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Adventiste-Magazine > Juillet / Août 2016

Sommaire : > Edito : Vive les vacances ! Par David Jennah > Jeunesse : La foi en vacances... Par Pierrick Avelin > Interview : Priscille Bargibant > Dossier : Des vacances pas comme les autres, Par Doris Vargas Hordosch > Témoignage : Voyager pour se re-poser, Par Gabriel Monet > A bientôt

Sommaire :
> Edito : Vive les vacances ! Par David Jennah
> Jeunesse : La foi en vacances... Par Pierrick Avelin
> Interview : Priscille Bargibant
> Dossier : Des vacances pas comme les autres, Par Doris Vargas Hordosch
> Témoignage : Voyager pour se re-poser, Par Gabriel Monet
> A bientôt

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ADVENTISTE MAGAZINE EST LA REVUE OFFICIELLE DE L’ÉGLISE ADVENTISTE DE LA SUISSE ROMANDE ET DU TESSIN - NUMÉRO 4 - JUILLET / AOÛT <strong>2016</strong><br />

PRISCILLE BARGIBANT<br />

LA FOI EN VACANCES...<br />

DES VACANCES<br />

PAS COMMES<br />

LES AUTRES<br />

WWW.ADVENTISTEMAGAZINE.COM


VIVE LES VACANCES !<br />

L’été tarde à s’installer durablement car la météo est devenue variable. Pourtant on parle déjà de vacances, de<br />

voyages, de détente. Nous avons besoin de poser, de souffler et de se régénérer. Ainsi va la vie… A part le choix<br />

de la crème solaire, la découverte d’un endroit idyllique, il serait utile et nécessaire de se rapprocher de soi-même<br />

et décider de reprendre sa vie en main. Il serait aussi possible de rester spectateur d’une vie qui nous dépasse,<br />

de laisser la chance ou le hasard choisir notre destinée. Pourquoi s’arracher à la routine des habitudes séculaires,<br />

à une vie décidée par d’autres ?<br />

Je vous invite donc de laisser quelques instants la chaise longue et de venir vous assoir. Pourquoi diriez-vous ?<br />

Parce que s’assoir est un fondamental.<br />

C’est un moment de réflexion intense pour construire et se construire. C’est le lâcher-prise de conscience, la volonté<br />

de mieux se connaître. S’assoir, c’est apporter de la nourriture à nous-même et aux autres. C’est trouver une<br />

assise à notre assise, goûter de la joie à la méditation, inviter Dieu à sa table. S’assoir, c’est ajuster son regard sur<br />

soi et les autres, faire une radioscopie sérieuse et réelle sur son moi profond. Bref, c’est trouver l’essentiel !<br />

Ah, excusez-moi, je vous laisse retourner à votre chaise longue ! N’oubliez surtout pas la crème qui vous évitera les<br />

coups de soleil… et des livres qui nourrissent votre vie intérieure.<br />

Alors, vive les vacances !<br />

La foi en vacances...<br />

Interview de Priscille Bargibant<br />

Des vacances pas comme<br />

les autres<br />

Journal bimestriel de la Fédération adventiste de la Suisse Romande et du Tessin (FSRT)<br />

N°4 /<strong>Juillet</strong>-<strong>Août</strong> <strong>2016</strong><br />

Revue gratuite<br />

Imprimé en Allemagne<br />

Rédacteur en chef : Rickson Nobre - Éditeur : Département des communications de la FSRT - Équipe de rédaction : Rickson Nobre, David Jennah,<br />

Nathalie Wagnon, Eunice Goi, Yolande Grezet, Pierrick Avelin, Serena Zagara - Maquettiste : Eunice Goi - Rédacteurs : Pierrick Avelin, Rickson Nobre,<br />

Eunice Goi - Collaborateurs : Priscille Bargibant, Gabriel Monet, Yves Merckx, le Département de la Jeunesse FSRT - Traductrice : Serena Zagara -<br />

Correctrice : Borbála Galánthay Marti<br />

Crédit photos<br />

Couverture, page 5: adobe photo - page 2 : sxc.hu- page 3 : Priscille Bargibant - page 4 : Google image (libre de droit) - pages 7, 8 : Doris Vargas<br />

Hordosch - pages 9, 10 : Gabriel Monet.<br />

Les articles publiés dans ADVENTISTE MAGAZINE et signés n'engagent que leurs auteurs.<br />

