22.06.2016 Views

Traduire

traduire...Interpréter

traduire...Interpréter

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

ГРИГОРIЙ про себя.<br />

Вот тебе, бабушка, и<br />

Юрьев день.<br />

TRADUIRE… INTERPRÉTER<br />

GRIGORI, à part.<br />

ŕ Quelle tuile, ma vieille !<br />

Grégoire, à part :<br />

Cela, mon bon,<br />

c'est pour ma fête !<br />

Quant à la superposition des langues (notamment les répliques en français<br />

dans le texte) elle présente un problème dû probablement au fait que les traducteurs<br />

auraient pris comme base des éditions différentes de l’original. Cela pourrait<br />

expliquer en particulier les différences dans l’exemple suivant :<br />

МАРЖЕРЕТ.<br />

Qu'est-ce à dire<br />

pravoslavni ? Sacrés<br />

gueux, maudite canaille !<br />

Mordieu, Mein Herr,<br />

j'enrage : on dirait que ça<br />

n'a pas de bras pour frapper,<br />

ça n'a que des jambes pour<br />

foutre le camp.<br />

MARGERET.<br />

ŕ Qu'est-ce à dire<br />

pravoslavni ?<br />

ŕ Sacrés gueux, maudite<br />

canaille ! Mordieu, Mein<br />

Herr, j'enrage : on dirait que<br />

ça n'a pas de bras pour<br />

frapper, ça n'a que des<br />

jambes pour foutre le camp.<br />

Margeret :<br />

Qu'est-ce qu'il<br />

raconte ? Sacrés<br />

gueux ! Maudites<br />

canailles ! Mordieu,<br />

Mein Herr, j'enrage : on<br />

dirait que ça n'a pas de<br />

bras pour frapper, ça<br />

n 'a que des<br />

jambes pour foutre le<br />

camp !<br />

Dans d’autres répliques du même genre on observe des différences de<br />

ponctuation : Je ne bouge plus d’un pas – puisque le vin est tiré, il faut le boire<br />

(Meynieux) ; Je ne bouge plus d’un pas. Puisque le vin est tiré il faut le boire !<br />

(Arout). Cette problématique renvoie souvent aux différentes versions des textes de<br />

Pouchkine qui peuvent être à la base de cette diversité.<br />

Les interjections présentent une certaine difficulté dans la traduction qu’ont<br />

bien cernée Vinay et Darbelnet 1 . Les interjections sont peu nombreuses et rattachées<br />

à des situations précises. Meynieux et Arout trouvent des solutions souvent<br />

différentes à ce problème :<br />

БАБА с ребенко<br />

Агу ! не плачь, не<br />

плач ! Вот бука,<br />

бука<br />

Тебя возьмет ! Агу,<br />

агу... не плачь.<br />

UNE BABA avec son enfant.<br />

ŕ Dodo ! Ne pleure pas, ne pleure<br />

pas ; voilà le loup-garou, le loupgarou<br />

qui va te prendre !<br />

Dodo, dodo !...<br />

Ne pleure pas !<br />

UNE BONNE FEMME,<br />

avec son enfant.<br />

Hou, hou, ne pleure pas, ou<br />

je te donne<br />

Au méchant loup, ne pleure<br />

pas, hou, hou…<br />

Si dodo cherche à apaiser, hou, hou est destiné à faire peur, l’агу russe<br />

correspondant plutôt à l’areu(h) français.<br />

Mais la plus grande audace d’Arout dans le champ lexical consiste à rendre<br />

les mots Литва (Lituanie), литовец (Lithuanien), литовский (lithuanien) par<br />

Pologne, Polonais et polonais 2 .<br />

1 Op.cit.<br />

2 Cela s’explique probablement par le fait que Gabriel Arout, auteur dramatique et scénariste, destinait sa<br />

traduction à la scène. Vu le caractère « brutal » (terme de P. Lorthomas) du langage dramatique lié à ce<br />

que le discours théâtral doit être suivi au fur et à mesure de son émissions, Arout en retire tout ce qui peut<br />

entraver la compréhension. Au début des années 60 « l’homme de la rue » français ne savait rien de la<br />

Lituanie. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Mais la vérité historique s’en trouve détournée. Roger<br />

104

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!