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Traiter les traumatismes psychiques

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164 THÉRAPEUTIQUE<br />

Un autre cas de figure mérite un examen attentif. C’est celui des<br />

gens victimes d’un accident grave, crash aérien par exemple, et qui ont<br />

survécu ensemble pendant quelques jours, dans un endroit difficilement<br />

accessible, en attendant <strong>les</strong> secours. Dans ce cas, ils ont eu le temps de<br />

se connaître et de développer entre eux une grande solidarité. Mais il<br />

peut toujours arriver que des conflits <strong>les</strong> aient opposés.<br />

Il nous faut parler d’une dernière contre-indication qui peut paraître<br />

moins évidente et même un peu choquante : il s’agit des famil<strong>les</strong>.<br />

Les débriefeurs expérimentés ont fait un jour l’expérience des limites<br />

du débriefing lorsqu’ils étaient en présence d’un ou deux parents et<br />

de leurs enfants. Nous sommes ici dans une situation où ne peuvent<br />

jouer <strong>les</strong> identifications de « moi à moi » qui sont le ressort principal<br />

du débriefing. Le parent ne pourra dire ce qu’il a ressenti devant son<br />

enfant et l’enfant sera embarrassé d’avoir à étaler sa souffrance devant<br />

ses parents. La fonction de l’idéal, ou de ses avatars, vient ici entraver<br />

la parole et imposer le modèle habituel des relations intrafamilia<strong>les</strong>. Là<br />

aussi, il est préférable d’organiser un petit groupe de parole, puis de voir<br />

chacun des membres de la famille lors d’un débriefing individuel.<br />

Le post-débriefing<br />

Mitchell a raison de dire que seulement la moitié du travail a été<br />

effectuée à la fin d’un débriefing collectif. Il est nécessaire qu’au moins<br />

un entretien individuel soit envisagé, parfois le jour même lorsqu’il<br />

s’agit de sujets qui vont visiblement mal, mais plus généralement dans<br />

un délai d’une semaine environ. La victime pourra alors dire ce qui ne<br />

pouvait se dire devant le groupe (parler du surgissement de fantasmes<br />

sexuels, évoquer des moments de lâcheté, faire <strong>les</strong> commentaires qu’elle<br />

souhaite sur la séance de débriefing, aborder des points de sa biographie<br />

si cela est pertinent, livrer quelques associations d’idées, etc.). Il se<br />

décidera aussi lors de cette rencontre s’il y a lieu de prévoir d’autres<br />

séances.<br />

Lorsqu’il y a eu traumatisme psychique, on observe trois possibilités<br />

:<br />

1. Les soins post-immédiats ont suffi à élaborer le trauma ;<br />

2. L’effacement de la souffrance paraît acquis, mais quand le syndrome<br />

de répétition surgira, ou resurgira, le sujet saura à qui il devra s’adresser<br />

;<br />

3. Enfin, une psychothérapie de quelques semaines ou de quelques mois<br />

sera initialisée.

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