Voyager pour se re-poser<br />

A bientôt<br />

JEUNESSE<br />

> LA FOI EN VACANCES...<br />

On raconte que le roi d’Egypte, Pyrrhus, discutait avec<br />

son ami Cinéas. Celui-ci lui demanda :<br />

« - Pyrrhus, que feras-tu quand tu auras conquis Rome ?<br />

- J’irai en Sicile, lui répondit-il.<br />

- Et que feras-tu quand tu auras conquis la Sicile ? réplica<br />

Cinéas.<br />

- Nous irons en Afrique et dépouillerons Carthage.<br />

- Et après Carthage ?<br />

- Après Carthage, ce sera le tour de la Grèce ! finit par<br />

dire Pyrrhus d’un air triomphant.<br />

- En fin de compte quel sera le fruit de toutes ces<br />

conquêtes ? »<br />

Pyrrhus réfléchit un moment et répondit :<br />

« - Quand nous aurons achevé toutes ces expéditions,<br />

alors nous pourrons nous asseoir et jouir<br />

de la vie. »<br />

Cinéas lui dit :<br />

« - Pourquoi donc ne pas jouir de la<br />

vie dès maintenant ? »<br />

Tout au long de la vie, nous<br />

accomplissons de grandes<br />

conquêtes : celles des<br />

études, de notre vie personnelle<br />

et professionnelle. Mais<br />

parfois, nous courons tellement<br />

que nous ne prenons pas<br />

le temps de jouir de la vie. Notre<br />

monde et le rythme des études<br />

nous poussent jusque dans nos retranchements<br />

et nous nous oublions<br />

parfois au passage, mettant souvent par<br />

la même occasion Dieu de côté dans nos<br />

vies.<br />

George Gallup a dit : « Si le vingtième siècle s’est passionné<br />

pour la conquête spatiale, le vingt et unième<br />

siècle devrait se passionner pour l’espace intérieur ».<br />

Je pense qu’il a raison. Nous avons besoin de pouvoir<br />

nous construire et prendre soin de notre personne. Qui<br />

de mieux que Dieu pour faire cela ?<br />

Cette période de vacances est l’occasion de faire une<br />

pause dans ces grandes conquêtes pour prendre du<br />

temps pour soi. Peut-être certains viennent enfin d’obtenir<br />

leur diplôme et s’apprêtent à se lancer dans la<br />

conquête d’un emploi ? Dans tous les cas, pendant<br />

une année vous avez fourni de grands efforts et donné,<br />

je l’espère, le meilleur de vous-mêmes. Et, quels que<br />

soient les résultats, vous avez bien mérité de pouvoir<br />

« jouir de la vie dès maintenant ».<br />

Là-dessus, j’imagine que certains ont déjà prévu tout<br />

un programme cet été pour se détendre et profiter au<br />

2<br />

maximum des deux mois sans cours ni contraintes scolaires.<br />

Mais j’aimerais vous poser une question : pendant<br />

ce temps, votre foi partira-t-elle en vacances ?<br />

Là, plus d’excuses. Vous ne serez pas trop occupés,<br />

vous n’aurez pas trop de choses à faire pour ne pas<br />

passer du temps avec Dieu : vous devrez simplement<br />

prendre sur votre temps à vous. En plus, n’oubliez pas<br />

que cette période, vous la devez aussi à quelqu’un.<br />

Le livre de l’Ecclésiaste dit ceci : « Quand quelqu’un<br />

mange, boit et profite des résultats de son travail, c’est<br />

un don de Dieu 1 . »<br />

Alors cet été, profitez pleinement des résultats du travail<br />

fourni pendant l’année. C’est un don qui vous est<br />

destiné, mais n’oubliez pas de remercier et<br />

de prendre du temps avec celui qui vous<br />

a fait ce cadeau et bien plus encore…<br />

David, dans un de ses Psaumes, écrit<br />

ceci : « Rends-moi la joie d’être<br />

sauvé 2 . »<br />

1<br />

Ecclésiastes 3.13 2 Psaumes 51.14<br />

Pierrick Avelin<br />

Département de<br />

la jeunesse, FSRT<br />

Voilà une belle chose à faire<br />

pendant cet été : fêter la joie<br />

d’être sauvé. Alors bonnes<br />

vacances et bonne fête !<br />

POUR RÉAGIR À L’ARTICLE<br />

jeunesse@adventiste.ch


INTERVIEW<br />

> PRISCILLE BARGIBANT<br />

Propos recueillis par Rickson Nobre<br />

« OK, maintenant je ne vais plus résister, je vais me laisser<br />

faire ». Je suis devenue aumônier en prison, contre<br />

toute attente, puisque ce n’était pas ma volonté.<br />

Wow ! Tu dis avoir dû laisser des choses pour revenir<br />

à la foi. Des exemples pratiques ?<br />

Peux-tu te présenter ?<br />

Je suis née dans une<br />

Je suis née dans une<br />

famille adventiste.<br />

Mon père, pasteur<br />

adventiste pendant<br />

20 ans, m’a<br />

baptisée quand<br />

j’avais quinze<br />

ans, à l’église<br />

du Campus à Collonges-sous-Salève.<br />

Peu après, j’ai tout<br />

envoyé promener. Tout<br />

! La communauté adventiste<br />

et ma foi en Dieu.<br />

Avec le recul, j’ai compris<br />

que je n’avais pas fait le transfert de la foi de mes parents<br />

à ma propre foi. Alors j’ai tout balayé et cela a été<br />

assez drastique. J’ai rencontré mon mari à vingt ans.<br />

Il n’était pas du tout engagé dans l’église, ni dans aucune<br />

communauté religieuse. J’ai vécu avec mon mari<br />

pendant dix à douze ans sans remettre les pieds dans<br />

une église, remontée contre l’église : des injustices, des<br />

choses que j’avais mal vécues… J’accompagnais aussi<br />

la colère de mon mari contre tous ces religieux qu’il<br />

trouvait très hypocrites. Mais secrètement, au fond de<br />

moi, j’avais cette foi inassouvie, ce besoin de donner<br />

du sens à ma vie, un grand vide que je ne savais pas<br />

combler. Plus tard, le Campus m’a appelé pour être<br />

prof de musique à l’école. J’ai accepté, n’habitant pas<br />

très loin du Campus. Du coup, j’ai inscrit mes enfants à<br />

cette école. Peu à peu, je me rapprochais. La première<br />

fois où j’ai remis les pieds à l’église c’était à l’occasion<br />

de « Regards 2000 », conférences de Thierry Lenoir.<br />

Je me rappelle que ces conférences racontaient l’évangile,<br />

juste l’évangile, sans cuisine interne, sans parler<br />

de l’église adventiste, sans théologie. Un soir, Thierry<br />

Lenoir a fait lever l’assemblée et pendant la prière,<br />

moi, je me suis mise à pleurer, je me suis dit « c’est tout<br />

cela que je rate en m’éloignant de l’église ». J’ai pris<br />

conscience que la foi c’était tout à fait autre chose que<br />

le train-train de l’église et que cela pouvait répondre<br />

au sens dont j’avais besoin dans ma vie. Cela a pris<br />

plusieurs années. Avec mon mari, on a commencé à<br />

étudier la Bible. Le grand tournant, qui m’a fait passer<br />

d’une foi personnelle à une foi quotidienne et très très<br />

présente, a été notre voyage. En 2010, je suis partie<br />

avec mon mari et mes enfants faire un tour du monde,<br />

pendant un an. On a vécu des expériences extraordinaires<br />

avec Dieu. Cela a été le dernier tournant radical.<br />

C’était évident que Dieu était présent au quotidien<br />

dans ma vie. Au retour de notre voyage, je me suis dit<br />

J’ai laissé tomber l’idée que j’étais maître de ma vie.<br />

Je suis très organisée, j’aime tout contrôler. J’ai arrêté.<br />

C’est l’abandon le plus difficile de ma vie, que je dois<br />

renouveler souvent : ne plus rien contrôler. Quand j’ai<br />

un rendez-vous et qu’il n’a pas lieu comme prévu, avant<br />

j’aurais fait des pieds et des mains pour qu’il ait lieu.<br />

Maintenant je me dis « ok, c’est qu’il y a autre chose<br />

qui vient, que ce n’est pas prêt, que ce n’est pas pour<br />

moi… » Je ne suis attachée à rien. Quand on est parti<br />

autour du monde, mon mari a démissionné de son<br />

boulot, moi j’ai pris une année sabbatique. Je me suis<br />

dit que partout, je serai heureuse. Ce qui a changé, j’ai<br />

envie de dire, c’est le moteur. J’ai éteint l’ancien moteur<br />

pour en allumer un nouveau.<br />

Tu mènes désormais un ministère dans les prisons.<br />

Comment en es-tu arrivée là ?<br />

Quand je suis revenue de mon tour du monde, j’ai<br />

repris mon poste de musicienne pour les Hôpitaux<br />

Universitaires de Genève. Le premier dimanche où je<br />

devais aller jouer à l’hôpital, j’étais un peu distraite,<br />

je conduisais, et machinalement au lieu de tourner à<br />

gauche j’ai tourné à droite. Je me suis retrouvée face<br />

à la prison. J’étais très impressionnée. J’ai été très surprise<br />

de ressentir un telle émotion. Avec la foi qui m’habitait<br />

j’ai prié pour les prisonniers. J’ai dit « si je peux<br />

faire quelque chose pour eux… » Quelques semaines<br />

après, je buvais un café dans un bar. En face de moi se<br />

trouvait un aumônier de la prison qui partait, car il était<br />

en burn out. En discutant, il m’a dit « on a besoin de<br />

toi en prison ». De fil en aiguille, il m’a présenté le président<br />

de l’aumônerie, j’ai fait des formations et quatre<br />

à cinq mois après mon retour de tour du monde, je suis<br />

rentrée comme aumônier en prison. J’ai pu constater<br />

que quand je laissais faire, des choses arrivaient, mais<br />

pas du tout comme je l’avais prévu, moi.<br />

Raconte-nous une journée standard en tant qu’aumônière<br />

de prison.<br />

D’abord, il existe peu d’aumônier en prison à plein<br />

temps, car c’est très difficile émotionnellement et psychologiquement.<br />

En travaillant à 30% je viens deux<br />

jours par semaine. De 7h30 à 11h30 et de 13h à 16h30,<br />

je rencontre des détenus qui ont demandé à voir un<br />

aumônier. Je n’impose rien, et c’est très bien pour moi,<br />

j’aurais très mal vécu le fait de m’imposer. Le prisonnier<br />

écrit une lettre à l’aumônier en disant qu’il désire<br />

le voir, alors je le reçois dans un minuscule bureau au<br />

centre de la prison. Les gardiens vont chercher le détenu<br />

dans sa cellule, ils l’amènent dans ma « petite cellule<br />

à moi », et là je passe une heure avec lui toute seule.<br />

Sans gardien, sans personne avec vous ?<br />

Sans gardien, sans personne… Je suis dans ce petit<br />

bureau qui ne fait même pas 2 mètres sur 2. Je passe<br />

une heure avec lui. Je peux passer plus, je peux passer<br />

moins. On passe du temps ensemble jusqu’à ce qu’il<br />

sorte de prison. Parfois, il peut s’agir de trois, quatre<br />

ou cinq ans, parfois de quelques mois. Ma première<br />

démarche, ce n’est pas d’ouvrir la Bible avec les détenus,<br />

pas du tout. C’est de chercher avec lui le sens qu’il<br />

a envie de donner à sa vie et pourquoi. Lorsqu’il me<br />

demande à moi le sens que je veux donner à ma vie,<br />

alors je lui dis. Mais je n’impose jamais rien. Mon but<br />

premier, c’est de l’aimer comme il est, là où il est.<br />

As-tu des exemples de gens qui ont découvert la foi<br />

au travers des rencontres que tu proposes en prison ?<br />

Bien sûr. Il y a un prisonnier qui n’a rien demandé sur<br />

ma foi pendant un an. C’était un criminel, il m’a beaucoup<br />

raconté sa vie. A chaque fois, il me demandait<br />

si je pouvais lui donner des cigarettes. C’était la seule<br />

chose que je pouvais faire pour lui. Moi, qui ne fume<br />

pas et qui suis complètement opposée à la cigarette<br />

pour plein de raisons, je me suis retrouvée à lui offrir<br />

des paquets de cigarettes. J’ai fait cela pendant<br />

presqu’un an et demi. Un jour, il m’a demandé ce qui<br />

me poussait à venir en prison, et là je lui ai dit. Il s’est<br />

mis à pleurer : il a trouvé cela magnifique et m’a dit «<br />

j’ai envie de connaître ce Dieu-là ». Seulement alors<br />

on a ouvert la Bible. On a fait un super beau chemin.<br />

Après à sa sortie, je ne l’ai plus jamais revu, mais je sais<br />

que ma graine a été plantée.<br />

Il y a eu aussi ce prisonnier qui m’a raconté être en<br />

prison pour 18 braquages. Le jour où on l’a jeté dans la<br />

cellule, il s’est mis par terre et il a pleuré, pleuré… Au<br />

bout de trois jours, il a eu cette conviction qu’il devait<br />

demander une Bible à la bibliothèque. Il a dit « c’est<br />

comme si j’entendais une petite voix qui me disait ‘demande<br />

une Bible à la bibliothèque’. » Il a lu cette Bible<br />

pendant quatorze mois, de A à Z et de Z à A. Il venait<br />

avec cette Bible à l’aumônerie, elle était toute froissée,<br />

il connaissait tout du début à la fin. Pendant des semaines<br />

et des semaines, il m’a expliqué tout ce qu’il<br />

avait compris : l’amour de Jésus, sa deuxième venue,<br />

l’Ancien Testament, l’Evangile, les nouveaux commandements,<br />

les anciens, le sabbat, tout… C’était extraordinaire.<br />

Un jour, il m’a dit : « Avez-vous déjà lu l’Apocalypse<br />

? Je vais vous paraître complètement fou, mais<br />

moi je pense qu’on est au temps de la fin. » Et il m’a<br />

raconté l’Eglise de Laodicée… Un gars de la rue, qui<br />

savait à peine lire ! Je me suis dit qu’il n’y a pas besoin<br />

de faire théologie. Quand l’Esprit enseigne, c’est droit<br />

au cœur. C’était une magnifique expérience.<br />

Comment abordes-tu ces journées qui sont lourdes ?<br />

Oui, c’est difficile, émotionnellement. Surtout que<br />

je suis quelqu’un de très empathique, comme une<br />

