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Traduire

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TRADUIRE ASTÉRIX EN ALLEMAND :<br />

TRANSPOSER OU INTERPRÉTER ?<br />

La bande dessinée est de plus en plus utilisée comme outil pédagogique,<br />

servant de support à des activités orales ou écrites, surtout dans les classes de<br />

français « langue étrangère ». Parmi les activités d’observation les plus stimulantes<br />

permises par la bande dessinée, la traduction occupe une place privilégiée,<br />

notamment lorsqu’on a affaire à une œuvre comme Astérix, diffusée en de<br />

nombreuses langues dans le monde entier. Après diverses remarques théoriques sur<br />

la traduction, nous nous proposons d’analyser concrètement quelques-uns de ses<br />

champs d’application à la bande dessinée. Pour cela, nous nous appuierons sur les<br />

versions française et allemande d’Astérix aux Jeux olympiques et, très<br />

secondairement, d’Astérix chez les Helvètes.<br />

PERSPECTIVES THÉORIQUES<br />

À première vue, traduire serait un exercice simple, pourvu qu’on maîtrise les<br />

langues concernées. C’est l’impression que donnent certaines définitions, comme<br />

celle de Ladmiral (1994 : 35) : « La traduction fait passer un message d’une langue<br />

de départ (LD) dans une langue d’arrivée (LA) » ; ou celle du Petit Robert :<br />

« Traduction : Texte donnant dans une autre langue l’équivalent du texte original<br />

qu’on traduit ». Cependant, ainsi que le reconnaissent tous les traducteurs, une telle<br />

simplicité n’est qu’un leurre dû à l’ambiguïté de formulations comme « faire passer<br />

un message dans une autre langue » ou « donner l’équivalent ».<br />

La traduction et ses problèmes<br />

Les difficultés inhérentes à la traduction tiennent à au moins trois aspects de<br />

cette activité qui dépasse la seule transcription intercodique. Sur le plan sémanticoréférentiel,<br />

on sait que chaque langue catégorise les notions selon une structure qui<br />

lui est propre. Sans parler des dizaines de mots pour désigner la neige chez les<br />

Esquimaux, on peut remarquer que le terme « langue » est davantage polysémique<br />

en français qu’en allemand qui distingue par exemple l’organe (die Zunge) du<br />

système de communication (die Sprache). De la sorte, toute perspective de<br />

correspondance bi-univoque entre les langues est illusoire. Par ailleurs, sur le plan<br />

pragmatique, la traduction déborde la conversion strictement informative du textesource,<br />

en ce qu’elle est aussi conditionnée par son contexte. En particulier, comme<br />

le note Stolze (2001), traduire suppose avoir compris les intentions de l’auteur en<br />

amont et avoir perçu en aval la portée du texte auprès de son public-cible. Dans cette<br />

optique, Cary (1986 : 112) fait observer que « pour traduire un poète, il faut non<br />

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