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TRADUIRE… INTERPRÉTER<br />

«la théorie des transferts fonctionne plus souvent selon un modèle linguistique.<br />

Celui-ci est très opératoire en littérature comparée, dans les études des traductions,<br />

même si des recherches récentes ont souligné son insuffisance» (ibid.).<br />

LE TEXTE FILMIQUE COMME OBJET DU TRANSFERT CULTUREL<br />

Il est à noter tout d'abord que la méthode des transferts insiste sur leur<br />

matérialité : suite à Béatrice Joyeux nous allons noter qu'«un transfert s’analyse<br />

d’autant plus facilement que l’on peut pister les intentions de ses acteurs, les<br />

motivations qui les animent. De telles informations s’obtiennent par une plongée<br />

dans des discours, récits ou autres témoignages dont l’approche nous est permise le<br />

plus souvent par des documents écrits... Peut-être parce qu’il s’agit pour la théorie<br />

des transferts d’interpréter les traces écrites de la culture, donc d’avoir recours aux<br />

méthodes philologiques» (Joyeux 2002). Dans cette optique, les œuvres filmiques<br />

représentent un objet particulier pour l’étude des transferts culturels : selon K. Reiss,<br />

citée par M. Snetkova, le texte filmique est classé parmi les textes audio-médiatiques<br />

qui sont fixés en forme écrite, mais que le destinataire reçoit en forme orale, c’est à<br />

dire par l’intermédiaire du canal auditif. Les diverses composantes extralinguistiques<br />

contribuent de telle ou telle façon à l’actualisation de cette forme littéraire mixte<br />

(Snetkova 2009 : 8). Deuxièmement, les chercheurs son unanimes à affirmer que «le<br />

cinéma est. […] un système de signification où sont représentées ces façons de<br />

percevoir et de signifier la réalité. Le cinéma est un logos, c’est un texte fait de<br />

façons de signifier la réalité que chaque spectateur produit selon un modèle commun<br />

de construction à travers la pensée langage» (Castañeda Díaz 2008 : p118). Pour<br />

cette raison, «il ne cesse pas d’être un phénomène culturel qui définit, renforce et<br />

transforme la vision du monde du spectateur. Il s’agit de l’étude d’un objet culturel<br />

parce qu’il est codifié à partir d’éléments spécifiques d’une culture»<br />

(op. cit., p. 120). Les chercheurs ont raison de supposer que «le texte<br />

cinématographique est impliqué dans le processus de la communication<br />

interculturelle beaucoup plus que le texte mono-sémiotique. Il est évident que de nos<br />

jours les films franchissent plus facilement les frontières de leur culture, dans le<br />

temps (d’une génération à l’autre) ainsi que dans l’espace (d’une nation à l’autre)»<br />

(Slyshkin, Efremova, 2004 : 9). Cela donne lieu aux multiples transferts culturels<br />

qui accompagnent une œuvre filmique dans son passage d’un milieu récepteur à<br />

l’autre. Suite à Elena Brazgovskaia, nous allons constater que le texte «n'existe pas<br />

comme un système isolé, mais assume une fonction sémiotique (c’est-à-dire<br />

communicative) dans l’univers culturel... Ses interprétations reflètent donc la façon<br />

de percevoir et vivre le texte-symbole dans l’univers du métatexte d’une culture»<br />

(Brazgovskaia 2001 : 7).<br />

La relation entre le texte et l’univers culturel se manifeste par la présence<br />

d’un élément culturel dans le texte de départ. Pour le traducteur, cet élément se<br />

présente en tant qu’unité de traduction spécifique et un signe complexe. Son plan<br />

d’expression dans beaucoup de cas obtient une manifestation lexicale, mais peut<br />

avoir les représentants linguistiques plus ou moins étendus. Suite aux chercheurs,<br />

nous allons partager une approche synthétique en parlant plutôt d’un «extrait de<br />

l’expression» (Rastier 2006: 5) ou «désignateur d’un référent culturel» (Ballard<br />

2005). Quant au plan du contenu, on peut noter que c’est «un élément d’un milieu<br />

extralinguistique qui peut être des realia ou une situation» (Tkhorik, Fanyan 2006 :

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