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Traduire

traduire...Interpréter

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TRADUIRE… INTERPRÉTER<br />

1. PASSAGE, TRANSFORMATION D'UN ÉTAT 1 EN UN ÉTAT 2, ÉQUIVALENTS, AVEC<br />

OU SANS INTERMÉDIAIRE, AVEC UN RÔLE INEXISTANT, RÉDUIT OU DÉCALÉ DE<br />

L'INTERPRÉTATION<br />

(i) passage d'un code à un autre (peu importe ici qu'il s'agisse de langue ou<br />

d'autre chose), avec des significations identiques (transformation, si on veut, qui n'a<br />

besoin que d'un intermédiaire technique) : en informatique, cybernétique 1 avec<br />

absence d'interprétation ; on voit qu'on est là dans la stricte acception de code, d'où<br />

une acception très restreinte et « plate » de traducteur/traduction/traduire (traducteur<br />

comme simple intermédiaire) mais on est aussi plus largement dans la<br />

problématique du signe et aussi de l'universalité, de l'autonomie prétendue du niveau<br />

conceptuel. L'interprétariat et la traduction simultanée peuvent s'y rattacher, sans<br />

dévaloriser ceux-ci. En biol., génét. (cf. la notion de « code » en génétique), on a<br />

traduction génétique : « Processus par lequel le message génétique porté par l'acide<br />

ribonucléique messager est traduit en une séquence spécifique d'acides aminés lors<br />

de la synthèse d'une protéine déterminée » (Méd. Biol. Suppl. 1982) : ici, apparaît<br />

une transformation sans intermédiaire humain ou artefactuel ; même si elle est<br />

interprétée par le biologiste, cette interprétation ne fait pas partie du processus de<br />

transformation ; c'est un processus autopoïétique bien particulier donc.<br />

Cette acception est à relier peut-être à la traduction comme<br />

conséquence/résultat constaté ou souhaité dans un processus : « L'atteinte du nerf<br />

optique (...) se traduit par une baisse de l'acuité visuelle » (QUILLET Méd. 1965,<br />

p. 349) ; on est proche de la valeur indicielle (« expression » d'un phénomène) : c'est<br />

aussi le cas de la traduction clinique d'une maladie : « Dans le zona, l'éruption n'est<br />

que la traduction cutanée du trouble nerveux dont elle dépend » (RAVAUT dans<br />

Nouv. Traité Méd. fasc. 2 1928, p. 398). Cette traduction pour le corps, est indice<br />

(interprété) pour le médecin ; de même on parle de réaction chimique qui traduit la<br />

digestion des aliments (et, ignorant cela, ni Réaumur ni Spallanzani « ne pouvaient<br />

donner l'interprétation chimique des phénomènes qu'ils ont observés ») ; « Tous les<br />

détails de l'action municipale ont (...) une traduction financière dans le budget de la<br />

commune » (FONTENEAU, Cons. munic., 1965, p. 129). Cette idée de<br />

conséquence-corollaire peut évoluer en quasi-équivalence, du fait d'une sorte de<br />

syncope temporelle, les deux états étant reliés quasi-immédiatement : « Je déploie<br />

une grande activité soudaine qui se traduit par des nettoyages, des jardinages<br />

insensés ou un déménagement » (COLETTE, Naiss. jour, 1928, p. 55 ; ici il n'y a<br />

pas deux états, mais le développement paradigmatique d'un hyperonyme). Avec le<br />

redéploiement de la dimension temporelle, les phases d'un processus sont plus<br />

évidentes (cf. l'aspectualisation et modalisation en sémiotique), par ex. dans la<br />

1 Je me reporte complémentairement à «traducteur»/«traductrice » (TLFI),moins riche et qui a surtout<br />

des acceptions modernes/techniques : (i) au masc., en cybern. («organe d'un système asservi qui<br />

transforme la grandeur d'entrée en une grandeur d'une autre nature qui est celle de la grandeur de<br />

sortie »), en inform. (« machine qui, à un mot pris dans un lexique, fait correspondre automatiquement un<br />

autre mot, et un seul, pris dans un autre lexique » et « programme d'ordinateur qui traduit d'un langage<br />

vers un autre, en particulier d'un langage de programmation vers un autre langage »), en télécomm.<br />

(«traducteur télégraphique. « partie d'un récepteur télégraphique qui restitue le texte d'un message à<br />

partir des signaux reçus » ; (ii) au fém., en inform. (« machine électronique qui fournit la traduction de<br />

mots d'une langue dans une autre » et « machine électromécanique à cartes perforées (!!! désuet) dont la<br />

fonction est d'imprimer en clair, dans le haut de la carte, les données qui y sont perforées », perforations<br />

et signes ayant la même signification.<br />

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