éponge. Alors je sais où me ressourcer d’abord, dans<br />

la prière, mais j’ai aussi besoin chaque jour d’au moins<br />

deux heures seule et en silence. Je marche dans la nature,<br />

je taille mes rosiers ou je ne fais juste rien. Puis,<br />

souvent je pleure, j’ose le dire… parce que je suis très<br />

triste de tout ce que j’entends, de cette souffrance,<br />

parce que souvent je trouve que ce ne sont pas les<br />

bons qui sont en prison. Quand j’entends ce qui a<br />

poussé le criminel à agir, je me dis, Jésus est venu pour<br />

eux, c’est sûr. Je prends du temps pour écouter la voix<br />

de Dieu dans mon cœur, pour déposer tout cela, pour<br />

prier pour chacun d’eux. Voilà, j’ai besoin de temps.<br />

Ta famille a-t-elle peur pour toi ? On se souvient de<br />

l'accompagnatrice qui s’est fait tuer par un prisonnier.<br />

Oui, c’était chez nous. Pour la petite histoire, ce prisonnier<br />

voulait me voir, mais moi je n’ai jamais voulu<br />

le recevoir. C’est ce que je ressentais dans mon cœur.<br />

Donc j’ai été très touchée par cette histoire.<br />

Cela fait cinq ans que je fais ce travail, je suis très touchée.<br />

D’autant plus que je reçois souvent des détenus<br />

en sécurité renforcée, des détenus qui sont considérés<br />

comme « dangereux » et qui sont bien isolés et en souffrances,<br />

donc « à vif ». Je sens à l’intérieur de moi une<br />

tension, je suis aux aguets, mais profondément habitée<br />

par une confiance. C’est toujours un peu paradoxal.<br />

J’ai profondément confiance et d’un autre côté je sens<br />

que je suis humaine…<br />

Que Dieu continue à te bénir dans ton ministère. Et<br />

sache que la FSRT te soutient.<br />

POUR RÉAGIR À L’ARTICLE<br />

contact@adventistemagazine.com<br />

3<br />

4


DOSSIER<br />

DES VACANCES PAS COMME LES AUTRES<br />

En 2014, chaque personne résidant en Suisse a entrepris<br />

en moyenne 2,9 voyages avec nuitées. 63 % de ces<br />

voyages avaient une destination à l’étranger. Premier<br />

critère dans le choix de la destination : le soleil, bien<br />

sûr ! Comme tous les vacanciers du monde entier, les<br />

Suisses partent en voyage avec l’envie de sortir de la<br />

routine et cela se traduit, pour la plupart, par profiter<br />

du beau temps, de la mer, de la nature.<br />

Ce qu’il est intéressant de noter, c’est que les voyages<br />

à l’étranger sont devenus, pour la nouvelle génération,<br />

un des premiers indices d’une vie réussie. Quand nos<br />

parents, au début de leur carrière, rêvaient d’acheter<br />

une voiture ou une maison, en <strong>2016</strong> beaucoup de<br />

jeunes travailleurs rêvent de voyager à l’étranger. Avant<br />

même de rencontrer l’âme sœur ou devenir acquéreur<br />

de leur propre logement, les jeunes ont comme premier<br />

objectif dans la vie : voyager. Ils donnent une réelle<br />

importance à connaître de nouvelles cultures avant de<br />

se « poser » pour suivre le schéma classique : mariage<br />

– maison – enfants. Derrière cela se cache l’envie de<br />

partir à l’aventure, peut-être même de se mettre « en<br />

danger », pour une durée plus longue que les simples<br />

vacances.<br />

L’orientation d’une année sabbatique est bien différente<br />

d’un projet de congé et de voyage. Dans la Bible<br />

(Exode 23.9-12), le repos de la terre tous les sept ans,<br />

mis en parallèle avec le repos hebdomadaire du sabbat,<br />

est un acte engagé qui exprime clairement la volonté<br />

de Dieu de limiter l’exploitation de la terre et des<br />

travailleurs. Pour nous, prendre une année sabbatique<br />

exprime donc la volonté de renoncer aux prérogatives<br />

du travail et de l’argent, au moins pour un temps.<br />

Comme nous croyons que le chrétien est soumis de la<br />

même façon à la forte influence du matérialisme, nous<br />

avons voulu vivre une vraie coupure dans notre activité<br />

professionnelle (même si celle-ci est au service de<br />

l’Eglise).<br />

J’aimerais donc partager avec vous quelques aspects<br />

de l’année sabbatique que nous avons vécue en famille<br />

: mon mari Esly et moi et nos deux enfants, Baptiste<br />

qui, au moment de partir, avait quinze ans et Hannah<br />

qui avait onze ans. Pendant près d’un an, Pondichéry,<br />

qui se trouve au sud-est de l’Inde, est devenue notre<br />

patrie d’adoption.<br />

Dans la perspective d’une année sabbatique, certains<br />

pourraient être excités par la possibilité de faire tout ce<br />

qu’on veut et de prendre du recul par rapport à l’activité<br />

professionnelle souvent chronophage et épuisante.<br />

Il faut cependant considérer aussi l’autre côté de la médaille<br />

: le repos peut facilement tourner à l’ennui, et la<br />

liberté se transformer en angoisse. A cela peut s’ajouter<br />

le manque de vie sociale (pas d’amis, pas de milieu<br />

connu), et le fait d’être confronté à une culture totalement<br />

différente peut être fortement déstabilisant. Mais<br />

non, une année sabbatique n’est pas forcément de<br />

tout repos.<br />

Il y avait aussi d’autres éléments particuliers à notre famille.<br />

Nos enfants avaient grandi, notre fils aîné était<br />

déjà adolescent, il allait bientôt passer sa maturité et<br />

poursuivre ses études et ses propres projets. Nous voulions<br />

aussi sortir de la « bulle occidentale avec nos enfants<br />

» où tout est basé sur l’avoir et l’acheter, où tout<br />

est dû, en pensant surtout que c’est comme ça dans<br />

le monde entier. Puis, mon mari et moi avions toujours<br />

rêvé d’aller un jour en Inde ! Pourquoi ? Difficile à expliquer.<br />

C’était un rêve, un doux appel intérieur, une aspiration<br />

profonde et persistante de connaître ce pays si<br />

fascinant au-delà de l’Indus. A un moment donné, nous<br />

avons réalisé qu’il fallait prendre notre projet à bras<br />

le corps et passer à l’action sans attendre le moment<br />

idéal où tout serait prêt, où nous aurions beaucoup<br />

d’argent, où nous aurions eu le temps pour tout ficeler<br />

dans les moindres détails, où nous aurions lu plein de<br />

livres sur l’Inde… enfin, le moment idéal qui… n’arrive<br />

jamais ! Alors, nous nous sommes lancés, en nous préparant<br />

de la meilleure façon possible, certes, mais avec<br />

une bonne dose de confiance et d’esprit d’aventure, en<br />

comptant sur le Seigneur en toutes choses et en acceptant<br />

d’office de quitter notre zone de confort. C’est en<br />

effet un détail important à considérer quand on veut se<br />

lancer dans ce genre d’aventure, et effectivement nous<br />

avons considérablement « galéré » même avant de<br />

partir : il fallait trouver un garde-meuble, vendre notre<br />

voiture, négocier notre avenir professionnel, obtenir les<br />

visas pour l’Inde (et cela n’a pas été une mince affaire !),<br />

choisir notre ville en Inde, trouver où nous loger, l’école<br />

des enfants… et j’en passe… Notre année sabbatique<br />

avait commencé bien avant d’atterrir à Chennai (l’ancien<br />

Madras dans le sud-est de l’Inde).<br />

Quand on arrive en Inde, ce qui frappe en premier,<br />

c’est le bruit et la chaleur. Quand nous sommes sortis<br />

de l’aéroport de Chennai et que nous étions finalement<br />

assis dans notre taxi en route vers Pondichéry 1 ,<br />

nous avons été assaillis par le bruit assourdissant d’un<br />

concert de klaxons omniprésent partout en Inde. Les<br />

routes sont (presque) toujours encombrées par une<br />

marée de véhicules allant des camions peints tout en<br />

couleurs et avec des inscriptions à l’orthographe variable,<br />

en passant par des bus aux klaxons de paquebots<br />

jusqu’à l’armée de rickshaws et de motos qui ont<br />

l’air de rouler un peu n’importe comment. Au début, le<br />

trafic en Inde me paraissait un vrai chaos… ensuite je<br />

me suis rendu compte que ce « chaos », qui fonctionnait<br />

quand-même assez bien, était régi par certaines<br />

règles pleines de bon sens. Puis, côté trafic, il ne faut<br />

pas oublier les vaches, les fameuses vaches sacrées qui<br />

ont le droit de déambuler où elles veulent, même à<br />

contre-sens sur l’autoroute ! Bonjour le dépaysement !<br />

6


ardent (Exode 4), où Moïse se déchausse en signe de<br />

reconnaissance devant la sainteté du Seigneur, exprimant<br />

dépouillement et humilité à travers son corps.<br />

fondir notre relation avec le Seigneur et d’être une lumière<br />

dans les rencontres qu’il nous permet de vivre !<br />

Puis, cette chaleur qui nous collait au corps et nous laissait<br />

moites toute la journée. Au début je me douchais<br />

cinq fois par jour ! Très vite, nous sommes tombés «<br />

amoureux » des ventilateurs et de la climatisation.<br />

Je me souviens encore avec quel<br />

bonheur j’ai accueilli la mousson, la saison<br />

des pluies, qui faisait aussi baisser la<br />

température. De toute façon, pendant<br />

une année nous n’avons porté que<br />

des tongs, et, lors des fortes pluies,<br />

nous avions parfois les pieds dans<br />

l’eau jusqu’à la cheville. Mais curieusement<br />

il faut remarquer que notre corps<br />

dispose d’une étonnante faculté d’adaptation<br />

et qu’on s’habitue à tout et surtout,<br />

on apprend à vivre comme les gens du pays.<br />

Alors qu’à Pondichéry bien des « ex-patriés<br />

» vivaient confortablement entre<br />

eux, nous avons choisi de nous éloigner<br />

un peu de l’ancien quartier français.<br />

Nous nous sommes installés dans<br />

un carrefour de quartiers où, depuis<br />

notre terrasse, nous pouvions voir le<br />

clocher de la cathédrale catholique, où,<br />

à différentes heures de la journée, nous<br />

entendions l’appel à la prière des mosquées<br />

et dans notre rue même, il y avait un<br />

petit temple hindou où les fidèles apportaient<br />

leurs offrandes. J’ai été frappée de constater comme<br />

les adeptes des différentes religions vivaient ensemble<br />

en bonne intelligence. Comparée à d’autres régions en<br />

Inde, Pondichéry est assez exemplaire quant à la tolérance<br />

vécue entre les différentes communautés religieuses.<br />

Toutefois, je voudrais ajouter que vers la fin de<br />

notre année sabbatique, quand nous avons entrepris<br />

un voyage de deux mois pour faire notre « tour » de<br />

l’Inde, jamais nous n’avons rencontré d’hostilité de la<br />

part des Indiens, ni à cause de notre « blancheur », ni à<br />

cause de notre religion. A plusieurs reprises, nous nous<br />

sommes même sentis entourés d’une façon particulièrement<br />

bienveillante. Les Indiens étaient toujours prêts<br />

à nous rendre service et à nous aider, même si parfois<br />

la communication nous coûtait des efforts 2 . Il est vrai<br />

que nous aussi avons fait le pari de l’accueil de la différence<br />

et de l’ouverture. Quand, en tant que chrétien,<br />

on vient en Inde et on découvre l’hindouisme<br />

qui en est la religion principale (900 millions<br />

de fidèles seulement dans le pays !), on est<br />

tout d’abord frappé, voire choqué par ses<br />

nombreuses divinités 3 , par le système<br />

des castes et les idées telles que la réincarnation,<br />

etc. Que faire ? Visiter les<br />

temples comme des musées, admirer<br />

leur majesté et leur beauté tout en<br />

ignorant les fidèles qui y viennent avec<br />

un zèle religieux impressionnant ? Dire<br />

que tout cela est faux et que tous ces millions<br />

de gens sont dans l’erreur et seront perdus<br />

? Pas acceptable non plus. J’ai donc fait<br />

le choix d’observer comment ils vénèrent<br />

leurs dieux et sont en lien avec eux 4 et de<br />

respecter leurs manières d’appréhender<br />

le mystère divin, ayant moi-même<br />

l’intime conviction qu’on peut toujours<br />

apprendre quelque chose des<br />

autres. Alors que chez nous, même la<br />

foi et la religion doivent passer par le<br />

filtre de la raison de façon à tout aborder<br />

de façon cérébrale, j’ai été interpellée par<br />

l’approche plus globale de la pratique hindoue,<br />

qui fait appel à tous les sens : juste pour<br />

donner quelques exemples, il y a à voir (les temples<br />

sont très colorés), à toucher (les statues sont parfois<br />

lavées avec du lait (!), habillées, maquillées), à sentir<br />

(l’encens), et le corps est aussi fortement impliqué (les<br />

gens se prosternent devant les divinités et portent des<br />

traits sur leur front). En Inde, on ne restera pas indifférent<br />

face à la ferveur spirituelle des fidèles. Il y a d’ailleurs<br />

aussi un côté culturel, car quel que soit le lieu<br />

saint dans lequel on pénètre (temple hindou, jain ou<br />

sikh, mosquée ou église chrétienne), on se déchausse<br />

toujours. Ainsi, avant d’entrer dans une église adventiste<br />

en Inde, on laisse ses tongs aux côtés de celles<br />

des autres personnes qui sont déjà entrées. Cette pratique<br />

