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Traiter les traumatismes psychiques

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140 THÉRAPEUTIQUE<br />

Le CISD<br />

Mitchell commence par indiquer qui seront <strong>les</strong> débriefeurs : professionnels<br />

de la santé (on comprendra plus tard qu’il s’agit généralement<br />

de psychiatres) et deux ou trois « pairs du personnel de soutien ». Puis il<br />

dresse la liste des victimes concernées par le CISD : victimes primaires<br />

(<strong>les</strong> accidentés eux-mêmes), victimes secondaires (<strong>les</strong> sauveteurs), victimes<br />

tertiaires (famille, amis et <strong>les</strong> personnes à qui l’événement traumatique<br />

peut être indirectement relaté). Néanmoins dans la suite du<br />

texte il apparaît assez évident que le CISD est conçu pour <strong>les</strong> victimes<br />

secondaires.<br />

Dès le départ, Mitchell prévient que son débriefing n’a aucune visée<br />

thérapeutique et qu’il s’apparenterait plutôt à un « councelling ». Sa<br />

méthode s’adresse à des « sujets normaux, émotionnellement sains »<br />

et son but n’est pas de résoudre des problèmes psychopathologiques qui<br />

sont réputés, ici, être antérieurs à l’accident.<br />

Les objectifs<br />

Ils sont clairement définis :<br />

• atténuer le niveau de stress dû à l’événement ;<br />

• favoriser <strong>les</strong> processus de récupération chez des sujets normaux soumis<br />

à un événement anormal.<br />

Des objectifs secondaires doivent être présents à l’esprit du débriefeur.<br />

On remarque dès maintenant cette insistance un peu suspecte sur la<br />

supposée normalité des victimes qui peut se comprendre comme un<br />

véritable déni du fait psychique dans son ensemble. Il y a dès lors<br />

une certaine logique à vouloir démarquer le CISD d’une entreprise<br />

thérapeutique. On s’étonnera aussi de ce que la verbalisation ne figure<br />

qu’au milieu des objectifs dits secondaires, ce qui est en contradiction<br />

avec la procédure qui va nous être présentée. D’une façon générale,<br />

ce chapitre sur <strong>les</strong> objectifs n’est pas très cohérent et procède plutôt<br />

du souhait de l’auteur d’avoir affaire à des sujets normaux (qu’est-ce<br />

qu’un sujet normal ?) qui seraient réactifs à la pédagogie du maître : <strong>les</strong><br />

émotions, on peut <strong>les</strong> corriger, <strong>les</strong> canaliser, <strong>les</strong> normaliser, il suffit pour<br />

cela d’écouter <strong>les</strong> conseils de ceux qui savent ; l’inconscient n’existe<br />

pas et le sujet n’est pas divisé.<br />

Suit une longue description de la composition et des tâches d’une<br />

équipe de débriefing totalisant vingt à quarante personnes, dont le<br />

métier est la gestion du stress lors des « incidents critiques ». Ces

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