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TRADUIRE… INTERPRÉTER<br />

concourt l’utilisation massive de ce que J.-M. Klinkenberg appelle des « index »,<br />

c’est-à-dire des signes qui ont « pour fonction d’attirer l’attention sur un objet<br />

déterminé, ou de donner un certain statut à cet objet » 1 : à travers les flèches simples<br />

et doubles, qui peuvent « imiter » les mouvements dans toutes les directions<br />

accomplis par le promeneur appréhendant la réalité de manière cognitive et sensible,<br />

l’index mobilise des signes conventionnels motivés. On y ajoutera les répétitions<br />

qui, à travers une délinéarisation conçue interactivement, garantissent une certaine<br />

mobilité ou circulation, toujours relancée. Enfin, on notera les perturbations<br />

syntaxiques – « on merci entend », « entend on merci »… – qui, tout à la fois,<br />

vérifient des possibilités de combinaison à travers des « calculs textuels » et luttent<br />

contre tout figement. Plus que jamais, le segment traduit est de nature fragmentaire,<br />

précaire et instable.<br />

CONCLUSION<br />

Afin de caractériser des régimes traductionnels, on s’est proposé de montrer<br />

que les traductions éprouvent diversement la frontière entre deux modes de<br />

construction du sens, le dire et le montrer, qui mettent dans leur dépendance la<br />

différence entre, d’une part, plusieurs modes d’existence des contenus dans le<br />

champ de discours et, d’autre part, entre des types de prise en charge par les<br />

instances de l’énonciation. Finalement, qu’il s’agisse de la traduction « proprement<br />

dite » selon les termes de R. Jabobson ou de la translation intersémiotique, l’éventail<br />

des positions s’échelonnant entre la reproduction imitative et la présentation qui<br />

renouvelle y trouve au moins un début de modélisation.<br />

COLAS-BLAISE Marion<br />

Université du Luxembourg<br />

marion.colas@uni.lu<br />

Bibliographie<br />

BORDRON J.-F., « Perception et énonciation dans l’expérience gustative. L’exemple de la<br />

dégustation d’un vin », in A. Hénault (dir.), Questions de sémiotique, Paris : PUF, 2002, pp.<br />

639-665.<br />

BORDRON J.-F., « Image et vérité », Nouveaux Actes Sémiotiques, [en ligne], 2007. Actes<br />

de colloques, 2005.<br />

La vérité des images. Disponible sur : revues.unilim.fr/nas/document.php?id=1931<br />

COLAS-BLAISE M., « De la démonstration image(ante) à la démonstration par l’image.<br />

Régimes de l’image (scientifique) et énonciation », Nouveaux Actes Sémiotiques, [en ligne],<br />

n° 114, 2011. Disponible sur :<br />

<br />

COQUET J.-C., Phusis et logos. Une phénoménologie du langage, Paris : Presses<br />

universitaires de Vincennes, 2007.<br />

CULIOLI A., Encyclopédie Alpha, s.v. ASSERTION, 1968.<br />

ECO U., Dire presque la même chose, Paris : Grasset, 2007.<br />

ERNAUX A. & MARIE M., L’usage de la photo, Paris : Gallimard, 2005.<br />

ETKIND E., Un art en crise. Essai de poétique de la traduction poétique, Lausanne : L’Âge<br />

d’homme, 1982.<br />

FONTANILLE J., Sémiotique du discours, Limoges : Pulim, 2003 [1998].<br />

1 J.-M. Klinkenberg, Précis de sémiotique générale, Bruxelles : De Boeck & Larcier, 1996, p. 160.<br />

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