n’est pas sans me rappeler l’épisode du buisson<br />

Quand nous vivions à Pondichéry, nos enfants fréquentaient<br />

le Lycée français et poursuivaient donc normalement<br />

leur scolarité, ce qui a considérablement structuré<br />

notre vie quotidienne. Ce qui reste gravé dans notre<br />

mémoire, c’est la qualité de leurs amitiés nouées sur<br />

place. Comme les enfants pouvaient librement circuler<br />

dans la ville, en rickshaw, en vélo ou en scooter (les<br />

règles liées à la circulation sont un peu moins strictes<br />

qu’ici), mes enfants ont gardé la sensation d’une grande<br />

liberté. Pendant leur temps libre, ils pouvaient circuler<br />

en ville et voir leurs amis. Nous, les adultes, avons aussi<br />

apprécié le fait d’avoir du temps : du temps pour<br />

lire 5 , du temps pour nous promener, du temps pour observer<br />

les gens et leur vie 6 , pour admirer les couleurs<br />

(des saris, des fleurs vendues au kilo, des marchés, des<br />

temples…), du temps pour manger les spécialités bien<br />

épicées du sud de l’Inde, de boire du<br />

« coconut water » ou un vrai « chai 7 »<br />

dans une petite échoppe au bord de<br />

la route… Bref, nous avons choisi de<br />

donner du temps au temps.<br />

Notre année sabbatique vécue loin<br />

du monde occidental et de tout ce<br />

qui nous était familier me fait penser<br />

à l’expérience du peuple d’Israël<br />

dans le désert qui devait complètement<br />

dépendre du Seigneur et avancer<br />

petit à petit. Cela implique aussi<br />

pour nous de voir les petites expériences<br />

apparemment sans importance<br />

comme des bénédictions du<br />

Seigneur.<br />

Notre expérience me fait aussi penser<br />

à Jésus qui, en venant sur notre<br />

terre, a quitté le ciel et est venu nous<br />

rejoindre dans notre humanité. Nous<br />

avons fait l’expérience d’être étrangers,<br />

différents et même bizarres<br />

pour une majorité qui nous entourait.<br />

Même si c’est dans une toute autre<br />

dimension, Jésus a vécu cela aussi.<br />

Nous nous sommes sentis soutenus par sa présence,<br />

nous avons mieux saisi que Jésus est venu de loin pour<br />

vivre parmi nous. Et en plus, cette rencontre avec des<br />

gens d’autres cultures nous a transformés, a brisé certains<br />

préjugés et nous a permis de vivre notre vulnérabilité<br />

comme une force (2 Corinthiens 12.10).<br />

Pendant cette période estivale, certains parmi nous<br />

pourraient être tentés de « prendre des vacances<br />

» même de notre foi. Ce n’est pas une bonne idée.<br />

Quand le Seigneur nous permet de partir en vacances<br />

et de découvrir d’autres contrées et d’autres cultures,<br />

c’est pour imprimer en nous cette importante vérité<br />

que nous aussi sommes « étrangers et voyageurs sur<br />

cette terre ». Que l’essentiel est de vivre cette période<br />

sous son regard, de profiter de la détente pour appro-<br />

Doris Vargas Hordosch vit en France voisine avec son mari,<br />

Esly, qui est le pasteur des Eglises adventistes d’Annemasse<br />

et de Thonon. Pendant des années, elle a enseigné aux<br />

facultés adventistes de Théologie de Collonges et de Sagunto<br />

(Espagne). Elle a aussi été responsable de l’EDS des<br />

adultes à la FFS. Elle écrit régulièrement pour des publications<br />

adventistes (Signes des Temps, A l’écoute du texte).<br />

1<br />

Pondichéry a été un comptoir français jusqu’en<br />

1954, mais aujourd’hui, même si certaines institutions<br />

françaises sont toujours présentes<br />

(Ambassade, Lycée français, Alliance française,<br />

Centre de recherche …), la ville est devenue<br />

une vraie ville indienne de taille moyenne avec<br />

une forte dimension internationale.<br />

2<br />

A Pondichéry, qui est un territoire indépendant<br />

de la région (state) du Tamil Nadu, la<br />

langue officielle est le Tamoul, une des 18 langues<br />

officielles (y compris l’anglais). Dans toute<br />

l’Inde, il est assez facile de communiquer en<br />

anglais.<br />

3<br />

Brahma, Vishnou, Krishna, ainsi que leurs<br />

épouses respectives Saraswati, Lakshmi et<br />

Parvati, mais aussi le dieu éléphant Ganesh et<br />

beaucoup d’autres.<br />

4<br />

Pour les hindous, il s’agit bien évidemment<br />

de dieux au pluriel, mais qui bien souvent sont<br />

compris comme des manifestations particulières<br />

(avatars) de l’Un.<br />

5<br />

Si vous avez envie de vous plonger dans la<br />

littérature indienne, lisez Rabindranath Tagore<br />

(1861-1941), un grand poète, écrivain (qui obtint<br />

le prix Nobel de littérature en 1913), philosophe<br />

et penseur avant-gardiste. Son langage<br />

est d’une grande beauté et amène son lecteur<br />

à la découverte de l’Inde de son époque avec<br />

beaucoup de sensibilité, de poésie et de profondeur.<br />

6<br />

Le kolam est un dessin que la maîtresse de<br />

maison fait tous les jours sur le seuil de sa<br />

porte (dans la rue) avec de la farine de riz. Il<br />

est pour l’hôte qui marche dessus un signe de<br />

bienvenue et bénédiction.<br />

7<br />

Le jus de noix de coco se boit directement<br />

dans la noix (encore verte) avec une paille<br />

et a un effet dépuratif et reminéralisant. Le<br />

thé indien (masala tea) est du thé noir bouilli<br />

avec du lait et du sucre mélangé avec de la<br />

cardamome, du gingembre et parfois d’autres<br />

épices. Il paraît qu’il aide à supporter la chaleur<br />

humide.<br />

POUR RÉAGIR À L’ARTICLE<br />

contact@adventistemagazine.com<br />

7<br />

8


TÉMOIGNAGE<br />

> VOYAGER POUR SE RE-POSER<br />

UNE ANNÉE SABBATIQUE POUR FAIRE LE TOUR DU MONDE<br />

EN FAMILLE<br />

De l’été 2013 à l’été 2014, Stéphanie et Gabriel Monet<br />

ont réalisé un tour du monde avec leurs trois enfants,<br />

Solène, Lilian et Ophélie, 10, 7 et 5 ans au moment<br />

du départ. Un voyage qui laisse des traces…<br />

Nous en rêvions depuis des années, le rêve est devenu<br />

réalité : nous avons zigzagué autour du monde en famille<br />

en un peu moins d’un an. Nous avons voyagé vers<br />

l’est, avec des moyens de transport divers et variés :<br />

en avion, en train, en bateau, mais aussi en voiture, en<br />

bus, à vélo, à pied et même une fois en char à yack !<br />

Le transsibérien nous a mené de Moscou à Pékin en<br />

passant par la Sibérie et la Mongolie. Notre découverte<br />

asiatique a été complétée par le Japon, Hong-<br />

Kong, Bali et la Malaisie, avant de faire connaissance<br />

avec l’Océanie : les grands espaces de l’Australie, le<br />

multiculturalisme de la Nouvelle Calédonie, l’accueil<br />

inoubliable en Polynésie française. L’île de Pâques<br />

avec ses mystérieux Moais a constitué une transition<br />

intéressante avec l’Amérique du Sud, que nous avons<br />

sillonnée au Chili, en Argentine et au Pérou. Notre périple<br />

s’est achevé par la traversé des Etats-Unis d’ouest<br />

en est, en nous focalisant notamment sur les parcs nationaux<br />

à la nature époustouflante. Au retour de nos<br />

quelques 102 000 km, notre « chez nous » n’avait pas<br />

vraiment changé, nous si !<br />

Et pour cause, les deux axes majeurs de notre voyage<br />

se résument en deux mots : visages et paysages – voyager<br />

pour rencontrer les gens et voyager pour admirer<br />

la nature. Or notre conclusion est sans équivoque, ce<br />

que nous retenons de plus fort de ce voyage, c’est la<br />

bonté des gens et la beauté de la Création.<br />

De ville en pays, nous avons privilégié, partout où<br />

c’était possible, d’être hébergé chez l’habitant. Nous<br />

avons systématiquement reçu un accueil extraordinaire,<br />

pas toujours au niveau du standing du lieu, mais<br />

toujours au niveau de la qualité relationnelle et de la<br />

gentillesse de nos hôtes. Au point que l’on a véritablement<br />

vécu le double sens du mot « hôte », qui est<br />

à la fois l’accueilli et l’accueillant. Nous nous sentions<br />

souvent redevables, pourtant on nous donnait le sentiment<br />

de faire honneur par notre présence. Cette bonté<br />

humaine rencontrée de manière si constante nous a<br />

fait prendre conscience qu’il est parfois plus facile de<br />

la discerner là où nous sommes de passage, alors qu’à<br />

n’en pas douter, elle est aussi une réalité à discerner<br />

chez nos voisins, nos collègues…<br />

Au niveau de la découverte de la nature, tout ce qui<br />

est minéral, végétal ou animal, cela a été un<br />

constant émerveillement. C’est vrai, notre<br />

monde est en péril et notre sens écologique<br />

déjà passablement aiguisé n’en<br />

a été que renforcé. Mais force est de<br />

constater que sur cette terre, il demeure<br />

aujourd’hui de nombreux lieux<br />

magnifiques où s’épanouissent des<br />

animaux aussi beaux qu’attachants,<br />

des plantes et des<br />

arbres aussi variés<br />

qu’étonnants.<br />

Une telle richesse,<br />

une<br />

telle variété,<br />

une<br />

telle beauté<br />

ont exacerbé<br />

notre<br />

reconnaissance<br />

envers le<br />

Créateur, car difficile<br />

d’imaginer que<br />

tout cela soit le fruit<br />

du hasard.<br />

Bien sûr, il y a<br />

l’aventure procurée<br />

par le<br />

périple, les paysages<br />

extérieurs,<br />

mais ce voyage fut<br />

aussi une aventure<br />

intérieure, humaine,<br />

familiale. Partir un an<br />

en tant que famille nucléaire<br />

était un défi, une interrogation aussi. Au<br />

quotidien, même quand on vit sous le même toit,<br />

chacun a ses activités : le travail, l’école, les loisirs. Or<br />

pendant 344 jours, nous avons vécu une proximité de<br />

tous les instants, faisant tout ensemble, dormant bien<br />

souvent dans la même pièce. Il a bien sûr fallu faire des<br />

compromis et s’exercer à la patience et à la tolérance,<br />

mais quelle joie de vivre un tel projet en commun et<br />

d’avoir autant de temps pour partager. Nos liens en<br />

sont ressortis renforcés.<br />

Au-delà de la famille de sang, nous avons aussi vécu<br />

notre expérience en lien avec l’église adventiste, une<br />

grande famille… Nous avons souvent pris contact avec<br />

les adventistes locaux, soit en amont, soit sur place.<br />

Et force est de constater que l’attachement commun<br />

à Dieu et à l’Eglise crée des liens qu’on ne soupçonne<br />

pas. Une petite anecdote : nous avions essayé de<br />

contacter l’Eglise adventiste d’Irkoutsk en Sibérie bien<br />

avant notre départ, sans succès. Pendant notre séjour<br />

à Moscou, les responsables adventistes avec qui nous<br />

étions en lien ont essayé d’établir le contact, sans succès.<br />

Nous avons alors réservé dans une auberge de<br />

jeunesse près du lac Baïkal. Après quatre jours et<br />

quatre nuits ininterrompus de train dans le transsibérien,<br />

nous avons débarqué en gare d’Irkoutsk<br />

et une inconnue a abordé<br />

notre fille aînée,<br />

Solène, qui marchait<br />

devant. « Vous êtes<br />

la famille Monet ?<br />

» Ils avaient finalement<br />

eu écho<br />

de notre arrivée<br />

et avaient déplacé<br />

deux voitures et<br />

la seule personne de<br />

l’Eglise adventiste qui<br />

parlait anglais pour<br />

nous aider. Nous<br />

avons finalement<br />

convenu que<br />

nous allions<br />

malgré tout<br />

quelques<br />

jours à 70<br />

km de là,<br />

dans l’auberge<br />

réservée<br />

près du lac Baïkal,<br />

et que nous<br />

nous retrouverions<br />

le sabbat où ils m’ont demandé de<br />

prêcher. Pour garder le contact et<br />

organiser le week-end, qu’on a sur le<br />

moment décidé de passer ensemble,<br />

une des familles présentes nous a carrément<br />

prêté leur unique téléphone mobile,<br />

alors que nous étions inconnus les uns<br />

des autres quelques minutes auparavant. Le<br />

sabbat à l’Eglise, nous avons passé un moment<br />

très agréable. En parlant avec un pasteur à la<br />

retraite, nous nous exclamions en apprenant qu’il avait<br />

fait cinq ans de prison pendant l’ère communiste du<br />

fait de son rôle de prédicateur. Sa réaction a été interpelante<br />

: « Oh vous savez, j’ai eu de la chance ; des<br />

collègues pasteurs adventistes ont été exécutés pour<br />

avoir prêché l’Evangile et le message adventiste ». Du<br />

samedi après-midi au dimanche soir, nous sommes<br />

partis camper dans les montagnes sibériennes avec<br />

deux couples et un enfant. Des moments délicieux de<br />

partage, simples et vrais. Inoubliable !<br />

Que de rencontres, de découvertes, d’expériences<br />

vécues ! Trépidant, mais pas forcément reposant. En<br />

effet, même si ce voyage était une année sabbatique,<br />

nous ne nous sommes pas vraiment reposés, si l’on<br />

considère le repos en nombre d’heures de sommeil ou<br />

de farniente. Par contre, le changement de rythme, la<br />

