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Traiter les traumatismes psychiques

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LES SOINS POST-IMMÉDIATS (LE DÉBRIEFING) 165<br />

Les alternatives au débriefing<br />

© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit<br />

Comme on l’a vu, le débriefing collectif comporte des contreindications.<br />

Dans ce cas on a le choix entre deux méthodes : le<br />

débriefing individuel, souvent choisi, ou le groupe de parole.<br />

Les groupes de parole sont particulièrement indiqués pour <strong>les</strong><br />

groupes qui fonctionnent mal (Briole, 1989) ou lorsque se posent<br />

des problèmes institutionnels. Ils permettent de régler des conflits, de<br />

définir la place de chacun dans le groupe. Ils peuvent être le préalable<br />

au débriefing individuel. Il peut arriver aussi que le temps dont on<br />

dispose pour faire une action de débriefing soit très bref, en particulier<br />

dans l’armée où <strong>les</strong> unités peuvent avoir à se déplacer sur une longue<br />

distance. Il peut être dans ce cas trop tôt pour faire un débriefing : on<br />

a alors recours au groupe de parole. Celui-ci se distingue du débriefing<br />

en cela qu’il ne suit pas un protocole précis, que <strong>les</strong> sujets ne sont pas<br />

soumis à un questionnement rigoureux et qu’ils ne disent que ce qu’ils<br />

ont spontanément envie de dire. Le risque de sombrer dans la répétition<br />

est beaucoup moins grand, <strong>les</strong> interactions sont plus nombreuses et plus<br />

vivantes mais le noyau traumatique est généralement peu abordé.<br />

Au sortir d’un groupe de parole, le sujet dispose de moins de matériaux<br />

dans son élaboration de l’événement. En revanche, l’effet de<br />

cohésion sur le groupe, au moins à court terme, c’est-à-dire avant le<br />

déclenchement du syndrome de répétition, peut être spectaculaire. Il<br />

faut remarquer ici que bon nombre de ces actions entreprises après<br />

un événement critique, et qui sont baptisées « débriefing », sont des<br />

groupes de parole. La confusion n’existe pas seulement dans le public,<br />

mais aussi chez <strong>les</strong> spécialistes mal informés ou pas du tout sur la<br />

technique du débriefing.<br />

Le débriefing individuel en post-immédiat ne connaît, lui, qu’une<br />

seule véritable contre-indication, c’est l’état émotionnel excessif dans<br />

lequel peut encore être le sujet. Il est remplacé par un entretien ordinaire<br />

où le praticien mesure bien <strong>les</strong> questions qu’il peut poser, généralement<br />

centrées sur l’avant et sur l’après. Si d’autres rencontres ont lieu par la<br />

suite, le débriefing sera fait par petits morceaux en fonction de ce que<br />

la victime craint mais a aussi envie de dire.<br />

En conclusion, un débriefing individuel ou collectif, fait dans <strong>les</strong><br />

règ<strong>les</strong> de l’art, est une action thérapeutique d’une grande efficacité.<br />

Mais le débriefing est malheureusement victime de son succès. Pour<br />

des raisons diffici<strong>les</strong> à analyser, il apparaît aux spécialistes (aux pas si<br />

spécialistes que ça) et au public comme une méthode magique. Dans <strong>les</strong><br />

pays anglo-saxons, il est conçu de telle manière qu’un sujet traumatisé

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