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Traiter les traumatismes psychiques

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LES SOINS POST-IMMÉDIATS (LE DÉBRIEFING) 141<br />

© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit<br />

intervenants assurent en outre une formation permanente sur le stress<br />

auprès des groupes de sauveteurs. Mitchell décrit minutieusement <strong>les</strong><br />

procédures d’alerte, <strong>les</strong> circuits chargés de véhiculer <strong>les</strong> informations, la<br />

façon dont sont prises <strong>les</strong> décisions qui peuvent aboutir éventuellement<br />

à l’organisation d’un débriefing ou à l’utilisation d’une autre technique :<br />

defusing, ou entretien individuel. Mitchell se montre également très précis<br />

quant aux raisons de pratiquer un débriefing individuel ou collectif<br />

ou d’autres types d’intervention. Il établit une liste d’une vingtaine de<br />

questions non limitatives qui doivent aider à cette appréciation mais<br />

aucun des critères retenus n’est formulé dans <strong>les</strong> termes où, nous, nous<br />

<strong>les</strong> formulerions. Il lui manque une idée précise de ce qui distingue un<br />

trauma d’un stress ; de même, il ne semble pas avoir une conception<br />

claire de ce qui peut former un groupe homogène. On peut également<br />

s’étonner de ce que, dans certains cas, en lieu et place d’un débriefing,<br />

il propose un cours sur la gestion du stress (comme Sokol d’ailleurs).<br />

En ce qui concerne le moment où le débriefing doit être pratiqué,<br />

il donne le délai de 24 à 72 heures comme idéal chez <strong>les</strong> sauveteurs<br />

parce qu’il leur suppose de grandes capacités défensives. En revanche,<br />

il préconise d’attendre plus longtemps dans le cas de « grandes catastrophes<br />

» : le CISD ne pourra opérer pleinement que si <strong>les</strong> personnes<br />

qui s’y soumettent sont psychologiquement réceptives ou prêtes à l’intervention.<br />

Néanmoins il ne va pas jusqu’à relever le caractère nocif<br />

d’un débriefing proposé trop tôt.<br />

Bien que Mitchell ne le dise pas explicitement, le débriefing qu’il<br />

propose n’est pas obligatoire, le « superviseur » du groupe a simplement<br />

la tâche d’encourager <strong>les</strong> individus à y assister, pour leur bien<br />

propre et celui de leurs camarades. Pendant la séance, <strong>les</strong> participants<br />

ne sont pas obligés de parler même s’ils s’y sont fortement encouragés.<br />

Il est convenu, par ailleurs, à l’avance qu’aucune note ne doit être prise,<br />

la confidentialité de tout ce qui va se dire est présentée comme une<br />

nécessité absolue.<br />

Mitchell accorde beaucoup d’importance au fait que <strong>les</strong> membres<br />

de l’équipe de débriefeurs aient pu accéder à toutes <strong>les</strong> informations<br />

disponib<strong>les</strong> concernant l’événement, ce qui peut conduire à visionner<br />

<strong>les</strong> images de l’accident. Il est certain que le conseil n’est en soi pas<br />

mauvais ; <strong>les</strong> critiques que nous formulons visent l’utilisation qui peut<br />

être faite de ce savoir dans la mesure où il pourrait être opposé à celui<br />

des victimes. Les informations sont complétées avant que ne commence<br />

le débriefing par un temps de rencontre informelle entre <strong>les</strong> débriefeurs<br />

et <strong>les</strong> futurs débriefés, rencontre destinée à faire connaissance, à poser<br />

des questions sur le fonctionnement du groupe, <strong>les</strong> particularités de

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