déconnexion avec les activités et les soucis habituels<br />

ou encore la reconnexion sur l’essentiel ont fait de<br />

cette année sabbatique un véritable ressourcement.<br />

Nous nous sommes « re-posés » dans le sens où nous<br />

avons pu reconsidérer notre manière de voir la vie. Au<br />

travers des visages humains et des paysages naturels<br />

qui ont fait le quotidien de notre voyage, nous avons<br />

aussi approfondi notre désir d’y discerner le visage de<br />

Dieu. Un Dieu expérimenté, apprécié, qui nous a rafraichis<br />

de son souffle dynamisant.<br />

Cette année sabbatique pour faire le tour du monde<br />

n’a pas été une année idyllique dans le sens où tout<br />

était facile, merveilleux, où tout allait de soi. Non, il a<br />

fallu le construire, ce rêve, le vivre, oser aller de l’avant,<br />

être engagé dans l’aventure et faire face aux mésaventures,<br />

préparer, gérer, organiser... Mais alors, oui, cela<br />

a été une année unique, exceptionnelle.<br />

ENVIE D’EN SAVOIR PLUS ?<br />

www.zigzagdumonde.com<br />

Gabriel Monet<br />

Professeur, Université de théologie<br />

à Collonges-Sous-Salève<br />

POUR RÉAGIR À L’ARTICLE<br />

contact@adventistemagazine.com<br />

9 10


À BIENTÔT<br />

ALAIN BEAL<br />

Alain est né le 9 juin 1971.<br />

C'est à l'âge de 22 ans<br />

qu'il unit sa vie à celle de<br />

Cécile. Ensemble, ils ont<br />

3 enfants : William, Robin<br />

et Lucie, à qui il consacrait<br />

beaucoup de temps.<br />

Membre de l'église adventiste<br />

de Neuchâtel, il<br />

est engagé et sert comme<br />

diacre.<br />

Alain était un grand passionné<br />

de sport, notamment<br />

de parapente et de<br />

ski, qu'il pratiquait régulièrement<br />

seul ou en famille.<br />

Alain nous a quittés<br />

quelques jours après avoir<br />

fêté sa 45 ème année.<br />

MADELEINE SCHNEIDER<br />

Madeleine a vu le jour<br />

à Rohrbach (canton de<br />

Berne) le 15 octobre 1918.<br />

Elle s’est mariée à Arthur<br />

Schneider le 18 mars<br />

1943. De leur union sont<br />

nés six enfants.<br />

Elle partageait sa foi avec<br />

ses frères et sœurs en<br />

Christ de l’église adventiste<br />

de Renens où elle<br />

était membre fidèle depuis<br />

1977, un exemple de<br />

bonté et d’attention.<br />

GABRIELLE TASCO<br />

Gabrielle était membre<br />

de l’église de Neuchâtel.<br />

Quelques jours avant de<br />

partir, à la fin d’un concert<br />

où elle chantait, elle écrit :<br />

« Dieu est grand et fait des<br />

miracles à sa manière ! Je<br />

suis quelqu’un de jamais<br />

content de ce qu’il fait (...)<br />

mais durant le troisième<br />

air, qui est une louange au<br />

Tout-Puissant, j’ai éprouvé<br />

des moments de plénitude<br />

que je n’ai jamais ressenti<br />

auparavant. C’est une<br />

preuve qu’il est là à nos<br />

côtés et qu’il nous aime<br />

tels que nous sommes.<br />

Faisons-lui confiance. »<br />

11<br />

CHRISTIAN FRESNAY<br />

Né le 20 août 1946, Christian<br />

a fréquenté l’église<br />

à Paris puis à Marseille<br />

où il a été baptisé le 28<br />

juin 1969, quelques jours<br />

avant son mariage avec<br />

Mireille. Ensemble ils ont<br />

eu trois enfants : Nathalie,<br />

Isabelle et Cyril. Diacre à<br />

l’église de Saint-Julien et<br />

cher au cœur de beaucoup,<br />

il a travaillé pendant<br />

près de 40 ans comme<br />

cuisinier au Campus.<br />

BERNARD STEINER<br />

Natif de Worben, Bernard<br />

aimait la nature, le<br />

sport et le contact avec les<br />

autres. Il fut baptisé par<br />

le pasteur René Daellenbach,<br />

en même temps<br />

que son épouse, Suzanne.<br />

Ensemble ils ont eu trois<br />

enfants : Corine, Evelyne<br />

et Philippe. C’était un<br />

homme énergique et généreux<br />

qui voua ses forces<br />

à sa maison, à sa famille et<br />

à son église. Pour l’église,<br />

il fut une colonne. Il visitait<br />

régulièrement la région au<br />

profit des missions adventistes.<br />

Il s’est éteint à l’âge<br />

de 88 ans.<br />

PHILIPPE PORCHET<br />

Né le 29 septembre 1932 à<br />

Lucens et pilier de l’église<br />

adventiste en Suisse, Philippe<br />

fréquentait l’église<br />

d’Yverdon depuis plus<br />

de 30 ans. Premier diacre<br />

puis ancien, il n’hésitait<br />

pas à se mettre au service<br />

de tout et de tous. Marié<br />

à Elisabeth depuis 60 ans,<br />

ils ont eu quatre enfants.<br />

Philippe part avec la joie<br />

de voir toute sa famille<br />

dans l’Eglise.<br />

FRANCIS AUGSBURGER<br />

Francis a fréquenté<br />

l’église de Lausanne avec<br />

son épouse Céline avant<br />

de devenir professeur de<br />

français à Collonges. Il est<br />

ensuite parti au Cameroun<br />

où il a pris la direction de<br />

l’école, puis son parcours<br />

l’a amené à Madagascar<br />

comme président de cette<br />

Union. De retour en Europe,<br />

il a été pasteur en<br />

France, puis président de<br />

la FFN. Francis est l’auteur<br />

d’un commentaire des<br />

Psaumes et a participé à<br />

la rédaction du nouveau<br />

cantique « Donnez-lui<br />

gloire ».<br />

FRANCIS JEANMAIRE<br />

Francis s'est endormi<br />

dans sa 84 ème année dans<br />

une grande sérénité avec<br />

la certitude : "Quand je<br />

n'aurai plus de chair, je<br />

verrai Dieu. Je le verrai et<br />

Il me sera favorable". Il a<br />

été entouré d'amour, de<br />

soutien et de prière par sa<br />

famille, ses amis et l'église<br />

de la Chaux-de-Fonds.<br />

C'est là qu'il a été baptisé,<br />

grandi spirituellement et<br />

qu'il n'avait jamais quitté.<br />

FRANCIS JEANMAIRE<br />

Francesco si è addormentato<br />

nel suo anno 84 ° in<br />

grande serenità con certezza:<br />

"Quando faccio la<br />

mia carne, vedrò Dio vedrò<br />

me e lui sarà favorevole.".<br />

Era circondato da<br />

amore, il sostegno e le<br />

preghiere per la sua famiglia,<br />

gli amici e la chiesa di<br />

La Chaux-de-Fonds. Ci fu<br />

battezzato, cresciuto spiritualmente<br />

e non aveva<br />

mai lasciato.<br />

FRANCIS AUGSBURGER<br />

Francis ha frequentanto<br />

la chiesa di Losanna con<br />

sua moglie Céline; è poi<br />

diventato professore di<br />

francese a Collonges. In<br />

seguito partì in Camerun<br />

dove diventa direttore di<br />

una scuola. Il suo cammino<br />

lo porta in Madagascar<br />

come presidente di questa<br />

Unione. Una volta tornato<br />

in Europa, è pastore<br />

in Francia e poi presidente<br />

della FFN. Francis è l’autore<br />

di un commentario<br />

biblico sui Salmi e ha partecipato<br />

alla redazione del<br />

nuovo innario “Donnez-lui<br />

glorie”.<br />

PHILIPPE PORCHET<br />

Nato il 29 settembre<br />

1932, colonna portante<br />

della chiesa avventista in<br />

Svizzera, Philippe frequentava<br />

la chiesa d’Yverdon<br />

da più di 30 anni. Prima<br />

come primo diacono e poi<br />

come anziano, non esitava<br />

a mettersi al servizio di<br />

tutti. Sposato con Elisabeth,<br />

hanno 4 figli. Padre<br />

esemplare, Philippe se ne<br />

va con la gioia di vedere la<br />

sua famiglia nella chiesa.<br />

BERNARD STEINER<br />

Nato a Worben, Bernard<br />

amava la natura, lo sport<br />

e il contatto con gli altri.<br />

Fu battezzato dal pastore<br />

René Daellenbach, nello<br />

stesso giorno in cui si battezzò<br />

la moglie, Suzanne.<br />

Insieme hanno 3 figli: Corine,<br />

Evelyne e Philippe.<br />

Era un uomo energico e<br />

generoso che dedicava<br />

le sue forze alla sua casa,<br />

alla sua famiglia e alla sua<br />

chiesa. Per la chiesa, è stato<br />

una colonna portante.<br />

Visitava regolarmente la<br />

regione in favore di opere<br />

missionarie avventiste. Si<br />

è spento all’età di 88 anni.<br />

CHRISTIAN FRESNAY<br />

Nato il 20 agosto 1946,<br />

Christian ha frequentato<br />

la chiesa di Parigi e poi<br />

quella di Marsiglia, dove è<br />

stato battezzato il 28 giugno<br />

1969, qualche giorno<br />

prima di sposarsi con<br />

Mireille. Insieme hanno<br />

3 figli: Nathalie, Isabelle<br />

e Cyril. Era diacono della<br />

chiesa di Saint-Julien.<br />

Amato da molti, ha lavorato<br />

per quasi 40 anni come<br />

cuoco nel Campus.<br />

GABRIELLE TASCO<br />

Gabrielle era membro<br />

della chiesa di Neuchâtel.<br />

Qualche giorno prima<br />

di andar via, alla<br />

fine di un concerto nel<br />

quale cantava, scriveva:<br />

“Dio è grande e fa dei miracoli<br />

a modo suo! Sono<br />

una persona che non è mai<br />

contenta di ciò che Lui fa<br />

(…) ma durante la 3° aria<br />

che è una lode all’Onnipotente,<br />

ho provato dei momenti<br />

di pienezza che non<br />

avevo mai sentito prima. È<br />

una prova che è là al nostro<br />

lato e che ci ama così<br />

come siamo. Crediamo in<br />

Lui”.<br />

MADELEINE SCHNEIDER<br />

Madeleine nacque a Rohrbach<br />

(cantone di Berna) il<br />

15 ottobre 1918. Si sposò<br />

con Arthur Schneider il<br />

18 marzo 1943. Dalla loro<br />

unione nacquero 6 figli.<br />

Condivideva la sua fede<br />

con i fratelli e sorelle della<br />

chiesa avventista di Renens<br />

dove era membro fedele<br />

dal 1977, un esempio<br />

di bontà e di attenzione.<br />

ALAIN BEAL<br />

Alain è nato il 9 giugno<br />

1971. E 'stato all'età di 22<br />

anni entra a far parte della<br />

sua vita con quella di Cecilia.<br />

Insieme hanno tre figli:<br />

William, Robin e Lucy, a cui<br />

ha dedicato molto tempo.<br />

Membro della Chiesa<br />

avventista a Neuchâtel,<br />

è stato assunto e serve<br />

come un diacono.<br />

Alain è stato un grande<br />

appassionato di sport, tra<br />

cui il parapendio e lo sci,<br />

ha regolarmente praticato<br />

da soli o con la famiglia.<br />

Alain è deceduto pochi<br />

giorni dopo aver festeggiato<br />

il suo 45 ° anno.<br />

A PRESTO<br />

11


TESTIMONIANZA<br />

> VIAGGIARE PER RI-POSARSI<br />

UN ANNO SABATICO PER FARE IL GIRO DEL MONDO<br />

IN FAMIGLIA<br />

Dall’estate 2013 all’estate 2014, Stéphanie e Gabriel<br />

Monet hanno fatto il giro per il mondo con i loro tre<br />

figli Solène, Lilian e Ophélie, di 10, 7 e 5 anni al momento<br />

della partenza. Un viaggio che lascia segni…<br />

Era il nostro sogno da anni, e il sogno divenne realtà:<br />

abbiamo saltellato in giro per il mondo in famiglia per<br />

quasi un anno. Abbiamo viaggiato verso l’est, con diversi<br />

mezzi di trasporto: in aereo, in treno, in nave, ma<br />

anche in macchina, in autobus, in bicicletta, a piedi e a<br />

volte anche in carro di yak. Il transiberiano ci portò da<br />

Mosca a Pechino, passando dalla Siberia e dalla Mongolia.<br />

La scoperta dell’Asia si completò con il Giappone,<br />

Hong-Kong, Bali e la Malesia, prima di conoscere<br />

l’Oceania: i grandi spazi dell’Australia, la realtà multiculturale<br />

della Nuova Caledonia, l’indimenticabile<br />

accoglienza della Polinesia francese. L’Isola di Pasqua<br />

con i suoi misteriosi moai ha rappresentato un passaggio<br />

interessante in America del Sud, dove abbiamo<br />

percorso il Cile, l’Argentina e il Peru. Il nostro viaggio<br />

si è concluso percorrendo gli Stati Uniti da Ovest a Est,<br />

dedicandoci soprattutto ai parchi nazionali e alla natura<br />

sconvolgente. Di ritorno dai 102.000 km percorsi,<br />

casa nostra non era cambiata per niente, ma noi si!<br />

Le due caratteristiche principali del nostro viaggio si<br />

possono sintetizzare in due parole, volti e paesaggi:<br />

viaggiare per conoscere le persone e viaggiare per<br />

ammirare la natura. La nostra conclusione è senza<br />

dubbio quella che riteniamo sia la più importante di<br />

questo viaggio: la bontà delle persone e la bellezza<br />

della creazione.<br />

Di città in città, abbiamo approfittato lì dove era possibile<br />

di essere ospitati da qualcuno del posto. Siamo<br />

sempre stati ricevuti con un’accoglienza straordinaria,<br />

non sempre per ciò che riguarda lo standard del<br />

posto, ma sempre per la qualità della relazione e della<br />

gentilezza di chi ci ospitava. A tal punto che abbiamo<br />

potuto vivere entrambi i sensi della parola “ospite”,<br />

che è allo stesso tempo chi ospita e chi viene ospitato.<br />

Spesso ci siamo sentiti grati, e ci hanno dato la<br />

sensazione di onorare con la nostra presenza. Questa<br />

bontà umana trovata in modo così costante ci ha fatto<br />

rendere conto che a volte è più facile individuarla nei<br />

posti in cui siamo solo di passaggio, quando, senza dubbio,<br />

è un realtà che si può discernere anche tra i nostri<br />

vicini, colleghi.<br />

Per quanto riguarda la scoperta della natura,<br />

tutto ciò che è minerale, vegetale o animale,<br />

è stato una costante meraviglia. È<br />

vero che il nostro mondo è in pericolo e<br />

il nostro interesse per l’ecosistema già<br />

