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Traiter les traumatismes psychiques

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138 THÉRAPEUTIQUE<br />

3. Une phase de débriefing qui est le débriefing proprement dit. Il a lieu<br />

parfois avec un certain délai à cause des exigences d’autres intervenants<br />

: accueil officiel, enquêtes, soins médicaux, soutien social,<br />

etc. ;<br />

4. Une phase de réinsertion qui est le moment où l’équipe soignante<br />

incite <strong>les</strong> victimes à reprendre leur autonomie. Elle est faite de nombreuses<br />

rencontres informel<strong>les</strong>, au cours de repas par exemple. Par<br />

ailleurs, l’équipe prend contact avec <strong>les</strong> parents et <strong>les</strong> amis pour que<br />

le retour à la vie normale s’effectue dans <strong>les</strong> meilleures conditions<br />

possib<strong>les</strong>.<br />

Voici ce que Louis Crocq nous dit à propos de la technique même du<br />

débriefing de Sokol (Crocq, 2002b) :<br />

« La consigne générale est d’encourager <strong>les</strong> victimes à s’exprimer le plus<br />

spontanément possible, voire de relancer ceux qui demeurent silencieux,<br />

et d’intervenir activement pour atténuer <strong>les</strong> sentiments de honte et de<br />

culpabilité. »<br />

Il avait remarqué que le groupe, de toute façon, intervient lui aussi<br />

spontanément dans ce sens dès qu’un de ses membres extériorise de<br />

tels affects. Il y aurait, d’après lui, deux sty<strong>les</strong> de débriefing de groupe :<br />

le style « expérientiel » centré sur le simple échange d’expérience entre<br />

<strong>les</strong> membres, et le style « éducationnel » dans lequel l’équipe intervient<br />

pour donner une information scientifique sur la nature et la normalité<br />

des symptômes ressentis et des symptômes à venir éventuellement.<br />

Sokol distinguerait deux façons de procéder : l’une consistant à demander<br />

aux individus de raconter leur expérience, l’autre privilégiant un<br />

travail d’« éducation » auprès des victimes. De façon surprenante, il<br />

affirme préférer la deuxième technique la trouvant plus efficace.<br />

D’après Louis Crocq, Sokol n’impose pas de cadre ni de protocole<br />

rigide au débriefing qui doit s’adapter aux circonstances et aux<br />

contraintes matériel<strong>les</strong> et administratives.<br />

Pour nous, cette première systématisation d’une activité thérapeutique<br />

après un événement critique est intéressante à plus d’un titre.<br />

D’abord, elle intègre dans un continuum d’actions <strong>les</strong> soins immédiats<br />

et post-immédiats. On peut seulement s’étonner que Sokol semble tenir<br />

beaucoup à ce que <strong>les</strong> deux temps soient aussi rapprochés que possible.<br />

Par ailleurs, la première place est laissée à la verbalisation dans <strong>les</strong> trois<br />

temps où débriefeurs et victimes sont amenés à se rencontrer. C’est<br />

peut-être la raison pour laquelle Sokol, pour le temps du débriefing

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