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TRADUIRE… INTERPRÉTER<br />

l’identique sont presque introuvables dans les traductions de Boris Godounov sur<br />

lequel nous allons nous pencher maintenant.<br />

BORIS GODOUNOV OU LA DIFFICULTÉ<br />

Il existe plusieurs traductions françaises de Boris Godounov 1 . Nous en avons<br />

choisi trois Ŕ celle d’André Meynieux (1953), de Gabriel Arout (1961) et de Roger<br />

Legras (1961).<br />

Bien qu’elles ne soient pas éloignées dans le temps elles présentent des<br />

différences très marquantes. Boris Godounov est un texte avec beaucoup d’éléments<br />

non standard. Chaque élément non standard demande une prise de position, et dans<br />

ce cas précis c’est tout d’abord la structure métrique, vers iambiques de cinq pieds<br />

de l’original. Trois solutions sont proposées : une traduction en prose qui étant<br />

totalement concentrée sur le sens ne respecte pas les vers (André Meynieux) 2 ,<br />

traduction avec tentative d’imitation de la versification originale 3 (Gabriel Arout) 4 ,<br />

traduction en alexandrins propres à la tragédie classique française (Roger Legras) 5 .<br />

Nous allons donner des exemples tirés des deux premières traductions qui illustrent<br />

bien la problématique linguistique et stylistique, la traduction de Legras présentant<br />

beaucoup de similitudes avec celle d’Arout.<br />

LE MÈTRE ET LA SYNTAXE<br />

Pour reprendre le schéma développé plus haut il s’avère que, vu la spécificité<br />

du texte dramatique, sa polyphonie, aucun trait grammatical caractéristique pour<br />

l’une des traductions n’a pu être dégagé. Les variations d’articles existent ainsi que<br />

le flottement des formes verbales, mais aucune tendance précise n’a pu être repérée.<br />

Quant à la syntaxe, tous les traducteurs ont tenté d’alléger l’original en coupant de<br />

façon générale les phrases longues en plusieurs phrases plus courtes. En ce sens<br />

Meynieux a pris plus de libertés. Dans l’exemple qui suit, Meynieux dégage six<br />

phrases (deuxième colonne), Arout (troisième colonne) - trois. Par cela même<br />

s’exprime la tendance à la rationalisation, évoquée par A. Berman 6 . Chez Pouchkine<br />

Pouchkine nous restons toujours sur la même phrase 7 .<br />

1 Voire Bibliographie. Pouchkine. Œuvres complètes. Publiées par André Meynieux. L’Age d’homme,<br />

1973.<br />

2 Pouchkine. Œuvres complètes (op. cit.).<br />

3 La versification française diffère de la versification russe. En français le mètre n’est défini que par le<br />

nombre des syllabes, en russe par le nombre des syllabes et l’accent tonique (versification syllabique en<br />

français et syllabo-tonique en russe).<br />

4 Griboïedov, Pouchkine, Lermontov. Œuvres. Introduction par Gustave Aucouturier. Bibliothèque de la<br />

Pléiade.Gallimard, Paris 1973<br />

5 Roger Legras. Boris Godounov. Paris, 1961.<br />

6 Op. cit ;<br />

7 Je remercie ici Natacha Bérésina qui a fait un énorme travail sur les textes.<br />

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