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Traiter les traumatismes psychiques

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LES SOINS POST-IMMÉDIATS (LE DÉBRIEFING) 145<br />

« Les services du suivi sont cruciaux pour terminer le travail commencé<br />

dans le débriefing. »<br />

Il propose ainsi de nombreux modes de suivi : visite sur le lieu du<br />

travail, visite de l’aumônier, appels téléphoniques, consultation individuelle,<br />

recours à la thérapie, session pour <strong>les</strong> famil<strong>les</strong>, réunion de suivi<br />

avec l’ensemble du groupe une semaine après le débriefing, et autres<br />

actions en fonction de la demande.<br />

ERC (Équipe de réponse dans la communauté)<br />

© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit<br />

Mitchell envisage aussi le débriefing, à la suite d’un événement<br />

critique, avec des victimes qui ne sont pas des sauveteurs. On suppose<br />

donc que, dans son esprit, ce ne sont pas a priori « des gens normaux »,<br />

puisqu’ils ont droit à des « professionnels de la santé mentale ». Dans le<br />

cas des « Équipes de Réponse dans la Communauté » (ERC), l’équipe<br />

de débriefing ne peut être composée que de professionnels de la santé<br />

mentale. Quel que soit l’événement, <strong>les</strong> interventions sur le stress traumatique<br />

ne doivent être appliquées que « par des personnes formées, qui<br />

connaissent le stress d’origine traumatique et ses effets sur l’individu ».<br />

Pour le reste il donne peu de détails, que ce soit sur la préparation de<br />

l’intervention, sur son déroulement, sur <strong>les</strong> actions post-débriefing.<br />

Par rapport à ce type d’intervention dans la communauté, il est très<br />

intéressant de lire un long article du New Yorker, qui décrit <strong>les</strong> actions<br />

menées à New York après le 11 septembre (J. Groopman, 2004). Les<br />

participants ont été regroupés rue par rue et ont eu droit à un débriefing<br />

en règle. Le journaliste, qui montre qu’il connaît bien la question,<br />

témoigne de ce que <strong>les</strong> résultats de ces actions ont été plutôt médiocres,<br />

voire franchement mauvais. Il <strong>les</strong> compare à un autre type d’abord,<br />

dont il dit le plus grand bien : des séances de thérapie cognitivocomportementale.<br />

Il est évidemment difficile de faire la part d’une<br />

approche complète et objective des résultats des débriefings effectués<br />

dans ces conditions, exclusivement pas des « councellors », et du poids<br />

de la mode actuelle qui consiste à faire haro sur le débriefing. Néanmoins,<br />

la description qui est faite du dispositif mis en place n’a aucune<br />

raison d’être falsifiée, volontairement ou non, par le journaliste et elle<br />

suffit à faire penser, à un lecteur formé aux conceptions francophones de<br />

ce type d’actions, que l’échec était garanti. Il est certain que des groupes<br />

de parole, constitués autrement que par proximité géographique et sur<br />

la base du volontariat, auraient permis un premier tri en vue d’actions<br />

ultérieures adaptées, avec des groupes petits, familiaux par exemple, ou<br />

moyens (employés d’une entreprise). Quant aux « councellors », vus

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