abbastanza intenso è stato solo rinforzato.<br />

Ma bisogna anche constatare<br />

che sul nostro pianeta ci sono oggi<br />

molti posti magnifici dove prosperano<br />

degli animali<br />

tanto belli come<br />

accattivanti, e<br />

piante e alberi<br />

tanto vari<br />

come sorprendenti.<br />

Un tale<br />

ricchezza,<br />

una tale varietà,<br />

una tale<br />

bellezza hanno<br />

intensificato la<br />

nostra riconoscenza<br />

verso il Creatore,<br />

poiché è difficile immaginare<br />

che tutto<br />

ciò sia frutto<br />

del caso.<br />

Certo è che c’è<br />

stata l’avventura<br />

rappresentata<br />

dal viaggio, dai<br />

paesaggi esterni, ma<br />

questa esperienza ha<br />

rappresentato anche<br />

un’avventura interiore, umana, familiare. Partire<br />

per un anno come nucleo familiare è stata una<br />

sfida, e anche un interrogativo. Quotidianamente,<br />

anche quando si vive sotto lo stesso tetto, ognuno ha<br />

le proprie attività: il lavoro, la scuole, il tempo libero.<br />

In questo caso, per 344 giorni abbiamo vissuto uno vicino<br />

all’altro, facendo tutto insieme, spesso dormendo<br />

nella stessa stanza. Ovviamente c’è stato bisogno di<br />

arrivare a dei compromessi e di esercitare la pazienza e<br />

la tolleranza, ma che gioia quella di vivere un progetto<br />

tale in comune e avere così tanto tempo da condividere<br />

insieme! I nostri legami ne sono usciti fortificati.<br />

Oltre alla famiglia di sangue, abbiamo anche vissuto<br />

la nostra esperienza in relazione alla chiesa avventista,<br />

una grande famiglia. Ci siamo spesso messi in contatto<br />

con gli avventisti del luogo, in anticipo o direttamente<br />

sul posto. E bisogna constatare che l’attaccamento comune<br />

a Dio e alla Chiesa crea dei legami che non ci<br />

si aspetta. Un piccolo aneddoto: avevamo provato a<br />

metterci in contatto con la chiesa avventista d’Irkoutsk<br />

in Siberia molto prima della nostra partenza, ma senza<br />

esito. Durante la nostra istanza a Mosca, i responsabili<br />

avventisti con cui avevamo dei legami hanno provato<br />

a contattarci, anche loro senza successo. Abbiamo<br />

quindi prenotato in un ostello vicino al lago Baikal.<br />

Dopo quattro giorni e quattro notti ininterrotti<br />

in treno nel transiberiano,<br />

siamo arrivati alla<br />

stazione d’Irkoutsk e<br />

una sconosciuta ha<br />

abbordato nostra<br />

figlia maggiore,<br />

Solène,<br />

che camminava<br />

davanti a tutti.<br />

“Sei la figlia di<br />

Monet?”. Avevano<br />

finalmente ricevuto<br />

la notizia del nostro<br />

arrivo e avevano<br />

mobilitato<br />

due macchine<br />

e l’unica persona<br />

della<br />

chiesa<br />

avventista<br />

che parlava<br />

inglese per<br />

aiutarci. Alla<br />

fine ci siamo<br />

messi d’accordo<br />

che saremo comunque<br />

andati per qualche giorno a<br />

70km da lì, nell’albergo prenotato<br />

vicino al lago Baikal, e che ci saremo<br />

visti il sabato in cui mi avevano chiesto<br />

di predicare. Per mantenere i contatti<br />

e organizzare il weekend che avevamo<br />

deciso di passare insieme, una delle famiglie<br />

presenti ci ha gentilmente prestato il<br />

loro unico cellulare, nonostante fossimo degli<br />

sconosciuti fino a qualche minuto prima. Il sabato in<br />

chiesa abbiamo passato un momento molto piacevole.<br />

Parlando con un pastore in pensione, siamo rimasti<br />

meravigliati nello scoprire che era stato per cinque<br />

anni in prigione durante l’era del comunismo debito<br />

al suolo ruolo di predicatore. La sua reazione è stata<br />

motivo di riflessione: “Sa, ho avuto fortuna: alcuni<br />

colleghi pastori avventisti sono stati giustiziati per aver<br />

predicato l’Evangelo e il messaggio avventista”. Dal<br />

sabato pomeriggio alla domenica sera siamo andati in<br />

campeggio nelle montagne siberiane con due coppie<br />

e un bambino. Sono stati dei momenti di condivisione<br />

piacevoli, semplici e sinceri. Indimenticabile!<br />

Che incontri, che scoperte, che esperienze! Frenetici<br />

ma non sempre rilassanti. Infatti, anche se il viaggio<br />

era un anno sabatico, non ci siamo riposati in realtà se<br />

consideriamo il riposo come le ore di sonno o di non<br />

far nulla. Al contrario, il cambio di ritmo, disconnettere<br />

dalle attività e i problemi abituali o riconnettersi<br />

sull’essenziale hanno reso questo anno sabatico una<br />

vera ricarica. Ci siamo “Ri-posati” nel senso che abbiamo<br />

potuto riconsiderare il nostro modo di vivere la<br />

vita. Attraverso i volti e i paesaggi naturali che hanno<br />

caratterizzato il quotidiano del nostro viaggio, abbiamo<br />

anche approfondito il desiderio di trovarvi il volto<br />

di Dio. Un Dio che ha esperto e gradito, che ci ha rinfrescato<br />

con il suo soffio energizzante.<br />

Questo anno sabatico usato per fare il giro del mondo<br />

non è stato un anno idilliaco nel senso che tutto<br />

era facile, meraviglioso e che tutto veniva da sé. No,<br />

c’è stato bisogno di costruire questo sogno, viverlo,<br />

osare andare avanti, essere impegnati nell’avventura<br />

e affrontare le disavventure, preparare, organizzare,<br />

gestire.. Ciò nonostante, sì, è stato un anno unico, eccezionale.<br />

VUOI SAPERNE DI PIU?<br />

www.zigzagdumonde.com<br />

Gabriel Monet<br />

Professore, Università di Teologia,<br />

Collonges-Sous-Salève<br />

9 10


Poi, quel caldo che si incollava al corpo e ci lasciava<br />

sudati tutti il giorno. All’inizio mi facevo la doccia 5<br />

volte al giorno! Ci siamo presto innamorati dei ventilatori<br />

e dei climatizzatori. Ricordo ancora oggi<br />

la felicità nel ricevere il monsone, la stagione<br />

delle piogge, che facevano abbassare le<br />

temperature. In ogni modo, durante tutto<br />

l’anno abbiamo sempre usato delle infradito<br />

e quando pioveva forte avevamo<br />

i piedi in acqua fino alla caviglia.<br />

Però curiosamente bisogna notare<br />

che il nostro corpo presenta una sorprendente<br />

capacità di adattamento e<br />

che ci si abitua a tutto e soprattutto si<br />

impara a vivere come la gente del paese.<br />

Visto che a Pondichéry degli “ex-patrioti”<br />

vivevano tranquillamente fra di loro, abbiamo<br />

scelto di allontanarci un po’ dall’antico quartiere<br />

francese.<br />

Ci siamo stabiliti in un quartiere in cui<br />

dalla nostra terrazza potevamo vedere<br />

il campanile della cattedrale cattolica,<br />

da cui a diverse ore della giornata<br />

sentivamo il richiamo alla preghiera<br />

delle moschee, e nella nostra stessa via<br />

c’era un piccolo tempio indu, dove i fedeli<br />

portavano le loro offerte. Sono stata<br />

colpita dal notare come gli adepti delle diverse<br />

religioni vivevano insieme in modo intelligente,<br />

e rispetto ad altre regioni dell’India, Pondichéry<br />

è un esempio per quanto riguarda la tolleranza fra<br />

le diverse comunità religiose. Tuttavia, vorrei aggiungere<br />

che verso la fine del nostro anno sabatico, quando<br />

abbiamo intrapreso un viaggio di due mesi per fare<br />

un tour dell’India, non abbiamo mai riscontrato delle<br />

ostilità da parte degli indiani, né per il fatto di essere<br />

“bianchi”, né per la nostra religione. In vari casi ci siamo<br />

sentiti addirittura accolti in modo particolare. Gli<br />

indiani erano sempre pronti ad aiutarci, anche quando<br />

ci bisognava sforzarsi per comunicare 2 . Abbiamo anche<br />

fatto delle scommesse riguardo l’accoglienza e la differenza<br />

dell’apertura. Essendo cristiani, quando si va in<br />

India e si scopre l’induismo che è la religione principale<br />

(900 milione di fedeli nel paese!), si resta sempre sorpresi<br />

dalle numerose divinità 3 , dal sistema delle caste<br />

e da ideali quali la reincarnazione, ecc. Che<br />

fare quindi? Visitare i templi come dei<br />

musei, ammirarne la maestosità e la bellezza<br />

ignorando i fedeli che vanno con<br />

uno zelo religioso impressionante?<br />

Dire che tutto ciò non è vero e che<br />

questi milioni di persone si trovano<br />

nell’errore e che saranno tra i perduti?<br />

Non è più accettabile pensare<br />

così. Ho fatto dunque la scelta<br />

di osservare come venerano i loro dei<br />

e sono in legame cono loro 4 e di rispettare<br />

il loro modo di intendere il mistero<br />

divino, avendo l’intima convinzione che si<br />

può sempre imparare qualcosa dagli altri.<br />

Visto che da noi, anche la fede e la<br />

religione devono passare attraverso il<br />

filtro della ragione in modo da vedere<br />

tutto in modo razionale, sono<br />

rimasta sorpresa dall’approccio<br />

più globale della pratica indu’ che<br />

fa riferimento a tutti i sensi: solo per<br />

fare un esempio, ci sono cose da vedere<br />

(i templi che sono molto colorati),<br />

da toccare (le statue a volte sono lavate<br />

con il latte (!!), vestite e truccate), da annusare<br />

(l’incenso), e anche tutto il corpo ne è<br />

implicato (le persone si prostrano davanti le divinità e<br />

hanno delle linee sulla fronte). In India, non si può restare<br />

indifferenti davanti al fervore spirituale dei fedeli.<br />

Inoltre, c’è anche un lato culturale, poiché qualsiasi sia<br />

il luogo santo in cui si entra (tempio indu’, jain o sikh,<br />

moschea o chiesa cristiana) bisogna sempre togliersi le<br />

scarpe. In questo modo, prima di entrare in una chiesa<br />

avventista in India, si lasciano le infradito vicino a<br />

quelle degli altri che sono già entrati. Ciò mi ha fatto<br />

ricordare al gesto di Mosè davanti al pruno ardente (Esodo<br />

4) che si tolse i sandali in segno di rispetto davanti<br />

la santità del Signore, mostrando semplicità e umiltà<br />

attraverso il suo corpo.<br />

Quando abbiamo vissuto a Pondichéry, i nostri figli frequentavano<br />

il liceo francese e seguivano normalmente<br />

il loro ciclo di studi, creando così una certa struttura<br />

delle nostre giornate. Ciò che resta impresso nei nostri<br />

ricordi è la qualità delle loro amicizie nutrite sul posto.<br />

I ragazzi potevano tranquillamente circolare in città,<br />

in rickshaw, in bicicletta o in scooter (le regole rispetto<br />

alla circolazione sono meno rigide rispetto a come<br />

sono qui): i miei figli hanno vissuto una sensazione di<br />

grande libertà. Durante il loro tempo libero, potevano<br />

passeggiare in città con gli amici. Anche noi adulti<br />

abbiamo apprezzato molto il fatto di avere del tempo:<br />

tempo per leggere 5 , tempo per passeggiare, per osservare<br />

le persone e la loro vita 6 , per ammirare i colori<br />

(dei sari, dei fiori venduti al chilo, dei mercati, dei templi,<br />

ecc.), del tempo per mangiare le specialità molto<br />

speziate dell’India del sud, di bere l’acqua di cocco o il<br />

vero “chai” 7 da una piccola tazza sul ciglio della strada.<br />

Insomma, abbiamo scelto di dare<br />

del tempo al tempo.<br />

Il nostro anno sabatico vissuto lontano<br />

dal mondo occidentale e da<br />

tutto ciò che ci era familiare, mi ha<br />

fatto pensare all’esperienza vissuta<br />

dal popolo d’Israele nel deserto<br />

che doveva dipendere completamente<br />

dal Signore e andare avanti<br />

poco a poco. Questo implica<br />

anche per noi vedere le piccole<br />

esperienze apparentemente senza<br />

importanza come delle benedizioni<br />

del Signore.<br />

La nostra esperienza mi ha fatto<br />

pensare anche a Gesu che, venendo<br />

sulla nostra terra, ha lasciato il<br />

cielo ed è venuto a raggiungerci<br />

nella nostra umanità. Abbiamo<br />

vissuto l’esperienza di essere straniere,<br />

diversi e anche strani per la<br />

maggioranza che ci circondava.<br />

Anche se era tutto in un ‘altra dimensione,<br />

Gesu ha vissuto tutto<br />

questo. Ci siamo sentiti sostenuti<br />

dalla sua presenza, abbiamo capito<br />

meglio che Gesu è venuto da lontano per vivere tra<br />

noi. E inoltre, questo incontro con delle persone di altre<br />

culture ci ha trasformato, ha rotto alcuni pregiudizi<br />

e ci ha permesso di vivere la nostra vulnerabilità come<br />

una forza (2 Cor 12:10).<br />

Durante questo periodo estivo, alcuni di noi potrebbero<br />

essere tentati nell’ “andare in vacanza” anche dalla<br />

nostra fede. Non è una buona idea. Quando il Signore<br />

ci permette di andare in vacanza e di scoprire altri paesi<br />

e altre culture, è per restare impressa in noi l’importante<br />

verità che siamo “stranieri e viaggiatori su questa<br />

terra”. Che l’essenziale è vivere questo periodo sotto il<br />

suo sguardo, approfittare della pausa per approfondire<br />

la nostra relazione con il Signore ed essere una luce<br />

negli incontri che Lui ci permette di vivere!<br />

