soit que le trauma<br />
ait été comme l’accomplissement de leur destin tel qu’ils aimaient à<br />
se le représenter, dans l’ordre du sacrifice le plus souvent. Le contexte