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Traiter les traumatismes psychiques

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PSYCHOTHÉRAPIES PSYCHODYNAMIQUES 175<br />

Comme nous l’avons annoncé dans notre introduction, nous dirons un<br />

mot de ces traitements entrepris dans une situation d’urgence, lorsque<br />

le sujet n’a plus rien à perdre.<br />

Comme cet homme, ancien de l’Algérie, traité pendant des années dans<br />

le service sans grand succès pour « alcoolisme et conjugopathie », qui<br />

s’apprêtait à commettre un suicide mélancolique. Là où il en était il pouvait<br />

parler de son trauma, c’est-à-dire de cette scène où il accomplissait un acte<br />

sanglant contraire aux lois de la guerre (sur ordre mais quand même...).<br />

Il n’avait jamais pu parler de ça. Il faut croire que sa fréquentation de la<br />

psychiatrie lui avait permis de faire un travail important, sans le savoir, car il<br />

guérit en un mois. Il lui a fallu vraiment peu de chose pour se désabonner<br />

à la jouissance, certes à l’hôpital avec trois entretiens par semaine. Remarquons<br />

que l’obstacle principal pour lui à une demande de psychothérapie<br />

était la honte qu’il ressentait par rapport à son acte.<br />

Cité plus haut (à propos des passages à l’acte hétéro-agressifs), cet ancien<br />

de l’Algérie vient voir un « psychiatre militaire ». Il est dans un état d’excitation<br />

folle : il va tuer son contremaître. Il faudra trois ans pour le débarrasser<br />

de son traumatisme et deux ans de plus pour achever de débrouiller son<br />

effroyable histoire œdipienne. Sans l’urgence qu’il y avait pour lui à prévenir<br />

son passage à l’acte, cet homme violent n’aurait jamais fait de démarches<br />

thérapeutiques.<br />

Les psychothérapies intensives<br />

© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit<br />

C’est une spécialité du milieu militaire, mais transposable, quand<br />

<strong>les</strong> circonstances s’y prêtent, au milieu civil. La recette est simple.<br />

Il faut pouvoir hospitaliser le patient dans un service de psychiatrie,<br />

celui où travaille le thérapeute. Le personnel infirmier doit aussi bien<br />

connaître cette pathologie. Dans l’armée, si vous n’êtes pas officier<br />

ou sous-officier et que votre traumatisme se manifeste précocement<br />

par une symptomatologie anxieuse ou dépressive, vous êtes évacué<br />

sur le service de psychiatrie. Généralement c’est là qu’en moins de<br />

vingt-quatre heures se déclenche le syndrome de répétition, ce qui aide<br />

beaucoup ces jeunes soldats à admettre qu’ils sont là à leur place.<br />

Ils se prêtent bien aussi aux nombreux entretiens qui leur sont proposés<br />

dans la semaine. Ils découvrent avec étonnement l’« Autre scène »<br />

et deviennent vite curieux des messages que leur apportent cauchemars<br />

et rêves.<br />

Ces psychothérapies durent deux à trois semaines, parfois plus ou<br />

beaucoup plus dans un contexte névrotique sévère, et se terminent plus<br />

nettement que <strong>les</strong> autres par un rêve de culpabilité. Quelques exemp<strong>les</strong> :

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