Doris Vargas Hordosch vive in Francia con suo marito Esly,<br />

che è pastore delle Chiese avventiste di Annemasse e di<br />

Thonon. Per diversi anni, lei ha insegnato nelle facoltà<br />

avventiste di Teologia di Collonges e di Sagunto (Spagna).<br />

È anche responsabile dell’SDS degli adulti alla Federazione<br />

Francia Sud. Scrive regolarmente per delle pubblicazioni<br />

avventiste (Segni dei tempi, All’ascolel del testo).<br />

1<br />

Pondichéry è stato una colonia francese fino<br />

al 1954, ma oggi, anche se sono ancora presenti<br />

alcune istituzioni francesi (ambasciata,<br />

liceo francese, Alliance française, centro di ricerca),<br />

la città è diventata una vera città indiana<br />

di media grandezza con una rilevante dimensione<br />

internazionale.<br />

2<br />

A Pondichéry, che è un territorio indipendente<br />

della regione (stato) del Tamil Nadu, la<br />

lingua ufficiale è il Tamul, che è una delle 18<br />

lingue ufficiali, compreso l’inglese. In tutta l’India,<br />

è abbastanza facile comunicare in inglese.<br />

3<br />

Brahma, Vishnou, Krishnae, le loro rispettive<br />

mogli Saraswati, Lakshmi et Parvati, ma anche<br />

il dio elefante Ganesh e altri ancora.<br />

4<br />

Per gli indu’, si parla ovviamente di dei al plurale,<br />

ma molto spesso sono intesi come delle<br />

manifestazioni particolari (avatars) di Uno.<br />

5<br />

Se avete voglia di tuffarvi nella letteratura<br />

indiana, leggete Rabindranath Tagore (1861-<br />

1941), un grande poeta, scrittore (che ottenne<br />

il premio Nobel per la letteratura nel 1913),<br />

filosofo e pensatore d’avanguardia. Il suo linguaggio<br />

è di una grande bellezza e porta il<br />

lettore alla scoperta dell’India della sua epoca<br />

con molta sensibilità, poesia e profondità.<br />

6<br />

Il kolam è un disegno che la maestre di casa<br />

fa tutti i giorni sulla soglia di casa (parte esterna)<br />

con della farina di riso. Rappresenta un<br />

simbolo di benvenuto e di benedizione per<br />

l’ospito che vi cammina sotto.<br />

7<br />

Il succo di noce di cocco si beve direttamente<br />

dalla noce (ancora verde) con una cannuccia<br />

e ha un effetto depurativo e remineralizzante.<br />

Il thé indiano (malasa tea) è un thé nero bollito<br />

con del latte e zucchero mescolato con il<br />

cardamomo, zenzero e a volte qualche spezia.<br />

Sembra che aiuti a sopportare il caldo umido.<br />

PER RISPONDERE ALL’ARTICOLO<br />

contact@adventistemagazine.com<br />

7<br />

8


DOSSIER<br />

DELLE VACANZE DIVERSE DAL SOLITO<br />

Nel 2014, ogni persona residente in Svizzera ha intrapreso<br />

in media 2,9 viaggi con pernottamento. Il 63%<br />

di questi viaggi aveva destinazione all’estero. Primo<br />

criterio per la scelta della destinazione: il sole, ovviamente!<br />

Come tutti coloro che vanno in vacanza in tutto<br />

il mondo, gli svizzeri viaggiano con la voglia di rompere<br />

la solita routine, e per la maggior parte, ciò significa<br />

approfittare del bel tempo, del mare, della natura. Ciò<br />

che è interessante notare è che i viaggiatori all’estero<br />

sono diventati, per la nuova generazione, uno dei primi<br />

indici di una vita di successo. Quando i nostri genitori<br />

all’inizio della loro carriera sognavano di poter comprare<br />

una macchina o una casa, nel <strong>2016</strong> molti giovani<br />

lavorati sognano di poter viaggiare all’estero. Ancora<br />

prima di trovare l’anima gemella o di avere un alloggio,<br />

i giovani hanno come primo obiettivo quello di<br />

viaggiare. Danno una grande importanza al conoscere<br />

nuove culture prima di “posarsi” per seguire lo schema<br />

classico: matrimonio-casa-figli. Dietro tutto ciò si cela la<br />

voglia di partire per un’avventura, forse anche di mettersi<br />

“in pericolo”, per un po’ di più di una semplice<br />

vacanza.<br />

L’idea di un anno sabatico è ben diversa da un progetto<br />

di congedo o di viaggio. Nella Bibbia (Esodo23:9-12), il<br />

riposo della terra è ogni sette anni, messo in parallelo<br />

con il riposo settimanale del sabato, che è un impegno<br />

che esprime chiaramente la volontà di Dio di limitare lo<br />

sfruttamento della terra e dei lavoratori. Per noi, prendere<br />

un anno sabatico esprime dunque la volontà di<br />

rinunciare alle prerogative del lavoro e del denaro, al<br />

meno per un tempo. Poiché crediamo che il cristiano<br />

è sottomesso nello stesso modo alla forte influenza del<br />

materialismo, abbiamo voluto vivere una vera rottura<br />

nella nostra attività professionale (nonostante sia al servizio<br />

della Chiesa).<br />

Vorrei condividere con voi qualche aspetto dell’anno<br />

sabatico che abbiamo vissuto in famiglia: mio marito<br />

Esly, io e i nostri due figli, Baptiste che al momento<br />

di partire aveva 15 anni, e Hannah che ne aveva 11.<br />

Per quasi un anno, Pondichéry, che si trova al sud-est<br />

dell’India, è diventata la nostra patria di adozione.<br />

Nella prospettiva di un anno sabatico, alcuni potrebbero<br />

essere motivati dall’idea di fare tutto ciò che vogliono<br />

senza avere delle conseguenze nell’attività professionale,<br />

spesso monotona e faticosa. Bisogna comunque<br />

considerare anche l’altro lato della medaglia: il riposo<br />

si può spesso trasformare il noia, e la libertà in angoscia.<br />

A ciò si può aggiungere anche la mancanza di vita<br />

sociale (senza amici, in un luogo sconosciuto), e il fatto<br />

di doversi confrontare ad una cultura completamente<br />

diversa e forse anche destabilizzante. Però un anno<br />

sabatico non è per forza caratterizzato tutto dal riposo.<br />

C’erano anche altri elementi nella nostra famiglia. I<br />

nostri figli erano cresciuti: il più grande era già adolescente<br />

e sarebbe presto passato alla maturità continuando<br />

i propri studi e i propri progetti. Abbiamo voluto<br />

rompere la “bolla occidentale” con i nostri figli in<br />

cui tutto si basa sull’avere e sul comprare, dove tutto<br />

è dovuto, pensando che sia così in tutto il mondo.<br />

Inoltre, io e mio marito avevamo sempre sognato di<br />

andare in India! Perché? Difficile da spiegare. Era un<br />

sogno, una dolce chiamata interiore, un’aspirazione<br />

profonda e persistente di conoscere questo paese così<br />

affascinante. In un momento dato, ci siamo resi conto<br />

che dovevamo prendere in mano questo progetto e<br />

passare all’azione senza aspettare il momento ideale<br />

in cui tutto sarebbe stato pronto, in cui avremo avuto il<br />

denaro sufficiente, o in cui avremo potuto organizzare<br />

tutto nei minimi dettagli, in cui avremo già letto molti<br />

libri sull’India..insomma, un momento ideale che non<br />

arriva mai! Quindi ci siamo lanciati, preparandoci nel<br />

miglior modo possibile, ovviamente, ma con una buona<br />

dose di fiducia e con lo spirito d’avventura, contanto<br />

sul Signore per ogni cosa, e accettando il fatto di lasciare<br />

la nostra zona di comfort. Infatti, questo è un dettaglio<br />

importante da prendere in considerazione quando<br />

ci si vuole lanciare in questo genere di avventura,<br />

ed effettivamente abbiamo un po’ vagato anche prima<br />

di partire: bisognava trovare un guardiano per la casa,<br />

vendere la macchina, negoziare il nostro futuro professionale,<br />

ottenere il permesso Visa per l’India (cosa non<br />

facile da fare!), scegliere una città in India, trovare un alloggio,<br />

una scuola per i ragazzi, e molto altro.. Il nostro<br />

anno sabatico era cominciato molto prima di atterrare<br />

a Chennai (l’antica Madras nel sud-est dell’India).<br />

Arrivati in India, la prima cosa che ci colpisce sono il<br />

rumore e il caldo. Quando siamo usciti dall’aeroporto<br />

di Chennai ed eravamo finalmente sul taxi per Pondichery<br />

1 , siamo stati assaliti dal rumore assordante di<br />

un concerto di claxon sempre presente in tutta l’India.<br />

Le strade sono (quasi) tutte inondate da una marea di<br />

veicoli come camion di vari colori e con delle scritte<br />

dall’ortografia variabile, passando poi agli autobus fino<br />

agli rickshaw e alle moto che guidano un po’ come<br />

vogliono. All’inizio il traffico dell’India mi sembrava un<br />

vero e proprio caos, ma poi mi resi conto che questo<br />

“caos” funzionava comunque bene e venivano addirittura<br />

seguite determinate regole. Inoltre, a parte il<br />

traffico, non bisogna dimenticare le mucche, la famose<br />

mucche sacre che posso passeggiare dove vogliono,<br />

anche contro senso per strada! Che bello scenario!<br />

6


INTERVISTA<br />

> PRISCILLE BARGIBANT<br />

Intervista a cura di Rickson Nobre<br />

adesso non farò più resistenza, mi lascio andare”. Sono<br />

diventata cappellana in carcere contro ogni attesa, perché<br />

non era questo ciò che volevo fare.<br />

Wow ! Hai dovuto lasciare delle cose per ritornare alla<br />

fede. Alcuni esempi pratici?<br />

Ti puoi presentare?<br />

Sono nata in una famiglia<br />

avventista.<br />

Mio padre, pastore<br />

avventista per 20<br />

anni, mi ha battezzato<br />

quando<br />

avevo 15 anni,<br />

nella chiesa del<br />

Campus di Collonges-sous-Salève.<br />

Poco dopo,<br />

ho mandato tutto<br />

all’aria. Tutto! La comunità<br />

avventista e la mia<br />

fede in Dio. Con il mio ritiro,<br />

capii che non avevo effettuato<br />

un passaggio dalla fede dei miei genitori alla<br />

mia. Spazzai via tutto in modo drastico. Ho incontrato<br />

mio marito a vent’anni. Non era per niente impegnato<br />

nella chiesa, né in qualche comunità religiosa. Ho<br />

vissuto con mio marito per 10-12 anni senza mai mettere<br />

piede in una chiesa, al contrario, essendo contro la<br />

chiesa per le ingiustizie e delle cose che avevo vissuto.<br />

Tutto ciò accompagnato dall’ira di mio marito contro<br />

tutti quei religiosi che lui trovava così ipocriti! Ma in<br />

realtà, nel fondo del mio cuore, avevo questa fede<br />

inappagata, questo bisogno di dare un senso alla mia<br />

vita, un grande vuoto che non sapevo come riempire.<br />

Più tardi, ho ricevuto una chiamata dal Campus per essere<br />

insegnante di musica nella scuola. Accettai, visto<br />

che non abitavo lontano dal campus. Avevo iscritto mio<br />

figlio a questa scuola, e poco a poco mi stavo riavvicinando.<br />

La prima volta che ho rimesso piede in chiesa fu<br />

in occasione del “Regards 2000”, conferenze di Thierry<br />

Lenoir. Ricordo che queste conferenze raccontavano<br />

l’evangelo, solo l’evangelo, senza parlare della chiesa<br />

avventista, senza teologia. Una sera, Thierry Lenoir<br />

aveva fatto alzare l’assemblea e durante la preghiera<br />

mi misi a piangere, mi sono detta “questo è tutto ciò<br />

che mi manca da quando mi sono allontanata dalla<br />

chiesa”. Mi resi conto che la fede era tutt’altra cosa che<br />

il tram-tram della chiesa, et che questo poteva colmare<br />

il bisogno che sentivo nella mia vita. Ci sono comunque<br />

voluti degli anni. Io e mio marito abbiamo iniziato<br />

a studiare la Bibbia. La grande svolta che mi ha fatto<br />

passare da una fede personale a una fede quotidiana<br />

molto presente, è stata il nostro viaggio. Nel 2010 io,<br />

mio marito e i miei figli siamo andati a fare il giro del<br />

mondo per un anno. Abbiamo vissuto delle esperienze<br />

straordinarie con Dio: questa è stata l’ultimo radicale<br />

svolta. Era evidente che Dio era presente ogni giorno<br />

nella mia vita. Tornando dal viaggio, mi sono detta “ok,<br />

Ho lasciato perdere l’idea che fossi il padrone della mia<br />

vita. Sono molto organizzata, mi piace avere tutto sotto<br />

controllo. Ho smesso. È stato l’abbandono più difficile<br />

della mia vita, che devo spesso rinnovare: non posso<br />

controllare niente. Quando ho un appuntamento che<br />

alla fine viene annullato, prima avrei fatto di tutto affinché<br />

avesse luogo lo stesso. Ora mi dico “ok, succederà<br />

qualcos’altro, non era ancora il momento, non era per<br />

me, etc.”. Non sono attaccata a niente. Quando siamo<br />

partiti per fare il giro del mondo, abbiamo dimissionato<br />

dai nostri lavori. Pensavo che dopo tutto, sarei stata<br />

contenta. Ciò che è cambiato, e ci tengo a dirlo, è il<br />

motore. Ho spento il vecchio motore per accenderne<br />

uno nuovo.<br />

Tu svolgi ormai un ministero nelle carceri. Come ci sei<br />

arrivata?<br />

Una volta tornata dal giro del mondo, ripresi il mio posto<br />

di musicista per gli ospedali universitari di Ginevra. La<br />

prima domenica in cui sarei dovuta andare all’ospedale<br />

a suonare, ero un po’ distratta e mentre guidavo girai<br />

a destra invece di girare a sinistra. Mi ritrovai davanti<br />

al carcere e rimasi meravigliata. Ero molto sorpresa di<br />

