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TRADUIRE… INTERPRÉTER<br />

unités de langues. La substitution de l'article défini « le » par l'adjectif démonstratif<br />

au singulier « ce » dans l'exemple (11), produirait également comme effet, de lever<br />

l'ambiguïté sémantique de l'interprétation de l'énoncé, par le biais du renvoi du<br />

déterminant à la forme discursive d'occurrence, dont rend compte la glose cidessous,<br />

dans laquelle le déclenchement du processus de compréhension générale de<br />

l'effet d'humour est nécessairement contraint au phénomène d'interprétation des<br />

ambiguïtés sémantiques :<br />

«Ce n'est pas la peine de me chercher, j'utilise du matériel d'occasion, vous ne me<br />

trouverez pas», assure ce corbeau.<br />

Je précise que la nécessité d'appliquer un double critère morpho-grammatical<br />

d'analyse à cet exemple d'énonciation se justifie par ailleurs par la nature même de la<br />

pertinence théorique de l'emploi du démonstratif « ce », avec la substitution du<br />

présentatif « c'est », dont rend compte la première hypothèse principale que nous<br />

avons confirmée infra, en faveur d'une première classe formelle d'éléments<br />

sémantiques, relevant d'une première catégorie d'attribution causale (si et seulement<br />

si p A=A', alors...). Comparativement au phénomène de construction du sens et de<br />

compréhension générale de l'effet l'humour, l'ironie dans les énoncés pourrait<br />

parfaitement se définir ainsi. Cependant, une première erreur de raisonnement<br />

théorique consiste à penser à tort que la métonymie, contrairement à l'effet d'humour<br />

dans la métaphore, ne peut pas contraindre la signification des unités de langue, qui<br />

seraient situées sur deux plans syntaxiques et sémantiques différents. Mais<br />

l'affirmation de cette position théorique devient intenable, dès lors que l'on tient<br />

compte au préalable de la première hypothèse principale validée supra, en faveur de<br />

l'existence d'une première classe formelle de propriété morphosémantique,<br />

correspondant à la situation de référence des énoncés (si et seulement si A=A). Par<br />

conséquent, les diverses approches conceptuelles accordant une certaine<br />

prédominance de la syntaxe dans le processus de la métonymie, par rapport à celui<br />

strictement sémantique de la métaphore, sont donc également erronées. Un second<br />

cas d'erreur de raisonnement conceptuel, fondé sur l'étymologie comparée du<br />

processus linguistique de la métaphore et celui la métonymie, consisterait d'ailleurs à<br />

vouloir décrire la production empirique des divers effets de sens dans les énoncés,<br />

alors qu'il apparaîtrait au contraire que la signification lexicale des différentes unités<br />

de langue, contraint en effet l'interprétation discursive de ces effets sens en question,<br />

dont relèvent notamment le processus cognitivo-linguistique de « l'effet d'ironie<br />

comme forme d'humour métonymique », et réciproquement, de « l'effet d'humour<br />

comme forme d'ironie métaphorique ».<br />

De fait, un choix théorique en faveur de la distinction traditionnelle héritée<br />

du raisonnement des linguistes de l'antiquité, entre d'un côté, les tropes strictement<br />

argumentatifs (comme la « métonymie »), et de l'autre, les figures stylistique<br />

(comme le cas de la « métaphore »), n'apparaissant plus du tout pertinent dans le cas<br />

d'une étude morphosémantique de processus d'interprétation des différents mots du<br />

lexique, est donc désormais une hypothèse intenable. L'infirmation de l'hypothèse<br />

théorique ci-dessus (attribuée aux praticiens de la rhétorique antique), nous<br />

permettrait ainsi d'avancer les deux inférences spécifiques suivantes, selon lesquelles<br />

la description du phénomène d'interprétation des différents effets d'humour et<br />

d'ironie, ne peut absolument pas constituer d'une part, ni un changement de sens<br />

dans le processus de signification métaphorique de la référence lexicale énoncée<br />

(Charolles, 2002), ni d'autre part, relever de manière adéquate, d'une analyse

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