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Traiter les traumatismes psychiques

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92 CLINIQUE<br />

psychique, obéit à des variab<strong>les</strong> diverses qui font que l’image incrustée<br />

est moins facile à élaborer spontanément pour tel sujet.<br />

Aussi, cette question des causes qui favorisent soit l’effraction, soit la<br />

névrose, peut difficilement être l’objet de généralisations. Cel<strong>les</strong>-ci ne<br />

seraient finalement pas d’un grand intérêt car, en pratique, on a chaque<br />

fois affaire à un individu singulier qui a sa propre chaîne de causalités<br />

et un événement par rapport à ce sujet-là ne peut être comparé à aucun<br />

autre.<br />

On peut néanmoins un peu s’attarder sur cette question en fonction<br />

de ce que révèle l’observation, généralement confirmée par <strong>les</strong> études<br />

épidémiologiques, quand il y en a ; on relève alors trois types de facteurs<br />

qui favorisent aussi bien le traumatisme que la névrose ou la gravité de<br />

la névrose : des facteurs qui tiennent à l’événement, d’autres qui sont<br />

à rechercher du côté du sujet, d’autres enfin qui sont liés au contexte<br />

ou aux circonstances. Mais il est évident qu’il existe une certaine<br />

interdépendance entre eux : ainsi une scène qui sera perçue comme<br />

insoutenable pour l’un ne provoquera chez l’autre qu’une brève réaction<br />

émotionnelle, ceci en fonction des deux autres séries de facteurs.<br />

FACTEURS TENANT À L’ÉVÉNEMENT<br />

La violence<br />

Le facteur qui se prête à une observation objective dans la majorité<br />

des cas est la violence de l’événement. Une étude faite lors du tremblement<br />

de terre de San Francisco, chez <strong>les</strong> étudiants de cette ville, a<br />

montré que 90 % de ceux qui se trouvaient à l’épicentre ont présenté<br />

par la suite un PTSD, tandis que seulement 5 % de ceux qui étaient à<br />

la périphérie en ont développé <strong>les</strong> symptômes. Tous <strong>les</strong> pompiers qui<br />

sont intervenus sur l’accident de la Gare de Lyon, dont le spectacle était<br />

particulièrement horrible, ont présenté une névrose traumatique. En<br />

revanche, et il est moins facile de comprendre pourquoi, dans l’armée,<br />

<strong>les</strong> soldats <strong>les</strong> plus exposés au traumatisme psychique sont ceux qui ont<br />

la tâche de mettre dans des sacs <strong>les</strong> corps de leurs camarades tués au<br />

combat. Dans ce cas, la violence de leur action résulte essentiellement<br />

de facteurs personnels (ils ont toutes <strong>les</strong> raisons de s’identifier à leurs<br />

camarades morts) et de facteurs circonstanciels (ils auraient pu être à<br />

leur place). Cet exemple montre que la violence d’un événement ne<br />

relève pas uniquement de critères objectifs.

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