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VANITĖ DES VANITĖS<br />

Doutes, reproches, mélancolie, la somme de toutes les vanités, voilà ce<br />

qu’attend celui qui prend contact avec un texte connu par l’affirmation, dite et<br />

répétée : Vanité des vanités, tout est vanité, des premiers versets à la fin du<br />

douzième et dernier chapitre. L’écoute par les Nombres inclus se laisse séduire par<br />

un appel décisif. Là où elle attend la tristesse, elle se trouve devant un appel à la vie.<br />

Alors, instruit par l’art de mémoire, se tenir prêt, se dire que pour être présent<br />

à un texte, il suffit de compter sur ses doigts, avec l’alphabet des simples de 1 à 24,<br />

ou l’alphabet qui compte de 1 à 900. Chaque ensemble se choisit une gamme, il dit<br />

même comme ici que se crée une sorte de symphonie Qo 7.14 . A force de<br />

monter les gammes, se module une mélodie, celle que l’on n’entend pas ! Alors<br />

s’étonner et se réjouir de trouver des cris de joie là où ils ne sont pas attendus. Une<br />

promesse de bonheur pour tout homme en recherche.<br />

C’est dans le dernier chapitre que la présence de jalons, et de l’aiguillon qui<br />

pousse le bœuf pendant le labour, nous suggère de regarder mieux, de vérifier que<br />

sont homologues mots, images et nombres inscrits. En remontant le sillon tracé,<br />

l’apprentissage peut se poursuivre, déceler les jalons plantés pour que chacun puisse<br />

s’approprier les mots, méditer à son aise sur un champ de souvenirs partagés. Les<br />

procédés de la mémoire artificielle pratiquée depuis l’antiquité, impliquent une<br />

spatialisation des lieux de mémoire, les étapes ne sont pas consécutives, elles sont<br />

coexistantes. Les images confortées par leur valence numérale favorisent la<br />

mémorisation.<br />

Sur le point d’achever ses réflexions, l’Ecclésiaste nous ouvre ses trésors<br />

quand il écrit : Les paroles des sages sont comme l’aiguillon du bouvier, des jalons<br />

plantés Qo 12.11. Autour de ces deux images gravite le douzième et dernier chapitre<br />

du Qohélet, il ne s’agit pas seulement de mettre un point final à un rituel funéraire<br />

imposant, décrit dans les versets précédents. L’essentiel ne se voit pas, mais renvoie<br />

à l’ensemble concerté.<br />

Trois langages cohabitent en ces lieux : l’alphabet des mots-lettres- sons,<br />

l’abaque et les images forment un triple fil Qo 4.12, chaque brin jouant son rôle.<br />

Avant de conclure l’Ecclésiaste attire notre attention : pendant les labours, le bœuf<br />

arqué avance lentement, il revient sur ses pas au bout de chaque sillon, il faut des<br />

arrêts fréquents pour reprendre souffle. Et bien, les paroles du sage sont comme<br />

l’aiguillon du bouvier Qo 12.13 qui active la marche de l’animal, qui le guide pour<br />

tracer un sillon droit et profond, l’arrête pour repartir plus assuré. Un aiguillon invite<br />

à des poses, à des retours en arrière, à de nouveaux élans. Pour confirmer que cet<br />

aiguillon est bien une image d’art de mémoire agissante, l’Ecclésiaste se sert d’une<br />

seconde figure : les mots du sage sont comme des jalons plantés Qo 12.13.<br />

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