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TRADUIRE… INTERPRÉTER<br />

DESCRIPTION DE LA SITUATION LINGUISTIQUE EN ALGÉRIE<br />

Un ensemble de recherches a permis de décrire la situation linguistique en<br />

Algérie. Nous reprendrons succinctement la description effectuée par Khaoula Taleb<br />

Ibrahimi (2004), concernant cette situation. Elle divise les langues parlées en<br />

Algérie en trois grandes catégories : l’arabe (l’arabe classique, l’arabe dialectale), le<br />

berbère et les langues étrangères. En ce qui concerne les langues étrangères, elle<br />

précise que c’est « le français qui a le plus perduré et influencé les usages,<br />

bouleversé l’espace linguistique et culturel algérien. Les circonstances de son<br />

intrusion, dans cet espace, lui ont conféré un statut particulier dans la société<br />

algérienne (…) [Il est devenu] par la force des choses la langue de l’administration,<br />

la proportion de lettrés dans cette langue dépassant de loin celle des lettrés en langue<br />

arabe. »<br />

En effet, la langue française n’est pas seulement utilisée en classe de langue<br />

étrangère, mais elle est toujours employée, aussi bien dans la vie quotidienne (la rue,<br />

la maison, le travail…) que dans les différentes entreprises nationales (les banques,<br />

les postes et télécommunications, les médias, etc.), « ce qui lui confère un statut<br />

élevé en tant que langue d’accès à la modernisation, langue de l’instruction et de<br />

l’élite, langue des débouchés professionnels, langue de l’acquisition d’un statut. »<br />

Bianchini (2007).<br />

Par ailleurs, Rahal (2001) souligne « que si dans le secteur éducatif et plus<br />

précisément dans le primaire, [le moyen] et le secondaire, l’arabe a pris en charge<br />

les enseignements des matières scientifiques, néanmoins, l’arabisation n’a pas été<br />

poursuivie dans le supérieur puisque paradoxalement le français est resté dans de<br />

nombreuses universités, la langue de l’enseignement et des techniques. C’est<br />

pourquoi, ce hiatus a entraîné un malaise chez les apprenants car après douze ans de<br />

pratique de la langue arabe, de nombreux bacheliers des filières scientifiques au<br />

niveau du secondaire sont confrontés, dès le premier jour de leur rentrée<br />

universitaire, à un problème, celui de communiquer avec le professeur, de suivre un<br />

cours magistral. En effet, ces étudiants assistent à des cours magistraux dispensés<br />

par un enseignant mais qui utilise une langue qui leur semble tout à fait étrangère,<br />

alors qu’ils l’ont étudiée, et ce pendant neuf ans. Que penser de ce paradoxe ? Que<br />

faut-il attendre de ces étudiants qui ne maîtrisent pas la langue d’enseignement... ?».<br />

CADRE THÉORIQUE<br />

Cet article s’inscrit, dans le cadre des théories pragmatiques et analyse<br />

d’interactions en situations didactiques. Nous nous appuyons, d’une part, sur les<br />

travaux consacrés à l’interaction que Arditty et Vasseur (1999) présentent comme :<br />

« la manière dont les individus concrets se rencontrent dans des situations concrètes<br />

et interagissent pour atteindre des objectifs concrets – convergents ou divergents –<br />

notamment, mais pas uniquement, à travers le langage ».<br />

De ce fait, les interactions humaines forment un objet d’étude<br />

transdisciplinaire. Les principaux courants théoriques sont le courant<br />

anthropologique et psychologique (Ecole de Palo Alto), le courant sociologique,<br />

sociolinguistique : l’ethnométhodologie (Garfinkel, Sacks), l’ethnographie de la<br />

communication (Hymes, Gumperz), la micro-sociologie (Goffman), la nouvelle<br />

communication et la pragmatique conversationnelle. Il faut ajouter à cette liste tout

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