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VERS UNE CRITIQUE CRÉATRICE<br />

son aspect déroutant. Mais peut-être est-ce justement parce que la forme n’est pas<br />

« pure fantaisie » mais volonté de ma part de contrecarrer une critique trop<br />

académique ; quant au fond, le lecteur en jugera par lui-même… Ainsi, le péritexte<br />

qui entoure le texte proprement dit recouvre la part de subjectivité qui est entrée<br />

dans ma recherche et les clins d’œil à Colette y sont nombreux ! Le péritexte est<br />

cousu de fils rouges qui n’en apparaîtront que mieux pour les lecteurs habitués à<br />

côtoyer l’univers de Colette. Je ne m’attarderai pas ici pour plusieurs raisons : d’une<br />

part, pour ne pas trop m’éloigner de mon sujet et garder l’aspect général du thème<br />

qui nous occupe aujourd’hui mais aussi d’autre part, parce que les développements<br />

et prolongements plus nombreux éclairant notamment mon Triptyque sur Colette ont<br />

déjà fait l’objet de ma part d’une préface que j’ai rédigée pour l’occasion, préface à<br />

Colette : par-delà le bien et le mal ? qui prend pour trame de fond cette<br />

communication présentement. Autre raison plus triviale : ce serait trop long ! Je ne<br />

ferai finalement référence qu’au portrait ayant pour titre « Le Miroir » (situé à l’orée<br />

de cette communication), portrait esquissé par ma sœur, Florence Soltar - artiste<br />

peintre à La Rochelle 1 - qui me semble, à cet égard, éloquent. Florence avait eu la<br />

bonne idée de me prendre pour modèle face à un miroir, allégorie, je le comprenais<br />

a posteriori, de mon rapport à la lecture de mon écrivaine préférée, Colette. Le fond<br />

en était bleu comme les feuilles des livres que couvrait Colette de sa belle écriture.<br />

Elle me faisait prendre par là conscience de cette identification qui s’était produite<br />

au fil des années. Et alors que ma thèse s’intitule, ainsi que je l’ai déjà mentionné,<br />

L’Autofiction dans l’œuvre de Colette, l’on aurait pu aussi bien parler de<br />

l’autofiction du point de vue du récepteur, du critique en l’occurrence. Cela fera<br />

sûrement l’objet d’un article futur de ma part mais pour l’heure, ce n’est pas à<br />

l’ordre du jour…<br />

Ainsi, ce n’est pas parce que Nicole Grépat feint l’étonnement (ses collègues<br />

de l’équipe Fabula, à l’aune de ce que nous avons vu précédemment, sont mieux<br />

renseignés, semble-t-il…), plaisanterie mise à part, au nom d’un certain académisme<br />

universitaire qu’elle revendique - qu’une telle démarche ne s’inscrit pas dans<br />

l’histoire littéraire. Anatole France, André Gide (excusez du peu !) ont pratiqué bien<br />

avant moi une critique impressionniste 2 et Serge Doubrovsky n’est pas sans évoquer<br />

une « nouvelle critique ». (Léger remous dans la grande salle de la Rotonde puisque<br />

les sémiolinguistes majoritaires dans cette salle ne sont pas sans savoir que Roland<br />

Barthes est à l’origine de ce que l’on a nommé dès 1963 « la nouvelle critique »).<br />

« Nouvelle critique » sur laquelle S. Doubrovsky prend appui pour mieux asseoir sa<br />

propre conception dirigée vers « une critique créatrice ». Il s’en explique dans un<br />

très bel essai - subtil alliage de convictions et de nuances - intitulé Pourquoi la<br />

nouvelle critique 3 que l’on pourra lire et relire pour l’occasion tant son point de vue<br />

est éclairant sur la critique universitaire et bien que rédigé en 1966, faut-il s’en<br />

réjouir ? encore extrêmement d’actualité en 2010 !<br />

1 Une de ses œuvres picturales avait servi à illustrer mon article précédemment cité « L’Autofiction :<br />

entre transgression et innovation », op. cit.. Blog de l’artiste : http://florencesoltar.blogspot.com<br />

2 Pour plus de détails, vous pouvez vous reporter au très bon « Que sais-je ? » : La Critique littéraire, par<br />

J-C CARLORI et Jean-C. FILLOUX, Paris : éd. Presses Universitaires de France, 6 e édition 1969.<br />

3 DOUBROSKY Serge, Pourquoi la nouvelle critique, Critique et objectivité, éd. Denoël/Gonthier, 1972<br />

(1 re éd., Mercure de France, 1966). Il est, par ailleurs, fort dommageable (notamment pour la recherche<br />

universitaire justement) que cet essai ne bénéficie pas à l’heure actuelle d’une réédition. J’ai pu, quant à<br />

moi, me le procurer comme livre d’occasion sur « Chapitre.com » (Internet).<br />

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