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Sigmund Freud..Le Moi et le ça

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<strong>Sigmund</strong> <strong>Freud</strong>, “ <strong>Le</strong> moi <strong>et</strong> <strong>le</strong> ça ” (1923) 26<br />

d'exercer c<strong>et</strong>te domination <strong>et</strong> <strong>le</strong> caractère de contrainte qui se manifeste sous<br />

la forme d'un impératif catégorique.<br />

En réfléchissant à ce que nous avons dit relativement au mode d'apparition<br />

du Sur-<strong>Moi</strong>, nous constations qu'il constitue la résultante de deux facteurs<br />

biologiques excessivement importants : de l'état d'impuissance <strong>et</strong> de dépendance<br />

infanti<strong>le</strong> que l'homme subit pendant un temps assez long, <strong>et</strong> de son<br />

Comp<strong>le</strong>xe d’Oedipe que nous avons rattaché à l'interruption que <strong>le</strong> développement<br />

de la libido subit du fait de la période de latence, c'est-à-dire aux doub<strong>le</strong>s<br />

dispositions de sa vie sexuel<strong>le</strong>. En ce qui concerne c<strong>et</strong>te dernière particularité<br />

qui est, paraît-il, spécifiquement humaine, une hypothèse psychanalytique<br />

la représente comme un reste héréditaire de l'évolution vers la culture<br />

qui s'était déc<strong>le</strong>nchée sous la poussée des conditions de vie inhérentes à la<br />

période glaciaire. C'est ainsi que la séparation qui s'opère entre <strong>le</strong> Sur-<strong>Moi</strong> <strong>et</strong><br />

<strong>le</strong> <strong>Moi</strong>, loin de représenter un fait accidentel, constitue l'aboutissement naturel<br />

du développement de l'individu <strong>et</strong> de l'espèce, développement dont el<strong>le</strong><br />

résume pour ainsi dire <strong>le</strong>s caractéristiques <strong>le</strong>s plus importantes ; <strong>et</strong> même, tout<br />

en apparaissant comme une expression durab<strong>le</strong> de l'influence exercée par <strong>le</strong>s<br />

parents, el<strong>le</strong> perpétue l'existence des facteurs auxquels el<strong>le</strong> doit sa naissance.<br />

A d'innombrab<strong>le</strong>s reprises, on a reproché à la psychanalyse de ne pas<br />

s'intéresser à ce qu'il y a d'é<strong>le</strong>vé, de moral, de supra-personnel dans l'homme.<br />

Ce reproche était doub<strong>le</strong>ment injustifié : injustifié au point de vue historique,<br />

injustifié au point de vue méthodologique. Au point de vue historique, parce<br />

que <strong>le</strong> psychanalyse a attribué dès <strong>le</strong> début aux tendances mora<strong>le</strong>s <strong>et</strong> esthétiques<br />

un rô<strong>le</strong> important dans <strong>le</strong>s efforts de refou<strong>le</strong>ment; au point de vue méthodologique,<br />

parce que <strong>le</strong>s auteurs de ce reproche ne voulaient pas comprendre<br />

que la recherche psychanalytique n'avait rien de commun avec un système<br />

philosophique, en possession d'une doctrine complète <strong>et</strong> achevée, mais qu'el<strong>le</strong><br />

était obligée de procéder progressivement à la compréhension des complications<br />

psychiques, à la faveur d'une décomposition analytique des phénomènes<br />

tant normaux qu'anormaux. Tant que nous avions à nous occuper de<br />

l'étude des éléments refoulés de la vie psychique, nous ne pouvions guère<br />

partager <strong>le</strong> souci angoissant de ceux qui voulaient à tout prix assurer l'intégrité<br />

de ce qu'il a de sublimé <strong>et</strong> d'é<strong>le</strong>vé dans l'âme humaine. Mais à présent que<br />

nous avons abordé l'analyse du <strong>Moi</strong>, nous pouvons répondre à tous ceux qui,<br />

ébranlés dans <strong>le</strong>ur conscience mora<strong>le</strong>, nous objectaient qu'il devait bien y<br />

avoir dans l'homme une essence supérieure : certes, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te essence supérieure<br />

n'est autre que <strong>le</strong> <strong>Moi</strong> idéal, <strong>le</strong> Sur-<strong>Moi</strong>, dans <strong>le</strong>quel se résument nos rapports<br />

avec <strong>le</strong>s parents. P<strong>et</strong>its enfants, nous avons connu ces êtres supérieurs<br />

qu'étaient pour nous nos parents, nous <strong>le</strong>s avons admirés, craints <strong>et</strong>, plus tard,<br />

assimilés, intégrés à nous-mêmes.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Moi</strong> idéal représente ainsi l'héritage du Comp<strong>le</strong>xe d’Oedipe <strong>et</strong>, par conséquent,<br />

l'expression des tendances <strong>le</strong>s plus puissantes, des destinées libidina<strong>le</strong>s<br />

<strong>le</strong>s plus importantes, du Ça. Par son intermédiaire, <strong>le</strong> <strong>Moi</strong> s'est rendu<br />

maître du Comp<strong>le</strong>xe d'Oedipe <strong>et</strong> s'est soumis en même temps au Ça. Alors<br />

que <strong>le</strong> <strong>Moi</strong> représente essentiel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> inonde extérieur, la réalité, <strong>le</strong> Sur-

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