10.08.2016 Views

Traiter les traumatismes psychiques

Traiter les traumatismes psychiques

Traiter les traumatismes psychiques

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

152 THÉRAPEUTIQUE<br />

dont la mère était également hôtesse de l’air et avait été, elle aussi,<br />

victime de son métier. Il y a également plus de temps dans le débriefing<br />

individuel pour parler de ce qui s’en est suivi pour le rescapé dans<br />

l’immédiat et pour savoir ce qu’il envisage comme conséquences à plus<br />

long terme.<br />

Il va de soi que ces débriefings individuels ne peuvent être menés que<br />

par des psychiatres ou des psychologues cliniciens et ne peuvent être<br />

confiés à un « pair », un aumônier, une assistante sociale ou l’infirmière<br />

de service de chirurgie qui a accueilli l’accidenté.<br />

Le débriefing collectif<br />

Les participants<br />

Comme nous l’avons vu, ne sont concernés que <strong>les</strong> groupes ayant<br />

été confrontés au même moment à la question de la mort. Il s’agit<br />

ici généralement de groupes constitués de gens ayant l’habitude de<br />

travailler ensemble et devant de nouveau travailler ensemble : soldats,<br />

policiers, urgentistes, employés de banque, élèves d’une classe pris en<br />

otages... Dans ces groupes, chacun se connaît et ne porte pas sur ce<br />

que l’autre exprime de jugement dépréciatif : <strong>les</strong> éventuel<strong>les</strong> réactions<br />

psychopathologiques post-événement ne sont pas considérées comme la<br />

marque de faib<strong>les</strong>se ou de lâcheté. Pour le dire plus simplement, chacun<br />

peut se mettre à la place de l’autre, sans prendre de distance critique. Ce<br />

que dit l’un doit pouvoir être accepté par l’autre, cette parole l’aidant à<br />

formuler l’expression de son vécu propre.<br />

Pour cette raison, ne seront présents à la séance que <strong>les</strong> ressortissants<br />

du groupe ayant participé à l’événement. Ainsi, seuls, parmi <strong>les</strong><br />

gendarmes d’une brigade, ceux qui ont accompli la mission dangereuse<br />

assisteront au débriefing ; ceux qui sont restés à la brigade ne seront<br />

pas concernés malgré leur demande parfois pressante (on peut parfois<br />

organiser plus tard un groupe de parole réunissant toute la brigade).<br />

Sera également exclu le personnel extérieur n’ayant pas participé à la<br />

mission dangereuse, quelle que soit la pureté de ses intentions : supérieurs<br />

hiérarchiques, assistante sociale, aumônier, à plus forte raison<br />

journalistes. Dans certaines situations concernant <strong>les</strong> enfants, ce sont<br />

<strong>les</strong> parents qui sont exclus. Ainsi, dans une prise en otage d’une classe,<br />

<strong>les</strong> enfants présents ont été débriefés ensemble, tandis que <strong>les</strong> parents<br />

et <strong>les</strong> élèves absents ce jour-là ont été vus non dans un débriefing<br />

mais dans un groupe de parole (expérience rapportée par G. Vila). La<br />

présence d’un supérieur hiérarchique peut également poser un problème<br />

et entraîner des difficultés dans ces séances collectives qui reposent

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!