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Traiter les traumatismes psychiques

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114 THÉRAPEUTIQUE<br />

un peu importante est accompagnée d’un psychiatre, d’un infirmier<br />

psychiatrique (Devillières, 2001) et d’un chauffeur (le chauffeur est très<br />

important pour leur autonomie de déplacement). Ces missions ont été<br />

l’occasion de fonder une doctrine de la psychiatrie militaire en opération<br />

(Lafont, 1998). Il était intéressant pour nous aussi de confronter nos<br />

principes d’action à ceux qui étaient exposés abondamment par d’autres<br />

armées et en particulier l’armée américaine. L’expérience acquise par<br />

<strong>les</strong> militaires a été fort utile lors de la création des cellu<strong>les</strong> d’urgence<br />

médicopsychologiques et en participant à leurs interventions, ceux-ci<br />

ont affiné leurs savoir-faire. Peu à peu, une doctrine plus universelle que<br />

celle exposée par Bernard Lafont en 1998 s’est constituée concernant<br />

<strong>les</strong> modes opératoires des intervenants en psychotraumatologie.<br />

Il y a trois temps pour le traitement des séquel<strong>les</strong> présentes et à<br />

venir du traumatisme psychique qui se distinguent par le dispositif et<br />

<strong>les</strong> techniques employés.<br />

– Le premier temps correspond aux soins immédiats aussitôt que possible<br />

après l’événement critique, par exemple près de la bouche de<br />

métro dans un attentat du RER, au service des urgences de l’hôpital<br />

dans un accident de la circulation, au retour des soldats à leur base<br />

après un engagement meurtrier ;<br />

– Le deuxième temps correspond aux soins post-immédiats ; ils ont lieu<br />

dans <strong>les</strong> jours qui suivent, lorsque la situation s’est stabilisée et que,<br />

surtout, <strong>les</strong> individus ont retrouvé un certain contrôle émotionnel. Ils<br />

font appel, comme nous le verrons, au débriefing individuel ou collectif,<br />

à un simple entretien ou à un groupe de parole. Ces interventions<br />

sont suivies d’au moins une rencontre avec le ou <strong>les</strong> « psys » qui <strong>les</strong><br />

ont organisées ;<br />

– Le troisième temps correspond aux soins différés ou à long terme.<br />

Sinon dans l’abord un peu particulier que requiert l’expérience traumatique<br />

elle-même, ils se différencient peu d’une prise en charge thérapeutique<br />

de névrotiques avec la méthode dont le psychothérapeute<br />

est coutumier. Ces soins peuvent être de courte durée, même si l’on<br />

parle de psychothérapie à long terme, ou se prolonger pendant des<br />

mois ou des années.<br />

La catharsis ouvrira cette deuxième partie parce que c’est un concept<br />

ancien toujours actuel.<br />

Nous terminerons avec quatre comptes rendus de traitements psychothérapeutiques<br />

chez des patients ayant présenté un traumatisme<br />

psychique sévère.

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