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Traduire

traduire...Interpréter

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TRADUIRE… INTERPRÉTER<br />

celle de l'interprétation. La traduction n'est plus seulement la simple conversion des<br />

termes et des signes d'un système de signification, en des termes et signes d'un autre<br />

système de signification, elle est aussi, et c'est très important, un acte de<br />

commentaire et d'interprétation. Si l'on considère, comme le font la plupart des<br />

linguistes, dont Roman Jakobson, que la traduction est un acte de communication, le<br />

problème de l'extra-linguistique, en référence à une "culture" reste un élément<br />

déterminant.<br />

QUERELLE DE TOUJOURS : LINGUISTIQUES OU NON-LINGUISTIQUES ?<br />

Depuis toujours les tenants de la théorie des signes s'opposent, plus ou moins<br />

il est vrai, à ceux qui privilégient les aspects non linguistiques de la traduction. Mais<br />

il ne faut pas oublier que le conflit concernant les traductions et les traducteurs se<br />

trouve également à un niveau plus intérieur des choses, et touche plus ou moins les<br />

éléments les plus infinitésimaux des couches de la pratique de la traduction.<br />

Si l'on se situe sur le plan linguistique, deux conceptions s'opposent : la<br />

linguistique comme description de la langue considérée uniquement comme un<br />

système de signes linguistiques, et la linguistique comme étude du fonctionnement<br />

du langage, en tant que système de règles, position prise par Jakobson dans ses<br />

Essais de Linguistique générale (Jakobson R. : 1963, p. 78). Bien évidemment,<br />

quand il s'agit du langage, l'extra-linguistique joue un rôle dominant dans la<br />

traduction. Donc, la traduction, ou, mieux vaut dire le traducteur, se heurte toujours<br />

à deux problèmes inséparables l'un de l'autre : un fait purement linguistique d'une<br />

part, et un fait non-linguistique ou extra-linguistique, d'autre part. Le champ ouvert<br />

par l'extra-linguistique est beaucoup plus large, plus vaste, et concerne à la fois la<br />

sociolinguistique, la culture, l'anthropologie, l'ethnologie, l'Histoire, etc.<br />

Ainsi, pour les tenants de la linguistique exclusive, la traduction n'est que<br />

l'échange des signes entre deux systèmes, alors que pour les partisans de la prise en<br />

compte de la non-linguistique, la compréhension d'un énoncé dépasse le cadre<br />

linguistique et englobe les facteurs sociaux. Pour ces derniers, la plupart du temps,<br />

les variations linguistiques ne sont que des manifestations de l'appartenance à une<br />

classe sociale, à une profession, à un niveau de vie, à un groupe, etc. C'est ici que le<br />

problème de la traduisibilité et de l'intraduisibilité se pose dans le processus de la<br />

traduction. C'est ici que le traducteur se trouve entre deux parcours différents et que<br />

tout dépend de sa capacité de création et de sa méthode de production. Pour qu'il<br />

puisse échapper à l'impossibilité et à la simplicité des choses, il entreprend<br />

différentes sortes de traduction : directe ou littérale, oblique, comparative,<br />

interprétative…<br />

Chacune des conceptions de la traduction citées ci-dessus a ses propres<br />

caractéristiques et se distingue des autres par ce que nous entendons comme critères<br />

de fidélité, conformité et efficacité. Mais, bien sûr, chacune de ces conceptions<br />

présente à la fois des avantages et des inconvénients. Vu la variété et la diversité des<br />

traductions que donne chacune de ces méthodes, il est clair que dans la traduction,<br />

au sens propre du terme, rien n'est parfait. Autrement dit, il n'y a aucune traduction<br />

qui pourrait nous convaincre et nous persuader une fois pour toutes ; d'où un débat<br />

constant sur l'aspect traduisible et intraduisible d'un texte.<br />

Les différents points de vue sur la traduisibilité et l'intraduisibilité. Selon<br />

certains théoriciens comme Georges Mounin et Eugène Nida, tous ceux qui ont

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