sentire quell’emozione. Con la fede che avevo in quel<br />

momento, pregai per i detenuti. Dissi “Se potessi fare<br />

qualcosa per loro..”. Qualche settimana dopo, stavo<br />

prendendo un caffè con il cappellano del carcere che<br />

sarebbe andato via perché era in depressione. Parlando,<br />

mi disse “Abbiamo bisogno di te in carcere”. Una<br />

cosa tira l’altra, e mi presentò il presidente della cappellania,<br />

feci dei corsi di formazione e 4-5 mesi dopo<br />

il mio ritorno dal giro del mondo cominciai a lavorare<br />

come cappellana in carcere. Ho potuto constatare che<br />

quando lascio fare, succedono delle cose, ma non<br />

quelle che io avevo previsto.<br />

Raccontaci una giornata tipo come cappellana<br />

in carcere.<br />

Innanzitutto, in carcere non esiste la figura del cappellano<br />

a tempo pieno poiché è difficile a livello emotivo<br />

e psicologico. Lavorando al 30%, vado due giorni alla<br />

settimana: dalle 7.30 alle 11:30 e dalle 13:00 alle 16:30<br />

incontro i detenuti che hanno chiesto un appuntamento<br />

con un cappellano. Io non impongo niente, ed è perfetto<br />

per me, perché ho delle brutte esperienze con il<br />

fatto di imporsi. Il detenuto scrive una lettera al cappellano<br />

esprimendo il desiderio di vederlo, e quindi io lo<br />

ricevo in un minuscolo ufficio al centro del carcere. Le<br />

guardie vanno a prenderlo nella sua cella, lo portano<br />

nella “mia piccola cella” e passo un’ora da sola con lui.<br />

Senza guardie, senza nessun altro con voi?<br />

Senza guardie e senza nessuno. Sono in un piccolo ufficio<br />

che non è nemmeno 2 metri per 2. Passo un’ora<br />

da sola con lui: a volte di più, a volte meno. Si passa<br />

del tempo insieme fino a quando questi non esce di<br />

prigione: a volte può essere 3,4,5 anni, altre volte solo<br />

qualche mese. Il mio primo approccio non è quello di<br />

aprire la Bibbia con i detenuti. È quello di cercare con<br />

loro il senso che vogliono dare alla loro vita e le motivazioni.<br />

Quando mi chiedono il senso che io voglio dare<br />

alla mia vita, glielo dico. Ma io non mi impongo mai.<br />

Il mio scopo principale è quello di amarli così come<br />

sono, lì dove si trovano.<br />

Avresti degli esempi da farci di persone che hanno<br />

scoperto la fede grazie a questi incontri da te proposti<br />

in carcere?<br />

Certamente. C’è un detenuto che per un anno non mi<br />

ha mai chiesto niente riguardo la mia fede. Era un criminale,<br />

e mi ha raccontato molte cose della sua vita.<br />

Ogni volta mi chiedeva se gli potevo dare delle sigarette.<br />

Era l’unica cosa che potevo fare per lui. Io che<br />

non fumo e che sono assolutamente contraria alle sigarette,<br />

mi sono ritrovata a dargli dei pacchetti interi. L’ho<br />

fatto per circa un anno e mezzo. Un giorno mi chiede<br />

cosa mi aveva spinto ad andare lì in carcere, e glielo<br />

dissi. Si mise a piangere, pensò che fosse una cosa<br />

magnifica e disse “voglio conoscere questo Dio”. Solo<br />

in quel momento abbiamo aperto la Bibbia. Abbiamo<br />

intrapreso un percorso stupendo. Una volta uscito di<br />

prigione, non l’ho mai più rivisto, ma so che il mio seme<br />

è stato piantato.<br />

C’è anche un detenuto che mi ha raccontato di essere<br />

in prigione per 18 rapine. Il giorno in cui lo misero in<br />

cella si gettò per terra e si mise a piangere senza freni.<br />

Tre giorni dopo, si convinse che doveva chiedere<br />

una Bibbia in biblioteca. Disse “era come se una vocina<br />

dentro di me mi dicesse ‘chiedi una Bibbia in biblioteca’”.<br />

Si mise a leggere quella Bibbia per 14 mesi, dalla<br />

A alla Z. Veniva con quella Bibbia in cappellania: era<br />

tutta stropicciata, e la conosceva dall’inizio alla fine.<br />

Durante settimane e settimane mi spiegò tutto quello<br />

che aveva capito: l’amore di Gesù, la seconda venuta,<br />

l’Antico Testamento, l’Evangelo, i nuovi comandamenti,<br />

quelli antichi, il sabato, tutto. Era straordinario! Un<br />

giorno mi disse “Lei ha già letto l’Apocalisse? Forse<br />

mi sembrerò un pazzo, ma credo che siamo nel tempo<br />

della fine”, e mi parlò della chiesa di Laodicea. Un<br />

ragazzo della strana, che sapeva a malapena leggere!<br />

Dissi fra me e me che non c’era bisogno di studiare<br />

teologia: quando lo Spirito insegna, va dritto al cuore.<br />

È stata una magnifica esperienza.<br />

Come affronti le giornate pesanti?<br />

Effettivamente, è difficile a livello emotivo. Soprattutto<br />

perché sono una persona empatica, come una spugna.<br />

Ma so dove ricaricarmi: in un primo momento nella<br />

preghiera, ma poi ho anche bisogno ogni di almeno<br />

due ore da sola e in silenzio. Cammino nella natura, mi<br />

occupo delle mie rose, o non faccio niente. E spesso<br />

piango, lo ammetto, perché mi rattristo per tutto ciò<br />

che ascolto, per quella sofferenza, e perché spesso mi<br />

rendo conto che lì in prigione ci sono finite le persone<br />

sbagliate. Quando sento la storia di qualcuno che ha<br />

spinto un criminale ad agire, mi dico “Gesù è venuto<br />

per loro, questo è sicuro”. Mi prendo del tempo per<br />

ascoltare la voce di Dio nel mio cuore, per lasciare tutto<br />

questo a Lui, e per pregare per ognuno di loro. Insomma,<br />

ho bisogno di tempo.<br />

La tua famiglia non ha timore nel sapere che sei da<br />

sola in carcere con dei criminali? Ricordiamo di quella<br />

accompagnatrice uscita con un detenuto che fu uccisa.<br />

Sì, è successo da noi. Per la cronaca, quel detenuto<br />

voleva vedermi, ma non ho mai voluto riceverlo. Era ciò<br />

che sentivo nel mio cuore e per questo sono stata molto<br />

colpita da quella storia. Sono già passati cinque anni da<br />

quando faccio questo, e sono molto toccata. Soprattutto<br />

perché ricevo molti detenuti in custodia cautelare,<br />

persone che nessuno vuole vedere perché considerati<br />

pericolosi. Sento una tensione dentro di me, sono<br />

sempre all’erta, ma anche fiduciosa. È sempre un po’<br />

un controsenso. Da un lato sono profondamente fiduciosa,<br />

ma dall’altro sento che sono comunque umana.<br />

Che Dio continui a benedirti nel tuo ministero. E sappi<br />

che la FSRT ti sostiene.sache que la FSRT te soutient.<br />

PER RISPONDERE ALL’ARTICOLO<br />

contact@adventistemagazine.com<br />

3<br />

4


EDITO<br />

VIVA LE VACANZE!<br />

L’estate ci mette un po’ ad arrivare a causa del tempo variabile. Tuttavia si parla già di vacanze, di viaggi, di<br />

pausa. Abbiamo bisogno di riposare, di prendere un attimo di respiro e di rigenerarsi. Così è la vita.. A parte<br />

della scelta della crema solare, la scoperta di un posto idilliaco, sarà utile e necessario stare un po’ di più<br />

con se stessi e decidere di riprendere la propria vita in mano. Sarà anche possibile restare come spettatore<br />

di una vita che ci supera, e lasciare che siano la sorte o il caso a decidere il nostro destino. Perché rompere<br />

la routine di abitudini secolari e la vita decisa dagli altri.<br />

Vi invito quindi a lasciare per qualche istante la sedia sdraio e venire a sedervi. “Perché?” vi starete chiedendo.<br />

Perché sedersi è fondamentale.<br />

È un momento di riflessione intensa per costruire e costruirsi. È farsi un esame di coscienza, avere voglia di<br />

conoscersi meglio. Sedersi è alimentare se stessi e gli altri. È ritrovare delle basi solide, godersi il piacere<br />

della meditazione, invitare Dio alla propria tavola. Sedersi è puntare lo sguardo su se stessi e sugli altri,<br />

facendo una radiografia seria e reale del suo essere più profondo. Insomma, è trovare l’essenziale!<br />

Ah, scusatemi, vi lascio tornare alla vostra sedia sdraio! Non dimenticate la crema solare che eviterà le insolazioni…e<br />

dei buoni libri che alimentino la nostra vita interiore!<br />

Allora, viva le vacanze!<br />

David Jennah<br />

Presidente FSRT<br />

GIOVENTÙ<br />

> LA FEDE IN VACANZA...<br />

Si narra che il re d’Egitto, Pirro, parlava con il suo amico<br />

Cinea. Quest’ultimo chiede:<br />

-“Pirro, cosa farai se riuscirai a conquistare Roma?<br />

-Andremo in Sicilia.<br />

-E cosa farai quado avrai conquistato la Sicilia?<br />

-Andremo in Africa ed espugneremo Cartagine.<br />

-E dopo Cartagine?<br />

-Dopo Cartagine sarà il turno della Grecia!”, dice Pirro<br />

con un’aria trionfante.<br />

-In fin dei conti, quale sarà il frutto di tutte queste<br />

conquiste?<br />

Pirro pensa un momento e risponde:<br />

-Quando avremo completato tutte queste spedizioni,<br />

allora potremo sederci e goderci la vita.<br />

Allora Cinea gli disse:<br />

-Perché allora non godersi la vita già da<br />

adesso?<br />

Nella vita sono molte le conquiste<br />

per le quali lottiamo: gli studi, la<br />

nostra vita personale, professionale.<br />

Ma a volte, andiamo così<br />

veloce che non ci prendiamo<br />

il tempo di goderci la vita. Il<br />

nostro mondo e il ritmo degli<br />

studi ci spingono fino a dimenticarci<br />

di tutto. Spesso mettiamo<br />

di lato anche la presenza di Dio al<br />

nostro lato.<br />

Lì non ci sono più scuse. Non sarai più troppo<br />

occupato, non avrai più troppe cose da fare tanto da<br />

non poter passare del tempo con Dio, senza togliere<br />

del tempo a te stesso.<br />

Inoltre, non dimenticare che questo tempo tu lo devi<br />

anche a qualcuno. Il libro dell’Ecclesiaste dice: “e che<br />

ogni uomo che mangia, beva e gode benessere in tutta<br />

la sua fatica, questo è un dono di Dio 1 ”.<br />

Quindi quest’estate gioisci a pieno dei risultati del lavoro<br />

fatto durante l’anno. È un dono per te, ma non<br />

dimenticare di essere riconoscente e di prendere del<br />

tempo con colui che ti ha fatto questo regalo e molti<br />

altri. Davide in uno dei suoi salmi diceva: “Dammi la<br />

gioia di essere salvo 2 ”.<br />

Ecco una bella cosa da fare quest’estate:<br />

celebrare la gioia di essere salvi.<br />

E allora buone vacanze e buona<br />

festa!<br />

SOMMARIO<br />

2<br />

3<br />

5<br />

La fede in vacanza Viaggiare per riposar-si<br />

Giornale bimestrale della Federazione avventista della Svizzera Romanza e del Ticino (FSRT)<br />

N°4 / Luglio - agosto <strong>2016</strong><br />

Rivista gratuita<br />

Stampato in Germania<br />

9<br />

10<br />

Intervista Priscille Bargibant A presto<br />

Delle vacanze<br />

diverse dal solito<br />

George Gallup diceva: “Se il ventesimo<br />

secolo si è dedicato alla conquista<br />

dello spazio, il ventunesimo secolo dovrebbe<br />

dedicarsi allo spazio interiore”.<br />

1 2<br />

Ecclesiastes 3.13 Salmo 51.14<br />

Penso che abbia ragione. Abbiamo bisogno di poterci<br />

costruire e prenderci cura della nostra persona. Chi<br />

12 Versione francese meglio di Dio può farlo?<br />

Questo periodo di vacanze è quindi l’occasione di fare<br />

una pausa da queste grandi conquiste per prendere<br />

del tempo per se stessi. Forse alcuni hanno appena finito<br />

il liceo e si lanceranno presto nella conquista di<br />

trovare un lavoro. In ogni caso, durante tutto l’anno<br />

avete dimostrato grandi sforzi. Per questo vi auguro il<br />

meglio. E qualsiasi sia il risultato, vi siete ben meritati il<br />

poter “godersi la vita già da adesso”.<br />

Pierrick Avelin<br />

Dipartimento della<br />

Gioventù, FSRT<br />

Caporedattore : Rickson Nobre - Editore : Dipartimento delle Comunicazioni FSRT - Redazione a cura di : Rickson Nobre, David Jennah, Nathalie<br />

Wagnon, Eunice Goi, Yolande Grezet, Pierrick Avelin, Serena Zagara - Impaginazione e grafica : Eunice Goi - Redattori : Pierrick Avelin, Rickson<br />

Nobre, Eunice Goi - Collaboratori : Priscille Bargibant, Yves Merckx, Gabriel Monet - Traduttore : Serena Zagara - Correzione a cura di : Borbála<br />

Galánthay Marti<br />

Photo credit<br />

Copertina, pagine 5 : adobe photo - pagina 2 : sxc.hu - pagina 3 : Priscille Bargibant - pagina 4 : Google immagini - pagina 7, 8 : Doris Vargas<br />

Hordosch- pagina 9, 10 : Gabriel Monet.<br />

La responsabilità degli articoli firmati pubblicati su MAGAZINE AVVENTISTA è dei singoli autori.<br />

Mi immagino che alcuni abbiano previsto tutto un programma<br />

di quest’estate per rilassarsi e approfittare al<br />

massimo di questi due mesi senza le lezioni scolastiche.<br />

Ma vorrei farti una domanda: in questo periodo, la tua<br />

fede andrà in vacanza?<br />

2<br />

PER RISPONDERE ALL’ARTICOLO<br />

jeunesse@adventiste.ch


INTERVISTA<br />

PRISCILLE BARGIBANT<br />

LA FEDE IN VACANZA<br />

GIOVENTÙ<br />

DELLE VACANZE<br />

DIVERSE DAL<br />

SOLITO<br />

WWW.MAGAZINEAVVENTISTA.COM<br />

MAGAZINE AVVENTISTA GIORNALE BIMESTRALE DELLA FEDERAZIONE AVVENTISTA DELLA SVIZZERA ROMANZA E DEL TICINO - N° 4 LUGLIO / AGOSTO <strong>2016</strong>

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