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LES OBJETS INSCRITS :<br />

QUELLES INTERPRÉTATIONS ?<br />

INTRODUCTION : FONDEMENTS THÉORIQUES<br />

Les notions de langage, signification et interprétation se retrouvent dans le<br />

domaine de l’Histoire de l’Art et en particulier dans les objets inscrits. Les objets<br />

sont des supports privilégiés de signes, et à plus forte raison les objets portant des<br />

inscriptions, d'où leur intérêt dans la perspective thématique de ce colloque.<br />

L’objet entier fait signe aussi, car il peut être symbolique à lui seul : comme<br />

les crucifix, de par leur simple forme. Un objet inscrit, d'ailleurs, est souvent perçu<br />

pour lui-même et non pour son inscription.<br />

Dans le cadre des objets inscrits, se rajoutent à cette perception globale des<br />

signes verbaux, signifiants / signifiés définis par Ferdinand de Saussure, ainsi que<br />

des signes iconiques évoqués entre autres par Charles Sanders Peirce. 1<br />

Quand nous parlons d'objet inscrit, nous faisons référence à une notion de<br />

texte : appelons texte ici tout ensemble de signes complexes s'apparentant à un<br />

alphabet 2 Dans son article « Qu'est-ce qu'un texte ? Expliquer et Comprendre », Paul<br />

Ricœur 3 définit par texte tout discours fixé par l'écriture, et insiste sur l'aspect de<br />

fixation d'une parole, qui lui assure sa durée. Ces signes verbaux inscrits nous<br />

replacent en effet dans un schéma de communication bien particulier de la réception<br />

textuelle, où l’énonciateur ne se situe pas dans le même temps que celui du<br />

destinataire. Le discours de l’inscription semble ainsi traverser le temps, et bien que<br />

le texte soit fixé, sa réception continue à évoluer selon les récepteurs. Ce temps de<br />

réception est presque infini tant que l’inscription demeurera visible et déterminera<br />

en partie ses diverses interprétations. On retrouve ici l'idée de contexte et son<br />

importance vis-à-vis de la réception des signes de l’objet : du contexte socioculturel<br />

jusqu'au contexte visuel de l'objet et de l'inscription.<br />

L’inscription, tout comme l’objet, donnent alors lieu à des décryptages<br />

multiples, liés aux époques des récepteurs et à la multiplicité de ceux-ci. Les<br />

interprétations sont autant d'appropriations du discours de l'objet et de son<br />

inscription. Cette appropriation est conditionnée par des facteurs socioculturels,<br />

1 Roland Barthes et Gérard Genette rajoutent d’autres notions que nous n’aborderons pas ici, dont l'idée<br />

de signe total. (cf. Fiction et diction)<br />

2 Nous verrons le pourquoi de cette nuance à travers l’un des derniers exemples proposés ici, concernant<br />

un sceau « arabisant »<br />

3 in BUBNER, CRAMER & WIEHL. Hermeneutik und Dialektik.Tübingen : Mohr, 1970, pp.181-200,<br />

cf. w3.cernet.unige.ch/biblio/ricoeu70.html (consulté le 1/07/2010)<br />

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