-20- Renée Fontaine - La tour <strong>de</strong> Babel.
RENÉE FONTAINE Née en 1936. Vit à Saint-Martin-<strong>de</strong>-Crau. Institutrice à la retraite. Peintre amateur <strong>de</strong> reproductions ou <strong>de</strong> paysages, elle avait cessé <strong>de</strong> peindre en 1975, ne trouvant plus les moyens <strong>de</strong> progresser dans son travail. En 1982, elle rencontre Raymond Reynaud à l’occasion d’une conférence <strong>de</strong>stinée aux enseignants où ce <strong>de</strong>rnier présente sa conception <strong>de</strong> la peinture. Depuis, Renée Fontaine a fréquenté l’atelier du Quinconce Vert jusqu’à sa fermeture. La peinture est pour elle un moyen d’aller chercher au plus profond d’elle-même l’émotion ressentie face au mon<strong>de</strong>, et <strong>de</strong> l’exprimer avec <strong>de</strong>s couleurs et <strong>de</strong>s formes, au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s mots et <strong>de</strong>s apparences, pour mieux s’en libérer et retrouver une forme <strong>de</strong> sérénité. En octobre 1983, j’ai rencontré Raymond à une journée pédagogique dans le cadre <strong>de</strong>s maternelles. J’avais été invité par une collègue <strong>de</strong> Salon qui m’avait dit « Tu <strong>de</strong>vrais venir, <strong>de</strong>main après-midi, il y a un peintre qui vient nous expliquer <strong>de</strong>s tableaux, toi qui peint ça t’intéresserait ». J’y suis allée et là j’ai rencontré Raymond, ce petit bonhomme qui payait pas <strong>de</strong> mine avec sa casquette, ses grosses lunettes, un peu gauche, qui a commencé à expliquer. Il a expliqué et pour moi, c’est <strong>de</strong>venu une évi<strong>de</strong>nce, j’ai tout compris. Ensuite, je suis allée au Quinconce Vert à Salon. Là, un mercredi après-midi, je me pointe là-bas et il me dit : « Installe toi là », il me donne une feuille blanche et un crayon et il me dit : « Essaie <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssiner comme les autres le village <strong>de</strong> Jean <strong>de</strong> Florette ». Comme ça <strong>de</strong> but en blanc, <strong>de</strong>ssiner un village, sans avoir <strong>de</strong> motif <strong>de</strong>vant moi, j’étais incapable <strong>de</strong> faire quelque chose. J’ai dit : « Je m’en vais ». Et la semaine suivante, je suis retournée et là petit à petit, je suis rentrée dans sa façon <strong>de</strong> faire., qui était d’imaginer <strong>de</strong>vant la page blanche le ressenti <strong>de</strong> quelque chose. Chaque semaine, on avait un thème, le village, le boulanger... Chacun s’exprimait à se façon, et sur une quinzaine qu’on était, il n’y avait aucune chose <strong>de</strong> pareil. Raymond m’a permis d’exprimer ce que j’avais au fond <strong>de</strong> moi. Renée Fontaine -21-