Dossier de presse - V5

Il m’a dit : « Ce qui va être gênant chez vous, c’est
votre métier, vous avez un parcours classique, vous
avez fait les beaux-arts, vous avez été enseignante,
donc vous avez un discours culturel sous une certaine
forme, et est-ce que vous allez être capable
d’enlever toute certitude et de travailler sur un trait,
la qualité d’un trait par rapport à une émotion, de
rester très prêt de cette chose là ».
Et effectivement, ça été très dur parce que je ne
m’étais jamais aperçu que le passé culturel et le
savoir faire avaient pesé si lourd dans la balance.
Je pense que quand Raymond dit « J’amène les
gens vers l’art singulier », je pense qu’il veut dire,
j’amène les gens depuis où ils sont, dans leur
culture, avec ce qu’ils sont, et ce qu’ils ont acquis,
de trop, de pas assez, et en trouvant le fil conducteur
propre à chacun. Il a un côté très intuitif qui
fait qu’il sent très bien qu’il y a ce petit fil conducteur,
il le découvre, et il vous le fait découvrir
après, et il vous amène petit à petit à vous faire
reconnecter avec vos possibilités profondes. Même
si c’est quelque chose qui ne va pas sortir sous
une forme jolie, esthétique, c’est quelque chose
qui vous appartient profondément, qui ne lui
appartient pas, et finalement être singulier c’est
être profondément original.
Martine Bayle
Martine Bayle - Sans titre
Extrait de « La force en dedans » (2000),
documentaire de Jean-Michel Zazzi
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